Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

jeudi 2 octobre 2014

Un monastère orthodoxe du lac de Tibériade en partie exproprié | La-Croix.com 1/10/2014

Un monastère orthodoxe du lac de Tibériade en partie exproprié | La-Croix.com

L'église du monastère Sainte-Marie-Madeleine, à Tibériade.

Le monastère orthodoxe russe Sainte-Marie-Madeleine, situé à Tibériade (nord d'Israël) sur les berges du lac de Galilée, a été amputé d'une partie de son terrain par les autorités israéliennes qui ont décidé d'y aménager une zone de loisirs.

Ce monastère se situe près de Magdala (aujourd'hui Migdal), la ville où est née sainte Marie Madeleine, à l'endroit où, selon la tradition, le Christ aurait chassé les sept démons qui habitaient Marie-Madeleine.

Sur ce terrain acquis en 1908 par l'archimandrite Léonid Sentsov, alors responsable de la mission russe en Terre sainte, les moines orthodoxes ont bâti dans les années 1960 une petite église. Le jardin abrite aussi des sources chaudes aux propriétés thérapeutiques.

Rites juifs dans les bassins du monastère

Selon l'agence russe Interfax, les habitants de la région détruisent régulièrement la haie de la propriété, malgré une pancarte annonçant « propriété privée », pour venir se baigner dans les piscines thermales ou organiser des barbecues, laissent derrière eux des monceaux de détritus et des feux non éteints.

Les médias locaux sont allés jusqu'à annoncer qu'une plage d'accès gratuit a été ouverte sur le terrain. Des vedettes accostent le littoral les jours fériés, une musique bruyante retentit, les visiteurs se comportent d'une manière qui gêne les moines.

Pour éviter que les juifs de Tibériade n'effectuent leurs rites religieux dans les bassins, les moines de la mission ont tracé sur le fond des crucifix en mosaïque. Mais des inconnus ont démonté ces crucifix et se sont approprié les pièces dont ils étaient faits.



Envoyé de mon Ipad 

L’appel à l’aide pour l’Irak de l’archevêque de Kirkouk | La-Croix.com 1/10/2014

L'appel à l'aide pour l'Irak de l'archevêque de Kirkouk | La-Croix.com

L'appel à l'aide pour l'Irak de l'archevêque de Kirkouk

Monseigneur Yousif Thomas Mirkis, archevêque de Kirkouk et Souleymanieh était en visite en France du 19 au 30 septembre, à l'invitation de l'Institut Éthique et Politique Montalembert.

Il a lancé un appel à l'aide pour l'Irak, dénonçant le « génocide » perpétré contre les chrétiens et les minorités et le « projet totalitaire de l'État Islamique » (Daech).

« À la France, à l'Europe et à toutes les personnes de bonne volonté,

L'éradication des chrétiens et des minorités perpétrée par des terroristes autoproclamés « État islamique » en Irak depuis le 27 juillet 2014 engage le monde entier. La nature de la barbarie dont nous sommes témoins va au-delà ce qu'il nous est possible de concevoir. Son ambition dépasse aussi très largement les frontières de l'Irak. Au jour d'aujourd'hui, plus de 5 000 personnes commettant ces actes de violences inqualifiables sont des ressortissants européens ; 1 000 d'entre eux sont français.

> Lire notre dossier Irak

Ce génocide, qui est en particulier celui des chrétiens et des minorités irakiennes, veut être plus généralement celui de tout ce qui n'entre pas dans le projet totalitaire de l'État islamique, notamment de tout ce qui touche de près ou de loin à l'Occident.

Si l'Europe veut continuer à jouir de la paix qu'elle connaît depuis 70 ans, il lui incombe d'agir sans attendre, de la même manière que les États-Unis décidèrent de s'engager aux côtés de leurs alliés dans la Deuxième Guerre mondiale.

La solution ne consiste pas dans la fuite des chrétiens et des minorités d'Irak. Le monde pourrait-il d'ailleurs d'un coup accueillir les 400 000 chrétiens comme réfugiés, sans compter les autres minorités, qui ont jusqu'alors échappé aux massacres ? Et où fuir quand il est aisé de voir que ce qui se passe en Irak peut, comme un virus, très vite contaminer l'ensemble du monde s'il n'est pas jugulé sur son périmètre d'action actuel ?

La France, l'Europe et toutes les personnes de bonne volonté doivent permettre aux chrétiens et aux minorités d'Irak de rester sur leur terre et aux différentes communautés irakiennes de retrouver des raisons de vivre ensemble.

La mosaïque des peuples du Moyen-Orient représente une richesse millénaire. Si les habitants de Mésopotamie (Irak aujourd'hui) sont chrétiens depuis l'an 50 après Jésus-Christ, la Mésopotamie concentre un trésor et un patrimoine qui sont, à bien des égards, communs à l'humanité tout entière.

La paix est encore possible en Irak tout comme elle l'est aussi en France, en Europe et dans le reste du monde. Dans le contexte qui est aujourd'hui le nôtre, l'une ne se fera pas sans l'autre. »



Envoyé de mon Ipad 

mercredi 1 octobre 2014

Le Saint-Siège convoque une réunion de haut niveau sur le Moyen-Orient | La-Croix.com

Le Saint-Siège convoque une réunion de haut niveau sur le Moyen-Orient | La-Croix.com
1/10/2014

Le Saint-Siège convoque une réunion de haut niveau sur le Moyen-Orient

Le pape François est attendu jeudi 2 octobre au début de la réunion spéciale sur le Moyen-Orient qui se tient au Vatican jusqu'au samedi matin 4 octobre sous la présidence du cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Saint-Siège.

Les nonces apostoliques en Irak, en Syrie et Turquie, directement concernés par l'offensive que mène l'organisation terroriste Daech dans la région, doivent y participer ainsi que les nonces au Liban, Égypte, Terre sainte, Iran et ceux auprès des Nations unies et de l'Union européenne.

Les chefs de dicastères de la Curie romaine concernés y participeront aussi, tels le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, et Mgr Dominique Mamberti, secrétaire des relations avec les États. Le cardinal Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples, que le pape François avait envoyé au Kurdistan irakien en août dernier, est aussi annoncé.

Voyage du pape annoncé en Turquie à la fin novembre

Cette rencontre spéciale de haut niveau, emblématique d'un renouveau de la diplomatie vaticane sous le pape François, se tient alors qu'une coalition internationale, menée par les États-Unis, cherche par des frappes à anéantir Daech, dont l'avancée menace notamment les chrétiens et d'autres minorités établies dans la région.

Dans son discours devant l'Assemblée générale des Nations unies, le 29 septembre, le cardinal Parolin a déclaré « licite et urgent d'arrêter l'agression » des djihadistes en Irak, toute intervention devant se faire sous l'égide du Conseil de sécurité de l'ONU, avec « l'accord » de l'État concerné et un « usage proportionné de la force ».

La réunion sur le Moyen-Orient se tient aussi à l'approche d'un voyage du pape annoncé en Turquie à la fin novembre. Cette visite pourrait aussi être l'occasion, pour le pape, de se rendre à la frontière irakienne auprès des réfugiés voire en Irak, où il avait déclaré ne pas exclure une visite lors de sa conférence de presse du 18 août.

Le Moyen-Orient mobilise aussi la Caritas, qui a aussi récemment organisé une réunion de haut niveau à Rome sur le sujet.



