Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

samedi 28 mars 2015

Qui peut sauver les chrétiens d'Orient ? - Monde - La Vie

Qui peut sauver les chrétiens d'Orient ? - Monde - La Vie
La situation des chrétiens au Moyen-Orient – déjà complexe auparavant – s'est dégradée depuis le début de la guerre en Syrie et plus particulièrement depuis l'offensive de l'organisation Etat islamique en Irak en juin 2014. Persécutions, discriminations, déplacements, émigration, les différentes communautés chrétiennes orientales sont menacées de disparition. Qui (ou quoi) pourra les sauver ? Voici quelques pistes.

Le Conseil de sécurité de l'ONU ?

« Les chrétiens d'Orient sont en train d'être éradiqués. Compte tenu de l'extrême gravité de la situation, nous voulons poser un geste fort, a expliqué Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères dans une interview au journal La Croix. La France qui préside en ce moment le Conseil va donc convoquer une réunion spéciale, le vendredi 27 mars, sur le thème des chrétiens d'Orient (le sort des autres minorités y sera aussi évoqué) . « J'espère que la charte d'action que nous allons proposer sera une contribution utile », a ajouté le ministre.

Cette charte, qui comprendre quatre volets – humanitaire, militaire, politique et judiciaire – se veut « un appel à la communauté international à agir ».

« Je me réjouis de cette initiative qui donnera la possibilité à Mgr Louis Sako, le patriarche des chaldéens qui y a été invité, d'exploser clairement notre situation et de réveiller les consciences des dirigeants afin qu'ils nous aident, explique Mgr Petros Mouché, archevêque syriaque catholique de Mossoul et Qaraqosh, chassé de chez lui comme des dizaines de milliers de chrétiens suite à l'offensive de Daech sur l'Irak en juin 2014. Cependant, nous n'avons pas besoin de bonnes paroles, mais d'actes pour sauver les chrétiens et leur permettre de vivre en paix. »

Néanmoins aucune résolution ne devait être votée à l'issue de cette réunion de Conseil de Sécurité, ce qui limite les conséquences concrètes d'une telle réunion.

> A lire aussi : Qu'attendre de la réunion du Conseil de Sécurité de l'ONU sur les chrétiens d'Orient ?


Une force internationale au sol ?

Sur cet aspect militaire, justement, Laurent Fabius explique : « La coalition, les forces irakiennes et d'autres doivent pouvoir assurer aux minorités pourchassée leur sécurité », tout en s'opposant à l'envoi de troupe françaises au sol.

Dès lors, plusieurs questions se posent. En Irak, les armées irakiennes et kurdes sont-elles prêtes à reprendre la plaine de Ninive et Mossoul où vivent les membres des minorités déplacés ? « Nous entendons régulièrement de la part de l'armée que la reprise de Mossoul est proche. Nous avons l'espoir que cela arrive vite, mais plus notre exode dure, plus les chrétiens partent », constate Mgr Petros Mouché.  

« Il faut absolument que des moyens soient mis en oeuvre pour neutraliser rapidement la cause première de ces persécutions, à savoir Daech, et permettre aux déplacés de rentrer chez eux », ajoute Mgr Pascal Gollnisch, directeur de l'Oeuvre d'Orient qui plaide pour l'intervention au sol d'une coalition internationale ou d'une force sous responsabilité de la ligue arabe.

Si ces minorités – chrétiens, yézidis, shabaks, kakaïs, etc.- étaient en mesure de rentrer chez elles en Irak, ces mêmes armées pourraient-elles assurer leur sécurité ? « L'armée irakienne et l'armée kurde n'ont pas réussi à nous protéger jusqu'à présent. Je pense donc que la présence d'une force internationale, au moins pour un délai court, pour sécuriser la plaine de Ninive permettrait de rassurer les chrétiens afin qu'ils puissent rentrer chez eux », plaide Mgr Petros Mouché. 

Enfin, se pose la question de la coordination de la lutte contre Daech dans les pays où il est présent, c'est-à-dire principalement en Irak et en Syrie. Une victoire militaire en Irak pourrait entraîner un reflux de djihadistes en Syrie et y fragiliser encore plus les minorités. Certains observateurs y voient un argument supplémentaire à l'envoi coordonné de troupes au sol dans les deux pays.

Sébastien de Courtois, historien spécialiste des chrétiens d'Orient et journaliste basé en Turquie, estime pour sa part que « la piste militaire avec l'envoi de troupes étrangères est à contourner pour le moment. Les chrétiens vont être accusés par la suite d'avoir fait venir ces étrangers. En revanche, je crois qu'il faut armer les kurdes pour protéger, par ricochet, les chrétiens qui se sont réfugiés au Kurdistan. »

> A lire aussi : Chrétiens d'Irak : "Pour survivre, nous devons rentrer chez nous"


Une initiative diplomatique en Syrie ?

Le conflit syrien a poussé 700 000 chrétiens à quitter le pays dont 200 000 pour la seule année 2014 selon l'ONG Portes ouvertes. Dans la région du Khabour, le 23 février dernier, une quarantaine de villages assyriens sont tombés aux mains de l'organisation Etat islamique et au moins 200 d'entre eux ont été enlevés et le sont toujours à ce jour. « En Syrie, où le problème dépasse la présence de Daech, je pense que devrait être mise en place une large initiative internationale et diplomatique, non pas pour résoudre le problème syrien, mais au moins, dans un premier temps, pour arrêter la guerre, estime Mgr Pascal Gollnisch. On ne peut pas attendre d'avoir toutes les clés sur l'avenir de ce pays pour faire cesser ce conflit. Sur ce sujet, il est important de rétablir un dialogue avec la Russie sans qui des avancées seront difficiles. »

De son côté, le ministre des Affaires étrangères refuse toute ouverture qui pourrait laisser croire à un changement d'attitude de la France vis-à-vis d'Assad. « En réalité, Daech et Assad sont les deux faces d'une même médaille

Le Vatican ?

La thématique de la persécution des chrétiens dans le monde revient très régulièrement dans les discours du pape François. S'il ne peut pas se rendre en Irak, pour des questions de sécurité, il a multiplié les gestes à l'égard des chrétiens d'Orient. Le 1er mars, il fait prier pour les chrétiens d'Irak et de Syrie sur la place Saint-Pierre, pour Noël, il a adressé une lettre aux chrétiens du Moyen-Orient, un couple d'Irakiens était invité à témoigner lors du synode sur la famille et l'on se souvient de sa vidéo pour les chrétiens d'Irak à l'occasion de l'opération Erbilight.

Sur le plan financier, une aide conséquente a été débloquée pour les déplacés en Irak en août, et un don de la part du pape pour les réfugiés chrétiens du Moyen-Orient est attendu ses prochains jours, écrit La Croix.

Enfin sur le plan diplomatique, le Saint-Siège ne s'oppose pas à un recours à la force si les circonstances l'exigent.

La Cour Pénale internationale ?

La Chredo (Coordination Chrétiens d'Orient en Danger) a saisit en septembre 2014 la Cour Pénale Internationale (CPI) pour génocide et crime contre l'humanité commis par l'organisation Etat islamique. La plainte a été enregistrée et poursuit son cours. Laurent Fabius va proposer au Conseil de Sécurité de l'ONU de saisir lui-même la CPI sur le sujet et s'est engagé auprès de la coordination à ce que la France soutienne la plainte si le Conseil refusait de le faire. Dans ce type d'action « l'aspect politique est très important », reconnaît l'avocate qui s'occupe du dossier Me Samia Maktouf.

D'où la nécessité d'un large soutien pour que la plainte débouche sur des actes concrets « Le procureur pourrait non seulement enquêter sur les crimes commis mais aussi sur les complicité : qui finance Daech, qui laisse passer les armes, qui achète son pétrole, explique l'avocate. Cela pourrait avoir un effet au moins dissuasif. »

Les politiques ?

