Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

samedi 17 septembre 2011

Syrie : le patriarche des Maronites vole au secours du régime syrien

Par  Philippe Tourel (Afrique Asie (11/9/11) 
   Nicolas Sarkozy, en recevant le 5 septembre à l’Elysée le nouveau patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, ne s’attendait certainement pas à entendre le chef de l’Eglise maronite lui administrer sans ménagement une leçon de géopolitique qui démolit radicalement la nouvelle doctrine française que le locataire de l’Elysée met désormais en œuvre en direction du monde arabe en général, et au Proche-Orient en particulier. A savoir, la promotion d’un islam politique dit « modéré ». La France ne serait plus, selon cette doctrine, la garante des droits des minorités en Orient, notamment les Chrétiens d’Orient, mais les droits individuels de l’Homme. Cette doctrine a servi d’alibi pour intervenir en Libye au nom de « la protection des civils », et actuellement en Syrie, mais ne s’applique pas en Palestine où la sécurité de l’Etat d’Israël, considéré comme un Etat juif, prime sur toutes les autres considérations, dont la défense des droits nationaux et individuels des Palestiniens sous occupation.
   Lors de sa rencontre avec le président français Nicolas Sarkozy le 5 septembre et le lendemain avec son ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, les deux hommes ont informé le Patriarche libanais que le « régime de Bachar al-Assad  est fini » et que les Chrétiens libanais doivent désormais se préparer à traiter avec un nouveau régime contrôlé officiellement par l’islam politique majoritairement sunnite à Damas, un islam présenté par les deux interlocuteurs français comme « modéré » et « démocratique ».
Renverser le régime syrien
   Le patriarche Raï, selon des sources proches de la délégation maronite qui l’accompagnait dans sa visite, a rejeté en bloc cette nouvelle doctrine française. Non seulement il l’a exprimé en des termes peu diplomatiques à l’Elysée et au Quai d’Orsay, mais lors de ses multiples déclarations publiques tout au long de cette visite.
   Fin analyste de l’évolution de la diplomatie française, Mgr Raï a compris que la France cherche en fait non pas à défendre les droits de l’homme en Syrie, mais à renverser un régime allié de l’Iran et du Hezbollah libanais au nom d’une nouvelle donne dans la région après la chute du régime des régimes tunisien et égyptien. Pour lui, il ne s’agit pas d’un « printemps arabe » mais plutôt d’un « hiver arabe. »
   Évoquant ainsi la situation en Syrie devant la Conférence des évêques en France, le patriarche Raï a défendu le président Assad et exprimé sa « crainte d’une transition en Syrie » qui pourrait représenter une menace pour les chrétiens d’Orient. « J’aurais aimé qu’on donne plus de chances à M. Assad pour faire les réformes politiques qu’il a commencées » en Syrie, a-t-il déclaré devant les prélats de France.
   « En Syrie, le président n’est pas comme quelqu’un qui, à lui seul, peut décider des choses », a affirmé Mgr Raï. « Il a un grand parti Baas qui gouverne. (Assad) lui, en tant que personne, est ouvert. Il a étudié en Europe. Il est formé à la manière occidentale. Mais il ne peut pas faire des miracles, lui, le pauvre », a dit le patriarche maronite.
   « Nous, nous avons enduré de la Syrie et de son régime, a ajouté Mgr Raï. Je n’oublie pas cela, mais je voudrais être objectif. Il (Bachar al-Assad) a lancé une série de réformes politiques. Il fallait donner plus de chance au dialogue interne. Plus de chance à soutenir les réformes nécessaires.» « Nous ne sommes pas avec le régime, mais nous craignons la transition, a reconnu Mgr Raï. Nous devons défendre la communauté chrétienne. Nous aussi, nous devons résister. »
Aider les palestiniens à libérer leur terre