Envoyé de mon Ipad 

Elaborer des réponses communes au sein des Nations-Unies



Envoyé de mon Ipad 

Début du message transféré :

Elaborer des réponses communes au sein des Nations-Unies

Cité du Vatican, 30 septembre 2014 (VIS). Le Cardinal Secrétaire d'Etat est intervenu hier devant la 69 assemblée générale des Nations-Unies, qui débat notamment de la réforme de l'institution qui sera engagée l'an prochain. Il a d'emblée salué l'action de l'ONU en faveur de la paix mondiale et de la dignité humaine, de la protection des droits et des personnes les plus vulnérables, du développement socio-économique de l'humanité. Reprenant les paroles du Saint-Père relatives au danger d'une indifférence générale, politique mais aussi socio-économique, le Cardinal Pietro Parolin a rappelé qu'une partie importante du monde est exclue des bienfaits du progrès, et que beaucoup d'êtres humains sont ainsi relégués au rang de citoyens de seconde catégorie: "Dans certains cas, cette apathie est synonyme d'irresponsabilité". C'est le cas d'une union inter-étatique "créée dans le but de préserver les nouvelles générations de la guerre et de ses horreurs, qui demeure passive devant les souffrances de populations sans défense". Répétant l'appel que le Pape a lancé en août à la communauté internationale à propos de la tragédie humanitaire du nord Irak, le Cardinal a évoqué la situation irakienne et syrienne, qui "présentent un phénomène nouveau puisqu'une organisation terroriste menaçant l'ensemble des états entend dissoudre ces pays au profit d'un pouvoir mondial soi-disant religieux". Dans les zones qu'ils contrôlent, "ces gens prétendent soumettre les consciences, persécutant et tuant au nom de Dieu. Ces violences, qui frappent des groupes ethniques, des populations et des cultures anciennes, découlent d'un mépris de Dieu et d'une fausse interprétation religieuse... Dans un monde de la communication globale ce phénomène trouve des adeptes un peu partout, généralement des jeunes révoltés contre l'indifférence et le défait de valeurs des sociétés les plus développées. Cet enjeu doit engager la communauté internationale à élaborer des réponses communes sur la base de critères juridiques clairs et d'une volonté commune de collaborer". C'est pourquoi le Saint-Siège "considère nécessaire d'être attentifs aux origines culturelles et politiques des phénomènes, dans la perspective de stratégies nouvelles capables" d'aborder efficacement les problèmes du monde. "Il convient également de revoir l'efficacité du droit international actuel et d'envisager un accroissement des mécanismes onusiens pour éviter les conflits, arrêter les agresseurs, protéger les populations impliquées et assister les victimes. Le contexte mondial exige une meilleure compréhension du droit et du devoir de protection". Une des caractéristiques de l'actuel terrorisme est qu'il ne tient pas compte des états, ce qui a un effet global sur l'ordre international. Non seulement il dépasse et rejette les systèmes juridiques en place, mais il entend soumettre les consciences et contrôler les personnes... La nature d'un phénomène qui ne connaît pas de frontières prouve que le droit international est sa seule solution fiable au terrorisme".

"Pour sauver la paix les Nations-Unies doivent être modernisées. La gravité de la situation constitue donc pour ses membres une occasion pour dresser l'esprit de la Charte de l'ONU face aux terribles conflits qui désagrègent pays et états. Malheureusement, la communauté internationale pèche par des positions contradictoires mais aussi par des silences notamment devant les drames de la Syrie, du Moyen Orient ou de l'Ukraine. Il est de la plus grande importance de trouver une unité d'action qui évite le blocage des veto. La promotion d'une culture de la paix exige de redoubler d'efforts en faveur du dialogue de la coopération, du respect des cultures et des diversités. En dernier lieu, il compte d'avoir une solide volonté de mettre en oeuvre complètement les mécanismes actuels tous en les adaptant aux enjeux actuels. Ceci implique un effort multilatéral au service de la dignité de l'homme et du progrès de l'humanité". Abordant ensuite l'approbation du programme de réforme de l'ONU, le Cardinal Parolin a confirmé l'appui du Saint-Siège au dix-sept objectifs de développement soutenable proposés par le groupe de travail en charge du projet de résolution des causes structurelles de la pauvreté: "Malgré les efforts des Nations-Unies...le nombre de pauvres et de personnes exclues ne cesse de s'accroître, dans les pays riches également". D'où, "la responsabilité de les protéger des atteintes aux droits humains, des carences du droit humanitaire, des catastrophes naturelles". Cette protection doit s'étendre à d'autres types d'agressions, "comme celle d'un système financier gouverné par la spéculation et la recherche effrénée du profit, ou d'une culture du déchet qui offense la dignité humaine. Les Nations-Unies et ses membres ont l'urgent devoir de protéger ces populations à l'aune de la justice sociale et économique, qui constitue une des conditions de la paix mondiale

Terrorisme: indispensable, l'engagement déterminé des musulmans et des nations arabes



Envoyé de mon Ipad 

Début du message transféré :
Terrorisme: indispensable, l'engagement déterminé des musulmans et des nations arabes
Messe pour les responsables politiques et les parlementaires, par le card. Vingt-Trois

Anita Bourdin

ROME, 30 septembre 2014 (Zenit.org) - Le sort des chrétiens d'Orient est un enjeu "non seulement pour l'Église, mais aussi pour toute la société contemporaine", avertit le cardinal Vingt-Trois. Il souligne l'importance de "l'engagement déterminé des musulmans et des nations arabes", face au terrorisme de matrice islamique.

A l'occasion de la Messe annuelle pour les responsables politiques et les parlementaires en la basilique Sainte-Clotilde, de Paris, l'archevêque, le cardinal André Vingt-Trois a en effet prononcé l'homélie dont nous publions ci-dessous le texte intégral.

Les communautés religieuses en France aussi

Le cardinal Vingt-Trois y aborde la question de la crise économique internationale. Il exhorte une nouvelle fois à revoir les modes de consommation.

Il évoque les chrétiens d'Orient: "Comment pourrions-nous oublier les chrétiens d'Orient que l'on veut forcer à abjurer leur foi ou à quitter le pays où leurs communautés vivent depuis des siècles ?"

Il avertit de l'enjeu: "Leur sort est un enjeu non seulement pour l'Église, mais aussi pour toute la société contemporaine. Nous sommes appelés chaque jour à leur venir en aide, non seulement en accueillant ceux qui sont contraints de fuir, mais aussi et surtout en aidant ceux qui doivent pouvoir rester dans leurs pays. La dimension des persécutions qu'ils subissent nous oblige aussi à nous interroger sur la manière dont notre vie publique reconnait la réalité des communautés religieuses et développe des moyens éducatifs pour aider des jeunes à réagir devant certains messages fanatiques.

Crime contre l'humanité

Trois mille personens sont mortes depusi janvier 2014 en méditerranée: l'archevêque dénonce ces morts comme "crime contre l'humanité" : "Les naufrages successifs qui font peu à peu de la Mer Méditerranée un cimetière où sont ensevelis les victimes des gangs et des réseaux de trafiquants d'êtres humains, ajoutés à tous ceux qui meurent dans le long chemin qui est censé les conduire de l'Afrique sub-saharienne au Maghreb puis vers l'Europe sont aujourd'hui une nouvelle forme de crime contre l'humanité."

Contre le terrorisme qui frappe, et pas seulement en Irak, le cardinal appelle de ses voeux l'implication des comunautés musulmanes: "Le combat contre DAECH est un combat avant tout idéologique dont seul l'engagement déterminé des musulmans et des nations arabes permettra de triompher."

Pource qui concerne la vie politique, il fait observer la nécessité de la cohérence, voyant une "grave illusion" que "d'imaginer que la rectitude morale peut dissocier la personne privée et le personnage public".

La famille et la démocratie

Il souligne - le synode sur la famille en débattra aussi - que "le démembrement progressif de (la) politique familiale n'est pas seulement une pénalisation pour les couples qui accueillent des enfants": "Il est aussi un coup sévère pour l'avenir de notre pays. Réduire la procréation à la satisfaction d'un désir personnel d'enfant est une erreur."

Enfin, il en appelle à la responsabilité, en démocratie: "C'est de votre parole et de votre action que dépendra la cohésion du tissu national, quelles que soient les différences entre les opinions et les projets. La supériorité de notre système démocratique sur des systèmes fanatiques ou totalitaires est mise à l'épreuve. C'est à nous de démontrer qu'il est au service de l'homme, de tout homme, et qu'il ne se réduit pas à défendre les avantages du monde occidental."

Moyen-Orient: rencontre de tous les nonces apostoliques au Vatican



Envoyé de mon Ipad
Rencontres au sommet avec le pape et les dicastères de la curie romaine

Rédaction

ROME, 30 septembre 2014 (Zenit.org) - Les nonces apostoliques en poste en Egypte, en Terre sainte (Israël, Jérusalem et Palestine), en Jordanie et en Irak, en Iran, au Liban, en Syrie et en Turquie arrivent cette semaine au Vatican pour une rencontre au sommet entre eux, avec la curie romaine et avec le pape François de jeudi matin, 2 octobre, à samedi, 4 octobre, indique un communiqué du Saint-Siège.

