Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

mardi 24 décembre 2013

Le Rassemblement de Bethania ( Harissa) pour l’élection d’un président « fort » - L'Orient-Le Jour

24/12/2013/-Le Rassemblement de Bethania pour l'élection d'un président « fort »

Le Rassemblement chrétien de Bethania (proche du 8 Mars) a tenu hier une réunion à l'issue de laquelle il a publié un communiqué dans lequel il dénonce « la montée du terrorisme takfiriste en Syrie et au Liban ». « Ce takfirisme, souligne le communiqué, tend à abolir toute faction qui serait différente de lui, fût-elle au sein d'une même communauté et dans le même environnement, ce qui porte préjudice à l'image de l'islam. »
Après avoir réclamé la libération des deux évêques grec-orthodoxe et syriaque orthodoxe enlevés à Alep, le Rassemblement a souligné que « les chrétiens d'Orient restent attachés à l'option de l'État civil et de l'égalité totale ».
Et le communiqué d'ajouter : « L'année prochaine sera marquée par des échéances locales qui concernent
toutes les composantes du pays, notamment le problème de la formation du gouvernement et l'élection présidentielle, laquelle constitue une étape essentielle pour relancer le rôle chrétien au Liban et en Orient, ce qui nécessite l'élection d'un président fort. Quant aux élections législatives, elles doivent permettre de réaliser la parité effective entre les chrétiens et les musulmans. »



Envoyé de mon Ipad 

Raï exhorte les Libanais à ne pas vendre leur terre - L'Orient-Le Jour24/12/2013

Raï exhorte les Libanais à ne pas vendre leur terre

Le patriarche maronite Béchara Raï a mis en garde mardi contre la vente incontrôlée de terrains au Liban, appelant par ailleurs à une élection présidentielle dans les délais.

"Notre terre est celle de la coexistence, elle définit notre identité. Nous ne la trahirons pas. Nous devons préserver notre terre et la laisser en héritage aux autres. La vente est un crime et une trahison envers l'identité et l'histoire du Liban", a déclaré Mgr Raï dans son message à l'occasion de Noël.

"Notre terre est sacrée, nous refusons qu'elle devienne une terre de haine et d'affrontements. L'Eglise refuse que n'importe quel Libanais vende sa terre. Nous l'aiderons à travers nos institutions à investir dans ses terres et à  y vivre", a-t-il ajouté.

Le patriarche a appelé dans ce cadre les autorités à contrôler la vente de terrains aux étrangers.

Mgr Rai a par ailleurs souligné la nécessité d'élire un président dans les délais constitutionnels. "Un président avec un agenda clair et rassembleur", a-t-il dit.



Envoyé de mon Ipad 

Dreuz.info » Noël de sang pour les chrétiens là où dominent les musulmans

Noël de sang pour les chrétiens là où dominent les musulmans

 

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Michel Garroté, réd en chef  –-  Le Figaro magazine consacre un dossier aux chrétiens en terre d'islam (extraits adaptés de l'introduction signée par Jean-Marie Guénois et Jean Sévillia). Jean-Marie Guénois et Jean Sévillia : Noël, fête de la joie, peut avoir pour certains un goût de larmes : de par le monde, 200 millions de fidèles du Christ ne sont pas entièrement libres de manifester leur foi. Ce rejet, parfois violent, voire mortel, revêt souvent la forme banalisée d'un ostracisme ordinaire (Note de Michel Garroté – Guénois et Sévillia, lorsqu'ils font allusion à Israël, semblent prendre pour argent comptant les inepties racontées par le clergé catholique en Israël, inepties que le clergé catholique dans ce pays raconte, d'une part, par judéophobie ; et d'autre part, pour ne pas se faire lyncher par les nervis du Hamas, du Fatah et Consorts ; un point de vue différent de celui de Guénois et Sévillia a été donné des dizaines et des dizaines de fois sur dreuz.info depuis 2007 par l'abbé Alain-René Arbez, Alexandre del Valle, Bat Ye'or, Guy Millière et moi-même).

Jean-Marie Guénois et Jean Sévillia : Ce visage insidieux de l'intolérance tue, lui aussi, à petit feu. Jean-Paul II et Benoît XVI ont souvent exprimé leur préoccupation à ce sujet. A son tour, le pape François ne cesse d'alerter sur la menace qui plane. Sur son compte Twitter, le souverain pontife lançait le message suivant : Ne nous résignons pas à penser à un Moyen-Orient sans les chrétiens. Prions chaque jour pour la paix.

Jean-Marie Guénois et Jean Sévillia : En opérant la synthèse des informations fournies par l'Aide à l'Eglise en détresse et par Portes ouvertes, il ressort que 75% des cas de persécution religieuse dans le monde concernent les chrétiens, dont la situation se détériore gravement en de nombreux endroits. Le Mali, le Cameroun, la République centrafricaine, l'Ethiopie ou la Syrie, non signalés sur la carte des persécutions 2010, figurent ainsi sur la carte des persécutions 2013.

Jean-Marie Guénois et Jean Sévillia : Tandis que certains pays sont montés d'un cran dans le danger pour les chrétiens, passant en zone rouge, notamment le Nigeria, la Libye, l'Egypte, le Soudan, l'Irak, le Pakistan ou l'Inde. Les victimes, en l'occurrence, appartiennent aux différentes confessions chrétiennes.

Jean-Marie Guénois et Jean Sévillia : C'est ce que le pape François, dans une interview recueillie le 15 décembre par le quotidien italien La Stampa, appelait l'œcuménisme du sang : Dans certains pays, on tue les chrétiens parce qu'ils portent une croix ou possèdent une Bible, et on ne leur demande pas avant de les tuer s'ils sont anglicans, luthériens, catholiques ou orthodoxes.

Jean-Marie Guénois et Jean Sévillia : En Chine, en Corée du Nord, au Vietnam, c'est toujours au nom du matérialisme athée, qui reste la doctrine officielle du parti communiste au pouvoir, que la religion chrétienne est poursuivie. Mais la source principale de l'antichristianisme, du point de vue du nombre de pays touchés et du taux de progression du phénomène, provient, comme le prouve notre carte, de l'islam politique ou du fondamentalisme musulman.

Jean-Marie Guénois et Jean Sévillia : Attention, pour autant, à ne pas verser dans la caricature de l'opposition entre l'Occident chrétien, alors que l'Occident, précisément, n'est souvent plus chrétien, et, l'islam, dès lors que la religion musulmane s'étend, du Maghreb à l'Indonésie, sur des Etats et des aires culturelles différents, dont les intérêts ne convergent pas forcément.

Jean-Marie Guénois et Jean Sévillia : Mais un trait commun caractérise les Etats à majorité islamique : à de rares exceptions près, dans ces pays, ce sont uniquement ceux qui professent la religion dominante qui disposent des droits complets de la citoyenneté. Les habitants qui appartiennent aux confessions minoritaires sont au mieux tolérés, au pire regardés comme un danger pour la cohésion sociale, et comme tels, deviennent vite suspects.

Jean-Marie Guénois et Jean Sévillia : Le 27 novembre dernier, à Paris, l'AED organisait un colloque sur le thème : « Nouvelles guerres froides, incidences sur les chrétiens ». Analysant trois axes de tension-la relation Russie – Etats-Unis, la relation Chine – Etats-Unis, la relation Arabie saoudite – Iran, les intervenants soulignaient que la fin du monde unipolaire dominé par les États-Unis.

Jean-Marie Guénois et Jean Sévillia : Fin marquée par le grand retour de la Russie sur la scène internationale, modifiait la donne pour les chrétiens, comme on l'a vu en Syrie : dans ce pays, le conflit civil qui oppose les sunnites aux chiites reflète l'antagonisme entre l'Arabie saoudite et l'Iran, un affrontement dans lequel la Russie joue son jeu.

