Le patriarche Lahham, pour sa part, a espéré que « le tourisme religieux se développera jusqu'à constituer une harmonie spirituelle qui rassemble tous les citoyens autour des différentes communautés ». Il a considéré que cela « est une responsabilité partagée entre l'État, l'Église et la mosquée ».
Arabes du Christ
" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
samedi 15 décembre 2012
Une rencontre autour de l'Exhortation post-synodale , à l'archevêché maronite de Beyrouth, en présence de personnalités diplomatiques arabes
Alain Marsaud s’engage pour les Chrétiens d’Orient — Union Républicaine-12/12/2012
Alain Marsaud s'engage pour les Chrétiens d'Orient
par Alain MarsaudAlain Marsaud, à l'initiative de Véronique Besse, Députée de la Vendée et Lionel Lucas, Député des Alpes-Maritimes, a cosigné l'appel parlementaire qui vise à interpeller le Gouvernement qui peut et doit agir avec fermeté et détermination auprès des instances internationales afin de protéger les Chrétiens d'orient.
Intimidations, églises incendiées, enlèvements, assassinats, attentats… La liberté de culte des Chrétiens d'Orient est de plus en plus menacée.
Victimes des extrémismes, les Chrétiens d'orient continuent de subir des exactions quotidiennes. En Égypte, leurs églises sont régulièrement attaquées ou incendiées.
En Syrie, ils ont accusés de ne pas soutenir la rébellion et deviennent alors la cible privilégiée.
Partout, l'islam radical progresse et réduit l'espace de liberté des Chrétiens d'Orient.
Dans ce climat anxiogène, ces derniers sont de plus en plus nombreux à fuir leur patrie. Ce drame humain constitue de surcroît un bouleversement culturel et économique.
La France, en qualité de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, doit appeler à la protection et à la sécurité des minorités chrétiennes d'Orient.
L'appel des parlementaires :
LA FRANCE DOIT PORTER LA VOIX DES CHRÉTIENS D'ORIENT
Le cri d'alarme des chrétiens d'Orient n'a jamais été aussi fort. Les persécutions et les attentats dont ils sont victimes les poussent plus que jamais à l'exode. Le risque de disparition des communautés chrétiennes du Moyen Orient est donc réel.
Nous ne pouvons rester inertes ni indifférents devant une telle perspective. Nous devons agir, à la fois à très court terme et pour assurer dans la durée la sécurité des chrétiens d'Orient.
A l'approche des fêtes de Noël, le risque de voir les chrétiens d'Orient devenir la cible d'attaques terroristes est élevé. En s'en prenant à des symboles, le terroriste sait qu'il assure à son acte la diffusion médiatique maximum. Cela s'est tristement vérifié lors de la fête de la Toussaint qui a vu la cathédrale de Bagdad être la cible d'une attaque sanglante qui a fait 58 morts et 67 blessés, parmi lesquels de nombreux enfants.
Pour éviter qu'un tel drame ne se reproduise, nous demandons au ministre des Affaires étrangères d'intervenir auprès des autorités des pays du Moyen Orient concernés, pour leur demander de prendre des mesures de sécurité toutes particulières autour des lieux fréquentés par les chrétiens pendant la période de Noël, afin que ce jour de fête ne devienne pas un nouveau jour de deuil.
Nous rappelons qu'il est dans la tradition diplomatique de la France de porter la voix des chrétiens d'Orient. La France, en raison de sa politique étrangère équilibrée, dispose d'une grande crédibilité dans cette région du monde et elle peut jouer un rôle majeur en faveur de la protection des minorités chrétiennes d'Orient. Elle peut et doit peser de toute son influence pour demander aux pays concernés d'être les garants du libre exercice du culte sur leur territoire et les protecteurs, face au sectarisme fanatique, des minorités religieuses menacées de disparition. En Irak, elle doit user vis-à-vis des autorités de la capacité d'influence que lui confère l'aide apportée à la formation des forces de sécurité.
Depuis 2007, la France a accueilli 1.300 chrétiens qui ont fui l'Irak. Cet accueil est nécessaire et il honore notre pays. Mais il est sans effet sur le processus d'épuration qui vise aujourd'hui les chrétiens d'Orient. Si rien n'est fait pour garantir sur place leur sécurité, leur exode risque de s'accélérer de manière dramatique.
Nous savons que le contexte politique et culturel de la région rend difficiles des solutions immédiates. Mais nous demandons au gouvernement, au-delà des mesures d'urgence que nous préconisons, d'agir avec détermination et fermeté auprès des instances internationales pour faire de la protection des minorités religieuses une priorité.
La France doit user de son influence pour que les pays dont la législation est inspirée de la charia reconnaissent le droit de chaque personne humaine à exercer sa liberté de conscience. Notre pays, qui s'est toujours donné pour mission la défense des droits fondamentaux, ne peut plus rester sourd devant les intimidations, les conversions forcées, les appels au meurtre, les enlèvements et les attentats qui rythment chaque jour la vie des chrétiens dans un nombre croissant de pays.
Il est important, enfin, que notre pays, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, prenne l'initiative d'un projet de résolution qui aille au-delà de la déclaration un peu pâle qui a été adoptée après l'attentat de la Toussaint à Bagdad, même s'il s'agit d'un pas dans la bonne direction. Il est essentiel que le Conseil de sécurité réaffirme solennellement le droit de toutes les minorités à pratiquer librement et en sécurité leur religion. Les chrétiens d'Orient doivent se voir reconnaître le droit de vivre en paix sur la terre où ils sont présents depuis les premiers siècles. Ils ne doivent plus être forcés de choisir entre la conversion, la mort ou l'exil.