La solution est politique, entend-t-on régulièrement. Et Laurent Fabius évoque le volet politique de la charte qu'il veut proposer au Conseil de Sécurité de L 'ONU dans son interview à La Croix : « En Irak comme en Syrie, les Etats doivent assurer une place satisfaisante à chacune des communautés qui les composent. »

Pour Mgr Louis Sako, patriarche des chaldéens, « le grand combat est celui de la citoyenneté commune, qui passe notamment par le fait d'enlever la mention de la religion de la carte d'identité et de permettre les conversions quelle que soit la religion. »

Là aussi, il s'agit de passer de la parole aux actes.

Des groupes d'auto-défense ?

Nous en avons parlé récemment.

> A lire aussi : Quel rôle pour les milices chrétiennes au Moyen-Orient ?


Un « Christianland » ?

Certains groupes assyriens, appartenant le plus souvent à la diaspora, demandent l'établissement d'une zone chrétienne autonome dans la plaine de Ninive en Irak. De fait, cette hypothèse n'est pas tellement évoquée par les chrétiens sur place.

Beaucoup d'entre eux vivent à Bagdad et certains même plus au sud, à Bassora. Regrouper tous les chrétiens au même endroit, outre d'en faire une cible potentielle, ne correspond pas à la réalité de l'implantation des chrétiens en Irak.

En revanche, les chrétiens demandent régulièrement d'obtenir des postes de responsabilité dans les villes dans lesquelles ils sont très majoritaires. « À mon avis, là où les chrétiens sont en majorité, ils devraient pouvoir gérer leur administration, sans créer une zone ou un ghetto, estime Mgr Louis Sako. Dans une ville comme Qaraqosh, où 95% de la population était chrétienne, le maire musulman venait de Bassora, à l'autre bout du pays. Pourquoi ne serait-ce pas un chrétien du village qui tiendrait ce rôle ? »

L'exode ?

Des centaines de milliers de chrétiens de Syrie et d'irak ont déjà pris le chemin de l'exode. À ce sujet, voilà ce que dit Mgr Petros Mouché, archevêque syriaque catholique de Mossoul et Qaraqosh : « Pour moi, cet exode est une mort lente. Et si cela continue, nous disparaîtrons. À l'étranger, les familles sont dispersées et cette dispersion entraîne une perte de nos rites et de notre culture. Mon diocèse en exil représente un tiers des fidèles syriaques catholiques dans le monde. Si ceux-ci disparaissent progressivement, c'est plus généralement notre Eglise qui est menacée.

Si vraiment il nous est impossible de rester, si vraiment nos villages sont définitivement perdus, ce que bien sûr je ne souhaite pas, alors il faudrait nous trouver un lieu où nous pourrions au moins vivre regroupés pour que notre communauté survive. Mais j'insiste, ce n'est pas la bonne solution. Il faut tout faire pour que nous puissions rentrer dans la plaine de Ninive. »



Envoyé de mon Ipad 

vendredi 27 mars 2015

Mort de Mar Dinkha IV, patriarche de l’Église assyrienne d’Orient | La-Croix.com - Carnet

Mort de Mar Dinkha IV, patriarche de l'Église assyrienne d'Orient | La-Croix.com - Carnet
Accord christologique entre les Églises anglicanes et orientales

Mar Khanania Dinkha IV, patriarche de l'Église assyrienne d'Orient, est décédé à Rochester (Minnesota, États-Unis), jeudi 26 mars, à la suite d'une pneumonie. Il était âgé de 79 ans.

Le métropolite de l'Église assyrienne d'Orient pour l'Inde, Mar Aprim Mooken, assurera les fonctions de patriarche jusqu'à l'élection d'un nouveau patriarche.

Le patriarche Dinkha, 111e de l'Église assyrienne d'Orient depuis le 17 octobre 1976, a servi son Église 39 années à ce poste, plus longtemps qu'aucun de ses prédécesseurs. En raison de l'instabilité de l'Irak, il avait transféré, peu après sa consécration, le Patriarcat à Morton Grove, une banlieue de Chicago (États-Unis).

Il naît le 15 septembre 1935 à Erbil, dans le nord de l'Irak. Après son ordination sacerdotale le 15 juillet 1957, il a été nommé au service de la communauté d'Urmia, au nord de l'Iran, proche de l'Irak et de la Turquie. Il a été consacré évêque le 11 février 1962.

Le patriarche Dinkha a réorganisé l'Église assyrienne d'Orient après l'assassinat de son prédécesseur Mar Eshai Shimun XXIII, en 1975.

En 1994, le patriarche Mar Dinkha IV a signé avec Jean-Paul II une déclaration christologique commune reconnaissant qu'assyriens et catholiques « peuvent désormais proclamer ensemble devant le monde leur foi commune dans le mystère de l'Incarnation » et l'Église catholique accepte, depuis 2001, l'intercommunion entre les deux Églises.

L'Église assyrienne d'Orient est l'héritière de l'antique Église de Perse fondée selon la tradition par saint Thomas. Séparée après le concile d'Éphèse (431) qui condamna les thèses de Nestorius, elle a connu un temps un grand développement en Chine et en Inde où elle est toujours très implantée.

En 1692, à la suite de la contestation de l'élection du patriarche, un grand nombre de ses fidèles a rejoint l'Église catholique pour former l'Église chaldéenne et, en 1968, un autre schisme a entraîné la création de l'Ancienne Église d'Orient (100 000 fidèles).

L'Église assyrienne d'Orient rassemble aujourd'hui entre 250 000 et 400 000 fidèles (principalement aux États-Unis et en Inde).



Envoyé de mon Ipad 

Le Conseil de sécurité et les chrétiens d’Orient, par Joseph Maïla | La-Croix.com - Actualité

Le Conseil de sécurité et les chrétiens d'Orient, par Joseph Maïla | La-Croix.com - Actualité
Le Conseil de sécurité et les chrétiens d'Orient, par Joseph Maïla

En réunissant le Conseil de sécurité pour discuter de la question des chrétiens et des autres minorités d'Orient menacées par les menées de l'État Islamique et ses méthodes, la France s'honore d'attirer l'attention sur ce qui restera de par ses conséquences au plan civilisationnel comme l'une des grandes tragédies du siècle commençant. Certes, ce n'est pas la première fois que la France convoque l'instance onusienne dans l'affaire des chrétiens et des minorités religieuses d'Orient. En 2010, à la suite de l'attaque de la Cathédrale syriaque de Bagdad, mais plus récemment encore au milieu de l'été dernier au moment où l'État islamique menait ses expéditions meurtrières dans le nord-est irakien, la France avait été l'aiguillon de la communauté internationale à la recherche d'une réaction concertée contre des exactions d'une violence proprement inouïe.

La diplomatie française remet donc le métier sur l'ouvrage. À plus d'un titre. Forte, d'abord, d'une tradition plusieurs fois centenaire de protection, comme on le disait alors, diplomatique, politique, parfois même militaire tel en 1860 lorsque l'amiral de Beaufort d'Hautpoul mena à partir des rivages libanais du Mont Liban alors, la première « intervention d'humanité », au regard du droit international, de l'histoire moderne. Mais aussi au nom d'une responsabilité qui devint historique lorsque la France et la Grande Bretagne dessinèrent les contours étatiques du Proche-Orient moderne après la disparition de l'Empire ottoman.

