Les chrétiens d'Orient dans un brasier
La France ne veut pas faire une croix sur les chrétiens d'Orient. Ce vendredi, elle porte le sujet devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Samedi dernier, François Hollande lui-même avait assisté à une cérémonie d'accueil de chrétiens réfugiés d'Irak. Ces actions sont utiles et importantes. Communautés fragiles, les chrétiens de ces régions vivent en effet une situation de grande détresse. En Irak et en Syrie, ils n'ont souvent le choix qu'entre la soumission et le départ. En Arabie saoudite, ils ne peuvent vivre ouvertement leur foi. Leur cause doit devenir un sujet de préoccupation mondiale, au nom des droits de l'homme et de la protection des minorités. Au titre, aussi, d'une présence bimillénaire et féconde qui ne saurait être effacée par des organisations terroristes. On ne peut que se réjouir que la France joue pour eux un rôle de porte-voix.
Reste que la situation au Moyen-Orient est extrêmement complexe et que les chrétiens d'Orient ne sont, pour un État laïque comme la France, qu'un des éléments d'une stratégie d'ensemble. Il est aussi difficile de défendre l'idéal d'une société démocratique fondée sur la citoyenneté et protectrice de tout individu dans des pays qui basculent les uns après les autres dans la violence. De l'Irak à la Tunisie en passant par la Syrie et la Libye, le feu, aujourd'hui, s'étend partout dans le monde arabe. Au Yémen, la guerre civile est en train de prendre une dimension régionale avec l'appui militaire apporté jeudi par plusieurs États arabes au président chassé par une rébellion à la fois tribale et religieuse. Une fois encore, l'affrontement met aux prises les deux grandes puissances régionales, l'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite.
Dans cette situation incandescente, les chrétiens ont besoin de réconfort, de protection, comme les autres minorités et comme tous les habitants du Moyen-Orient. Ils ont surtout besoin d'initiatives diplomatiques audacieuses – et peut-être militaires –, pour éteindre le brasier. Malheureusement, aucune puissance ne semble aujourd'hui capable d'empêcher la course à l'abîme. Washington, Moscou, Paris, et d'autres, devraient unir leurs efforts pour favoriser l'émergence d'un ordre géopolitique stabilisé dans la région. Une mission quasi impossible.
Jean-Christophe PloquinEnvoyé de mon Ipad
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