Dans une région aussi sensible que le Proche et le Moyen Orient, personne n'a intérêt à voir disparaître les minorités religieuses, car elles sont des éléments irremplaçables d'équilibre social et des vecteurs de paix permanents. Oeuvrer pour le maintien de leur présence, c'est oeuvrer pour la paix. Notre diplomatie doit donc s'engager résolument en faveur de ce combat pour la liberté de conscience. En agissant ainsi, elle oeuvrera efficacement en faveur de la paix dans tout le Moyen-Orient. A l'inverse, l'absence de réaction diplomatique suffisamment forte de la part de la France, serait immanquablement interprétée comme un encouragement au départ par des communautés qui sont aujourd'hui menacées d'élimination.
Sont signataires de cet appel :
Dominique SOUCHET, député - Nicole AMELINE, député - Jean ARTHUIS, sénateur - Pierre-Christophe BAGUET, député - Brigitte BARÈGES, député - Christophe BÉCHU, député européen - Michel BÉCOT, sénateur - Marc BERNIER, député - Véronique BESSE, député - Roland BLUM, député - Jean-Marie BOCKEL, sénateur - Claude BODIN, député - Gilles BOURDOULEIX,député - Bruno BOURG-BROC, député - Loïc BOUVARD, député - Valérie BOYER, député - François BRANGET, député - Patrice CALMÉJANE, député - Bernard CARAYON, député - Hervé de CHARETTE, député - Jérôme CHARTIER, député - Jean-François CHOSSY, député - Dino CINERI, député - Charles de COURSON, député - Alain COUSIN, député - Michel DANTIN, député européen - Philippe DARNICHE, sénateur - Olivier DASSAULT, député - Bernard DEBRÉ, député - Jean-Pierre DECOOL, député - Robert DEL PICCHIA, sénateur - Bernard DEPIERRE, député - Sylvie DESMARESCAUX, sénateur - Nicolas DHUICQ, député - Jean DIONIS DU SÉJOUR, député - Jacques DOMERGUE, député - David DOUILLET, député - Bernadette DUPONT, sénateur - Yannick FAVENNEC, député - Jean-Michel FERRAND, député - André FLAJOLET, député - Marie-Louise FORT, député - Jean-Paul GARRAUD, député - Joëlle GARRIAUD-MAYLAM, sénateur - Jean-Claude GAUDIN, sénateur - Gérard GAUDRON, député - Gisèle GAUTIER, sénateur - Bernard GÉRARD, député - André GÉRIN, député - Franck GILARD, député - Philippe GOSSELIN, député - Michel GRALL, député - Anne GROMMERCH, député - Jacques GROSPERRIN, député - Jean-Claude GUIBAL, député - Michel HERBILLON, député - Françoise HOSTALIER, député - Jean-Jacques HYEST, sénateur - Marie-Thérèse HERMANGE, sénateur - Denis JACQUAT, député - Didier JULIA, député - Philippe JUVIN, député européen - André LARDEUX, sénateur - Laure de LA RAUDIÈRE, député - Jean LASSALLE, député - Thierry LAZARO, député - Marc LE FUR, député - Constance LE GRIP, député européen - Michel LEJEUNE, député - Gérard LONGUET, sénateur - Gérard LORGEOUX, député - Roland du LUART, sénateur - Lionnel LUCA, député - Hervé MARITON, député - Muriel MARLAND-MILITELLO, député - Patrice MARTIN-LALANDE, député - Jean-François MAYET, sénateur - Christian MÉNARD, député - Philippe MEUNIER, député - Damien MESLOT, député - Jean-Claude MIGNON, député - Hervé MORIN, député - Catherine MORIN-DESAILLY, sénateur - Alain MOYNE-BRESSAND, député - Jacques MYARD, député - Jean-Marc NESME, député - Françoise de PANAFIEU, député - Yanick PATERNOTTE, député - Anne-Marie PAYET, sénateur - Nicolas PERRUCHOT, député - Etienne PINTE, député - Henri PLAGNOL, député - Axel PONIATOWSKI, député - Hugues PORTELLI, sénateur - Yves POZZO DI BORGO, sénateur - Jacques REMILLER, député - Bruno RETAILLEAU, sénateur - Charles REVET, sénateur - Arnaud ROBINET, député - Fernand SIRÉ, député - Guy TEISSIER, député - Michel TERROT, député - Dominique TIAN, député - Christian VANNESTE, député - Patrice VERCHÈRE, député - Jean-Pierre VIAL, sénateur - Philippe VIGIER, député - Philippe de VILLIERS, député européen - Philippe VITEL, député et Marie-Jo ZIMMERMANN, député.
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vendredi 14 décembre 2012
Les Églises chrétiennes d’Égypte ne boycotteront pas le référendum constitutionnel | La-Croix.com-14/12/2012
En marge d'une rencontre entre le nouveau patriarche copte-orthodoxe Tawadros II et une délégation des Églises catholiques égyptiennes, les responsables chrétiens d'Égypte ont annoncé qu'ils ne soutiendront pas le boycott du référendum sur le projet de constitution prévu les samedi 15 et 22 décembre.
Alors que ce boycott est au centre du conflit politique et social qui agite le pays depuis des semaines, les plus hautes autorités ecclésiales d'Égypte recommandent au contraire à leurs fidèles de se rendre aux urnes et de voter selon leur conscience.
Officiellement, lors de cette rencontre entre le patriarche Tawadros II et les responsables catholiques, « les questions politiques n'étaient pas à l'ordre du jour », comme l'a expliqué à l'agence vaticane Fides Mgr Botros Fahim Awad Hanna, évêque de curie des coptes-atholiques. « Mais même dans ce contexte, le patriarche Tawadros a répété que nous encouragerons nos fidèles à se rendre aux urnes, sans fournir d'indications explicites de vote et en les invitant à choisir librement, en suivant leur conscience », a-t-il souligné.