Jean-Marie Guénois et Jean Sévillia : Au Moyen-Orient, où les religions ont toujours été mêlées, beaucoup de chrétiens regrettent de voir se dégrader l'équilibre de la coexistence. A cet égard, l'Eglise catholique sait qu'elle dispose d'une autorité que ni les protestants ni les orthodoxes ne détiennent – bien que la crise syrienne ait vu le patriarche de Moscou prendre position -, parce qu'elle s'exprime d'une seule voix qui se situe à Rome.

Jean-Marie Guénois et Jean Sévillia : Benoît XVI a payé cher ce prix de la vérité avec l'islam. De ce point de vue, son pontificat est une triste parabole des limites de l'exercice, mais l'Eglise catholique sait la force de la persévérance. François, son successeur, en a tiré la leçon, mais il ne peut pas non plus se taire. En neuf mois de pontificat, son discours s'est d'ailleurs charpenté. D'une main franchement tendue, au début, vers l'islam, le pape actuel est passé à des mots plus exigeants.

Jean-Marie Guénois et Jean Sévillia : Du monde musulman, le pape François attend – dans la ligne de Benoît XVI, qui avait organisé un synode pour le Moyen-Orient en 2010 – la réciprocité pour la liberté religieuse. Aux yeux du Saint-Siège, les chrétiens établis dans des pays à majorité musulmane doivent ainsi bénéficier de la liberté dont profitent les musulmans installés en Occident (Note de Michel Garroté – Les textes conclusifs du synode pour le Moyen-Orient de 2010 sont, sur certains points, assez catastrophiques ; en effet, le clergé chrétien oriental, pour ménager ses relations avec les autorités islamiques locales, a minimisé les crimes perpétrés contre les laïcs chrétiens en terre d'islam et exagéré les difficultés des chrétiens en « terre sainte », se gardant de critiquer le Hamas, le Fatah et Consorts, préférant critiquer, sans motifs valables, les autorités israéliennes).

Jean-Marie Guénois et Jean Sévillia : Dans un livre où il met en exergue vingt raisons d'espérer, Marc Fromager, le directeur de l'AED en France, évoque une autre réalité sur laquelle règne un lourd silence : les conversions de musulmans au christianisme. Un cheikh s'alarme, observe-t-il, du fait qu'en Afrique, il y a six millions de musulmans qui se convertissent au christianisme chaque année. Comme quoi, rien n'est jamais écrit d'avance, concluent Jean-Marie Guénois et Jean Sévillia.

A propos de l'auteur
Michel Garroté est diplômé Science Po de l'Université de Genève (Suisse). Il a travaillé dans le journalisme puis comme porte-parole du PDG de Nestlé international. Ce fils de diplomate a depuis été porte-parole de la European Roundtable of Industrialists (Bruxelles), porte-parole du Corps consulaire et diplomatique à Lausanne (Suisse) et rédacteur de la lettre d'information Amérique Latine Pétrole (Groupe Europétrole, Georges Bornes) puis monde-info.



Envoyé de mon Ipad 

Les chrétiens d'Orient ont payé un lourd tribut aux révolutions arabes | Slate

24/12/2013-Henri Tink-Les chrétiens d'Orient ont payé un lourd tribut aux révolutions arabes

Dans cette terre d'Orient, où est né Jésus-Christ il y a deux mille ans, la présence des chrétiens se réduit comme peau de chagrin. Ils sont autour de douze millions, majoritairement en Egypte (8 millions) et au Liban (plus d'un million). L'exactitude des chiffres est loin d'être garantie, tant l'exode est massif depuis deux décennies et grande la précarité de ces communautés.

Si leur nombre est aujourd'hui modeste, leur importance symbolique et politique est considérable sur cette terre où sont nés les trois monothéismes et que les conflits, depuis soixante ans, n'ont cessé d'éprouver et de déchirer.

Recevant le 21 novembre à Rome les patriarches orientaux catholiques, le pape François a déclaré: «Je ne me résigne pas à penser le Moyen-Orient sans chrétiens». Ce 25 décembre 2013 sera pourtant un nouveau Noël tragique pour cette communauté des premiers héritiers du Christ, installée dans cette région bien avant l'islam (VIIe siècle), aujourd'hui meurtrie, marginalisée, prise en otage par des forces radicales. Deux ans après le début des révolutions arabes, auxquelles ils avaient participé et accroché leurs espoirs de liberté et de démocratie, les chrétiens vivent une situation d'échec. Leurs rêves de réforme et de pluralisme se sont envolés.

La principale hémorragie remonte à plus loin. En Irak, les chrétiens étaient plus d'un million, à majorité chaldéenne, avant les deux guerres du Golfe. Ils ne sont plus que 400.000 aujourd'hui. La plupart ont émigré en Amérique du Nord et du Sud et en Australie. Ceux qui sont restés, dans un pays toujours écartelé par les affrontements entre sunnites, chiites et kurdes, sont loin d'avoir retrouvé la sécurité. Les réfugiés ne sont pas revenus dans un Irak toujours aussi instable.

En Egypte, en deux ans de révolution, plus d'une centaine d'églises, écoles, centres sociaux et dispensaires, appartenant aux deux Eglises coptes, orthodoxe (très largement majoritaire) et catholique, ont été saccagés. Avant 2011, les coptes subissaient déjà des violences ponctuelles dans les villages ruraux de Haute-Egypte, infiltrés par les groupes islamistes, et en ville.

L'attentat à la bombe qui a frappé une église d'Alexandrie à la Saint-Sylvestre 2010, faisant des dizaines de victimes, avait même été un facteur de mobilisation avant la révolution de la place Tahrir au Caire qui a renversé le régime Moubarak. Au quotidien, les chrétiens sont victimes aussi de discrimination dans l'accès à la fonction publique, à l'armée, à l'université. La construction d'églises est soumise à des procédures longues et humiliantes.

La violence des Frères musulmans

Avec la victoire des Frères musulmans, l'arrivée au pouvoir de Mohamed Morsi et la montée des courants salafistes, ce climat de discriminations et de violences s'est aggravé. L'imposition rapide à toute la société d'un droit musulman a profondément heurté la communauté chrétienne. Les coptes sont entrés dans l'opposition. Ils ont milité pour un changement de régime et le renversement du gouvernement Morsi, en juillet 2013, a été salué dans leurs rangs.

Ils en paient aujourd'hui le prix. Dans les milieux extrémistes, ils passent pour les soutiens d'une armée égyptienne qui a repris le contrôle du pouvoir. Les attaques contre les églises, les écoles tenues par des religieux, ou contre de simples habitations chrétiennes incendiées ou saccagées, ont redoublé.

En Syrie, la communauté chrétienne (8% de la population) est l'une des plus anciennes au monde. Terre de saints, de théologiens, de moines, d'ermites, elle est un élément majeur de l'histoire sociale et de la richesse culturelle du pays. Elle a contribué activement à son développement.

Ses Eglises ont longtemps soutenu le régime alaouite de Hafez el-Assad et de son fils Bachar. Malgré l'absence d'Etat de droit, la laïcité promue par le régime leur paraissait une garantie suffisante contre les risques de stigmatisation et d'explosion communautaire. Si des leaders chrétiens ont participé dès le début à la rébellion syrienne, la hiérarchie des Eglises ne s'est jamais départie de sa loyauté et de sa soumission au régime, malgré l'ampleur de la répression et des exactions conduites par l'armée syrienne. Bachar el-Assad se prévaut d'être le défenseur des chrétiens et des minorités contre les «terroristes».

Otages d'Assad

Trois ans après l'éclatement de cette rébellion et la mort de 120.000 combattants et civils, ce soutien des chrétiens au régime Assad ne les a pas épargnés. Sur les 1,5 million de réfugiés syriens, qui survivent au Liban ou en Turquie dans des conditions de misère épouvantable, on compterait 450.000 chrétiens. Comme hier en Irak —où les chrétiens avaient été aussi longtemps fidèles à Saddam Hussein—, les enlèvements, les massacres, les attaques contre des lieux saints, les menaces d'exil et d'élimination sont devenus monnaie courante.