   Exposant la politique du Patriarcat maronite dans une interview à la chaîne satellitaire saoudienne al-Arabiya, Mgr Raï, en rupture totale avec son prédécesseur le cardinal Sfeir, a rejeté les revendications de la droite libanaise, représentée par la coalition du «14 mars » composée essentiellement par une minorité de parlementaires, exigeant le désarmement de la résistance libanaise représentée par le Hezbollah, allié de la Syrie et de l’Iran. Pour lui, le Hezbollah ne doit désarmer « qu’après le retour des Palestiniens à leurs foyers et la libération de la terre ».
   Mgr Raï a demandé dans ce cadre à la communauté internationale d’« aider à libérer la terre et à faciliter le retour des Palestiniens à leur terre ». « C’est alors que nous dirons au Hezbollah de livrer ses armes car elles deviendront inutiles du fait que les armes du Hezbollah sont liées à de nombreuses questions », a déclaré Mgr Raï.
   Évoquant par ailleurs les soulèvements populaires dans les pays arabes, il a déclaré : « Nous ne voulons pas que pour des réformes, que nous appuyions, que des peuples soient sacrifiés. »
   Après avoir pressé la communauté internationale à obtenir l’application par Israël des résolutions internationales « afin d’ôter au Hezbollah le prétexte de maintenir son arsenal », Mgr Raï a déclaré, au sujet de l’avenir de la Syrie et des retombées du soulèvement populaire syrien sur le Liban : « Il est vrai que la Syrie est sortie militairement du Liban, mais elle maintient des relations avec certains Libanais. Nous commençons au Liban à payer le prix des problèmes qui se posent en Syrie, du fait de la fermeture des frontières entre la Syrie et certains pays. Si la situation empire en Syrie et qu’un régime plus dur que le régime actuel émerge, tel que le régime des Frères musulmans, les chrétiens dans ce pays paieront le prix, par des tueries ou l’exode. L’exemple de l’Irak est devant nous. »
   Et d’ajouter : « Si le régime change en Syrie et que les sunnites prennent le pouvoir, ils s’allieront avec leurs frères sunnites au Liban, ce qui aggravera encore plus la situation entre chiites et sunnites. Ce qui nous importe en tant qu’Église est qu’il n’y ait pas de violence. En Orient, on ne peut pas changer les dictatures en démocraties aussi facilement. Les problèmes de l’Orient doivent être résolus ave la mentalité de l’Orient. »
Vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué
   En conclusion, Mgr Raï a dénoncé l’attitude des pays occidentaux concernant la situation des minorités dans la région. « De quelle démocratie parlent-ils ? » a-t-il déclaré.
   Ces déclarations faites sur le sol français ont irrité l’Elysée et le Quai d’Orsay. De l’autre côté, les alliés libanais et régionaux du régime syrien ont pavoisé. C’est le cas, entre autres, du secrétaire général de la branche libanaise du parti Baas prosyrien, Fayez Chokr, qui, après avoir rencontré l’ancien président maronite Emile Lahoud, allié de Damas, a rendu un vibrant hommage au patriarche Béchara Raï pour « l’importante prise de position du à partir du palais de l’Élysée ». « Tout nationaliste et tout arabisant ne peut que s’incliner avec déférence face à une telle prise de position », a-t-il souligné.
   Abondant dans le même sens, l’ancien député Élie Ferzli, proche de Damas, a également rendu hommage aux dernières prises de position de Mgr Raï qui n’a pas mâché ses mots en affirmant que « la communauté internationale s'intéresse exclusivement aux intérêts d'Israël », et que « la fragmentation des pays arabes est profitable à Israël ».
   Parallèlement à ces prises de position du chef de l’Eglise maronite en faveur du régime syrien, une autre surprise attendait les alliés de la France au Liban. Le Mufti sunnite du Liban, Rachid Kabbani lâche le clan Hariri, se rapproche du nouveau chef du gouvernement Najib Mikati et du Hezbollah prosyrien.
   Nicolas Sarkozy n’a-t-il pas vendu la peau de l’ours (syrien) avant de l’avoir abattu ? Nombreux à Beyrouth le pensent et le disent désormais ouvertement allant jusqu’à pronostiquer le départ de Sarkozy de l’Elysée bien avant la chute annoncée de Bachar al-Assad.
http://www.afrique-asie.fr/index.php/category/moyen-orient/actualite/article/syrie-le-patriarche-des-maronites-vole-au-secours-du-regime-syrien-2090

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.