TOUS LES CHRÉTIENS APPELÉS À PARLER D'UNE SEULE VOIX
Selon lui, « si les Églises en Égypte s'étaient prononcées en faveur du boycott, elles se seraient exposées et auraient pu être accusées de fomenter l'opposition, ce qui aurait été une catastrophe », a-t-il ajouté, insistant sur le fait que « même parmi les groupes politiques qui mènent la protestation prévaut le choix de participer au référendum et de voter, plutôt que de déserter les urnes ».
Le nouveau patriarche copte-orthodoxe a confirmé son attitude prudente, marquant une certaine distance de son Église avec les questions strictement politiques.
« Étant dans le temps de l'Avent, nous avons proposé au patriarche Tawadros d'annoncer trois jours de jeûne pour demander une solution pacifique aux problèmes et aux conflits qui accablent actuellement le pays, a précisé Mgr Botros Hanna. Il a conseillé de différer l'initiative, déclarant que nous devons être prudents. En ce moment, une initiative de ce genre pourrait être interprétée de manière équivoque, comme une tentative de transformer la pratique chrétienne du jeûne en une forme de protestation politique. »
Lors de la rencontre, le pape copte a manifesté le désir de vivre de manière toujours plus intense la charité fraternelle. Dans le contexte actuel en particulier, a-t-il souligné, tous les chrétiens sont appelés à parler d'une seule voix.
La délégation catholique, conduite par l'évêque d'Assiout, Mgr Kyrillos William, vicaire patriarcal des coptes-catholiques, était formée d'une quarantaine de personnes, dont six évêques de rites différents, une quinzaine de prêtres, des laïcs et des supérieures des congrégations féminines présentes en Égypte.
Le cardinal Sandri visite les chrétiens d’Irak | La-Croix.com-14/12/2012
La cathédrale avait été le théâtre le 31 octobre 2010 d'un massacre perpétré par un commando d'Al-Qaida qui avait causé la mort de 50 fidèles et de deux prêtres.
Le but du voyage en Irak du cardinal Sandri est d'exprimer toute la proximité du pape avec les communautés chrétiennes irakiennes, particulièrement frappées par les violences qui déchirent le pays depuis des années.
Vendredi, le cardinal Sandri doit assister à un concert de Noël organisé pour l'Année de la Foi dans la cathédrale arménienne-catholique de Bagdad. Dimanche il rencontrera à Kirkouk la communauté chaldéenne. Il achèvera son voyage à Erbil, où il célébrera une messe en rite latin au séminaire Saint-Pierre.
En Syrie, le sanctuaire chrétien de Maaloula se tient à l’écart du conflit | La-Croix.com 14/12/2012
Le couvent Saint-Serge, sur les hauteurs de Maaloula, était auparavant très prisé des touristes. Depuis dix-huit mois, le conflit a changé la donne dans cette région montagneuse, proche du Liban.
Le conflit menace la coexistence entre majorité chrétienne et minorité musulmane.
Sur les hauteurs de Maaloula, le couvent Saint-Serge domine le village, lové au creux des montagnes du Qalamoun, la chaîne montagneuse qui s'étend entre la plaine de Damas et l'Anti-Liban. De son logis, au premier étage du monastère, le P. Fayez Freijat, 71 ans, a vu défiler des milliers de visiteurs, venus admirer les icônes de l'église byzantine et entendre réciter le Notre Père en araméen.
Aujourd'hui, dans la cour intérieure baignée de lumière, c'est le silence et le vide. « Nos frères musulmans ont confiance en Dieu, ils se marient et font plus d'enfants que nous, lâche soudain le prêtre grec-catholique. C'est comme ça depuis l'empire ottoman. Les chrétiens de Maaloula sont riches, mais ils ne se marient pas. Nous avons très peu de mariages et très peu de naissances. » Vieille inquiétude. Depuis l'émigration des années 1970 vers Damas et les pays du Golfe, les chrétiens sont en perte de vitesse parmi les résidents permanents de Maaloula et les musulmans représenteraient près du tiers des habitants comptabilisés dans le bourg.
AVANT LE CONFLIT, LA VILLE ÉTAIT À LA FÊTE
À l'écart de la route entre Damas et Homs, Maaloula n'est pas seulement une destination culturelle et religieuse. C'était un lieu de villégiature pour de nombreuses familles de la classe moyenne chrétienne de Damas. On y revenait des pays du Golfe pour se marier ou faire baptiser un enfant, goûter l'air frais à la saison chaude. Chaque année, à la fin de l'été, la jeunesse chrétienne de la capitale venait passer un bon moment dans la bourgade. Pendant trois semaines, de la mi-septembre au début du mois d'octobre, au rythme des flûtes et des tambours, les processions se succédaient dans les monastères catholiques et orthodoxes pour les fêtes de la Croix, de sainte Thècle et de saint Serge. Des femmes chrétiennes et musulmanes venaient chercher la baraka dans la grotte de Mar Takla où Thècle, convertie par saint Paul, aurait trouvé refuge. Début octobre, le P. Fayez Freijat honorait la Saint-Serge en offrant un repas aux habitants du village et à leurs hôtes dans la cour du couvent. À la nuit tombée, dans le village illuminé par les lumignons et les guirlandes, on déroulait les matelas sur les terrasses, on sortait les pique-niques, le thé, les bouteilles d'arak et le narguilé.