Les représentants du Saint-Siège auprès des Organisations des Nations-Unies (ONU) à New-York et à Genève et auprès de l'Union européenne (UE) participeront à la rencontre.

Pour sa part, le pape François accueillera ses représentants jeudi matin, 2 octobre, mais ne prendra pas part aux réunions.

Quatre responsables de la Secrétairerie d'Etat y participeront : le cardinal Secrétaire d'Etat, Pietro Parolin, le Substitut, Mgr Angelo Becciu, le Secrétaire et Sous- Secrétaire pour les Rapports avec les Etats, Mgr Dominique Mamberti et Mgr Antoine Camilleri.

Le préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples, le cardinal Fernando Filoni, naguère envoyé spoécial du pape François en Irak, où il a été nonce, participera à la rencontre.

Les nonces réfléchiront aussi avec les responsables de six dicastères concernés par la situation au Moyen-Orient :

la Congrégation pour les Eglises orientales, présidée par le cardinal Leonardo Sandri,

les Conseils pontificaux pour le dialogue interreligieux, présidé par le cardinal Jean-Louis Tauran,

pour la promotion de l'unité des chrétiens, présidé par le cardinal Kurt Koch,

Justice et Paix, présidé par le cardinal Peter K. Turkson,

pour les migrants et les personnes en déplacement, présidé par le cardinal Antonio Veglio,

et Cor Unum, présidé par le cardinal Robert Sarah

mardi 30 septembre 2014

Portes Ouvertes nominée au Prix SAKHAROV

Portes Ouvertes nominée au Prix SAKHAROV

Portes Ouvertes nominée au Prix SAKHAROV

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Le 23 septembre, les nominés ont été officiellement présentés lors d'une réunion de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen. Pour Philippe JUVIN, Député du groupe Parti Parlementaire Européen (PPE) à l'origine de cette nomination,  « En leur attribuant le Prix SAKHAROV pour la liberté de l'esprit, le Parlement européen affirmerait sa solidarité envers ces minorités persécutées qui subissent la barbarie des djihadistes de l'État islamique ». Et d'ajouter : « En défendant les Chrétiens d'Orient et en attribuant le Prix SAKHAROV à ceux qui les protègent, nous défendrons nos valeurs, notre terreau de civilisation et notre foi dans les droits de l'homme. Nous défendrons ce que nous sommes. »

La participation au Prix SAKHAROV est un encouragement pour Portes Ouvertes d'autant que l'ONG avait déjà été nominée il y a quatre ans , après avoir été proposée par le groupe Conservateurs et Réformateurs Européens (ECR). Cette nomination intervient alors que l'association s'apprête à célébrer ses 60 ans de soutien en faveur de l'Eglise persécutée. Pour Michel Varton, directeur de Portes Ouvertes France, « c'est un véritable privilège de concourir aux côtés de plusieurs défenseurs de droits de l'homme dont Mahmoud Al'Asali, qui a défendu les droits des chrétiens et qui a été tué en juillet dernier ou encore le Patriarche Louis Raphael Sako, né en Irak et vivant actuellement à Bagdad ».

Au-delà de la nomination au Prix SAKHAROV, Portes Ouvertes tient à saluer l'engagement de plusieurs eurodéputés concernant la défense des minorités chrétiennes du Moyen-Orient. Par exemple, le 17 septembre 2014, le Parlement européen a mentionné dans une résolution, l'inquiétante diminution du nombre de chrétiens en Irak en s'appuyant sur les estimations données par Portes Ouvertes (Open Doors International) à la demande de Philippe JUVIN. De plus, Michèle Alliot-Marie, Députée européen PPE et ancien Ministre d'Etat, s'est engagée le 18 septembre, à demander la création d'un groupe d'étude sur la tolérance religieuse, et la défense des chrétiens d'Orient aux députés du Parlement européen.

Le Prix SAKHAROV pour la liberté de l'esprit  a été créé en 1988, il est décerné chaque année par le Parlement européen afin d'honorer des personnalités collectives ou individuelles en raison de leur engagement en faveur des libertés fondamentales.

(*)Les organisations Portes Ouvertes, CHREDO, Aide à l'Eglise en Détresse et l'Œuvre D'orient sont présentées ensemble comme un seul candidat aux côtés de six autres défenseurs des droits de l'homme.

Pour plus d'informations, contactez le service presse de Portes Ouvertes.



Envoyé de mon Ipad 

Quel avenir pour les chrétiens d'Orient ? | Réforme

Quel avenir pour les chrétiens d'Orient ? | Réforme

Quel avenir pour les chrétiens d'Orient ?


Pourquoi le nombre de chrétiens régresse-t-il au Moyen-Orient ?

Il faut avant tout rappeler que le chiffre est une arme politique. Il convient toujours de s'en méfier. Le déclin en proportion des chrétiens d'Orient s'explique surtout par l'émigration et par le dynamisme démographique. Jusque dans les années 1930, en partie grâce à leur taux de mortalité plus favorable, on pensait que l'Orient allait devenir chrétien. Au cours du XXe siècle, la dynamique s'est cependant inversée, car les chrétiennes ont connu la transition démographique bien avant les musulmanes. Aujourd'hui, la fécondité des femmes chrétiennes et musulmanes est relativement identique.

L'émigration s'explique par les vagues de violences récurrentes à l'encontre des chrétiens, mais pas seulement. La politique économique des États de la région, et notamment les nationalisations, y a également joué un rôle. Beaucoup de chrétiens en ont en outre assez de la corruption, de l'autoritarisme, ils sont las de ne pas se sentir en sécurité et de ne pas pouvoir faire de projets à long terme. Comme ils disposent souvent de réseaux au sein de la diaspora, il est plus facile pour eux d'émigrer vers les pays occidentaux et de s'y intégrer.

On sait les chrétiens d'Orient divisés, morcelés. Qu'est-ce qui les rassemble ?

On remarque que les minorités chrétiennes se structurent souvent sur le modèle de la majorité. En Irak, les assyro-chaldéens ont ainsi longtemps été organisés selon le modèle tribal, tout comme les Kurdes au sein desquels ils vivaient. Au Liban, lors de la guerre civile, les chrétiens maronites se sont structurés en milices, tout comme leurs ennemis musulmans.

Les chrétiens d'Orient se rejoignent aussi par leur lien complexe vis-à-vis de l'Occident. De manière générale, nombre d'entre eux sont passés par les universités européennes ou américaines. Pourtant, leur rapport à l'Occident est souvent critique, voire franchement hostile – on le voit chez les coptes d'Égypte.

Enfin, ces chrétiens ont pour point commun de disposer d'importantes diasporas. Un certain nombre de ces Églises – c'est notamment le cas de l'Église assyrienne de l'Est, dont le siège est à Chicago – ont plus de fidèles dans l'émigration qu'au Moyen-Orient. Cette diaspora, par sa puissance financière et sa liberté d'expression, est un acteur incontournable.

Se dirige-t-on vers un Moyen-Orient sans chrétiens ?

Au vu de la situation actuelle en Irak et en Syrie, il est légitime que nombre de chrétiens cherchent à quitter leur pays. Mais de ce fait, des territoires marqués par une présence chrétienne millénaire ne le sont plus aujourd'hui. Dès lors, une question se pose : là où les chrétiens ont disparu, en Turquie ou en Irak, est-ce que les populations sur place vont assumer l'héritage chrétien de leur territoire ? Car en faisant sauter le mausolée de Jonas à Ninive, en Irak, les islamistes veulent faire table rase du passé. Beaucoup de lieux, comme ce mausolée, ont longtemps appartenu aux trois religions du Livre ; ils étaient partagés mais ne le sont plus aujourd'hui. L'enjeu mémoriel devient dès lors essentiel pour l'avenir.