Ce nouvel Orient politique avait pour lui des horizons inédits. Dans le paysage d'après la bataille, post califat, s'élevant sur des fondations constitutionnelles, il se voulait parlementaire dans la forme, démocratique au plan des libertés et du pluralisme idéologique. Les théories politiques qui dominaient alors, nationalistes ou libérales, se projetaient dans la citoyenneté, un concept pour lequel les Arabes s'étaient aussi opposés aux Turcs dès la fin du dix-neuvième siècle. Le nationalisme citoyen visait à souder un ensemble de communautés que le système dit des Millet (nations) ottoman n'avait cessé de conforter dans leur singularité et leur segmentation depuis le quinzième siècle. On sait hélas ce que fut le destin de l'idée démocratique et le renversement de perspectives à laquelle elle donna lieu à la fin des années quarante, à la création de l'État d'Israël. Les États arabes du Proche-Orient se détachèrent de l'idée démocratique. Des systèmes arabes autocratiques, issus de coups d'État militaires, bientôt gérés par des autocrates minoritaires, firent le lit de la démocratie. Dans la foulée, des politiques spécifiques de « protection » furent mises en place par des systèmes qui lièrent leur destin à celui d'autres minorités associées. À l'exception du Liban, l'Égypte, la Syrie et l'Irak par exemple ménagent une place à « leurs » chrétiens et leur réservent un rôle qui s'accompagne en retour de fidélité politique et de gratifications sociales et clientélistes. C'est à ce modèle de tutelle que les espoirs soulevés par les révolutions arabes auraient du mettre fin. Mais les révolutions arabes n'avaient pas rendez-vous avec la démocratie mais avec la guerre confessionnelle.

Nul ne pouvait penser un moment que les chrétiens et les autres minorités de la région eussent pu souffrir de la vague démocratique qui s'annonçait. Le formidable raz de marée anti autoritaire était annonciateur d'un printemps de la citoyenneté ou, à tout le moins en attendant son avènement complet, de la préservation du pluralisme sociétal tel qu'il se présente dans les pays arabes. C'était sans compter avec deux facteurs qui jouèrent un rôle crucial : l'irruption des mouvements islamistes qui remplirent le vide politique laissé par l'effondrement de l'État despote et l'influence d'acteurs régionaux dont le jeu cruel aida à transformer l'insurrection sociétale en conflit régional sunnite/chiite. De tout cela, les chrétiens avec d'autres minorités firent les frais en premier.

Comment dès lors réagir aujourd'hui à la situation qui est faite aux Chrétiens d'Orient ? En prenant conscience avant toute chose que les approches traditionnelles en la matière sont dépassées.

L'heure n'est plus, en effet, au rappel de la tradition ni aux références à l'histoire. Jusque-là, lorsque les chrétiens d'Orient étaient dans la tourmente, les pressions diplomatiques, les dispositifs humanitaires et le rappel des droits de l'Homme constituaient la panoplie des réponses. Ces moyens ne suffisent plus du fait de l'éclatement du contexte géopolitique. Que ce soit en Syrie ou en Irak, les structures de l'État ont éclaté. Des parties du territoire obéissent à des commandements épars, miliciens ou en voie de l'être. Comment dans ce cas faire  recours auprès d'autorités constituées ou demander le secours à des autorités de fait, sachant que dans tous les cas le contrôle effectif du territoire est devenu chose aléatoire. Les guerres civiles et l'éclatement des territoires ont rendu vaine la référence étatique. Mettre en avant, dans ce cas-là, la liberté de conviction n'a même plus lieu d'être. En réalité, le pas franchi par la décomposition des pouvoirs, le nettoyage ethnique et religieux, les meurtres, les massacres et les persécutions, mettent les communautés chrétiennes pour la première fois depuis le génocide arménien et les crimes commis contre les assyro-chaldéens dans une situation de déréliction absolue. Il y va tout à la fois de crimes de masse, de crimes contre l'humanité et d'abandon de peuples livrés à une vindicte obscurantiste autant qu'aveugle qui achève en venant à bout de communautés à la présence bimillénaire  à modifier en profondeur le tissu sociétal et la configuration pluraliste d'ensemble de peuples et de civilisations qui ont fait le Proche-Orient ancien et moderne. C'est dire l'importance du coup porté à la présence chrétienne en Orient et l'ébranlement brutal de ses fondations. Conforter cette présence et la proclamer constitutive du tissu social plural du Proche-Orient, stopper l'hémorragie actuelle que ses communautés connaissent en donnant aux déplacés les moyens de subsister dans leur pays, leur assurer des moyens de se défendre quand il le faut et s'atteler d'ores et déjà à jeter le projet  d'un plan de reconstruction des villes et villages dévastés et d'un retour des populations qui en furent chassées seraient autant de signes d'un traitement de fond par le Conseil de sécurité d'une question devenue, du fait de sa gravité, essentielle à la paix et à la sécurité internationale.  



Envoyé de mon Ipad 

L’Annonciation, une fête nationale marquée du sceau de la tension régionale - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

L'Annonciation, une fête nationale marquée du sceau de la tension régionale - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour
27/3/2015
Liban :L'Annonciation, une fête nationale marquée du sceau de la tension régionale

Par Fadi Noun 

Pour sa cinquième édition,( en fait neuvième) la rencontre islamo-chrétienne de Jamhour à l'occasion de la fête de l'Annonciation (25 mars), déclarée fête nationale islamo-chrétienne, a surpris par la force des positions prises par certains des intervenants musulmans. De toute évidence, la tension régionale a laissé une forte marque sur l'événement, au point où les réflexions d'ordre religieux ont suffi à peine pour leur faire spirituellement contrepoint.
La présence à la cérémonie, en invité de marque, du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon (France) et primat des Gaules, a conféré à la cérémonie une note particulière, d'autant plus que l'ecclésiastique a tenu à se faire accompagner à Beyrouth par le recteur de la mosquée de Lyon, Kamel Kabtane.


Le primat des Gaules est intervenu sur le thème de la miséricorde, commun à l'islam et au christianisme, annonçant par la même occasion qu'une rencontre islamo-chrétienne similaire à celle de Jamhour sera organisée l'année prochaine à Lyon. De source informée, on révèle qu'au Liban, la cérémonie changera de lieu et sera organisée en 2016 dans le grand salon de la mosquée al-Amine, dans le centre-ville.
Un sérieux effort a été déployé cette année pour associer un plus grand nombrek de jeunes à la cérémonie, que ce soit sous la forme d'un sketch dansé, d'un film, d'un témoignage collectif (comme celui des jeunes de Ras el-Nabeh, un quartier « mixte ») ou, plus traditionnellement, d'un chant choral.
Côté chapelle, on notait, cette année encore, plus de chrétiens que de musulmans. La réponse à ce déséquilibre pourrait se trouver dans la relocalisation de la cérémonie, l'an prochain. Mais, selon le P. Fadi Daou, directeur de l'association Adyan, pour éviter que la cérémonie de Jamhour ne soit « une curiosité », qu'elle ne dégénère dans « le folklore » ou qu'elle ne soit accaparée par un groupe, il faut l'accompagner d'un travail en profondeur auprès de la population et d'un éveil à ce qu'il nomme « la solidarité spirituelle ».
En tout état de cause, il n'est pas interdit de penser qu'à mesure que les ténèbres spirituelles recouvrent un Orient livré aux démons des utopies jihadistes sunnites et chiites, aux rêves de domination d'un État islamique médiéval et d'un « empire » perse à peine moins tyrannique et rétrograde, le Liban de la convivialité, tout affaibli qu'il est par les passions partisanes et la myopie politique de ses chefs, ne reste un témoin lumineux d'une convivialité possible et résiliente.


Nettoyage ethnique
La position politique la plus forte, qui rejoint en fait celle du Vatican et de certaines puissances occidentales comme la France, a été prise à Jamhour par le cheikh Morsel Nasr, président d'un cénacle druze de réflexion, de débat et de recherche, qui a notamment déclaré : « Ce qui se passe en Orient comme expulsions programmées et comme nettoyage ethnique des populations locales, en particulier des populations chrétiennes, est une condamnation historique de ceux qui lisent dans leur Livre saint "point de contrainte en religion". » « (...) La défense de la diversité et des minorités est une responsabilité internationale, et l'humanité tout entière doit se charger de freiner tout ce qui pourrait mettre en danger fût-ce un seul être humain », a martelé le cheikh druze, laissant entendre qu'il n'est pas hostile à l'usage de la force pour atteindre ce but.