Depuis avril 2013, on est sans nouvelles de deux évêques, Boulos Yazigi, grec-orthodoxe, et Yohanna Ibrahim, syrien-orthodoxe, enlevés au nord d'Alep, alors qu'ils menaient une mission de médiation pour la libération de deux prêtres kidnappés par des groupes islamistes. En août, c'était au tour du père jésuite italien Paolo Dall'Oglio, figure de la résistance chrétienne au régime Assad, d'être enlevé alors qu'il tentait d'obtenir la libération d'otages syriens et occidentaux à Rakka.

Le groupe islamiste EILL (Etat islamique en Irak et au Levant), le plus violent et le plus sectaire, multiplie les exactions contre les chrétiens syriens, comme il avait commencé de le faire en Irak où il est né. En octobre, 3.000 personnes ont été assiégées dans le village chrétien de Sadad, à une centaine de kilomètres au nord de Damas, où s'est ouvert un nouveau front opposant l'armée aux milices islamistes. Depuis décembres, celles-ci contrôlent aussi la ville chrétienne de Maaloula, à cinquante kilomètres de Damas, célèbre dans tout le monde chrétien parce qu'on y parle encore l'araméen, qui était la langue parlée par le Christ en Palestine. Douze religieuses orthodoxes de Maaloula, de nationalité syrienne et libanaise, ont été enlevées début décembre.

Pris entre le marteau chiite et l'enclume sunnite

Les chrétiens syriens, comme leurs voisins du Liban, également déstabilisés par cette guerre, appellent de leurs vœux les négociations sur l'avenir de la Syrie, qui devraient s'ouvrir en janvier à Genève. Ils ont craint la menace d'attaques aériennes contre le pays, brandie par les Etats-Unis et la France, et approuvé le lancement du processus visant à une destruction de toutes les armes chimiques trouvées sur le sol syrien. Pour le moment, soutenus par le pape François, ils réclament un cessez-le-feu garanti par une autorité internationale.

Selon le chercheur Antoine Basbous, spécialiste des pays arabes, le nombre des chrétiens du Moyen-Orient (environ 12 millions) sera divisé par deux dans sept ans, en 2020. Les chrétiens sont en effet parmi les victimes du choc entre les radicaux des deux camps, sunnite et chiite, qui rivalisent en Syrie, au Liban, en Irak, à Bahrein, au Yémen.

Dans tous ces pays, les chrétiens ont misé sur la coexistence des communautés, passant au besoin des compromis avec les dictatures en place. Ils se sont trompés. Le «croissant chiite» progresse, marqué par une prolifération de partis qui font allégeance à l'Iran. En face, c'est le wahabbisme saoudien qui structure l'axe sunnite. Les révolutions arabes ont échoué. Ni le pluralisme interne, ni l'Etat de droit, ni l'expression des droits élémentaires n'ont progressé. La situation devient de plus en plus explosive et celle des minorités de plus en plus fragile.

Henri Tincq



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Re: Bounakoul : Le Christ a visité Kawkaba au sud Liban



Le mardi 24 décembre 2013, Josekore a écrit :


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JTK

Bounakoul : Le Christ a visité Kawkaba au sud Liban


Objet: Aljadeedprograms vient de mettre une vidéo en ligne


Aljadeedprograms vient de mettre une vidéo en ligne

وهناك توجه لافراغ المنطقة من المسيحيين

المطران صليبا: الربيع العربي هو اسرائيلي وهناك توجه لافراغ المنطقة من المسيحيين

www.lebanondebate.com/m3/detail.aspx?id=157752

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Elnashra - نجار:مسيحيو الشرق ليسوا بخير ويذهبون فرق حساب وفي لبنان فقدنا المبادرة


نجار:مسيحيو الشرق ليسوا بخير ويذهبون فرق حساب وفي لبنان فقدنا المبادرة

لفت الوزير الأسبق ابراهيم نجار، الى انه "صحيح انه لا يوجد الفرح الذي يستند الى صفاء ذهن ولكن اللبناني رغم كل شيء يتصرف ويحضر للأعياد بشكل عادي".
وأكد "وجوب التمييز بين الخطاب السياسي والثوابت اللبنانية ومجموعة من الخطوط التي قدر للبنانيين الا يتجاوزوها"، لافتا الى أن "كل ما يتعلق بالدولة اللبنانية الرسمية موضوع مكابرة، غير ان القطاع الخاص في لبنان يعلم يقينا ان الإطار الكبير العائد للدولة موبوء ومنخور والسياسة قد حرقته ولم تقم دولة المؤسسات".
وإستطرد في حديث إذاعي، "المعركة في سوريا لها تأثير كبير على لبنان والمعادلة في السعودية لها تأثير كبير ايضا وكل ما الى ذلك يمسك بقرار القيادات اللبنانية لدرجة التمييز بين الخطابات السياسية والقرار السياسي في لبنان. فالخطابات عالية الوتيرة ولكن يكفي ان تأتي اشارة من الخارج حتى يتخذ قرار ما، وهذا شيء معيب جدا ولم نعشه يوما"

وزاد نسمع دائما ان "الفتنة السنية الشيعية ممنوعة، الفتنة المسيحية الإسلامية ممنوعة، لا يريدون حرب اهلية في لبنان"، متابعا "نحن في عين العاصفة ولكن لا اعتقد ابدا ان لبنان مهدد". 
وحول ظاهرة التطرف الإسلامي، أوضح نجار، انه "في الوقت الحاضر ليسوا موجهين ضد المسيحيين في رأيي ولكن هناك دائما خطر من "فشة خلق" بالمسيحيين، ولكن لا ارى ان هذا الأمر يتعدى النزاع السني الشيعي".

وتابع "لا يمكن ان نقول إن المسيحين في الشرق الأوسط بخير وانما هم في خطر ويذهبون فرق حساب. في لبنان فقدنا المبادرة بعد انقسام الصف المسيحي بدل ان يبقى افقا ينظر اليه المسيحيون من كل العالم العربي وبات قرارهم مرتبط اكثر من أي وقت مضى بقرار الطوائف الأخرى".

وفي موضوع تشكيل الحكومة إعتبر أن "المسؤولين لا خيارلا لديهم سوى تشكيل حكومة حيادية كما ان الجميع يريد انتخابات لرئاسة الجمهورية والرئيس ميشال سليمان يضصرح بذلك كما كل الأفرقاء السياسيين يريدون انتخابات رئاسية".
وحول المحكمة الدولية رأى أنه "إذا اقتصرت على المنفذين الخمسة تكون المحاكمة مبتورة لنه لغاية الآن لم نعرف من مول ومن رتب ومن كان له المصلحة الكبرى في اغتيال رئيس الحكومة الأسبق رفيق الحريري. كل صدقية المحاكم الدولية على مدى امكان ظهور الحقيقة ونحن نريد حقيقة تقنع الجميع".