LA MANNE TOURISTIQUE S'EST TARIE
Depuis dix-huit mois, le conflit a tout changé. « Ce n'est pas du tout la même l'ambiance, l'heure n'est plus aux festivités », souligne Nabil, gérant d'un magasin de souvenirs au milieu du village, près du sanctuaire de Mar Takla. « Le tourisme a chuté d'au moins 90 %. Les jeunes qui faisaient des allers-retours avec Damas ne viennent plus. Cet hiver, il ne restera plus que les vieux et les musulmans. »
Depuis vingt ans, Maaloula a bénéficié de l'impulsion donnée par le régime à l'industrie du tourisme, une véritable manne avec près de 100000 visiteurs par an, européens, libanais et… iraniens. À moins d'une heure de Damas, Maaloula, lieu de sainteté et de mémoire, semblait parfaitement résumer le discours officiel sur la cohabitation harmonieuse des communautés syriennes. « Tout le monde en a profité, commente un homme d'affaires.Les habitants se sont enrichis, ils ont se sont acheté des voitures, des paraboles satellites et des ordinateurs. C'est vrai, il y avait beaucoup de corruption, mais ce n'est pas avec la guerre qu'on résoudra ce problème. »
UNE VILLE CERNÉE PAR LES TRAFICS ET LA GUERRE
Plongé dans la tourmente, Maaloula s'efforce de maintenir sa réputation de havre de paix. Soucieux de préserver l'esprit de tolérance, les responsables religieux se sont promis de tout faire pour maintenir la localité à l'écart du conflit. « Ici, tout le monde est chrétien et musulman », insiste un vieux paysan.
Mais la contagion guette dans cette région montagneuse, proche du Liban et propice à tous les trafics. Vingt-cinq kilomètres plus au nord, les rebelles ont pris le contrôle de Yabroud. La présence de chrétiens aurait incité le régime à ne pas bombarder cette ville de 23000 habitants. « Là-bas, l'armée de libération fait payer l'impôt religieux aux commerçants chrétiens », dit-on à Maaloula, une rumeur invérifiable, propre à semer la peur parmi les habitants, déjà traumatisés par la vague d'enlèvements qui sévit depuis six mois dans le secteur.
ENLÈVEMENTS ET RANÇONS
Natif de Maaloula, descendant d'une des premières familles musulmanes installées dans le village par les Ottomans au début du XIXe siècle, Mahmoud Diyab, imam sunnite et député au Parlement, a dû jouer les médiateurs pour faire libérer, contre rançon, un commerçant kidnappé par des hommes masqués dans sa boutique. En juillet, le propriétaire chrétien d'un restaurant a été enlevé sur la route, alors qu'il se rendait dans un village voisin pour chercher ses employés musulmans. Relâché au bout d'un mois, il a dû payer une forte somme.
UN REFUS DES ARMES
« Ce sont des gangs, des contrebandiers qui se font passer pour des combattants de l'Armée syrienne libre (ASL), avance un notable, sous le couvert de l'anonymat. Le régime a proposé d'armer les chrétiens, mais, jusque-là, nous avons refusé. »
Pour des habitants qui refusent de choisir leur camp, ce cadeau empoisonné présente un vrai dilemme, relancé au moindre incident. « Si les salafistes prennent le pouvoir, nous perdrons cette coexistence qui fait notre identité, ajoute-t-il. Pour eux, tout le monde doit leur ressembler. » Pour l'heure, le barrage de l'armée à l'entrée du village lui suffit. « Les deux côtés nous font peur, ils sont aussi mauvais l'un que l'autre. Si on s'arme, on deviendra partie au conflit et on aura encore plus de problèmes. »
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Le souvenir de sainte Thècle
Maaloula compte environ 15000 habitants, dont deux tiers de chrétiens et un tiers de musulmans. Seuls 35 % des habitants, soit environ 5000, sont des résidents permanents. Les chrétiens du village sont grecs-catholiques (environ 60 %) et grecs-orthodoxes (environ 40 %). De nombreux résidents de Maaloula vivent et travaillent à Damas. Les habitants parlent l'araméen – la langue de Jésus – sous une forme dialectale.
Les premières familles musulmanes se sont installées au XIX e siècle. Une première mosquée a été construite au début des années 1950, une seconde à l'entrée du village au début des années 2000.
Le village abrite le monastère grec-orthodoxe de Mar Takla, construit autour du tombeau de sainte Thècle, et le monastère grec-catholique de Saint-Serge. Mélange de célébration religieuse et profane, les fêtes de la fin de l'été sont au nombre de trois : la fête de la Croix (14 septembre), la fête de sainte Thècle (24 septembre) et la fête de saint Serge (7 octobre).
(Source : Maaloula (XIXe -XXIe siècles). Du vieux avec du neuf. Histoire et identité d'un village chrétien de Syrie, de Frédéric Pichon, Institut français du Proche-Orient, 2010).
Mgr Audo « Je demande aux puissances internationales de faire aux syriens ce cadeau de la paix » | La-Croix.com
Mgr Antoine Audo, jésuite, évêque d'Alep et président de Caritas-Syrie
- Comment décririez-vous la situation à Alep actuellement ?
Mgr Antoine Audo : L'insécurité règne partout. On ne peut plus circuler et on est menacé en permanence par des enlèvements (avec demande de rançon), par des francs-tireurs embusqués, par des bombes (tirées par l'armée syrienne ou par les rebelles) et par des voitures piégées. Cette insécurité a pour conséquence que 80 % des habitants ne vont plus travailler, donc que la vie économique est bloquée et que la pauvreté s'accroît. D'autant que le coût de la vie a été multiplié par deux depuis le début des conflits. Les gens simples qui vivaient avec peu doivent désormais être aidés pour tout si bien qu'on peut dire qu'aujourd'hui 70 % des Syriens vivent en dessous du seuil de pauvreté.
- Comment survivent-ils ?
Les gens ont quelques économies et l'entraide familiale fonctionne encore bien dans nos sociétés traditionnelles. Et puis les Syriens en diaspora (en Amérique du Nord, en Europe, en Australie…) envoient entre 300 et 500 dollars à leur famille chaque mois. Mais les familles déplacées deviennent vite un poids. En tant que président de Caritas-Syrie depuis un an, je peux dire que je touche du doigt la misère.