Le cheikh Morsel a enfin demandé que des initiatives telles que la célébration commune de la fête de l'Annonciation en tant que fête nationale soient « transposées sur le plan mondial, et, plus spécifiquement, que cette célébration et celle des autres fêtes religieuses communes se tiennent aussi dans la République islamique d'Iran, à La Mecque et à al-Azhar (...) ». « Il serait peut-être utile, par la suite, a-t-il ajouté, de former un centre islamo-chrétien pour le débat et les recherches mariales communes, afin de profiter davantage encore de ce dialogue continuel de vie entre les communautés libanaises, surtout si le Liban offrait l'hospitalité à ce centre ».

Nokkari applaudi
Auparavant, dans un discours parti du cœur, le cheikh Mohammad Nokkari, l'un des premiers et des plus ardents défenseurs de l'idée d'une fête nationale islamo-chrétienne, s'était fait applaudir à deux reprises, notamment après avoir murmuré : « Je vous demande pardon, Vierge Marie, Mère du Christ, si je ne parle pas de vous ce soir, car j'ai souffert jusqu'à l'épuisement de voir mon frère chrétien inquiété, persécuté, en désarroi et désireux de partir loin de moi... alors que je tire fierté, moi musulman libanais, que le chrétien vive non seulement près de moi, mais aussi dans mes pensées, dans mon cœur et qu'il soit présent dans mon existence même. »
Pour sa part, l'archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, a redit « l'exemple étonnant » que la fête nationale représente pour les Français.

Mgr Barbarin et la miséricorde


Dans un rapide survol des traditions juive, chrétienne et musulmane, Mgr Barbarin a montré que les trois traditions religieuses se réfèrent toutes à la miséricorde comme à leur « source commune ». « Dans toutes les sourates du Coran, sauf une, le nom de Dieu est immédiatement suivi de deux adjectifs » : al-Rahmane et al-Rahim, « le tout miséricordieux, le très miséricordieux », a-t-il rappelé.
« Lorsqu'au cours de son dernier voyage en Pologne, saint Jean-Paul II a consacré, le 17 août 2002, un sanctuaire près de Cracovie, il a souligné, lui aussi, que la miséricorde n'était pas seulement un attribut de Dieu, mais son nom même. La miséricorde, voilà donc notre héritage et notre mission (...) Et l'on entend Marie proclamer (à l'Annonciation) : "Sa miséricorde s'étend d'âge en âge", une phrase qui est le cœur du Magnificat, non seulement parce que c'est le centre du cantique, mais surtout parce que c'en est la clé. »
« Saint Jean-Paul II a dit que le Liban était un pays-message, a conclu le cardinal Barbarin. Quel est ce message ? C'est pour moi d'abord celui de la miséricorde, celle-là même que chante la Vierge Marie dans le Magnificat. Ce message est plus utile que jamais, alors que la situation de nos frères chrétiens et musulmans se dégrade dans de nombreux endroits. Il est capital qu'à votre école, chers amis libanais, nous nous réappropriions ce terme. »



Envoyé de mon Ipad 

Laurent Fabius : « La protection des chrétiens d’Orient est une tradition pour la France » | La-Croix.com - Monde

Laurent Fabius : « La protection des chrétiens d'Orient est une tradition pour la France » | La-Croix.com - Monde

Dans une interview exclusive à « La Croix », le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius défend ce « geste fort » qui s'appuiera sur une charte d'action.


26/3/2015-

Très inquiet, le Vatican multiplie les gestes de solidarité envers les chrétiens d'Orient

Pourquoi la France saisit-elle le Conseil de Sécurité sur la question des chrétiens d'Orient? 

 Laurent Fabius : Les chrétiens d'Orient sont en train d'être éradiqués. Compte tenu de l'extrême gravité de la situation, nous voulons poser un geste fort. Nous présidons le Conseil de sécurité, nous avons donc décidé de le convoquer sur ce sujet. C'est une première. J'espère que la Charte d'action que nous allons proposer sera une contribution utile.

 Inscrivez-vous votre démarche dans la tradition française qui court depuis François Ier , celle d'une France « protectrice des chrétiens d'Orient » ? 

 L. F. : Tout à fait. Cette tradition est constitutive de notre histoire, de notre identité même, mais aussi de celles du Moyen-Orient.

 > Lire aussi La protection des chrétiens d'Orient, héritage de François Ier   

  « Trop chrétiens pour intéresser la gauche, trop étrangers pour intéresser la droite »   , a écrit Régis Debray au sujet des chrétiens d'Orient. La France – et la gauche en particulier – a-t-elle mis du temps à ouvrir les yeux sur le sort des chrétiens de la région ? 

 L. F. : La protection des chrétiens d'Orient, je l'ai dit, est constitutive de l'histoire de France, au-delà des clivages politiques. J'entends que nous soyons fidèles à cette tradition. En prenant l'initiative de réunir le Conseil de sécurité et d'appeler la communauté internationale à agir, la France défend une cause juste.

 Qu'allez-vous donc proposer aujourd'hui ? 

 L. F. : Il s'agit d'une sorte de Charte en quatre volets. Le Secrétaire général Ban Ki Moon est très attentif à cette question. Le premier volet est humanitaire afin de ne pas prendre seulement en compte les déplacés et les réfugiés, mais de permettre également leur retour. Pour cela – et c'est le deuxième volet – la coalition, les forces irakiennes et d'autres doivent pouvoir assurer aux minorités pourchassées leur sécurité.

 Les deux derniers volets ? 

 L. F. : L'aspect politique, évidemment : en Irak comme en Syrie, les États doivent assurer une place satisfaisante à chacune des communautés qui les composent. C'est notre objectif en Irak, où il est décisif que le nouveau premier ministre Haïder al-Abadi rompe avec l'attitude partiale de son prédécesseur par des actions vraiment inclusives. Enfin, dernier volet, la lutte contre l'impunité : nous souhaitons que le Conseil de sécurité saisisse la CPI pour les crimes commis.

 Vous parlez essentiellement de l'Irak, mais qu'en est-il de la Syrie ? 

 L. F. : On entend parfois dire à propos de la Syrie : « Daech, c'est pire encore qu'Assad, donc il faut soutenir Assad pour nous débarrasser de Daech. » En réalité, Daech et Assad sont les deux faces d'une même médaille. Autant nous sommes favorables en Syrie à une solution politique intégrant à la fois des éléments du régime et l'opposition – nous y travaillons –, autant nous pensons que soutenir Assad pour en faire l'avenir du pays serait une double erreur, à la fois sur le plan moral et sur le plan pratique : ce serait pousser tous ceux qu'il a persécutés dans les bras de Daech.

 > Retrouvez notre dossier sur Daech  

 Les États-Unis ne sont-ils pas en train d'infléchir leur position en se disant prêts à discuter avec Bachar al Assad ? 

 L. F. : Ce n'est pas ce que m'affirme le secrétaire d'État Kerry. N'oublions pas que le secrétaire général des Nations unies a qualifié lui-même les crimes d'Assad de « crimes contre l'humanité », que ce dernier a réprimé les premières manifestations pacifiques de son peuple avec une telle violence qu'il a créé les conditions de la guerre en Syrie avec, depuis, 220 000 morts. Ajoutez-y les tortures avérées de son régime. Quant aux armes chimiques, elles ne sont pas tombées du ciel. Je pourrais, malheureusement, allonger la liste de ces crimes.

 Vous envisagez un retour des chrétiens chez eux et en même temps, le ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, délivre 1 500 visas pour ces mêmes chrétiens. N'y a-t-il pas une contradiction ? 

 L. F. : Non. Nous devons accueillir, dans la mesure de nos moyens, ceux qui ont des liens avec la France et qui veulent partir parce qu'ils ont trop souffert et n'ont absolument aucune autre possibilité. Pour certains, il sera très difficile de revenir. Mais il y a ceux, majoritaires, qui veulent ou voudront rentrer chez eux. Et il y a ceux qui veulent rester. Nous devons les aider.

 L'islam professé par Daech est de type wahhabite. Comment aider les chrétiens d'Orient alors que la France est alliée à l'Arabie saoudite, grande propagatrice du wahhabisme dans le monde ? 