Propos recueillis par Louis Fraysse

En savoir plus

Les chrétiens au Moyen-Orient, de la compassion à la compréhension
Bernard Heyberger
Manuels Payot, 2013, 16 €



Envoyé de mon Ipad 

Irak/Syrie: sommet des ambassadeurs du Saint-Siège au Vatican - L'Orient-Le Jour

Irak/Syrie: sommet des ambassadeurs du Saint-Siège au Vatican - L'Orient-Le Jour

Irak/Syrie: sommet des ambassadeurs du Saint-Siège au Vatican

Les ambassadeurs du Saint-Siège dans tout le Moyen-Orient seront convoqués de jeudi à samedi à Rome, alors que le Vatican a préconisé devant l'ONU une intervention contre l'organisation de l'Etat islamique (EI) sous l'égide du Conseil de sécurité, a-t-on appris mardi au Vatican.

Selon le site d'informations sur le Vatican, Il Sismografo, les nonces (ambassadeurs) en Jordanie-Irak, en Iran, au Liban, en Syrie, en Egypte, en Turquie, en Israël-Palestine, et les ambassadeurs du pape auprès de l'ONU à Genève et à New York, et auprès de l'Union européenne, examineront sous la présidence du secrétaire d'Etat Pietro Parolin la très grave crise due, entre autre, à l'offensive de l'EI.Des chrétiens et d'autres minorités installées depuis des siècles dans la région sont menacés par la poussée des jihadistes.


Plusieurs hauts responsables de la Curie dont le secrétaire pour les relations avec les Etats, le Français Dominique Mamberti, et le cardinal Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples, qui avait été envoyé le mois dernier en Irak, seront présents.


Devant l'Assemblée générale de l'ONU, lundi, le numéro deux du Vatican Pietro Parolin a affirmé qu'il est à la fois "licite et urgent" d'arrêter les jihadistes en Irak, toute intervention devant se faire sous l'égide du Conseil de sécurité et avec "l'accord" de l'Etat concerné.


Dans sa très longue intervention dont le texte a été publié mardi par le Bureau de presse du Saint-Siège, Mgr Parolin a repris en substance ce que le pape François avait dit aux journalistes dans l'avion à son retour de Corée en août: "Il est à la fois licite et urgent d'arrêter l'agression par une action multilatérale et un usage proportionné de la force", a dit Mgr Parolin.


Le Saint-Siège s'était opposé à toute intervention contre le régime syrien de Bachar el-Assad en 2013, suivant la demande unanime des évêques de la région hostiles à des raids aériens. Mais il a adopté cette année une attitude favorable à une intervention armée contre l'EI, tout en souhaitant qu'elle se fasse avec l'accord de l'ONU.
"Même si le pape a dit de ne pas bombarder et de ne pas faire la guerre, dans les faits le Vatican ferme les yeux" sur l'intervention américaine, avait estimé à l'AFP un diplomate sous le couvert de l'anonymat.


Beaucoup d'évêques du Moyen-Orient ont déploré une réaction trop faible de la diplomatie du Saint-Siège face à la menace jihadiste, certains soutenant bien plus explicitement l'intervention aérienne extérieure au nord de l'Irak, sollicitée par Bagdad. Les évêques de Syrie sont bien plus réservés sur des frappes dans leur pays sans accord de Damas.



Envoyé de mon Ipad 

Recension : Géopolitique des Chrétiens d’Orient d'Antoine Fleyfel » Chrétiens de la Méditerranée

Recension : Géopolitique des Chrétiens d'Orient d'Antoine Fleyfel » Chrétiens de la Méditerranée

Chrétiens de la Méditerranée

Titre : Géopolitique des chrétiens d'Orient
Sous-titre : Défis et avenir des chrétiens arabes
Auteur : Antoine Fleyfel
Editeur : L'Harmattan, novembre 2013, 216 pages, 23 €
Collection : Pensée religieuse et philosophique arabe

Antoine Fleyfel, franco-libanais, docteur en théologie et en philosophie, est maître de conférences à l'Université catholique de Lille. Responsable des relations académiques à l'OEuvre d'Orient, il est rédacteur en chef de sa publication annuelle : Perspectives et réflexions.

Son livre, Géopolitique des chrétiens d'Orient, est consacré à une analyse de la situation des chrétiens dans 6 pays arabes, pour chacun desquels il retrace l'histoire de leur relations avec l'Etat et la société de leur pays, la place qui leur est reconnue (ou pas) au sein des institutions, la forme que prend leur « dialogue de vie » avec l'islam, et il énonce les défis qu'ils ont à affronter.

Après avoir précisé la notion de « géopolitique », prise au sens de l'espace géographique, historique, politique et culturel dans lequel les chrétiens s'inscrivent dans ces pays arabes, il consacre un premier chapitre à expliciter le terme de « chrétiens d'Orient » (équivalent pour son étude à celui de « chrétiens arabes ») et à présenter la diversité des Eglises d'Orient, dont il propose un regroupement en 7 grandes familles (cf pages 24 à 26). Bien qu'elles soient loin de constituer un ensemble homogène, ces communautés sont pour lui réunies par 3 caractéristiques essentielles :
- l'arabité – en tant que langue, culture et appartenance – qui constitue le dénominateur commun des chrétiens d'Orient ;
- le dialogue de vie avec l'Islam, imposé par la cohabitation historique islamo-chrétienne dans l'Orient arabe ;
- et enfin, la question palestinienne et l'engagement pour la cause palestinienne, qui constituent la « cause commune » du monde arabe. A l'exception de l'Irak, tous les pays qu'il étudie ont d'ailleurs une frontière commune avec la Palestine.
Ces pays se voient ensuite chacun consacrer un chapitre, dont le titre éclaire la situation et les défis des chrétiens arabes qui en font partie :
- « Le Liban, pays du régime confessionnel » (ch. 2)
- « La Jordanie, royaume des chrétiens heureux ? » (ch. 3)
- « L'Irak, terre des exodes chrétiens ? » (ch. 4)
- « La Terre Sainte, souffrances et espoirs du lieu d'origine » (ch. 5, consacré à la situation des Palestiniens chrétiens, à la fois en Palestine et en Israël)
- « L'Egypte, le combat pour la citoyenneté » (ch. 6)
- « La Syrie, pays des minorités protégées ? » (ch. 7)

Chacun de ces chapitres constitue une passionnante étude associant un rappel des principaux évènements historiques ayant durablement façonné la situation des chrétiens dans ce pays ; une estimation de leur poids démographique et politique ; leurs rapports avec les institutions de l'Etat ; leur rôle éducatif, culturel et social ; et les enjeux actuels de leur présence et des questions auxquelles ils sont confrontés. C'est une très utile présentation du contexte historique et politique de ces pays et des relations islamo-chrétiennes qui s'y sont établies, ainsi qu'une aide précieuse à la compréhension des évènements, y compris les plus difficiles voire tragiques, auxquels ces communautés ont pu être confrontées.

A noter, bien que l'écriture du livre ait été achevée à l'été 2013, le chapitre consacré à l'Irak qui s'avère particulièrement éclairant sur les causes et les étapes d'une « longue descente aux enfers qui n'en finit pas » (p. 99) et d'un « chaos sécuritaire poussant violemment et rapidement à l'exode » (p. 115) malgré les efforts des Eglises pour préserver une présence chrétienne dans ce pays.

La question que pose l'auteur pour les chrétiens d'Irak (et qui peut valoir pour d'autres pays arabes) est dès lors la suivante : « Le gouvernement central et l'islam politique auront-ils le courage de relever le défi du pluralisme, de la citoyenneté et des droits de l'homme ? Seul ce défi peut actuellement prévaloir sur le fanatisme et le terrorisme » (p. 121).

Dans la plupart des pays décrits par l'auteur cette question est d'autant plus d'actualité que la légitimité du pouvoir politique est souvent fragile, constituant ainsi une source d'insécurité et un facteur d'émigration pour les minorités (dont les chrétiens). Et par ailleurs la société dans laquelle vivent les chrétiens arabes est confrontée à l'influence croissante d'un islam radical, qui fragilise les formes historiques du dialogue interreligieux qui a pu être établi avec un islam modéré. C'est notamment le cas en Egypte, auquel l'auteur consacre un chapitre très éclairant sur les discriminations subies par les coptes et l'évolution des relations entre l'église copte et le pouvoir politique.