- Quels programmes la Caritas-Syrie a-t-elle mis en place ?
Dans les six régions telles qu'elles sont organisées par Caritas (Damas, Alep, Homs, Jaziré, Horan et le littoral), nous donnons la priorité à l'aide alimentaire avec 4000 colis alimentaires (d'une valeur de 20 à 30 dollars environ) distribués chaque mois dans tout le pays : soit un total 100 000 dollars financés essentiellement par nos partenaires habituels (le Secours catholique, les Caritas d'Allemagne, de Suisse et du Luxembourg…). Nous développons l'aide médicale, surtout sur Damas et Alep, pour rendre gratuit l'accès aux soins. Ainsi à Alep, nous avons passé un contrat avec l'hôpital Saint-Louis tenu par les Sœurs de Saint-Joseph de l'Apparition pour que tous les blessés y soient opérés et soignés gratuitement et j'ai décidé de financer cela à hauteur de 50 000 dollars par mois. Nous avons également un « programme d'hiver » (de 300 000 dollars jusqu'en mars 2013) permettant d'acheter, pour 3000 familles dans toute la Syrie, des poêles et du mazout, des couvertures et des vêtements chauds et d'aider à payer les loyers.
- Comment voyez-vous l'avenir proche en Syrie ?
Mon impression générale est qu'on n'avance pas. Ce conflit syrien, local au départ, est devenu régional (avec le Qatar, l'Arabie Saoudite, l'Iran, la Turquie) et est maintenant international (avec la Russie, les Etats-Unis, la Chine et l'Europe). On ne peut donc que souhaiter qu'il y ait une entente internationale pour régler ce conflit local et parvenir à la réconciliation et à la paix. Cela suppose de reconnaître l'histoire complexe des relations entre alaouites et sunnites et d'en parler sereinement – ce qui aujourd'hui est impossible car ce sujet est un tabou dans la société syrienne. Cela suppose aussi que chaque partie cesse de penser détenir la vérité et reconnaisse la dignité des autres parties. À ce titre, les chrétiens pourraient aider à sortir de la spirale des humiliations, de la violence et de la vengeance pour oser le pardon.
- Quel appel aimeriez-vous lancer ?
Je veux dire à ceux qui détruisent ce si beau pays, si riche par son passé et sa culture, qu'au lieu d'en exploiter les faiblesses confessionnelles, ils feraient mieux de l'aider à trouver des solutions politiques et économiques. Des milliards de dollars ont déjà été perdus dans cette guerre, pour rien. J'essaye de faire tout ce que je peux pour sauver la Syrie et pour sauver aussi la présence des chrétiens ; car plus il y aura de destructions en Syrie, plus les chrétiens partiront et plus ce sera une perte pour le pays et pour toute la région ! Contribuer à la réconciliation et assurer la paix à la Syrie aura des conséquences bénéfiques pour tout le monde, au niveau national, régional et international ! Je demande donc aux puissances internationales de nous faire ce cadeau de la paix par une médiation politique raisonnable et rationnelle.
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Le développement du tourisme religieux en tant qu’outil identitaire
Le patriarche Lahham, pour sa part, a espéré que « le tourisme religieux se développera jusqu'à constituer une harmonie spirituelle qui rassemble tous les citoyens autour des différentes communautés ». Il a considéré que cela « est une responsabilité partagée entre l'État, l'Église et la mosquée ».
jeudi 13 décembre 2012
Dans Alep assiégée, les secours viennent à manquer | La-Croix.com - 13/12/2012
Alep, mardi dernier. Sa maison bombardée, cette femme syrienne porte le peu d'effets qu'il lui reste.
Les réseaux associatifs de la ville aident 300 000 déplacés, mais leurs moyens deviennent insuffisants.
À l'approche de l'hiver, il faut des vêtements chauds, du fioul et du gaz.
Un prêtre libanais qui revient d'Alep lance un cri d'alarme, tout en souhaitant rester anonyme pour pouvoir retourner dans la deuxième ville de Syrie. Il affirme que, sur place, « 300 000 déplacés sont venus se réfugier dans une ville qui, du fait du siège militaire qu'elle endure, n'a pas accès à l'aide et ne peut répondre aux besoins humanitaires. Les habitants vivent en sursis. Le prix des denrées alimentaires a connu une augmentation d'environ 30 % et plusieurs produits de première nécessité, comme le gaz, le fioul, l'essence et certains médicaments, ne se trouvent plus que sur le marché noir ». Une situation qui favorise tous les abus.
La ville est divisée en deux, d'un côté la zone tenue par la rébellion, de l'autre celle encore tenue par le régime. C'est dans cette dernière, indique-t-il, que la situation humanitaire est alarmante, car l'aide extérieure venue de Turquie ne peut y pénétrer. Les denrées et produits de première nécessité, acheminés par les voies terrestres, sont souvent confisqués par les rebelles de l'Armée syrienne libre (ALS), qui contrôlent la plupart des routes.
Le régime de Bachar Al Assad, de son côté, ne permet pas aux ONG étrangères de travailler en Syrie. Or, malgré le départ vers Damas ou à l'étranger d'un grand nombre d'habitants, l'agglomération compte encore 800 000 à un million de résidents, auxquels s'ajoutent les 300 000 déplacés internes. Ces derniers vivent dans des lieux publics aménagés : 150 écoles leur ont été ouvertes ainsi que plus de 50 mosquées ; la grande cité universitaire accueille, à elle seule, entre 30 000 et 35 000 déplacés.
LES RÉSEAUX DE SOLIDARITÉ COMMUNAUTAIRES SONT LES PLUS EFFICACES
Dans ces conditions, l'accès aux soins reste très difficile. Certains centres de santé et hôpitaux gouvernementaux fonctionnent, mais avec moins de personnels – beaucoup de médecins et d'infirmières ont quitté la ville –, les appareils ne sont plus entretenus et les médicaments manquent.