Envoyé de mon Ipad 

lundi 23 décembre 2013

Pr Daccache : l'USJ un lieu d'apprentissage pour tous


Daccache : « L'USJ est un lieu d'apprentissage pour tous les ... L'Orient-Le Jour
Le recteur de l'USJ, le Pr Salim Daccache s.j., a réaffirmé que l'USJ « est un lieu d'apprentissage où tous les Libanais peuvent se retrouver et ...
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Chrétiens Orient



Envoyé de mon Ipad - Chrétiens Orient
Mgr Bachar Warda, évêque chaldéen du diocèse d'Erbil : « Le ... La Croix
Installé à Erbil depuis 2007, Mgr Warda a été nommé évêque en 2010. Il est le témoin des arrivées et des départs des chrétiens du Moyen-Orient.
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Grégorios III : Sans les chrétiens, pas d'arabité L'Orient-Le Jour
Grégorios III : Sans les chrétiens, pas d'arabité ... dans lequel il invite les fidèles de son Église, et les chrétiens en général, à ne pas déserter l'Orient.
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dimanche 22 décembre 2013

As-Safir Newspaper - la regression chretienne en Orient : un spectacle historique - 19/12/2013

Par Sakr Abou  Fahhr : Excellente synthese sur la persecution anti chretienne au Moyen Orient depuis l'ėre ottomane 
As-Safir Newspaper - صقر ابو فخر : التراجع المسيحي في الشرق: مشهد تاريخي
ثمة كارثة حضارية وإنسانية وسياسية وتاريخية تحوم في سماء المشرق العربي؛ وتتمثل هذه الكارثة في أن أرض المسيحية الأولى، أي سوريا التاريخية، وبلد المسيح، أي فلسطين، ستصبح خلال نحو خمسين عاماً، في ما لو استمرت حالة الإفناء على ما هي عليه، بلا مسيحيين إلا من بعض المجموعات البشرية المتناثرة هنا وهناك، أو بعض الرهبان في أديرتهم كشهود على التاريخ الزاهي لهذه الأرض المقدسة.
ففي بيت لحم التي ولد المسيح فيها، أو في الناصرة التي ولدت مريم أمُّ المسيح فيها، أو في القدس التي شهدت درب آلامه، يكاد المسيحيون يندثرون. وفي سوريا، بلد المسيحية الأولى والكنائس الأولى والرهبانيات الأولى والمكان الذي نزلت البشارة على بولس الرسول، تتفاقم هجرة المسيحيين بشكل مأساوي، فيتمّ تدمير أحيائهم وتهديم كنائسهم وأديرتهم ومدنهم التاريخية مثل معلولا وصيدنايا وبراد وصدد، واختطاف مطارينهم وفرض الحجاب على نسائهم وإرغام البعض على اعتناق الإسلام بالقوة، الأمر الذي يجعل الفرار إلى خارج سوريا أمراً إجبارياً. وفي العراق يكاد المسيحيون يصبحون، مثل الصابئة، كائنات متحفية؛ فقد هاجر منه نحو 600 ألف مسيحي خلال عشر سنوات فقط، أي ما بين سنة 2003 وسنة 2013.
إن تهجير المسيحيين من بلاد المسيحيين في المشرق العربي هو إفناء لعناصر التنوع والتحضر في هذه المنطقة، وسير حثيث نحو التصحر الفكري والديني والاجتماعي، ولا سيما أن هذه البلاد الممتدة من العراق إلى ساحل الشام، أو من بلاد ما بين النهرين (ميزوبوتاميا) إلى سوريا التاريخية كانت قد شهدت ظهور المسيحية فيها وانتشارها. ففي انطاكيا المحتلة دُعي أصحاب يسوع، أول مرة، بـِ«المسيحيين». وفي دمشق تحوَّل شاؤول الطرسوسي إلى بولس. وفي هذه البلاد ظهر تتيانوس وجستنيانوس وبارديصان ويوحنا ذهبي الفم ونسطوريوس وغيرهم، وهم مؤسسو العهد الذهبي للمسيحية. وفي شمال حلب، علاوة على دمشق وحوران وفلسطين، امتداداً نحو ماردين وانطاكيا، انتشرت المسيحية بقوة، وأمست الدين القومي لسكان سوريا التاريخية بشقيها الآرامي الشرقي (أشوريا) والآرامي الغربي السرياني (سوريا). لذلك اندفع سكان هذه البلاد إلى اعتناق المسيحية لأنهم بذلك كانوا يعتنقون ديناً يعرفونه، ويعرفون رموزه ويتعرفون فيه على أنفسهم. فالمسيحية هي وارثة ديانات الأسرار المقدسة وعقائد الخصب القديمة، وهي التي قدمت أهم ذخيرة روحية عرفتها البشرية، أي عقيدة الخلاص القائمة على فكرة الموت والانبعاث في سيرورة لا تنتهي.

الاتجاه التنازلي

حتى الفتح التركي لبلاد الشام ومصر والعراق في سنتي 1516 ـ 1517 كان عدد المسيحيين في هذه الديار نحو ستة عشر مليون نسمة (العراق تسعة ملايين، الشام أربعة ملايين، مصر مليونان ونصف المليون). وفي مؤشرات سنة 2010، وهي مؤشرات تقريبية، فإن عدد المسيحيين في هذه البقعة لم يتجاوز الاثني عشر مليوناً (سوريا مليونان، العراق مليون، مصر ثمانية ملايين، فلسطين والأردن 360 ألفاً، لبنان مليون وثلاثمئة ألف). فلو خضع المسيحيون في هذه البلاد لقانون التكاثر الطبيعي لكانوا اليوم نحو 100 مليون على الأقل. ومن عوامل هذا التناقص تحوُّل كثيرين من المسيحيين إلى الإسلام جراء الاضطهاد والإرغام والتفاعل العقيدي المتراكم، فضلاً عن الهجرة المتمادية إلى الغرب منذ النصف الأول من القرن التاسع عشر فصاعداً.
إن اضطهاد المسيحيين، في طوره الأخير، بدأ أولاً في الدولة التركية التي جعلت القسطنطينية مدينة إسلامية اسمها اسطنبول بعدما ظلت طوال تاريخها عاصمة المسيحية. ثم طُبِّقت سياسة التتريك التي أدت إلى نزوح آلاف الأشوريين من تركيا نحو العراق، وآلاف السريان الذين توجهوا إلى سوريا. ومارس الأتراك في تلك الحقبة، بالتعاون مع بعض المجموعات الكردية، عمليات قتل ممنهجة ضد المسيحيين راح ضحيتها كثيرون منهم العلامة الكلداني المعروف أدي شير الذي قُتل في سنة 1915، والمطران مار بنيامين شمعون الذي اغتيل في سنة 1918. واشتهرت في ميدان التقتيل ما سُمي «الفرق الحميدية» التي نكلت بالأرمن على وجه الخصوص، علاوة على السريان والأشوريين. ولا أجازف في القول إن بداية هجرة المسيحيين وقعت على أيدي الأتراك.

المذابح التركية: أساس التهجير

منذ النصف الأول من القرن التاسع، وإبان الصراع مع الفرس، تحالف الأتراك مع بعض القبائل الكردية، ومنحوهم في سنة 1842 إمارة في قلب جزيرة إبن عمر السريانية هي إمارة بوتان. وفي هذا السياق شن الأكراد هجمات شرسة ضد المسيحيين واليزيديين بقيادة أميرهم بدرخان الذي أباد آلاف السريان النساطرة واليزيديين في إقليمي طورعبدين وهكاري. وتعرضت مناطق المسيحيين إلى انزياح قبائل كردية وتركمانية إليها بالتدريج. وفي سنة 1895 تعرض المسيحيون لمذابح شتى في ديار بكر والرها وماردين ونصيبين وميافارقين وطورعبدين وويران شهر، واستؤصل الأشوريون تقريباً من طور عبدين وماردين وديار بكر وآمد وسعرت وهكاري (في تركيا) ومن أورميا (في إيران). والمعروف أن مسيحيي منطقة ماردين كانوا يعدون نحو 200 ألف سرياني في أواخر القرن التاسع عشر، لم يبقَ منهم اليوم إلا نحو ثلاثة آلاف. وكان هناك 700 راهب في طورعبدين وحدها، فلم يبق منهم إلا اثنان. ومدينة ماردين السريانية استولت عليها تركيا وسلمتها إلى الجماعات الكردية وطردت سكانها العرب والسريان، فنزحوا إلى سوريا وأقاموا في بلدة عامودا وغيرها. والمعروف أن تركيا كانت تضم في القرن التاسع عشر ملايين عدة من المسيحيين، لم يبقَ منهم في أواخر القرن العشرين إلا نحو 150 ألف مسيحي. ولا ننسى، في هذا المجال، إبادة الأرمن، وبالتحديد في مجازر 24/4/1915 التي أدت إلى نزوحهم نحو حلب ودير الزور والعراق.