La question de la permanence de la présence de chrétiens dans ces pays se pose donc souvent de façon aiguë, surtout lorsque, comme en Palestine, une situation économique très précaire laisse peu d'alternative à l'exil.
A contrario, on lira avec intérêt la description de la situation des chrétiens en Jordanie, où le soutien de la monarchie hachémite mais aussi des garanties institutionnelles paraissent avoir pu assurer une liberté de culte et une protection contre les discriminations, et permettent en corollaire aux chrétiens un engagement important dans le domaine éducatif, culturel et social.

Dans la conclusion du livre, A. Fleyfel souligne que les chrétiens d'Orient représentent « l'Autre » dans l'Orient arabe, « l'élément qui pousse à sortir de soi, qui provoque à la recherche de régimes politiques citoyens, garants de la diversité humaine et de la liberté de conscience » (p. 212).
L'auteur, convaincu de l'importance de la présence de communautés chrétiennes dans ces pays, fait preuve d'une grande lucidité sur les menaces qui existent (y compris parfois les « démons internes » des églises) et les défis qu'elles doivent relever. Et à ce titre, sans sous-estimer les difficultés auxquelles ces chrétiens sont confrontés, il relève comme un signe d'espoir pour l'avenir le fait que « beaucoup de chrétiens et de musulmans arabes se rejoignent dans un combat laïc et citoyen pour l'homme arabe ».

Relativement court pour un aussi vaste sujet, d'une écriture dense mais claire, cet ouvrage s'appuie sur une solide documentation complétée par de nombreuses notes de bas de page. Celles-ci fournissent de nombreuses pistes d'approfondissement (par exemple en ce qui concerne les positions des églises chrétiennes arabes sur la Palestine, ou sur l'engagement des communautés chrétiennes dans l'action éducative et sociale). Voici donc un livre qui apporte d'indispensables et passionnantes clés de compréhension historique sur les situations si diverses dans lesquelles se trouvent ces communautés chrétiennes, qu'elles soient importantes quantitativement (Egypte) ou proportionnellement à la population (Liban), ou, au contraire, devenues très minoritaires.

Ce livre ouvre des pistes de réflexion très éclairantes quant à l'avenir possible de la présence et du témoignage des chrétiens sur le sol arabe.

Bertrand Wallon



Envoyé de mon Ipad 

lundi 29 septembre 2014

« Les hommes en trop. La malédiction des chrétiens d’Orient », un nouveau livre de Jean-François Colosimo | Orthodoxie.com

« Les hommes en trop. La malédiction des chrétiens d'Orient », un nouveau livre de Jean-François Colosimo | Orthodoxie.com

« Les hommes en trop. La malédiction des chrétiens d'Orient », un nouveau livre de Jean-François Colosimo

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Jean-François Colosimo, « Les hommes en trop. La malédiction des chrétiens d'Orient », Paris, Fayard, 312 p.
Les éditions Fayard viennent de publier un nouveau livre de Jean-François Colosimo, directeur des éditions du Cerf, professeur à l'Institut Saint-Serge, chroniqueur et essayiste dans le domaine de la géopolitique et de la sociologie des religions. Cet ouvrage qui se situe dans la ligne des précédents essais de l'auteur (Dieu est américain, L'Apocalypse russe et Le Paradoxe persan).
Présentation de l'éditeur:
« Coptes, Chaldéens, Arméniens… Nul ne peut plus ignorer leur tragédie. Les journalistes en font leur une, l'opinion s'en émeut, les publicistes l'exploitent. Nul ne sait pourtant vraiment qui ils sont. Hier encore médiateurs entre l'Orient et l'Occident, ces chrétiens des origines sont devenus les otages de la globalisation. Retour du religieux en politique, choc des civilisations, implosion des cultures, éradication des mémoires, sort des minorités, liberté de conscience, avenir de la démocratie, universalité de la laïcité: les voilà placés au cœur des plus graves enjeux planétaires. Or, de notre crise, ils ne sont pas que le signe, mais aussi le prisme.
En rappelant combien ils incarnent le christianisme des sources, en reprenant les heures glorieuses et terribles de leur chronique deux fois millénaire, en montrant comment ils ont résisté aux invasions et aux massacres, aux croisades et aux djihads, et comment seul le règne des idéologies au XXe siècle a inauguré leur déclin, c'est toute une page méconnue de notre histoire que livre ici Jean-François Colosimo. Mais aussi de notre présent le plus brûlant. À l'heure où la sécularisation semble triompher au Nord, et l'intégrisme au Sud, à l'heure aussi où les urnes paraissent consacrer l'islamisme tandis que l'islam lui-même sombre dans une guerre civile entre sunnites et chiites, il n'est d'autre urgence que de renouveler la traditionnelle "Question d'Orient" qui, aujourd'hui comme hier, commande notre vision du monde. Et notre action sur lui. Car c'est aussi de l'avenir des chrétiens d'Orient que dépend notre futur. »
Présentation de l'auteur:
« Qu'ont à nous dire les petites filles aux prénoms tirés de l'Évangile, aux boucles d'oreille arrachées, aux lendemains sans avenir, qui fuient Mossoul dans les bras de leurs parents pour échapper aux djihadistes? 
Que, cette fois, c'en est fini des chrétiens à l'endroit même où est né le christianisme.
Que, pendant des siècles, ils ont survécu en vain comme otages de la domination musulmane, mais aussi du colonialisme européen. 
Que la mondialisation a brisé leur résistance. Que nous venons de les sacrifier à la guerre impériale de l'Amérique contre l'islam, à la guerre civile qui dévore sunnites et chiites. 
Que leur catastrophe est la nôtre, car avec eux sont anéantis notre plus ancienne mémoire, notre seul espoir de médiation entre l'Occident et l'Orient.
Et que nos croisades revanchardes comme nos lamentations humanitaires leur sont amères car, jusque dans leur agonie, nous continuons à les instrumentaliser dans la négation de notre dette de civilisation à leur égard. 
Irak, Syrie, Égypte, Israël, Palestine, Liban, Jordanie, Turquie, Arménie: ce livre éclaire l'actualité à travers vingt siècles d'histoire et permet de comprendre pourquoi cette tragédie signe notre suicide moral. »



Envoyé de mon Ipad 

AFRIQUE/EGYPTE - Vers la présentation de suggestion de la part des chrétiens à propos des nouvelles règles relatives à la construction des églises


Envoyé de mon Ipad 

Le Caire (Agence Fides) – Les représentants des églises et des communautés chrétiennes présentes en Egypte se réuniront la semaine prochaine afin de perfectionner les derniers détails d'une série de propositions et de suggestions concrètes à propos du projet de loi qui devra être discuté par le prochain parlement relativement aux nouvelles règles en matière de construction de lieux de culte sur le territoire national. « Nous voulons que le nouveau projet de loi – explique à l'Agence Fides S.Exc. Mgr Antonios Aziz Mina, Evêque copte catholique de Gizeh – soit discuté dès la première session législative du nouveau Parlement, lorsqu'il sera élu. C'est pourquoi, il est utile de préparer dès maintenant un projet dans lequel les problèmes sont affrontés et qu'il ne soit pas perdu de temps supplémentaire au cours des phases préparatoires ».
En juillet dernier, les fonctionnaires du Ministère de la Justice avaient convoqué les représentants des différentes églises et communautés chrétiennes afin de les solliciter à définir des propositions concrètes visant à surmonter tous les problèmes relatifs à la construction d'églises qui ont marqué également la présidence Moubarak. « Dans ces points importants – indique l'Evêque – notre proposition est désormais presque prête. Elle suggère que soient utilisés pour la construction des églises les mêmes critères que pour la construction des édifices privés, à commencer par l'absence de contentieux portant sur la propriété des terrains sur lesquels devraient être édifiés les églises. Nous suggérons également que l'évaluation de la faisabilité et du caractère congru des projets de construction – tenant compte par exemple du nombre de chrétiens présents dans la zone en question –soient réalisés par des commissions soumises aux collectivités locales ou au plus aux gouverneurs. Actuellement, dans la législation en vigueur, toute nouvelle église doit être autorisée par un décret présidentiel qui arrive seulement lorsqu'une série d'organismes centraux, à commencer par le Ministère de l'Intérieur, ont donné leur nulla obstat ».
Les règles bureaucratiques qui compliquent la construction de nouvelles églises remontent en partie à l'époque ottomane. En 1934, le Ministère de l'Intérieur ajouta ce qu'il est convenu d'appeler les « dix règles » - « nous les appelons les dix commandements » précise l'Evêque sur le ton de la plaisanterie – qui interdisent entre autre de construire de nouvelles églises dans les environs des écoles, des canaux, des édifices gouvernementaux, des voies ferrées et des zones résidentielles. Dans de nombreux cas, l'application rigide de ces règles a empêché de construire des églises dans des villes et des villages habités par des chrétiens, surtout dans les zones rurales de la Haute Egypte. Parfois, des communautés chrétiennes provenant de zones privées de lieux de culte, qui se déplaçaient dans d'autres villages pour prier et participer aux liturgies dans une église, ont été agressées par des bandes de salafistes fanatiques. (GV) (Agence Fides 27/09/2014

