OLJ-1/3/2014-Conférence des Amis du Liban à Paris : trois sujets d'une grande urgence
Les services de l'Élysée et du Quai d'Orsay mettent la dernière main aux préparatifs de la conférence de soutien qui se tiendra mercredi prochain au palais présidentiel et au ministère des Affaires étrangères à l'initiative de François Hollande et de son homologue libanais, Michel Sleiman.
Des réponses sont encore attendues de la part des invités, mais le porte-parole du ministère des AE a donné hier au cours de son point de presse bihebdomadaire des informations officielles sur cette rencontre qui doit permettre à la communauté internationale de voler au secours du Liban gravement menacé par les effets de la guerre en Syrie, notamment sur les plans humanitaire, sécuritaire et économique.
C'est justement autour de ces trois axes que porteront les travaux de cette conférence ainsi que sur des sujets à traiter en coulisse que l'on ne lira ni dans les comptes rendus des séances ni dans la déclaration finale qui rendue publique au soir du 5 mars au cours d'une conférence de presse.
Sur les participants d'abord. On apprend qu'autour des présidents François Hollande et Michel Sleiman on verra les ministres des Affaires étrangères des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies ainsi que ceux d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne et de la Norvège. Il y aura également un représentant du secrétaire général de l'ONU qui ne pourra être personnellement présent, un délégué de Mme Catherine Ashton qui est dans le même cas, le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi, le directeur général du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, le directeur du PNUD, le patron de la Banque mondiale et le chef de la diplomatie du seul pays arabe invité, l'émir Saoud al-Fayçal d'Arabie saoudite.
Le coup d'envoi de cette journée libanaise sera donné dans la matinée à l'Élysée où François Hollande accueillera les participants avec, comme invités d'honneur, le président Michel Sleiman et la délégation libanaise. Les discours d'ouverture seront prononcés par les présidents français et libanais. Le premier pour définir les contours de la conférence et le second pour exprimer les attentes du Liban.
Les travaux à proprement parler se poursuivront au Quai d'Orsay au niveau des ministres des AE et des représentants des organisations et institutions internationales.
On apprend de sources française et européenne que des annonces sont attendues au terme des discussions sur les trois thèmes prévus, à savoir la création de dispositifs chargés de la concrétisation de l'aide humanitaire et de l'aide économique au Liban ainsi qu'une déclaration officielle sur le calendrier-programme de l'aide militaire franco-saoudienne au Liban.
Les trois dossiers
Ces trois sujets sont en fait aussi urgents l'un que l'autre. L'assistance humanitaire en raison de l'insupportable flux de centaines de milliers de réfugiés syriens, l'aide économique qui doit permettre au pays de surmonter une crise inédite et l'impérieuse nécessité de doter les forces armées libanaise de matériels et d'équipements pour maintenir l'ordre dans le pays et garder les frontières pour arrêter les transferts de personnes d'armement dans les deux sens.
Parmi les propos officiels entendus hier, il faudra noter que la communauté internationale, qui s'exprimera lors la conférence de presse finale de Laurent Fabius et du représentant du secrétaire général de l'ONU, réaffirmera fermement la volonté de cohésion et de solidarité avec le Liban pour préserver ce pays de l'impact de la crise syrienne et des autres dangers et conséquences provoqués par la guerre en Syrie. Soutien politique et soutien également au président Michel Sleiman et au gouvernement récemment formé pour que le pays puisse se relever.
Dans les coulisses de la conférence, des « non-dits » portant sur la crise politique interne et en particulier l'obtention de la confiance par le cabinet Tammam Salam, un accord minimal sur les qualités que devrait avoir le prochain président de la République (aucun nom ne serait prononcé mais seuls des traits dominants de sa personnalité seraient évoqués), l'organisation de l'élection présidentielle dans les délais constitutionnels prévus, la discussion et l'adoption par l'Assemblée d'une nouvelle loi électorale pour qu'à moyen terme le pays recouvre sa stabilité.
Dans les cercles politiques français on entend dire que Paris ne saurait ni lors de cette conférence ni après jouer le rôle de certains pays arabes qui ont recommandé par le passé des présidentiables, et ce en raison de l'éthique et des traditions républicaines.
Un politicien français chevronné qui connaît bien le Liban et les subtilités de sa politique interne nous a confié à cet égard : « Il nous faudra voler au secours du Liban sur la base du principe d'aide à un pays en danger sans outrepasser la règle de non-intervention dans ses affaires internes. »
Signalons enfin que Michel Sleiman visitera le siège de l'Unesco pendant son sejour a Paris. Il s'entretiendra avec sa directrice générale de différents sujets (éducation, patrimoine, expansion du bureau régional de Beyrouth...), à commencer par le rôle que pourrait jouer l'Unesco en faveur des déplacés syriens en coordination avec les agences onusiennes et la Banque mondiale.
Envoyé de mon Ipad
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