العراق

أما في العراق فإن الكلدان والسريان والأشوريين الذين يعتبرون في منزلة الشعب الواحد، فقد أدت المجازر المتمادية بحقهم مثل مجزرة سميل التي وقعت في 7/8/1933 والتي قتل فيها نحو ثلاثة آلاف أشوري، إلى هجرة معظم الأشوريين إلى سوريا، ومنها إلى لبنان فالسويد وكندا واستراليا، وكذلك مجزرة صوريا في سنة 1969.
لم يبقَ من مسيحيي سهل نينوى في العراق إلا القليل بعد الاعتداءات المتكررة عليهم التي تقوم بها جماعات إسلامية سلفية ومجموعات كردية منفلتة أو منظمة. وقد جرت «عمليات تطهير» لأحياء الدورة والمهدي والبيعة في بغداد من المسيحيين، ومن بين 150 ألف كلداني وأشوري كانوا يسكنون في شمال العراق في سنة 1991، لم يبقَ منهم اليوم إلا عشرون ألفاً على أبعد تقدير. وحتى العام 1978 كان عدد المسيحيين في العراق قرابة المليون ونصف المليون، ولم يبقَ منهم بعد الاحتلال في سنة 2003 إلا 600 ألف شخص يقطن معظمهم في سهل الموصل. وفي تلك الحقبة قتل أكثر من ألف مسيحي واختطف نحو 200 بينهم 40 امرأة، ودمرت ستون كنيسة في الموصل وبغداد ومناطق أخرى ليُضاف ذلك كله إلى فقدان مدائنهم التاريخية مثل أربيل (الآلهة الأربعة) وزاخو ودهوك وكركوك والموصل؛ فهذه مدن مسيحية في الأساس جرى تكريدها وأسلمتها بالتدريج.

سوريا

اسم سوريا سرياني، وحتى اليوم ما برح معظم أسماء الأماكن في سوريا (وفي لبنان بالطبع) سريانياً، ومازالت معلولا وصيدنايا وجبعدين وبخعا تتكلم السريانية الآرامية مع أن كثيراً من سكان هذه البلدات الأربع مسلمون. وفي بداية القرن العشرين كان المسيحيون في سوريا يقاربون 20% من عدد السكان. وفي سنة 1956 صاروا نحو 15%. وفي بداية القرن الحادي والعشرين أصبحوا ما بين 8 و10%، وها هي أعدادهم تتجه إلى الهبوط المتسارع جراء الحرب المستعرة في سوريا، وجراء جرائم الجماعات السلفية المتمادية. ففي الرقة، على سبيل المثال، كان هناك نحو 600 عائلة مسيحية قبل سنة 2012، وقد تناقص عددهم إلى 50 عائلة بعد سيطرة المعارضة، وربما تخلو هذه المدينة منهم في ما بعد. وكان المسيحيون يشكلون 30% من سكان الحسكة و65% من وادي النصارى و25% من سكان حلب، غير أن هذه الأرقام ستقبع في طي السجلات إذا استمرت الأحوال على ما هي عليه من قتل همجي. وكان السريان السوريون قد بدأوا يهاجرون من سوريا بعد مجزرة عامودا في 9/8/1937 التي فرغت من سكانها السريان جراء تلك المجزرة التي نفذها سعيد آغا الكردي. وفي سنة 1941 تعرض سريان المالكية لهجوم شنيع. ومع انه فشل، إلا أن القلق والاضطراب والهجرات الكردية من تركيا أدت إلى ان تصبح المالكية والدرباسية وعامودا كردية تماماً، على غرار المدينة التاريخية نصيبين (أوديسا) التي غادرها سكانها المسيحيون بعد ضمها إلى تركيا، وعبروا الحدود إلى سوريا وسكنوا القامشلي التي لا تبعد إلا بضعة أمتار عن نصيبين. وهكذا صارت نصيبين كردية، وتحولت القامشلي إلى مدينة سريانية ـ مسيحية. لكن الأمور ما لبثت أن تبدلت مع الهجرة الكردية في سنة 1926 فصاعداً غداة فشل سعيد علي النقشبندي في تمرده على السلطات التركية آنذاك.

التشبث بالأرض

على الرغم من جميع ما تقدم، فإن المسيحيين العرب في المشرق العربي وفي مصر تشبثوا بأوطانهم ولم يهاجروا منها إلا في أحوال الشدة، أو لأسباب اقتصادية، أو جراء الميل إلى المغامرة وارتياد الآفاق والتطلع إلى أوضاع أفضل. وقد صبروا على الاضطهاد التركي، وناضلوا في سبيل الحرية والمساواة والعدالة، وأبدعوا في فضاء العالم العربي أدباً وشعراً وفكراً وثقافة مازالت تلقح جميع القاطنين في هذه البلاد الموبوءة بالقتل والدم والدهماء والتكفير.


Envoyé de mon Ipad 

Un religieux français partage son avis sur la situation en Syrie


Le Veilleur de Ninive



Posted: 21 Dec 2013 04:46 AM PST

Témoignage d'un religieux français, Frère Pierre *, vivant au Liban depuis longtemps et qui, durant un certain nombre d'années, a par ailleurs donné une part de vécu à la ville Alep. 

Cet homme de Dieu a préféré garder l'anonymat car il s'adresse à vous lecteur, dans son humanité terrestre et non comme religieux. Que nous dit-il ?

Comment ne pas s'étonner du sort d'Alep, cette ville cosmopolite où la guerre n'avait guère de place, cette cité qui était devenue, par ses industries et son commerce, la ville nourricière de nombreux syriens et de voyageurs multiples ? Alep où avaient pris naissance de nombreuses congrégations chrétiennes, maronites et grecques melkites. Alep, cet évêché qui, souvent,  donnait aux Eglises syriennes leurs Patriarches…Alep qui devint une ville martyre que sa population chrétienne abandonne lentement pour d'autres cieux….Mais les Chrétiens du monde savent-ils encore qu'Alep, la cité persécutée donnait, jusqu'au début des affrontements, le plus de vocations à l'Eglise d'Orient ?
 
« La guerre actuelle qui ensanglante la Syrie révèle de plus en plus ses objectifs : un complot international décidé et entretenue par les puissances occidentales pour ne nommer qu'Israël, les Etats-Unis, la Grand-Bretagne et la France qui, tous quatre, grâce aux financements de l'Arabie-Saoudite et du Qatar et s'appuyant sur des slogans généreux et optimistes en faveur de la démocratie, sont à l'origine de cette violence, savamment réveillée et entretenue par des encouragements, des promesses et des livraisons de moyens de guerre accordés à une opposition aujourd'hui moribonde. 

Alors que la population syrienne qu'elle soit sunnite, alaouite, chrétienne ou légèrement chiite, subit avec résignation mais parfois dans la désespérance, les attaques de mercenaires étrangers, infiltrés de toutes parts, par la Turquie à sa frontière Nord, par le Liban à l'Est par la Jordanie et le Golan, au Sud. Voilà que ces mercenaires brutaux n'apportant avec eux que haine, barbarie, dédain des humains, totalement dépourvus d'idéal et de sens de l'élévation vers le Très-Haut, exécutent un plan ignoble, athée, matérialiste, idéologique et mondialiste, cherchant à détruire la Syrie, le berceau du christianisme. Israël judaïse les Lieux Saints, la Turquie a islamisé l'Asie-Mineure et voilà que la Syrie, siège de restes chrétiens les plus anciens est pillée et détruite pierre par pierre, vestige par vestige dont certains se retrouvent déjà dans des musées étrangers. 

Aujourd'hui, cette rébellion factice et instrumentalisée n'existe presque plus. Elle s'entretient dans des guerres intestines, faute de pouvoir éliminer l'ennemi que l'Occident leur a désigné : le régime syrien.