 L. F. : Je ne vais pas m'engager dans un débat théologique, mais je sais que les Saoudiens combattent Daech sans ambiguïté. Je tire une conséquence pratique : la bataille contre Daech doit être menée aussi par les autorités musulmanes, civiles et religieuses.

 Ne faut-il pas exiger plus de clarté de la part de vos partenaires wahhabites ? 

 L. F. : Sur les financements, sur les réseaux, sur les soutiens, il faut évidemment être très clairs. Notre adversaire commun c'est Daech, un groupe ultra-sectaire qui veut imposer par la terreur sa manière de penser et de vivre.

 L'Iran n'apparaît-il pas comme un recours pour stabiliser la région ? 

 L. F. : Nous sommes en train de discuter avec l'Iran sur la question du nucléaire. Le nucléaire civil, l'Iran en a bien sûr le droit ; mais permettre à ce pays de se doter de l'arme nucléaire serait la porte ouverte à une prolifération nucléaire dans la région, qui serait extrêmement dangereuse. Par ailleurs, l'Iran est déjà un acteur de premier plan : au Liban avec le Hezbollah, en Syrie lorsqu'il apporte son soutien militaire, en Irak, et maintenant au Yémen. Nous souhaitons que ce grand pays puisse être une puissance de paix. Mais il faut, comme il le proclame, qu'il renonce effectivement à l'arme nucléaire.

 La France doit-elle s'engager militairement au sol ? 

 L. F. : Les dernières décennies nous ont montré que les solutions militaires imposées depuis l'extérieur ne fonctionnent pas. En outre, la France ne peut pas intervenir partout, ce n'est pas notre conception politique. Notre objectif constant, c'est la sécurité et la paix.

 > Lire aussi La France engage son porte-avions Charles-de-Gaulle contre Daech  

 Comment expliquez-vous l'absence de l'Union européenne sur ce dossier ? 

 L. F. : En langage diplomatique, je dirais que dans ce domaine, l'Union européenne a encore une marge de progression. En langage plus direct, qu'elle se montre malheureusement parfois frileuse. La France est-elle isolée ? Je crois plutôt qu'elle montre le chemin.



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La France veut une "charte d'action" pour protéger les chrétiens d'Orient - L'Orient-Le Jour

La France veut une "charte d'action" pour protéger les chrétiens d'Orient - L'Orient-Le Jour

http://www.lorientlejour.com/article/917745/la-france-veut-une-charte-daction-pour-proteger-les-chretiens-dorient.html26/3/2015-La France veut une "charte d'action" pour protéger les chrétiens d'Orient

Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius défendra vendredi devant le Conseil de sécurité des Nations Unies une "charte d'action" pour protéger les chrétiens d'Orient et les autres minorités "qui sont en train d'être éradiqués", en particulier par le groupe Etat islamique (EI).
Il s'agit de travailler sur un texte que le secrétaire général de l'Onu serait chargé d'élaborer, avec l'objectif de mettre fin à une dynamique de disparition des minorités, en particulier des chrétiens d'Orient, de leur terre.

"En prenant l'initiative de réunir le Conseil de sécurité et d'appeler la communauté internationale à agir, la France défend une cause juste", a déclaré M. Fabius dans un entretien à paraître vendredi dans le quotidien La Croix.
Il y avait environ 1,4 million de chrétiens en 1987 en Irak, et il en reste environ 400 000 aujourd'hui, et la France souhaite contribuer à mettre fin à cette dynamique.

M. Fabius, dont le pays préside l'instance onusienne en mars, souhaite notamment, dans le cadre de cette charte, que "le Conseil de sécurité saisisse la Cour pénale internationale (CPI) pour les crimes commis" par le groupe Etat islamique, a-t-il précisé au quotidien.

En Syrie, environ 220 chrétiens assyriens ont été enlevés, le mois dernier, par le groupe EI. Depuis, près de 1 000 familles d'Assyriens, soit quelque 5.000 personnes, ont fui leur domicile pour trouver refuge dans des villes tenues par les forces kurdes et gouvernementales, selon un responsable assyrien.
Quelque 30 000 Assyriens, une communauté parmi les plus anciennes converties au christianisme, vivaient dans ce pays avant le début du conflit en 2011, qui a fait plus de 220 000 morts.

L'EI s'en également pris aux chrétiens en Irak, où il s'est emparé de pans entiers de territoires l'an passé.
Et selon une enquête de l'Onu publiée à la mi-mars, les attaques des jihadistes contre la communauté des Yézidis, un groupe ethnique installé notamment dans le Kurdistan irakien, pourraient constituer un "génocide".

Le projet de charte prévoit également de développer des programmes de retour et de sécurisation de déplacés membres des minorités chrétienne ou yézidie, dans les zones reprises à l'Etat islamique.

L'initiative de la France devant le Conseil de sécurité fait suite à un appel en ce sens lancé début mars par l'historien Jacques Julliard et l'écrivain Jean d'Ormesson, et signé par les anciens Premiers ministre Alain Juppé et Michel Rocard.

"Les chrétiens d'Orient vont-ils disparaître jusqu'au dernier?" s'interrogeaient les signataires de cet appel, ajoutant qu' "il n'est plus possible d'ignorer l'entreprise de purification ethnique et culturelle qui les vise et qui se traduit par une persécution généralisée de la part des islamistes".



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Appel au Conseil de sécurité. «Sauvez les chrétiens d’Orient»

Appel au Conseil de sécurité. «Sauvez les chrétiens d'Orient»
26/3/2015-Appel au Conseil de sécurité. «Sauvez les chrétiens d'Orient»
Des anciens ministres et députés ont lancé un appel au Conseil de sécurité demandant qu'une action soit menée pour empêcher la persécution des chrétiens d'Orient et leur exode. Cette initiative a pour but de faire «bouger les consciences» et d'éviter que les déplacements de population ne changent l'identité de toute la région.

D'anciens ministres et députés libanais ont lancé un appel au Conseil de sécurité, qui doit bientôt se réunir pour discuter de la situation des chrétiens d'Orient et étudier la manière de les protéger et de les garder dans leurs pays d'origine. Un document lu par l'ancien ministre Joseph Hachem a rappelé que l'extrémisme takfiriste se développe dans la région et représente également un danger pour le monde, comme cela a été le cas par le passé, mais de façon plus irrégulière. «Ces mouvances se sont transformées actuellement en groupes bien installés, bien développés et dotés de moyens importants, qui attirent de nouvelles recrues. Ces forces takfiristes ont réussi parfois à abolir les frontières entre certains pays arabes et ont étendu leurs violences même en dehors du monde arabe… Il n'est pas nécessaire de perpétrer, à nouveau, les crimes et les atrocités commis contre les chrétiens d'Orient, d'autant plus que le nombre d'entre eux qui y vivent toujours a atteint son niveau le plus bas, notamment en Palestine, en Syrie et en Irak. Le Liban est le seul poumon de ces populations.  Il doit jouer le rôle qui lui revient».
Ce document insiste sur le fait que la présence chrétienne dans cette partie du monde est susceptible d'absorber les conséquences du conflit historique entre Orient et Occident. «La formule libanaise, qui repose sur le vivre en commun, peut constituer un frein exemplaire au conflit communautaire qui fait rage et assurer une reconstruction des sociétés arabes sur des bases civilisées après les guerres qui y ont fait rage. Le Liban, pays message, comme l'a qualifié le pape Jean-Paul II, est l'exemple à suivre et le meilleur moyen de contrer la formule israélienne qui repose sur le sectarisme».
Les participants ont déploré que les chrétiens d'Orient soient persécutés et que leurs traditions, leurs us et coutumes et leur culture soient détruits sous l'œil indifférent du monde. Ils ont fait part de leurs craintes de voir la communauté internationale faire preuve non seulement de laxisme à ce niveau, mais encourager ces déplacements de populations en ouvrant les portes de l'émigration. Cette initiative, dit l'ancien député Abdallah Farhat  à Magazine, est nécessaire. «Les chrétiens du Liban ont toujours contribué à l'élaboration de l'Histoire, non seulement de leur pays mais de toute la région. On ne peut garder le silence sur ce génocide doublé d'un déplacement de populations. Si l'on continue à fermer les yeux sans dénoncer haut et fort ce qui se passe, nous serons alors complices de ces actes immondes. Il faut donc tout mettre en place pour être entendu par la communauté internationale, qui doit mettre fin à ces exactions inhumaines. Nos frères en Orient doivent savoir qu'ils ne sont pas seuls, que les chrétiens du Liban, qui ont une large marge de manœuvre, sont là pour les soutenir». Toujours selon l'ancien député, les chrétiens sont un élément de stabilité et sont bien reçus partout. Ils constituent, d'autre part, une main-d'œuvre qualifiée et non exigeante sur le plan matériel. «Notre initiative est certes indispensable, conclut-il. Mais nous avons également besoin pour que l'appel porte, d'un soutien officiel des responsables et du ministre des Affaires étrangères. De notre côté, nous n'allons pas en rester là. Nous rencontrerons le patriarche maronite, Béchara Raï, le nonce apostolique, les ambassadeurs des pays membres permanents du Conseil de sécurité. Il est urgent de sauver les chrétiens d'Orient».