dimanche 28 septembre 2014

Fin de la réunion orthodoxes catholiques à Amman

Envoyé de mon Ipad 

Cité du Vatican, 25 septembre 2014 (VIS). La XIII session plénière de la Commission internationale pour le dialogue entre les Eglises orthodoxe et catholique s'est achevée mardi à Amman (Jordanie). A l'invitation du Patriarche gréco-orthodoxe de Jérusalem SB Théophile III, y ont pris part des délégués de treize des quatorze Eglises autocéphales orthodoxes (absent le Patriarcat de Bulgarie) et vingt-trois représentants catholiques. Les travaux ont été présidés par le Cardinal Kurt Koch, Président du Conseil pour l'unité, et par le Métropolite Jean de Pergame. Le Prince jordanien Ghazi bin Muhammad, grand expert du dialogue inter-religieux, a été invité à assister à la session du 22. Comme d'habitude, les membres catholiques et orthodoxes se sont d'abord réunis séparément, la délégation orthodoxe discutant notamment le projet de texte préparé par le comité de coordination à la suite des réunions de Rome en 2011 et de Paris en 2012. Le plan de travail porte sur synodalité et primat La part catholique a amélioré le texte pour mieux répondre à l'aspect méthodologique. Face au grand nombre de questions soulevées, la Commission a décidé de revoir le texte provisoire en vue de la prochaine réunion du Comité de coordination, qui préparera la session plénière successive. Les participants, qui se sont rendus sur les lieux attachés au baptême de Jésus, ont exprimé leur grande préoccupation et leur solidarité envers les chrétiens et les autres minorités religieuses persécutées en Irak. Ils ont réaffirmé qu'aucun crime se saurait trouver sa justification dans l'invocation de Dieu ou sous prétexte de la religion, félicitant tous ceux qui assistent ces millions de réfugiés et tout particulièrement l'action du Roi Abdallah II . Suppliant les chefs religieux de la région de soutenir leurs fidèles dans la résolution de retourner dès que possibles dans leurs pays. Avec le soutien de la communauté internationale, c'est le seul moyen de protéger les persécutés et de garantir le maintien de la présence chrétienne dans la région. Relançant leur appel à la libération du Métropolitain d'Alep et de l'Evêque Boulos Yazi, et des autres personnes enlevées, prêtres, religieux et laïcs, les participants ont tenu à remercier l'Eglise locale pour son accueil, y compris la possibilité de travailler sereinement et de prier ensemble avec les fidèles locaux.

« Nous ne sommes pas très nombreux, mais notre foi est grande » - L'Orient-Le Jour

« Nous ne sommes pas très nombreux, mais notre foi est grande » - L'Orient-Le Jour

« Nous ne sommes pas très nombreux, mais notre foi est grande »

Menacés par l'avancée du groupe État islamique (EI), des chrétiens d'Irak commencent à former leurs propres milices, estimant que les forces kurdes ou fédérales ne les ont pas protégés face aux jihadistes qui ont pris plusieurs villes et villages chrétiens.

Sharafya, dans le nord de la plaine de Ninive. Les jihadistes qui avaient pris ce village en ont été délogés mi-août, mais un mois plus tard, ses rues sont toujours vides. Les combattants de l'EI ne sont qu'à quelques kilomètres, dans le village de Tel Kef, et seuls quelques hommes en uniforme arpentent le secteur. Au premier abord, ils ressemblent aux peshmergas, les forces kurdes : uniforme kaki et kalachnikov en bandoulière. Mais brodé sur la manche ou porté fièrement sur la poitrine, un écusson les distingue : le drapeau assyrien, barré de deux fusils.
Ces hommes appartiennent à une toute nouvelle brigade assyrienne, un peuple chrétien installé depuis des millénaires dans la plaine de Ninive. Formée le 11 août et baptisée Dwekh Nawsha (Futur martyr) dans le dialecte araméen local, elle compte une centaine d'hommes, selon le lieutenant-colonel Odicho. « Nous ne sommes pas très nombreux, mais notre foi est grande », dit-il, avant de retourner travailler à former les nouvelles recrues, pour l'heure loin d'être prêtes.
(Lire aussi : « Je ne veux pas y retourner. Nous avons vu la mort. Je veux partir en Europe »)
Chez les FL de Geagea
Selon le Mouvement démocratique assyrien, l'un des partis politiques assyriens de la région, 2 000 hommes se sont déjà portés volontaires pour combattre l'EI, un groupe extrémiste sunnite responsable de multiples exactions contre les minorités notamment chrétienne. Mais les armes, les uniformes et l'entraînement manquent.

Pour tenter de renforcer les rangs, une délégation d'Assyriens irakiens s'est rendue au Liban rencontrer les Forces libanaises (FL), la principale milice chrétienne durant la guerre civile au Liban (1975-1990), a indiqué une source au sein des FL à l'AFP. Samir Geagea, le chef des FL, a affirmé que son parti était prêt à « soutenir toute décision prise par les chrétiens d'Irak » pour rester dans ce pays, selon cette source.

La création de « brigades » chrétiennes en Irak rappelle en outre l'engagement des Assyriens en Syrie voisine, où ils ont formé le Conseil militaire syriaque, qui se bat activement au côté du parti YPG des Kurdes syriens, pour tenter de renverser le régime.
(Pour mémoire : Dix mille chrétiens ont déposé une demande de visa au consulat de France à Erbil)

À quelques kilomètres de Sharafya se trouve la ville chrétienne d'al-Qosh, posée à flanc de montagne, à l'ombre du monastère Rabban Hermizd. Aucun membre de l'EI n'y a posé un pied, mais la population a fui début août, quand les jihadistes se sont emparés de plusieurs villages en contrebas.
Au milieu des rues désertes, impossible de rater le bâtiment du Mouvement démocratique assyrien. Son violet (la couleur du parti) tranche avec la couche de sable qui recouvre une grande partie de la région. À l'intérieur du bâtiment, des hommes en uniforme, armes aux pieds, sont assis autour de thés fumants. Ils sont tous chrétiens, civils dans leur immense majorité, et ont décidé de rester pour défendre al-Qosh. À peine assis, leurs voix se mêlent les unes aux autres dans une litanie d'où ressort la même chose : si nous sommes là, c'est parce que les forces kurdes nous ont abandonnés.