Leur action destructive est sinistrement effrayante : bombardement de quartiers, destruction de logements, attaque d'hôpitaux, d'écoles, enlèvements, arrestations et exécution arbitraire d'humains, sans distinction d'âge ou de genre, insécurité généralisée dans les zones qu'ils contrôlent, chasse aux chrétiens qu'ils poussent à l'exode… 

L'émigration chrétienne de Syrie ressemblerait, quant à elle, à d'autres génocides vus dans le passé. Guerre d'Irak poussant à l'émigration perlée des chrétiens de ce pays, puis attaques systématiques et pogroms en Syrie, comme méthodes et solution pour pousser « massivement » les chrétiens syriens mais aussi irakiens, encore plus fragilisés, hors de leur pays ou finira t-on par le croire, à la mer.  

Les enjeux réels de cette entreprise, qui apparaît comme une farce, fallacieusement qualifiée de démocratique, se lisent de plus en plus clairement. 

1° - Briser l'axe Iran-Syrie constitué au fil du temps par le refus d'Israël de signer une paix juste et véritable, il est vrai que l'attitude de ce dernier Etat a suivi le refus des arabes, durant des décennies, de signer avec Israël une paix garantissant l'existence de l'Etat Hébreux.  

2° - Contrôler les circuits pétroliers et gaziers de la méditerranée orientale.  

3° - Affaiblir les Etats voisins d'Israël pour permettre à ce dernier Etat d'être, pour un long avenir, l'Etat le plus puissant de la région.

4° - Détruire les traces d'un christianisme qui a survécu aux guerres, aux tremblements de terre, aux génocides durant deux milles ans.

Que va laisser à la région cet immense gâchis syrien, après le gâchis irakien ? La démocratie ou bien des dizaines de millions de personnes malheureuses vivant en dessous du seuil de pauvreté, alors que les grandes puissances, par compagnies pétrolières et gazières interposées, se tailleront la part du lion des réserves énergétiques ? 

* Nous avons modifié le prénom du Frère pour des raisons de sécurité.
Envoyé de mon Ipad 

samedi 21 décembre 2013

La Fondation maronite dans le monde en assemblée générale à Bkerké - L'Orient-Le Jour

La Fondation maronite dans le monde en assemblée générale à Bkerké

La Fondation maronite dans le monde a tenu hier son assemblée générale annuelle au siège patriarcal maronite de Bkerké, en présence du patriarche maronite, Béchara Boutros Raï, et de son président, Michel Eddé. Le ministre de l'Intérieur, Marwan Charbel, a été invité à assister à la réunion pour se familiariser avec les activités de la fondation et en mesurer l'importance, nul n'ignorant que les maronites résidents sont désormais en moins grand nombre que les maronites installés à l'étranger.
La séance s'est ouverte sur une prière et une exhortation du chef de l'Église maronite, qui a félicité la Fondation pour la croissance continue de ses services et l'extension de la zone géographique qu'elle couvre.
Le patriarche a réaffirmé l'engagement de tous les diocèses à coopérer avec les bureaux d'une fondation dont la création a été approuvée par le patriarche Sfeir, ainsi que l'appui sans réserve du patriarcat au projet de loi relatif à l'attribution de la nationalité libanaises aux ayants droit libanais de la diaspora et à leurs descendants, ainsi qu'à tous les projets que la Fondation maronite cherche à lancer pour atteindre ses objectifs : garder vivant le lien entre le Liban résident et le Liban émigré et sauvegarder la spécificité de la société libanaise et le système de partage du pouvoir, dans le respect des droits de toutes les communautés.
Le président de la Fondation a ensuite établi un bilan de ses activités en 2013, s'arrêtant aux réalisations de ses bureaux en Australie, en France, au Canada et surtout aux États-Unis, où la Fondation dispose à ce jour de 9 bureaux, et où, à l'initiative d'un groupe d'hommes d'affaires, elle a lancé la campagne « I am Lebanese » (Je suis libanais) grâce à laquelle son message a atteint de nouvelles couches d'Américains de souche libanaise.
L'assemblée a également pris note de la création de bureaux de la Fondation au Brésil, en Argentine, en Uruguay, au Venezuela et au Mexique, dans le sillage de la visite pastorale effectuée par le patriarche Raï, au printemps dernier, en Amérique latine.
Le président de la Fondation n'a pas manqué d'inviter, au passage, les Libanais, en général, et les chrétiens, en particulier, à maintenir envers la population syrienne déplacée une attitude d'ouverture et d'entraide, tout en notant que le Liban est l'unique pays au monde qui accueille une proportion de déplacés (2 millions) égale à la moitié environ de sa propre population. « Quand les Palestiniens ont trouvé refuge au Liban, on a pensé que c'était l'affaire d'un mois ou deux », a-t-il averti.

Préservation du patrimoine maronite
À son tour, le vice-président de la Fondation, Nehmat Frem, a présenté les projets récents de la fondation, dont le projet « Portal » destiné à aider les émigrés à communiquer entre eux, et la campagne « Yes I want ».
M. Frem a ensuite parlé de projets envisagés, comme la création de commissions de préservation du patrimoine maronite : il a pris acte du succès de l'Académie maronite, programme d'échanges sur le Liban et de visites au pays destiné aux jeunes, et a fait état du lancement d'une sorte de « wakf » financier appelé « Trust » (Confiance), un fonds destiné à attirer les donations de la diaspora en appui aux besoins propres de la communauté maronite résidente en matière d'hospitalisation, d'éducation et d'habitat, et en général à tout ce qui lui permet de rester enracinée en terre libanaise. La création d'un fonds d'investissement « Funds », destiné à orienter les investissements vers certains secteurs productifs, a également été décidée. Les commissions ont ensuite été formées, en fonction de ces données. Un déjeuner a suivi, en présence du patriarche et du ministre de l'Intérieur, Marwan Charbel.



Envoyé de mon Ipad 

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JTK

Les chrétiens d’Orient dans le tourbillon des révolutions » Chrétiens de la Méditerranée


LES CHRÉTIENS D'ORIENT DANS LE TOURBILLON DES RÉVOLUTIONS

La guerre civile en Syrie a rallumé la question des chrétiens d'Orient. Depuis que ce pays, berceau du christianisme, a plongé dans la tourmente, l'exode des chrétiens n'a cessé de s'amplifier. Ces derniers, qui représentent officiellement 10 % – sans doute moins dans les faits – des 22 millions de Syriens, forment l'une des plus anciennes et des plus diverses communautés au monde avec pas moins de onze Eglises.

Coincés entre un régime qui attend d'eux une allégeance sans faille et une rébellion à dominante de plus en plus islamiste, ils sont la seule communauté sans force militaire sur le terrain, à l'inverse des sunnites, massivement ralliés à l'insurrection, des Alaouites, qui ont investi tout l'appareil sécuritaire, des Druzes, à la forte tradition guerrière, et des Kurdes, dotés de milices autonomes.

L'exode des chrétiens de Syrie vient après l'hémorragie de ceux d'Irak, qui n'ont pas résisté au chaos sanglant qui a suivi l'invasion américaine de 2003.

Il vient également s'ajouter à l'inquiétude sur le sort des Coptes d'Egypte. Il n'existe pas de données fiables sur l'exode des chrétiens égyptiens, mais il ne fait aucun doute que celui-ci s'est accéléré depuis la révolution de 2011, qui s'est traduite par un effondrement de la sécurité et la multiplication des kidnappings, vols et rackets visant une communauté perçue comme plus riche que le reste de la population.

Le sentiment d'insécurité des Coptes a culminé a deux reprises : après le massacre de Maspero, en octobre 2011, lorsqu'un blindé de l'armée a écrasé des manifestants chrétiens, sur fond d'appels à la répression télévisés ; et au lendemain du massacre de Rabia Al-Adawiya, en août, quand une cinquantaine d'églises et de lieux de culte ont été incendiés en représailles à la sanglante répression des Frères musulmans par l'armée.