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La France favorable à la création d’un fonds d’aide spécifique international pour permettre le retour des chrétiens d’Orient | La-Nouvelle-Gazette-Française

La France favorable à la création d'un fonds d'aide spécifique international pour permettre le retour des chrétiens d'Orient | La-Nouvelle-Gazette-Française
26/3/2015-La France favorable à la création d'un fonds d'aide spécifique international pour permettre le retour des chrétiens d'Orient

Laurent Fabius a reçu hier au Quai d'Orsay des responsables politiques, religieux et associatifs pour faire le point sur la saisine du Conseil de Sécurité des Nations Unies par la France vendredi 27 mars 2015. La CHREDO  (coordination des Chrétiens d'Orient en Danger) en faisait partie et a donné des précisions sur le contenu de cette réunion dans un communiqué. Le ministre des Affaires Etrangères a détaillé un plan en quatre volets: humanitaire, avec un plan de retour des réfugiés; sécuritaire, avec la création de sanctuaires où les réfugiés pourraient vivre; politique avec un enracinement des communautés et l'ouverture sur les sunnites; judiciaire : avec la demande de la fin de l'impunité par la saisine du Conseil de Sécurité.

Le président de la CHREDO, Patrick Karam, a demandé la création d'un fonds d'aide spécifique international à la reconstruction destiné à permettre le retour des chrétiens d'Orient et des minorités sur leur terre. Ce fonds devrait permettre de prendre en charge la reconstruction des maisons, des églises et des écoles. Laurent Fabius s'y est dit favorable et a déclaré que:« la France proposera ce fonds à ses partenaires. » Le ministre a également annoncé qu'en cas de refus de la saisine de la CPI par le Conseil de Sécurité, la France soutiendra la plainte de la CHREDO pour génocide et crimes contre l'humanité déposée en septembre 2014 devant la Cour Pénale Internationale et qui fait l'objet d'une instruction.

En revanche, Patrick Karam est insatisfait des réponses sur le plan international et notamment sur un plan de révision de la politique dans cette région:« le président de la CHREDO a expliqué qu'en juin 2014 avant la prise de Mossoul, Daesh ne comportait que 10 000 hommes, 30 000 en septembre et aujourd'hui entre 70 000 et 80 000 hommes, dont de nombreux occidentaux. Plus on retarde une nécessaire opération militaire et plus les risques sont grands pour l'Occident qui devra affronter sur son propre sol le terrorisme importé à grand échelle. En outre, la pression militaire en Irak par des troupes au sol, irakiennes, iraniennes ou kurdes finiront par faire refluer Daesh qui se redéploierait en Syrie, mais aussi au Liban et en Jordanie, qui pourraient être les prochains maillons faibles dans la région. »

Laurent Fabius n'a pas publié de communiqué mais seulement un tweet avec deux photos. Parmi les politiques présents, il y avait les sénateurs UMP Bruno Retailleau et Joëlle Garriaud-Maylam, les députés UMP Valérie Pécresse et Valérie Boyer, les députés socialistes François Pupponi et Dominique Potier ainsi que Robert Badinter. Etaient présents également Bruno Yakan de l'association des assyros-chaldéens de France, Daniel Auguste vice-président du Comité de soutien aux Chrétiens d'Irak et monseigneur Ignace Alhoshi, Métropolite de France et d'Europe du Sud et de l'Ouest de l'Église orthodoxe grecque.



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Chrétiens d’Orient: Une situation de plus en plus dangereuse au fil des années - 20minutes.fr

Chrétiens d'Orient: Une situation de plus en plus dangereuse au fil des années - 20minutes.fr
Du 26/3/2015-Chrétiens d'Orient: Une situation de plus en plus dangereuse au fil des années
Une chrétienne d'Irak prie  lors de la messe du nouvel an à Bagdad, le 1er janvier 2015.
Une chrétienne d'Irak prie lors de la messe du nouvel an à Bagdad, le 1er janvier 2015. - Karim Kadim/AP/SIPA

Bérénice Dubuc

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«Le 8 août vers 22h, mon frère m'a appelé pour me dire que les djihadistes de Daesh arrivaient, et qu'il fallait partir. Les rues étaient pleines de voitures avec des familles qui partaient. A 3h du matin, nous sommes arrivés à Ankawa.»

Plus de 6 mois après, Rany*, 22 ans, chrétien originaire du village de Karemlesh, dans la plaine de Ninive, en Irak, vit toujours dans le camp d'Ankawa. Il fait partie des 160.000 chrétiens déplacés l'été dernier après l'offensive du groupe islamiste dans la zone, et au nom desquels est organisé ce vendredi à New York un débat public du Conseil de sécurité des Nations Unies sous la présidence du chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

Réflexions

Quand ils sont arrivés, les djihadistes ont offert à ceux qui étaient encore là de partir, rester et payer un tribut, se convertir ou mourir, continue Rany. Pourtant, dans son village, musulmans et chrétiens avaient toujours vécu en paix. «Mais à Mossoul, depuis 6-7 ans, il était de plus en plus dangereux de vivre pour les chrétiens. Ils étaient tués, kidnappés, menacés… pour qu'ils quittent la ville.» Une option que certains ont choisie bien avant: Valentine, chaldéenne de 38 ans, a fui le pays en 2010 «car la situation se dégradait de plus en plus».

Titulaire d'un master de sciences et de chimie, la jeune femme donnait des cours à la faculté de sciences, avant de travailler dans une pharmacie. «Dans les années 1990, sous Saddam Hussein, lorsque j'étais à l'université, il y avait déjà des problèmes. Lorsque nous sortions ou que nous nous baladions entre chrétiens, on nous faisait toujours des réflexions pour savoir pourquoi on était ensemble, par exemple.»

«Un pays pour les musulmans, pas pour les chrétiens»

Mais, année après année, ce type de réflexions a fait place à une situation encore plus difficile. «Beaucoup de gens se faisaient insulter, des amies de mes tantes se sont fait attaquer à cause de leur religion. Quand j'habitais à Mossoul, la maison d'une voisine a été attaquée, juste parce qu'elle était chrétienne», égrène-t-elle, soulignant qu'elle pourrait raconter de telles histoires pendant des heures.

«Nous n'allions pas à l'église seuls, mais toujours en groupe, pour ne pas risquer une agression, continue-t-elle. Mon patron à la pharmacie me demandait pourquoi je ne portais pas le foulard, pourquoi je me maquillais… Des collègues musulmans à l'université me demandaient pourquoi je ne partais pas d'Irak, "un pays pour les musulmans, pas pour les chrétiens"…» La jeune femme, qui étudie aujourd'hui le Français à la Sorbonne, leur répondait qu'elle est chaldéenne et que donc, historiquement, l'Irak est plus son pays que le leur. «Et je voyais bien dans leurs yeux leur haine.» Pour elle, impossible de retourner vivre en Irak, où «les chrétiens ne peuvent pas vivre en sécurité et en paix».