Le récit est pareil : dans la nuit du 6 au 7 août, quand les jihadistes ont avancé vers les villages, les peshmergas sont partis, sans prévenir la population. « Ils ont laissé les hommes du village seuls », accuse Athra Kado. « Deux jours avant, ils nous avaient dit que nous n'avions pas besoin d'armes, qu'ils nous défendraient », renchérit un de ses compagnons. « Les Kurdes ne nous ont pas protégés, le gouvernement irakien ne nous a pas protégés », lance un troisième. Une centaine d'hommes en tout patrouillent de jour et restent alertes la nuit. Pourtant des peshmergas sont revenus et gardent désormais l'entrée du village. Mais « peut-être qu'ils vont fuir à nouveau, alors on reste », dit Athra Kado.
Lire aussi
François : Que personne ne pense pouvoir faire de Dieu un bouclier
Chrétiens d'Orient et musulmans de France lancent des appels contre l'Etat islamique


Envoyé de mon Ipad 

Manifestation place de la République-La CHREDO appelle à manifester dimanche pour défendre la civilisation contre la barbarie

> Coordination « Chrétiens d'Orient en Danger »
> CHREDO
> www.chretiens-dorient-en-danger.org
>
> La Coordination Chrétiens d'Orient en Danger (CHREDO) appelle à manifester dimanche 28 septembre à 14h30, Place de la République à Paris, pour rendre hommage à toutes les victimes de DAESH, aussi bien notre compatriote français lâchement assassiné, que les musulmans, les chrétiens d'Orient, et les minorités exposés à la barbarie quotidienne de terroristes sanguinaires.
>
> Patrick Karam, Président de la CHREDO, estime que: "Ce qui est en jeu aujourd'hui ce n'est pas la confrontation entre les civilisations arabo-musulmanes et la civilisation occidentale, ce n'est pas un affrontement entre pays chrétiens et pays musulmans. Ce qui est en jeu est tout simplement le combat de la civilisation contre la barbarie et l'obscurantisme, le combat du bien contre le mal."
> "L'assassinat de notre compatriote Hervé Gourdel par un groupuscule terroriste affilié à DAESH rappelle que cette organisation criminelle constitue aussi une menace non seulement pour l'Orient mais aussi pour notre sécurité nationale et celle du monde.
> La violence des mouvements terroristes aujourd'hui s'exerce principalement contre l'Irak et la Syrie, mais se propage dans toute la région : au Liban où depuis le mois d'août dernier l'armée libanaise a affronté des milices djihadistes et où avec la Jordanie le risque de déstabilisation est le plus grand et même dans le Sinai en Egypte où des pratiques inédites de décapitations commencent à être déployées. Le lâche assassinat de notre compatriote en Algérie, les prochains attentats promis par DAESH en Europe et particulièrement en France sont des métastases du déploiement d'un mouvement de lâches barbares qui a pris pour cible les populations civiles innocentes, en particulier les Chrétiens d'Orient et les minorités, y compris les musulmans eux-mêmes.
> La CHREDO rappelle qu'elle a saisi le procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) qui a inscrit au rôle sa plainte pour crimes contre l'humanité et génocide contre DAESH et ses affidés.
> Patrick Karam, Président de la CHREDO, estime : "Il est temps d'aborder une autre étape : celle de la judiciarisation des atteintes graves qui peuvent être caractérisées comme 'crimes contre l'humanité', afin d'adresser un message sans ambiguïté aux terroristes et à leurs soutiens qu'il n'y aura aucune tolérance ni faiblesse dans la traque et la sanction.. Ceux qui se réfèrent à DAEH, sont automatiquement coupables de complicités de crime contre l'humanité et doivent répondre devant un Tribunal Pénal International et pas seulement des tribunaux nationaux."
>
> Contact: Patrick Karam: 06 79 08 81 70
>
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Le Liban, réponse historique à « l’État islamique » - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour 27/9/2014

Le Liban, réponse historique à « l'État islamique » - Fady NOUN - L'Orient-Le Jour

Le Liban, réponse historique à « l'État islamique »

Pour maîtriser notre destin, il faut d'abord le comprendre. C'est surtout à la lumière de ce qui s'est passé depuis la Première Guerre mondiale que la chose est possible. Pour Martino Diez, directeur scientifique de la Fondation internationale Oasis, centre d'études créé par le cardinal Angelo Scola, « le Proche-Orient n'en finit pas de payer les conséquences de la disparition de l'Empire ottoman ».
Ces conséquences, précise Martino Diez, interrogé par Radio-Vatican, sont de deux ordres, territorial et religieux. Selon le chercheur, la disparition de l'Empire ottoman a ouvert une question territoriale qui a été réglée par l'accord Sykes-Picot. Or pour affaiblir l'Empire ottoman, les Alliés – France et Grande-Bretagne en tête – avaient fait beaucoup de promesses contradictoires. Ainsi, Lawrence d'Arabie avait, de bonne foi, promis aux Arabes la création d'un grand État les réunissant tous, en échange de leur soutien contre les Turcs. Il n'en sera rien. Les Palestiniens paieront, eux, le prix fort des promesses de création d'un foyer national juif en Palestine.
Le gouvernement français, pour sa part, a longtemps hésité sur ce qu'il ferait des territoires dont il a hérité : créer une grande Syrie ou bien morceler cet ensemble. Finalement, le Liban réclamé par les maronites verra le jour. Pour les Arméniens et les Assyriens, il en sera autrement. « On peut même dire que l'abysse des communautés chrétiennes a commencé justement après la Première Guerre mondiale », assure Martino Diez. « Le traité de Sèvres prévoyait la possibilité pour les Kurdes d'établir un véritable État. La perspective sera écartée », dit-il.
« Les espoirs, les craintes, les incompréhensions qui ont pu naître de la politique des deux puissances mandataires ont contribué au développement de courants de pensée politique au sein des populations arabes », souligne Diez. On pense au panarabisme de Nasser, à l'idéologie du parti Baas ou au nationalisme pan-syrien, etc.

L'abolition du califat
« Sur le plan religieux, l'abolition du califat par Kemal Atatürk (1923) fut un véritable choc, affirme ensuite Martino Diez. Muhammad Iqbal, un grand penseur pakistanais (même si le Pakistan n'existait pas encore), va écrire longuement sur le sujet. Les Frères musulmans en Égypte furent fondés juste après la guerre. Même si leur fondateur n'est pas explicite sur ce point, d'autres penseurs proches de lui, comme Rashid Rida, parleront beaucoup de la nouvelle création du califat. Il faut donc faire le lien entre la fin du califat et l'islam politique d'aujourd'hui. La résurgence d'un califat sous la houlette de "l'État islamique en Irak et en Syrie", même purement formel, apparaît, à la lumière de l'histoire, comme une énième tentative de solder les comptes du passé. » Aux musulmans de trouver à l'islam un autre visage que celui de la barbarie jihadiste.
Revenons maintenant à la proclamation du Grand Liban (1920), puis faisons un bond en avant de 94 ans, et atterrissons à la mosquée Mohammad el-Amine d'abord, ensuite à Dar el-Fatwa. Qu'y voit-on ? Quelles que soient les ambiguïtés et les hésitations réelles qui ont marqué sa naissance, quels que soient les manquements de ses fondateurs et les soubresauts qu'elle a connus, nous voyons une patrie libanaise qui a pris corps, qui a résisté aux séismes, qui a désormais des racines, une histoire et un avenir. Ce grand succès de l'histoire, il faut le reconnaître, est le succès d'un projet maronite, c'est-à-dire d'un projet chrétien. C'est là l'essence du pacte national passé entre les deux communautés maronite et sunnite, dans les années quarante, banquet auquel furent et continuent d'être invitées toutes les autres communautés.
Mais dire que le Liban est un projet maronite – ou chrétien, c'est égal –, a un corollaire, cela signifie que les chrétiens maronites n'ont pas d'autre projet que le Liban, que le Liban est leur seul et définitif projet.
C'est la raison pour laquelle le projet de loi électorale prévoyant que chaque communauté vote pour ses propres députés, approuvé au printemps dernier par des personnalités maronites, à Bkerké, était tellement choquant. C'était, d'une certaine façon, un douloureux constat d'échec du Liban. Admettons que ce fut le fruit d'un aveuglement provisoire. Car d'une façon ou d'une autre, ce projet, s'il était passé, aurait abouti à une rupture du pacte national. D'une façon ou d'une autre, les chrétiens y auraient décidé tacitement – ou ouvertement – qu'ils pourraient avoir d'autres projets que le Liban.
Certains ont vu luire à l'horizon de ce projet alternatif au Liban la doctrine de l'alliance des minorités. L'alliance des minorités est un projet fédérateur panarabe différent du pacte de convivialité libanais. Y adhérer, c'est tourner le dos à notre ou nos partenaires historiques pour leur préférer la sécurité – illusoire – d'un ensemble où les chrétiens ne seraient qu'une île, et non plus le levain dans la pâte et le sel de la terre.
Lors de sa visite de félicitations à Dar el-Fatwa, dans des propos dont l'importance n'a pas encore été assez soulignée, le patriarche maronite a parlé de la culture libanaise comme « instrument de salut » social et politique. C'est là une vision qui rejoint celle de Jean-Paul II, dont la patrie ne survécut que grâce à sa culture. Est désormais assignée à la culture libanaise, à la culture de la convivialité, la tâche d'absorber le « choc culturel » des deux fondamentalismes sunnite et chiite (le Hezbollah doit admettre sa part de responsabilité dans l'état de vulnérabilité où se trouve aujourd'hui le Liban), et d'en triompher, faisant ainsi triompher la diversité, qui est la loi même de la vie, et son corollaire politique, le pluralisme, la démocratie, l'alternance au pouvoir, la liberté.
Aujourd'hui, pour faire face au groupe « État islamique » qui cherche à habiller d'uniformité et de ténèbres le monde arabe et l'islam, notre seule réponse, comme Libanais, est le Liban, le succès de notre vocation historique. C'est la seule réponse susceptible d'être apportée non seulement à l'État islamique, mais à tous les fondamentalismes qui se proposeraient à nous, en particulier à cet État voisin dont Benjamin Netanyahu cherche à faire un État juif, un État au nom duquel il pourrait expulser de l'espace national tous les Arabes restés en Israël après 1948. Tout comme aujourd'hui l'État islamique expulse les chiites, les chrétiens, les yazidis et les Kurdes de son espace, pour construire quoi en définitive ? Un anti-Liban.