Le prêtre libanais met en avant l'action décisive des réseaux de solidarité, associatifs, de type communautaire : « Ce sont eux qui organisent l'aide depuis le début de la crise, mais ils commencent à s'essouffler alors que les besoins des populations démunies augmentent. Leurs ressources financières et matérielles s'amoindrissent de jour en en jour, parce que les donateurs sont moins nombreux – les Alépins fortunés ont soit quitté la ville, soit perdu leurs activités commerciales. » La plupart des usines de la région ont été détruites et vendues souvent pièce par pièce en Turquie.
Ces réseaux communautaires assistent aussi les déplacés internes, avec le Croissant-Rouge syrien et des associations de citoyens. Une plate-forme de coordination a été mise en place pour échanger des informations sur les hébergements disponibles, sur les besoins prioritaires des déplacés et parfois partager l'aide.
LES BIENS DE PREMIÈRE NÉCESSITÉ COMMENCENT À MANQUER
Mais de plus en plus, les médicaments manquent, notamment pour les malades chroniques, ainsi que les vaccins pour les enfants. À l'approche de l'hiver, il faut des vêtements chauds, du fioul, du gaz pour le chauffage et la préparation de repas chauds. Le lait pour les enfants commence aussi à se faire rare.
Une note d'espoir, cependant, le Jesuit Refugee Service (JRS) vient d'obtenir l'autorisation du gouvernement syrien d'ouvrir à Alep un dispensaire où pourront être effectuées des radios. Une victoire à l'arraché. Jusque-là les soins étaient prodigués aux déplacés par des médecins volontaires, avec les moyens du bord.
François Hollande et Bartholomeos Ier évoquent le rôle des chrétiens dans l’évolution du monde arabe | La-Croix.com
Le président de la République et le patriarche Bartholomeos Ier de Constantinople, mercredi 12 décembre à l'Élysée.
Le président de la République François Hollande a reçu mercredi 12 décembre le patriarche œcuménique Bartholomeos Ier de Constantinople, qui a achevé ce même mercredi une visite officielle de trois jours en France.
À cette occasion, François Hollande a rendu hommage à l'action du patriarche « en faveur du dialogue interreligieux et de la tolérance, ainsi qu'à sa grande ouverture au monde », précise un communiqué de la Présidence.
Alors que se tenait le 12 décembre à Marrakech la quatrième Conférence des amis du peuple syrien, le chef de l'État et le patriarche œcuménique ont évoqué « les violences inacceptables » subies par les Syriens depuis plus de vingt mois, sans oublier la situation particulière des chrétiens d'Orient. À leur sujet, François Hollande a rappelé « la relation particulière » et « l'attention » que la France entretient avec ces communautés.
LE PRÉSIDENT SALUE « LE RÔLE PRÉCIEUX » DU PATRIARCHE
Il a également exprimé à Bartholomeos Ier « sa conviction que la meilleure façon de favoriser leur présence en Orient était d'œuvrer à ce que les changements politiques en cours aboutissent à la démocratie et à l'État de droit ».
Le président français a par ailleurs salué « le rôle précieux » que joue le patriarche en Turquie, où il réside. Dans ce pays, les chrétiens sont éparpillés dans plus d'une quinzaine d'Églises. Les plus nombreux sont les arméniens orthodoxes, suivis par les catholiques latins et les syriens-orthodoxes.
Les grecs-orthodoxes, sous l'autorité du patriarche œcuménique de Constantinople, ne sont plus que 2 500 dans ce berceau du christianisme, mais Bartholomeos Ier joue un rôle de premier plan vis-à-vis de la diaspora et de l'ensemble des patriarcats orthodoxes, parmi lesquels il jouit d'une primauté d'honneur.
Intervention du Patriarche Maronite au congrès sur les sites religieux archéologiques à Raboueh
Significations historiques des couvents , des églises et des grottes , et leurs influences socio-culturelles et politiques au Liban ...
مداخلة البطريرك الراعي - "الدلالات التاريخية للاديرة والكنائس والمغاور الدينية المسيحية ودورها السياسي وأثرها الاجتماعي والثقافي والسياسي في لبنان"
الربوة - الخميس 13 ديسمبر 2012الربوة، الخميس 13 ديسمبر 2012 (ZENIT.org). – ظاهرة انتشار الأديرة والكنائس والمغاور الدينية المسيحية انتشاراً مكثّفاً في كل ناحية من الرقعة الجغرافية التي يقوم عليها الوطن اللبناني، من الساحل إلى سلسلتيْ الجبال الغربية والشرقية وما يمتدّ بينهما من سهول داخلية، لها دلالاتها.
1.الدلالة الاولى : تجذّر المسيحية وأصالتها في لبنان
ليست المسيحية بالأمر الغريب الطارئ على لبنان. فقد تماهى تاريخها وتاريخ هذه الأرض منذ القديم. والبراهين على هذا التماهي عديدة.
1- عرف لبنان المسيحية منذ بدايتها، اذ كان منفتحًا عليها ببروز اسم لبنان وأرزه، منذ ما قبل المسيحية، حوالي 96 مرّة في الكتاب المقدّس، ما جعل المسيحية في لبنان متماهية مع معالمه ورموزه المقدّسة. يصف الكتاب أرض لبنان بأرض الإيمان والجمال المضمّخة بحضور الله وبركته وما ينتج عنهما من عُرف طهرٍ وقداسة.