«Pas de futur possible»

Un constat partagé par une majorité, selon Tanneguy Roblin, responsable adjoint de la mission de SOS Chrétiens d'orient en Irak. «Leur plus gros traumatisme, c'est d'avoir été chassés et poursuivis parce qu'ils étaient chrétiens, alors qu'avant ils réussissaient à vivre avec les musulmans. Leurs voisins se sont emparés de leurs biens, ont envahi leurs maisons, ont volé leurs affaires... Ils ne voient pas de futur possible ici pour eux ou pour leurs enfants.»

Rany, lui, pense différemment: très engagé en faveur de sa communauté -il est resté en Irak alors que sa famille est partie en Jordanie pour tenter d'obtenir un visa, et donne des cours aux enfants du camp. «Je veux retourner chez moi. Bien sûr la situation sera différente, beaucoup de familles ont fui et ne reviendront pas. Mais j'espère que la cohabitation sera tout de même possible. Dans mon village, on a toujours tous vécu en paix, c'est peut-être encore possible. Même si je n'en suis pas sûr, on ne sait jamais ce qui peut se passer.»

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Les chrétiens d’Orient dans un brasier | La-Croix.com - Editos

Les chrétiens d'Orient dans un brasier | La-Croix.com - Editos

Les chrétiens d'Orient dans un brasier

La France ne veut pas faire une croix sur les chrétiens d'Orient. Ce vendredi, elle porte le sujet devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Samedi dernier, François Hollande lui-même avait assisté à une cérémonie d'accueil de chrétiens réfugiés d'Irak. Ces actions sont utiles et importantes. Communautés fragiles, les chrétiens de ces régions vivent en effet une situation de grande détresse. En Irak et en Syrie, ils n'ont souvent le choix qu'entre la soumission et le départ. En Arabie saoudite, ils ne peuvent vivre ouvertement leur foi. Leur cause doit devenir un sujet de préoccupation mondiale, au nom des droits de l'homme et de la protection des minorités. Au titre, aussi, d'une présence bimillénaire et féconde qui ne saurait être effacée par des organisations terroristes. On ne peut que se réjouir que la France joue pour eux un rôle de porte-voix.

Reste que la situation au Moyen-Orient est extrêmement complexe et que les chrétiens d'Orient ne sont, pour un État laïque comme la France, qu'un des éléments d'une stratégie d'ensemble. Il est aussi difficile de défendre l'idéal d'une société démocratique fondée sur la citoyenneté et protectrice de tout individu dans des pays qui basculent les uns après les autres dans la violence. De l'Irak à la Tunisie en passant par la Syrie et la Libye, le feu, aujourd'hui, s'étend partout dans le monde arabe. Au Yémen, la guerre civile est en train de prendre une dimension régionale avec l'appui militaire apporté jeudi par plusieurs États arabes au président chassé par une rébellion à la fois tribale et religieuse. Une fois encore, l'affrontement met aux prises les deux grandes puissances régionales, l'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite.

Dans cette situation incandescente, les chrétiens ont besoin de réconfort, de protection, comme les autres minorités et comme tous les habitants du Moyen-Orient. Ils ont surtout besoin d'initiatives diplomatiques audacieuses – et peut-être militaires –, pour éteindre le brasier. Malheureusement, aucune puissance ne semble aujourd'hui capable d'empêcher la course à l'abîme. Washington, Moscou, Paris, et d'autres, devraient unir leurs efforts pour favoriser l'émergence d'un ordre géopolitique stabilisé dans la région. Une mission quasi impossible.



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Chrétiens d’Orient : scepticisme sur la démarche française | La-Croix.com - Monde

Chrétiens d'Orient : scepticisme sur la démarche française | La-Croix.com - Monde
Très inquiet, le Vatican multiplie les gestes de solidarité envers les chrétiens d'Orient

C'est une première dans l'histoire de l'ONU et du Moyen-Orient : le Conseil de sécurité se penche vendredi 27 mars sur le sort des chrétiens d'Orient. Cette initiative portée par la France est en partie saluée par ceux qui se mobilisent depuis des années pour sortir les chrétiens d'orient « de l'angle mort de notre vision du monde », selon la formule de Régis Debray.

Mgr Marc Stenger, l'un des premiers évêques catholiques français à s'être mobilisé pour alerter l'opinion publique sur le sort des chrétiens dans l'Irak de l'après Sadam Hussein, constate : « Cette démarche est d'abord réclamée par les chrétiens d'Orient. Le patriarche des Chaldéens, Mgr Sako, a lui-même demandé à la France de saisir le Conseil de sécurité sur ce sujet. L'ONU doit se mobiliser pour leur venir en aide. » 

 > Retrouvez notre dossier sur les chrétiens d'Orient  

L'évêque français remarque que « les bombardements de la coalition n'ont pas changé grand-chose sur le terrain pour ces minorités persécutées. Il faut trouver autre chose. À l'ONU de s'en charger. » 

Signe de l'impuissance de la communauté internationale?

Du côté de la société civile, on se félicite aussi de cette initiative. « Avec Jean d'Ormesson et Jacques Julliard, nous avons lancé une pétition au début de l'année pour que le gouvernement français obtienne une réunion spéciale du Conseil de sécurité sur le sujet. Voilà qui est fait. Nous nous en réjouissons », ajoute l'éditeur Jean-François Colossimo.

Mais est-ce suffisant ? Tout le monde en doute. « Nous sommes loin du compte, poursuit Jean-François Colossimo. L'ONU va au mieux prendre une position de principe. Vouloir la paix en faisant abstraction de la force, cela me semble vain. Personne à l'ONU ne veut engager des hommes au sol en Irak et en Syrie. Cette réunion va signer l'impuissance de la communauté internationale à venir en aide aux chrétiens d'Orient. » 

 > Retrouvez notre dossier sur Daech  

Marc Fromager, le président de l'Aide à l'Eglise en détresse (AED), exprime aussi des réserves sur l'efficacité de la démarche française : « Je crains que nous assistions à une réunion entre personnes de qualités qui vont se contenter d'une déclaration de principe suivie d'aucun effet. » 

Les divisions profondes de la communauté internationale sur l'Irak et la Syrie

Une impuissance qui s'explique par les divisions profondes de la communauté internationale sur l'Irak et la Syrie. « Même le jeu de la France n'est pas clair, constate Marc Fromager. En voulant renverser Bachar Al Assad en Syrie, elle s'aligne sur les intérêts de l'Arabie saoudite et du Qatar et s'aliène l'Iran. Or, Daech est le bras armé du sunnisme dans la région. » 

Frédéric Pichon, spécialiste de la Syrie, ajoute, sans grand espoir : « L'ONU n'interviendra pas militairement en faveur des chrétiens d'Orient. La diplomatie française reste prisonnière de son engagement anti-Assad. Donc, elle ne peut rien faire en Syrie en faveur des chrétiens qui sont d'abord les victimes de Daech. » 

 > A lire: Les chrétiens de Syrie veulent croire à l'avenir de Maaloula  

Et de noter : « Le Quai d'Orsay s'inquiète du sort des chrétiens d'Orient depuis la prise de Mossoul par Daech, cet été. Mais je ne me souviens pas l'avoir entendu dénoncer les exactions qu'ils ont subies en Syrie, comme à Maaloula en septembre 2013 ou à Kessab, au printemps dernier. J'ajoute que les chrétiens orientaux sont victimes du wahhabisme, de son profond mépris pour les autres. Et de ça, il n'en sera pas question au Conseil de sécurité. » 



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Mgr Petros Mouché : «Une armée doit venir protéger les chrétiens d'Irak»

Mgr Petros Mouché : «Une armée doit venir protéger les chrétiens d'Irak»
Mgr Petros Mouché : «Une armée doit venir protéger les chrétiens d'Irak»
Mgr Yohanna Petros Mouché, archevêque syriaque catholique de Mossoul et Qaraqosh, était en France pour quelques jours sur invitation de l'association Fraternité en Irak. Ici au restaurant La Coupole à Paris le 26 mars 2015.