Envoyé de mon Ipad 

samedi 27 septembre 2014

Dar el-Fatwa parraine un engagement islamo-chrétien contre « la tyrannie et le terrorisme » - Sandra NOUJEIM - L'Orient-Le Jour

Dar el-Fatwa parraine un engagement islamo-chrétien contre « la tyrannie et le terrorisme » - Sandra NOUJEIM - L'Orient-Le Jour

Dar el-Fatwa parraine un engagement islamo-chrétien contre « la tyrannie et le terrorisme »

Le document élaboré hier lors du sommet islamo-chrétien à Dar el-Fatwa est fondamental. Il valorise l'essence de la pluralité du modèle libanais, en l'élargissant à la région. Il asseoit les normes de cette pluralité face à « la dualité du terrorisme et de la tyrannie ». Ces deux menaces à « l'État civil, seul garant de la diversité arabe », finiront par se dissiper, affirment en chœur les chefs d'Églises orientales, et les cheikhs musulmans et druzes, réunis hier sous l'égide du nouveau mufti de la République, cheikh Abdellatif Deriane.
Le communiqué lu à l'issue du sommet par le secrétaire général de la commission nationale du dialogue islamo-chrétien, Mohammad Sammak, a d'abord confié à la présidentielle libanaise une portée symbolique supranationale, liée directement à la maturation d'une citoyenneté arabe et plurielle.
Les dignitaires musulmans et chrétiens ont ainsi « exhorté le Parlement à accomplir son devoir constitutionnel fondamental en élisant immédiatement un président (...). Retarder l'élection du seul chef de l'État chrétien dans le monde arabe, à l'heure des souffrances extrêmes subies par les chrétiens d'Orient aux mains des forces terroristes fondamentalistes, paralyse le rôle du Liban dans l'accomplissement du message, à portée nationale et arabe, qui fait sa raison d'être ».
Le document a ensuite défendu, sans la mentionner explicitement, la politique de distanciation, qu'il a désignée par « l'éloignement du Liban des conflits extérieurs et des politiques des axes régionaux et internationaux ».
Le document a également appelé à une gestion « sage et responsable » du dossier des réfugiés syriens au Liban.

« Être fort par l'État, et non au détriment de l'État »
Redonnant un souffle au processus d'édification de l'État, le sommet a appelé à « ne pas paralyser les institutions, à être fort par l'État et non au détriment de l'État, (...) et à respecter le pacte de Taëf dans l'esprit et la lettre ».
Les dignitaires religieux ont « renouvelé leur engagement en faveur de la coexistence et de l'unité nationale, l'État étant la seule autorité habilité à résoudre les affaires nationales ».
Ils ont refusé « de tirer sa force de l'étranger, ou de se remettre aux armes à l'intérieur ».
Ils ont déclaré leur attachement au « dialogue national, comme base de la gestion de la pluralité ».

« Aucune cause ne devance la dignité humaine »
Transposant la teneur de ce discours au niveau régional, le sommet islamo-chrétien a déclaré qu'il « n'existe aucune cause sacrée au détriment de la dignité et des droits de l'homme ». De même, « il n'existe aucune guerre sacrée au nom de la religion », l'essence même de la religion étant la paix. « La paix est l'une des qualités de Dieu, et la cause la plus noble à laquelle tendent les vrais croyants. » « La paix est le sacré », a stipulé solennellement le document.
Le corollaire de ce principe serait notamment le respect de la liberté de culte et des propriétés privées et publiques. D'ailleurs, le discours d'investiture de cheikh Deriane, qui avait rejoint la déclaration d'al-Azhar en faveur des libertés publiques, a été salué hier.
Si le document élaboré hier a stigmatisé la violation de ces libertés, il a souligné que « les chrétiens et les musulmans, de Syrie et d'Irak, ont subi ensemble ces crimes contre l'humanité et la religion ».
En même temps, le document a mis sur un pied d'égalité les auteurs de ces actes, en évoquant « la dualité de la tyrannie et du terrorisme, longtemps subie par les sociétés arabes ». « Tirer les leçons de la crise sanglante et destructrice que ces sociétés traversent, c'est apprendre à défendre une gouvernance équitable, participative et favorable aux libertés », est-il indiqué. Deuxième stipulation-clé du document : « L'État civil, respectueux des religions et de la dignité humaine, est la seule formule ayant réussi à maintenir la stabilité et l'essor des États qui gèrent des sociétés plurielles, comme les sociétés arabes. »

Les droits des chrétiens arabes
C'est dans le cadre de ces constantes que s'inscrit la protection des chrétiens contre le fondamentalisme. « La stigmatisation des crimes d'agression et de déplacement forcé exercés par des fractions armées contre les chrétiens, les musulmans et d'autres, en Irak et en Syrie (...), impose de mettre en garde contre les conséquences de ces actes sur les chrétiens, ceux-ci étant amenés à se déraciner des patries dont ils sont le fondement depuis 2 000 ans. »
Le sommet appelle les victimes, « surtout les chrétiens, à rester attachés à leur terre », et annonce sa décision de « former une délégation islamo-chrétienne commune afin de sensibiliser les autorités religieuses, politiques et arabes à la violation des droits des chrétiens arabes ».
« Le crime contre l'humanité est le même, indépendamment de son auteur », a ajouté le document, associant « les atteintes contre les chrétiens de Syrie et d'Irak aux agressions israéliennes contre Gaza ».
Cheikh Mohammad Nokkari, membre du comité de dialogue islamo-chrétien, confirme à L'OLJ que ce document consacre « l'abandon de la logique des minorités, l'islam ne percevant que l'homme, égal de l'autre ». Il estime en outre que le sommet d'hier s'est démarqué d'autres sommets similaires par « l'accent mis sur les libertés ». C'est en cela d'ailleurs que le sommet « rejoint certainement la rencontre de Saydet al-Jabal », qui s'était tenue près d'un mois plus tôt.
L'une des figures de cette rencontre, et précurseur du vivre-ensemble, l'ancien député Samir Frangié, salue « l'excellente initiative de Dar el-Fatwa, qui rappelle le rôle, assumé il y a longtemps par l'Église maronite, à l'époque où les dirigeants politiques s'enfonçaient dans la léthargie ». L'autorité religieuse sunnite joue désormais un rôle essentiel dans la diffusion du « discours primordial de la modération », ajoute-t-il.
Le leader du Futur, Saad Hariri, a effectivement salué le document islamo-chrétien, qu'il a qualifié « de nouvelle charte de la coexistence et de puissant appel en faveur de l'entité libanaise ».



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