2- في مستهلّ العهد الجديد، جاء المسيح نفسه وقدّس أرض لبنان. نشير إلى التقاليد الشعبية الراسخة في المنطقة: سيدة المنطرة حيث يقول التقليد أن العذراء مريم كانت تلتقي ابنها الإلهي هناك. قانا وما يحيط بها وبمعالمها المحفورة في الصخر من دلالات غذّاها الإيمان الشعبي وخيال الفنّانين وما نسجته أقلام الكتّاب على مرّ العصور. في إنجيل متى نقرأ : "ثم خرج يسوع من هناك وذهب إلى نواحي صور وصيدا..." مُتبعاً ذلك بسرد المعجزة التي اجترحها وشفى بها ابنة الكنعانية.(متى 21:15)
3- مرّ الرسل والتلاميذ بلبنان وانطلقوا منه إلى انطاكية فالى العالم بأسره. يروي لنا كتاب أعمال الرسل (21: 1-7 )، على سبيل المثال، كيف جاء رسول الأمم بولس إلى صور سنة 58 فوجد التلاميذ هناك وأقام فيها سبعة أيام.
4- اعتنق عدد من سكان لبنان المسيحية في مرحلة مبكرة، لاسيّما في الساحل صعوداً الى سفوح الجبل وأواسطه. والدليل على ذلك حضور اثنيْ عشر أسقفاً من المدن اللبنانية الرئيسية في مجمع خلقيدونيا المسكوني.
5- منذ عهد القديس يوحنا فم الذهب الذي دعا المرسلين إلى محاربة الوثنية في أعالي جبل لبنان، ولاسيّما على عهد القديس مارون (+410 ) وتلاميذه، زادت المسيحية من انتشارها في الجبال اللبنانية، فتحوّلت المعالم من الوثنية إلى المسيحية، على غرار نهر أدونيس الذي أصبح نهر ابرهيم تيمّناً بالناسك ابرهيم القورشي الذي بشّر منطقة المنيطرة، كما يخبرنا الاسقف تيودوريطس القورشي في كتابه: تاريخ أصفياء الله. بفعل هذا التبشير، تحوّلت المعالم من معابد للزهرة وعشتروت وادونيس في أفقا ويانوح إلى مزارات على اسم السيدة العذراء ومار جرجس الأزرق ومار أدنا وغيرهم...
نستخلص أن المسيحية عميقة الجذور في لبنان. حفلت أرضه بالأديرة والكنائس منذ عهود بعيدة ولا تزال معالمها قائمة على الرغم من التطورات والتبدّلات العمرانية التي مرّت عليها. بل، إن بعضها لا يزال قائماً ويحتفظ بحلته القديمة أو ببعض معالمها والكتابات والنقوش. والبعض الآخر اضيف عليه تراكم تراثي خاضع لسُنّة الاستمرارية التي تتضمّن ثباتاً وتطوّراً في آن معاً.
الدلالة الثانية : التناغم بين المسيحية وطبيعة لبنان
كان للمغاور دور رئيسي في مسيرة المسيحية في لبنان؛ والأمر غني بالمعاني والعبر:
1- العبرة الأولى مكانة الزهد والنسك في النظام الأدبي المسيحي. لم يستهوِ المسيحية في لبنان غنى موارده الطبيعية، بقدر ما استهواها تأمين طبيعته لمعتنقيها إمكان ممارسة إيمانهم بحرية وكرامة. لم يولِ سلّم القيم الذي تميّزت به المسيحية في لبنان، أقلّه في بداياتها، المكانة الأولى للتنعّم بالرفاهية. تلاءمت المغاور مع تقدير المسيحية لحياة النسك والزهد والتقشّف. ولم تغبْ إماتة الميول التوّاقة إلى أباطيل الدنيا، والتضحية بأمور نفيسة، عن الأخلاقيات والآداب المسيحية، وهذه ميزة آباؤنا وأجدادنا وقدّيسينا في لبنان. للمسيحية معالم راسخة على الدهر، أديرة وكنائس مبنية على الصخر والتلال وقمم الجبال، شاهدة باستمرار على الثبات والبساطة والوقار في آن معاً، ولها آثار في المغاور والأودية السحيقة والقمم العصيّة تشهد على التمرّس ببطولة النسك ومثالية الزهد.
2 – العبرة الثانية تعرّض المسيحية على مرّ التاريخ في الشرق، حتى في لبنان، للاضطهادات والمضايقات. لذلك تحصّنت في جبال لبنان المنيعة الوعرة. كانت المغاور ملاجئ حصينة لها، بل قلاع مقاومة بوجه المعتدين ومحميات طبيعية للحفاظ على الإيمان والدفاع عن قيم السيادة على الذات والحرّية والكرامة. دفعت للحفاظ على هذه المقدّسات أثماناً باهظةً وتضحيات جسيمة لم يكن أقلها التخلّي عن سهولة العيش والقبول بالحياة القشفة والقاسية.
من هذه المغاور، على سبيل المثال لا الحصر، دير مار مارون على العاصي، مغارة الراهب أو الحبيس في جبل الفرزل، مغاور الحبساء في الجبال المحيطة بالعاقورا، المغاور العديدة المنتشرة في الوادي المقدس، مغارة حوقا بطبقاتها الستة حيث كان يلجأ السكان إبّان الاضطهادات وقد عُثر فيها على مومياء من القرن الرابع عشر وعلى معالم حياة جماعية كاملة.
3 – العبرة الثالثة اتّخاذ الأرض اللبنانية التي يُبذل الغالي والنفيس للدفاع عنها والتي تحتضن رفاة أعداد غفيرة من الشهداء معاني أكثر من مادية وانتاجية واقتصادية. يتعلّق المسيحيون بأرضهم التي باتت تمثّل هويّتهم وجذورهم وتحمل تراثهم.
I. 2.الدلالة الثالثة: اكتساب الأرض اللبنانية من الأديرة والكنائس والمغاور المسيحية ادوارًا متنوعة.
كانت الأديار ولا تزال محاور حياتية متعدّدة الوظائف تتحلّق حولها الجماعات المؤمنة، تغذّيها بالدعوات والشركاء وتتغدّى منها بالروحانية والمثالية ومقتضيات البشرى السارة والتوجيهات الانسانية العامة والخاصة. نتناول خمسة ادوار: الروحي والعمراني والاجتماعي والثقافي والسياسي.