INTERVIEW - De passage à Paris, l'archevêque syriaque catholique de Mossoul, actuellement en exil à Erbil dans le Kurdistan irakien, lance un appel à l'aide à la France.

Depuis huit mois maintenant, Mgr Yohanna Petros Mouché est exilé dans son propre pays. Né en 1943 à Qaraqosh, dans le nord de l'Irak, il a été berger dans sa jeunesse avant d'être ordonné en 1968. Archevêque de Mossoul, de Kirkouk et du Kurdistan depuis 2011, il est actuellement réfugié à Erbil. Il vit auprès de sa communauté, les syriaques catholiques, qui font partie des 130.000 chrétiens irakiens chassés de leurs terres par le groupe État islamique. Le 10 juin 2014, les djihadistes ont pris le contrôle de Mossoul. Depuis, la plaine de Ninive qui est le berceau de la civilisation assyrienne, se vide de ses derniers chrétiens. À l'initiative de Laurent Fabius, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit aujourd'hui pour évoquer la protection des communautés chrétiennes, mais aussi yazidies ou shabaks, toutes menacées par Daech. De passage en France, à l'invitation de l'association Fraternité en Irak, Mgr Petros Mouché appelle la communauté internationale à protéger les minorités d'Irak et endiguer leur exode par des actes concrets.

LE FIGARO. - Après huit mois de crise, quelle est la situation des réfugiés dans le Kurdistan irakien?

Mgr Petros MOUCHÉ. - Sur place, la vie est très difficile. Nous vivons dans des camps, dans les écoles ou des bâtiments vides. Nous manquons des biens les plus élémentaires. La promiscuité et le manque d'hygiène propagent des épidémies. Les familles qui louaient des maisons, à Erbil ou ailleurs, n'ont plus de quoi payer le loyer et risquent de se retrouver dehors. Elles n'ont plus de revenus, et leur argent est bloqué sur leurs comptes en banque. Mercredi, j'ai encore reçu un appel de la ville de Shaqlawa où une trentaine de familles habitent toujours dans l'église, et nous n'avons aucune solution de relogement qui leur permettrait de libérer les lieux.

La situation s'enlise...

Exactement. Au début de la crise, nous espérions rentrer vite chez nous. Mais les mois passent et rien ne change. Nos villages n'ont toujours pas été libérés, Daech est toujours là. Dans ces conditions, les familles continuent de fuir le pays.

Quels sont vos besoins les plus urgents?

Nous devons penser à nos enfants. Ils ne peuvent pas aller dans les écoles kurdes car ils ne comprennent pas la langue. Nous ouvrons nos propres écoles dans des maisons qu'on loue, mais cela coûte très cher. Rien que pour le transport des écoliers, cela représente un budget de 190. 000 dollars pour l'année scolaire. Les besoins en santé sont aussi très importants. Les opérations chirurgicales doivent se faire dans des hôpitaux privés, car les réfugiés ne comprennent pas le kurde, ce qui les exclut de fait des hôpitaux publics.

L'exode des chrétiens a-t-il atteint un point de non-retour?

Je ne l'espère pas, mais la situation est catastrophique. Sur les 12 000 familles de mon diocèse, plus de 4 000 ont déjà quitté le pays depuis cet été, soit un tiers de la communauté! J'ai 1 300 familles en Jordanie, 1 400 au Liban, une centaine en Turquie, presque mille personnes en France... Et l'hémorragie se poursuit. C'est dramatique car mon diocèse représente un tiers de l'Église syriaque, qui compte 150. 000 personnes dans le monde entier.

L'intégralité de l'interview est à lire dans notre édition abonnés.



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Le pape rencontre les proches de victimes de daesh



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Début du message transféré :

Expéditeur: ZENIT <info@zenit.org>
Date: 26 mars 2015 20:22:02 UTC+2
Le pape rencontre les proches de victimes de daesh
Vaincre le terrorisme par la charité

Anne Kurian

ROME, 26 mars 2015 (Zenit.org) - Le pape François a rencontré les proches de deux victimes britanniques de daesh, lors de l'audience générale du mercredi 25 mars 2015 : ils appellent tout homme de bonne volonté à « un acte de charité supplémentaire » pour vaincre le terrorisme.

Mike Haines, frère de David Haines, décapité en Syrie le 13 septembre 2014, et Barbara Henning, femme d'Alan Henning, tué le 3 octobre, ont expliqué au pape leur engagement pour promouvoir des actions de charité afin de vaincre la haine : « Ces assassins ne nous feront pas cesser de croire en ce qui a conduit à la mort de nos proches : le service des plus démunis ».

L'Osservatore Romano a recueilli le témoignages de Mike Haines : « Mon frère était enthousiasmé par son travail dans l'humanitaire : il aidait tous ceux qui en avaient besoin sans distinction de race ou de religion ». Militaire de carrière, il avait choisi le service du volontariat à temps plein. Après le Liban et le Soudan du Sud, il était parti pour la Syrie « avec joie et dans la seule perspective d'être aux côtés des plus pauvres ».

Le même esprit animait Alan Henning, rapporte sa femme : « C'est à nous d'empêcher que les actions violentes de quelques personnes fassent obstacle à l'unité entre les gens de toutes religions », estime-elle.

Ils ont appelé à « un message d'unité entre les peuples » en « œuvrant pour le bien, surtout là où c'est le plus nécessaire ». Ils étaient accompagnés de l'ambassadeur britannique près le Saint-Siège, Nigel Baker, et de l'imam londonien Shah Nawaz Haque.

Le même jour, une dizaine de responsables religieux chiites venus d'Iran, d'Irak, du Liban, d'Arabie saoudite, du Bahrein et du Koweit, rassemblés à Rome pour la rencontre « Catholiques et chiites. Responsabilités des croyants dans un monde global et pluriel », organisée par la Communauté de Sant'Egidio et par la Fondation Imam al-Khoei, étaient également présents place Saint-Pierre.

La délégation a remis au pape les contenus de leurs échanges interreligieux, plaidant contre le « terrorisme religieux qui propage dans le monde une image terrifiante de la religion musulmane » et encourageant musulmans et chrétiens à « travailler ensemble pour la paix ».

Enfin, une délégation de la Congrégation pour les Églises orientales et du Conseil pontifical Cor Unum a demandé au pape de bénir trois représentations de 'Marie qui défait les nœuds' destinées à être offertes aux réfugiés lors d'une mission prochaine en Irak.

Avec une traduction de Constance Roques

La protection des chrétiens d’Orient, héritage de François Ier | La-Croix.com - Monde

La protection des chrétiens d'Orient, héritage de François Ier | La-Croix.com - Monde
La protection des chrétiens d'Orient, héritage de François Ier

1536 : le roi de France François Ier et le sultan ottoman Soliman le Magnifique concluent une alliance contre Charles Quint, en vertu de laquelle la France protège les chrétiens d'Orient, plus particulièrement ceux du Mont-Liban et des Lieux saints.

1858 : création par des catholiques libéraux de l'Œuvre d'Orient – aujourd'hui dirigée par Mgr Pascal Gollnisch – dont le développement est notamment lié au massacre des chrétiens au Mont-Liban et à Damas en 1860.

Jusqu'à la Première Guerre mondiale : les écoles catholiques et l'enseignement en français se développent dans tout l'Empire ottoman, financés par l'État français en concurrence avec la présence russe et américaine.

1920 :chute de l'Empire ottoman. À partir de cette période, la France doit composer avec la Grande-Bretagne qui bénéficie du mandat sur la Palestine et la Mésopotamie – l'Irak. La France dispose de son côté du mandat sur la Syrie et le Liban.



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