Quelques observateurs isolés voient d'ailleurs dans cette troublante simultanéité le signe d'une campagne orchestrée par les services de renseignement afin deterroriser les Coptes. Coincée, comme en Syrie, entre les deux principales forces politiques du pays, la majorité des chrétiens égyptiens a préféré choisir le camp des militaires, considérés comme un moindre mal, voire un rempart contre la menace islamiste.

CHEVAL DE BATAILLE

Les révolutions arabes sont-elles devenues le tombeau des chrétiens d'Orient ? Paradoxalement, c'est en Occident, plus encore qu'au Proche-Orient, que cette idée s'est diffusée. Ironie du sort, elle est bien souvent défendue avec véhémence par des courants issus de la « gauche anti-impérialiste », qui n'avaient jamais fait jusqu'à présent de la défense de la chrétienté un cheval de bataille. La défensedes minorités est bien souvent le cache-sexe d'un inavouable soutien à des dictatures prétendument laïques.

La défense des chrétiens d'Orient est une cause qui dépasse largement les clivages traditionnels : elle mobilise de la gauche de la gauche au Vatican, de la Russie de Poutine, allié indéfectible de Bachar Al-Assad et protecteur autoproclamé des Eglises d'Orient, à la France, principal soutien occidental de la rébellion, mais aussi « fille aînée de l'Eglise ».

Surtout, prétendre que les révolutions arabes portent en elles la fin des minorités chrétiennes revient à effacer le passé. A-t-on oublié que les pires attaques contre les Coptes se sont produites sous les présidences d'Anouar Al-Sadate et de Hosni Moubarak en Egypte ? Se souvient-on que ce dernier avait refusé de décréter un deuil national après l'attentat sanglant contre une église à Alexandrie, dans la nuit du 31 décembre 2010 ?

L'exode chrétien au Proche-Orient est un phénomène long et permanent. EnPalestine, il a largement précédé la naissance du Hamas. En Irak, il a pris son essor pendant la guerre contre l'Iran et s'est accéléré à la faveur de l'impitoyable embargo occidental (1991-2003). En Syrie, enfin, il a débuté dès le XIXe siècle, et c'est de cette diaspora qu'est issu l'ancien président argentin Carlos Menem.

Le Monde

Christophe Ayad



Envoyé de mon Ipad 

vendredi 20 décembre 2013

EDUQUER AU DIALOGUE INTERCULTUREL


Cité du Vatican, 19 décembre 2013 (VIS). Ce matin près la Salle de Presse, le Cardinal Zenon Grocholewski, Préfet de la Congrégation pour l'éducation catholique, assisté de Mgr.Vincenzo Zani, Secrétaire du dicastère, et de M.Italo Fiorin, professeur de l'Université LUMSA de Rome, a présenté le document intitulé: "Eduquer au dialogue interculturel à l'Ecole catholique. Vivre ensemble pour une civilisation de l'amour": "Un enfant, un enseignant, un livre, un stylo peuvent changer le monde. L'éducation est la seule solution", a dit le Cardinal en reprenant la formule lue par la célèbre jeune pakistanaise Malala Yousafzai devant les Nations-Unies. Elle avait été agressée par des extrémistes parce qu'elle défendait son droit à l'école. Or l'UNICEF indique que cette année plus de 70 millions d'enfants ne vont pas à l'école, dont la majeure part dans 28 pays en conflits, et 75% des enfants en âge scolaire des pays pauvres ne parviennent pas à apprendre à lire et écrire. Selon la Campagne mondiale pour l'éducation, il manque aujourd'hui de par le monde 1,7 millions d'enseignants. Dans sept pays africains il n'y a qu'un enseignant pour 100 écoliers. Face à ce drame, la Congrégation s'engage internationalement dans la lutte contre l'analphabétisme et pour le développement de l'éducation. C'est dans cet esprit qu'elle a réalisé le document aujourd'hui présenté, destiné aux diocèses, aux congrégations religieuses enseignantes et aux associations du secteur. Insistant ensuite sur la nécessité du dialogue interculturel dans l'éducation, le Cardinal en a expliqué la grande actualité. Les religieux et religieuses qui oeuvrent dans des contextes multiculturels et multireligieux le savent par expérience. Or, de nos jours, le phénomène migratoire et la globalisation du monde ont accentué un problème qui a besoin des adaptations capables d'offrir aux nouvelles générations une vision interculturelle de l'éducation et du monde de vie communautaire. C'est pourquoi le document s'adresse avant tout aux parents, premiers responsables de l'éducation, puis aux organismes représentatifs des familles en milieu scolaire et à tous ceux qui sont engagés dans la pastorale scolaire. Pour un public si large il a été décidé de présenter l'éducation au dialogue interculturel sous ses différents aspects, comme le rapport culture et religion, catholicisme et autres religions, les fondements théologiques et l'identité de l'école catholique comme d'une communauté enseignante catholique sachant respecter la liberté individuelle. La parole clef de tous les chapitres est le mot dialogue qui, comme le souligne quotidiennement le Pape, doit caractériser chaque jour l'action des fils de l'Eglise. Pour que cette action soit efficace, a conclu le Cardinal Grocholewski, et qu'elle favorise la construction d'une civilisation de l'amour, les chrétiens ne peuvent se contenter d'une vague solidarité. Ils doivent ici aussi exprimer la charité du Christ. Les établissements catholiques doivent conjuguer leur mission d'enseignement avec une véritable annonce évangélique. Comme le Pape vient de le rappeler dans Evangelii Gaudium, cette mission éminemment évangélisatrice doit passer par l'évangélisation de la culture, jusque dans les contextes les plus difficiles où la créativité doit permettre de trouver des solutions particulières.

Ces chrétiens face à l'Islam

Ces chrétiens face à l'Islam

Amba Thomas, évêque copte de Qussiya, en Haute-Egypte, a fondé Anaphora. Situé entre Le Caire et Alexandrie, ce centre de retraite et de dialogue est ouvert aux membres de toutes les religions.

Alors que la cohabitation entre chrétiens et musulmans, en Afrique, au Moyen-Orient et jusque dans les Balkans, se fait de plus en plus difficile, des hommes ou des femmes d'Église, la foi chevillée au corps, continuent leur mission.

Source Le Figaro Magazine

Enlevé dans sa paroisse du nord du Cameroun, le 13 novembre, par les djihadistes du groupe Boko Haram, le père Georges Vandenbeusch, un prêtre français, aujourd'hui détenu dans le nord du Nigeria, se trouve pris en otage dans un combat qui n'est pas le sien. Tout comme les douze religieuses grecques orthodoxes capturées par les rebelles syriens, le 2 décembre, dans leur couvent de Maaloula. Noël, fête de la joie, peut avoir pour certains un goût de larmes:de par le monde, 200 millions de fidèles du Christ ne sont pas entièrement libres de manifester leur foi.

Ce rejet, parfois violent, voire mortel, revêt souvent la forme banalisée d'un ostracisme ordinaire. Mais ce visage insidieux de l'intolérance tue, lui aussi, à petit feu, comme le montre la saignée dont sont victimes les chrétiens de Terre Sainte. Jean-Paul II et Benoît XVI ont souvent exprimé leur préoccupation à ce sujet. A son tour, le pape François ne cesse d'alerter sur la menace qui plane sur le berceau historique du christianisme. Lundi dernier, sur son compte Twitter, le souverain pontife lançait le message suivant:«Ne nous résignons pas à penser à un Moyen-Orient sans les chrétiens. Prions chaque jour pour la paix!»

«L'œcuménisme du sang» unit tous les chrétiens

Dans ce numéro du Figaro Magazine, nous présentons un état des lieux de la persécution des chrétiens dans le monde au moyen d'une carte qui est éloquente, même si elle est nécessairement simplificatrice (dans un pays-continent comme l'Inde, par exemple, les chrétiens sont en sécurité dans certaines régions, quand ils sont menacés dans d'autres). Ainsi que nous l'avions fait en 2006, en 2008 et en 2010, nous avons réalisé cette carte en croisant les indications fournies par deux associations dont les informations sont strictement vérifiées.