1- الدور الروحي
في مقدّمة الوظائف التي تؤدّيها الأديرة والكنائس والمزارات أنها أماكن عبادة وصلاة، ومصادر إشعاع روحي، وقلاع عقيدة ومنطلقات رسالة. نذكر منها، بعد دير مارون على العاصي، دير مار يوحنا مارون في كفرحي، دير سيدة يانوح في جبّة المنيطرة، دير سيدة إيليج في ميفوق، دير سيدة قنوبين في الوادي المقدّس، دير مار شليطا مقبس في كسروان، دير سيدة مشموشة، دير مار أنطونيوس في النبطيه، وغيرها ولطوائف مسيحية اخرى. وإلى أديار وأديار يصعب تعدادها، كلها تجسّد الرسالة المسيحية وتعمل على تأوينها باستمرار.
2- الدور العمراني
الدير رائد نهضة وعمران. مبانيه بالذات خير تعبير عن النهضة العمرانية التي يحمل لواءها. قد يهدم الحقد والبغضاء بعض الأديرة والكنائس، لكن المؤمنين الناشطين يبادرون الى ترميمها او بناء غيرها. كذلك قد يتخطّى الزمن والتطوّر بعض الأديرة في يانوح وقنوبين وإيليج والوديان المقدسة، لكن هذا التخطّي يتزامن مع بناء أديرة جديدة. وليس هذا الزخم العمراني بالغريب على الكنيسة جمعاء. بعدما خرجت المسيجية من دياميس روما، أغنت حضارتها بإنشاءات عمرانية لا تزال ناطقة بأهمّية إنجازاتها. كذلك شأنها في لبنان؛ لئن لجأت إلى المغاور حرصاً على حرية أبنائها وكرامتهم الإنسانية، فهي ما برحت تشيّد على أرضها مباني أديرة وكنائس ومقامات ومزارات لا تزال تشهد على الجهود التي بذلتها الجماعة وأعضاؤها معبّرين من خلالها عن تجذّرهم وثباتهم المستمرفي تلك الأرض وتعميرها وتوظيف طاقاتهم في إنهاضها اجتماعياً وثقافياً وعمرانياً.
3- الدور الاجتماعي
اسهمت الاديار في تطوير المنطقة المحيطة بها وفي إنمائها. ليس اعتباطياً أن تكون الأرزاق قد أوقفت من المسيحي والدرزي والمسلم. يكمن سرّ هذه الثقة طبعاً في الإيمان، ولكن في قدرة الدير أيضاً على استثمارها أفضل استثمار. أشرك الدير المؤمنين بالعمل في مشاريعه الحرفية والمهنية والصناعية والزراعية، فدأبوا على وصف رهبانه ب"معلمي" في ممارسة أي حرفة أو مهنة. تشدد قوانين الرهبانيات على الصلاة والعمل معاً؛ فالعمل وسيلة أساسية لتقديس النفس، ويسهم في سدّ حاجات الآخرين ومساعدتهم على القيام بأدوارهم.
4- الدور الثقافي
الدير مصدر إشعاع علمي ومولّد حضارة. في مدرسة "تحت ألسنديانة"، تعلّم الكثير الكثير من المؤمنين. رهبانه حملة رسالة تعليمية. والكنيسة منشِئة مؤسسات تعليمية: مدارس ومعاهد وجامعات... والأديار والكنائس في التصوّر الحديث مقرّات تثقّف ديني وتنوير فكري وعلمي ومحاور استقطاب للشبيبة وإرشاد للطاقات على أنواعها.
5- الدور السياسي
لم تتعاط الكنيسة، ولاسيما الرهبانيات، السياسة بمعناها التقني. لكنها لم تتوانَ قط عن القيام بدور وطني حين كان يدعوها الواجب. وهو السهر على الخير العام وتسديد المسيرة الوطنية العامة وتصويبها وتحصينها من الانزلاق إلى الاصطفافات العمياء والارتهانات الخارجية. لا تزال أسماء بعض المقرّات الكنسية مرتبطةً بمحطّات تاريخية كان لها أهميتها في مسيرة الوطن العامة على غرار دير مار الياس وعامية إنطلياس، دير سيدة اللويزه وانعقاد المجمع اللبناني، ومعظم أديار كسروان وجبيل واستقبال المهجّرين... تميّزت الأديار على امتداد التاريخ اللبناني باحتضان المؤتمرات الوطنية والحركات التصحيحية وتوظيف أملاكها ومقدّراتها، حتى ما تملكه من أوانٍ كنسية خدمة للقضايا الاجتماعية، وتلبية لحاجات المعوزين والجياع...
الخاتمة
لا بدّ لنا من إقرار برامج غنية للسياحة الدينية في لبنان. من كان لديه تاريخ حيّ كهذا التاريخ، كبف لا يستخدمه لبناء الأجيال الطالعة وتثقيفها؟ للأديار والكنائس والمغاور الدينية المسيحية دلالات عديدة وعبر كما رأينا، يجدر بنا التعمّق في معانيها لتثقيف ذواتنا وأجيالنا الصاعدة ولإحياء الثقة والإيمان بالماضي وتاريخه، والأمل بالمستقبل وإمكان تحقيق الرسالة المميّزة في وطن يتميّز بوفرة منشآته الدينية التي تبرّر وجودها بفعاليتها وقيامها بأدوار روحانية وعمرانية واجتماعية وثقافية وسياسية تُعلي من شأن الإنسان وتؤهّله إلى التغنّي بجعل الأرض على صورة السماء.
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