D'abord l'Aide à l'Église en détresse (AED), une association catholique qui, fondée en 1947, avait pour vocation initiale de venir en aide aux chrétiens de derrière le rideau de fer. Dépendant du Saint-Siège, l'AED étend son action à 130 pays. Tous les deux ans, elle édite un Rapport sur la liberté religieuse dans le monde dont la dernière édition date de 2012, mais dont les données sont réactualisées régulièrement. La seconde base que nous avons utilisée pour établir notre atlas est l'Index mondial de persécution réalisé par Portes ouvertes, une ONG protestante évangélique, dont l'indice est calculé d'après différents paramètres, notamment le statut juridique et politique des chrétiens dans les pays concernés, et la réalité de leurs conditions observée.

En opérant la synthèse des informations fournies par l'Aide à l'Eglise en détresse et par Portes ouvertes, il ressort que 75 % des cas de persécution religieuse dans le monde concernent les chrétiens, dont la situation se détériore gravement en de nombreux endroits. Le Mali, le Cameroun, la République centrafricaine, l'Ethiopie ou la Syrie, non signalés sur notre carte de 2010, figurent ainsi sur notre atlas 2013, tandis que certains pays sont montés d'un cran dans le danger pour les chrétiens, passant en zone rouge, notamment le Nigeria, la Libye, l'Egypte, le Soudan, l'Irak, le Pakistan ou l'Inde. Les victimes, en l'occurrence, appartiennent aux différentes confessions chrétiennes. C'est ce que le pape François, dans une interview recueillie le 15 décembre par le quotidien italien La Stampa, appelait «l'œcuménisme du sang»:«Dans certains pays, on tue les chrétiens parce qu'ils portent une croix ou possèdent une Bible, et on ne leur demande pas avant de les tuer s'ils sont anglicans, luthériens, catholiques ou orthodoxes.»

Les chrétiens d'Asie, toujours victimes du communisme

En Chine, en Corée du Nord, au Vietnam, c'est toujours au nom du matérialisme athée, qui reste la doctrine officielle du parti communiste au pouvoir, que la religion chrétienne est poursuivie. Mais la source principale de l'antichristianisme, du point de vue du nombre de pays touchés et du taux de progression du phénomène, provient, comme le prouve notre carte, de l'Islam politique ou du fondamentalisme musulman. Attention, pour autant, à ne pas verser dans la caricature de l'opposition entre l'Occident chrétien-alors que l'Occident, précisément, n'est souvent plus chrétien-et l'Islam, dès lors que la religion musulmane s'étend, du Maghreb à l'Indonésie, sur des Etats et des aires culturelles différents, dont les intérêts ne convergent pas forcément. Mais un trait commun caractérise les Etats à majorité islamique: à de rares exceptions près, dans ces pays, ce sont uniquement ceux qui professent la religion dominante qui disposent des droits complets de la citoyenneté. Les habitants qui appartiennent aux confessions minoritaires sont au mieux tolérés, au pire regardés comme un danger pour la cohésion sociale, et comme tels, deviennent vite suspects.

Le 27 novembre dernier, à Paris, l'AED organisait un colloque sur le thème: «Nouvelles guerres froides, incidences sur les chrétiens». Analysant trois axes de tension-la relation Russie-Etats-Unis, la relation Chine-Etats-Unis, la relation Arabie saoudite-Iran -, les intervenants soulignaient que la fin du monde unipolaire dominé par les États-Unis, fin marquée par le grand retour de la Russie sur la scène internationale, modifiait la donne pour les chrétiens, comme on l'a vu en Syrie:dans ce pays, le conflit civil qui oppose les sunnites aux chiites reflète l'antagonisme entre l'Arabie saoudite et l'Iran, un affrontement dans lequel la Russie joue son jeu.

Le Pape doit veiller à ne pas déclencher de représailles

Au Moyen-Orient, où les religions ont toujours été mêlées, beaucoup de chrétiens regrettent de voir se dégrader l'équilibre de la coexistence. A cet égard, l'Eglise catholique sait qu'elle dispose d'une autorité que ni les protestants ni les orthodoxes ne détiennent-bien que la crise syrienne ait vu le patriarche de Moscou prendre position -, parce qu'elle s'exprime d'une seule voix qui se situe à Rome. Mais si le pape tonne pour défendre les chrétiens persécutés, l'effet est à double tranchant. En dénonçant, le souverain pontife met en lumière, mais il expose tout autant à des représailles, qui peuvent localement se révéler encore plus violentes.

Benoît XVI a payé cher ce prix de la vérité avec l'islam. De ce point de vue, son pontificat est une triste parabole des limites de l'exercice, mais l'Eglise catholique sait la force de la persévérance. François, son successeur, en a tiré la leçon, mais il ne peut pas non plus se taire. En neuf mois de pontificat, son discours s'est d'ailleurs charpenté. D'une main franchement tendue, au début, vers l'islam, le pape actuel est passé à des mots plus exigeants:du monde musulman, il attend-dans la ligne de Benoît XVI, qui avait organisé un synode pour le Moyen-Orient, à cette fin, en 2010-la «réciprocité» pour la liberté religieuse. Aux yeux du Saint-Siège, les chrétiens établis dans des pays à majorité musulmane doivent ainsi bénéficier de la liberté dont profitent les musulmans installés en Occident…

Silence sur les musulmans qui se font baptiser

La toute récente exhortation apostolique Evangelii Gaudium (la Joie de l'Evangile), publiée le 26 novembre dernier par François, contient des pages où le pape explique sa vision des relations «avec les croyants de l'islam». Le pape rappelle aux chrétiens, tout d'abord, que les musulmans «professent avoir la foi d'Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux». Ensuite que «les écrits sacrés de l'islam gardent une partie des enseignements chrétiens». Enfin qu'il est «admirable» de voir que les musulmans «sont capables de consacrer du temps chaque jour à la prière, et de participer fidèlement à leurs rites religieux». Ces prémisses posées, François aborde le problème du dialogue. Pour le «soutenir», il lui paraît «indispensable» que chrétiens et musulmans bénéficient d'une «formation adéquate» pour être «solidement et joyeusement enracinés dans leur propre identité, mais aussi pour être capables de reconnaître les valeurs de l'autre». Pas de dialogue au rabais, donc.

Le pape en vient ensuite au point le plus délicat - et le plus controversé -, celui de la réciprocité. «Nous, chrétiens, écrit-il, nous devrions accueillir avec affection et respect les immigrés de l'Islam qui arrivent dans nos pays, de la même manière que nous espérons et nous demandons à être accueillis et respectés dans les pays de tradition islamique. Je prie et implore humblement ces pays pour qu'ils donnent la liberté aux chrétiens de célébrer leur culte et de vivre leur foi, prenant en compte la liberté dont les croyants de l'islam jouissent dans les pays occidentaux». Illusion? Vœu pieux? Le pape François, originaire d'un continent latino-américain où l'islam est pratiquement absent et qui connaît mal les musulmans, parviendra-t-il à faire entendre ce message?

Dans un livre où il met en exergue «vingt raisons d'espérer» (3), Marc Fromager, le directeur de l'AED en France, évoque une autre réalité sur laquelle règne un lourd silence:les conversions de musulmans au christianisme. «Un cheikh s'alarmait récemment,observe-t-il, du fait qu'en Afrique, il y avait six millions de musulmans qui se convertissaient au christianisme chaque année». Comme quoi, rien n'est jamais écrit d'avance.

Aide à l'Eglise en détresse, 29, rue du Louvre, 78750 Mareil-Marly, Tél. 01.39.17.30.10

Portes ouvertes, BP 40139, 67833 Tanneries cedex, Tél: 03.88.10.29.60

Chrétiens en danger. Vingt raisons d'espérer, de Marc Fromager, Editions des Béatitudes, 194 p., 14 €.



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