15/12/2015
Mgr Georges Saliba : « En deux ans, 10 000 familles syriaques-orthodoxes réfugiées au Liban ont quitté pour l'Europe et l'Amérique »
L'évêque syriaque-orthodoxe du Mont-Liban Georges Saliba a souligné « qu'actuellement 2 000 familles syriennes et 1 000 familles irakiennes syriaques-orthodoxes se trouvent au Liban. Toutes ces familles espèrent partir pour l'Europe, l'Amérique du Nord ou l'Australie ».
« En 2014 et 2015, plus de 10 000 familles de réfugiés syriaques-orthodoxes originaires de Syrie et d'Irak ont quitté le Liban, notamment suite à des demandes d'asile déposées auprès du HCR, pour s'installer surtout en Suède, aux Pays-Bas, en Allemagne, au Canada, aux États-Unis et en Australie », poursuit-il.
L'Église n'a jamais encouragé le départ de la communauté, mais se trouve dans l'impossibilité d'agir.
« Que voulez-vous que ces réfugiés fassent ? Ils ont été déracinés de chez eux, surtout les Irakiens syriaques. Où voulez-vous qu'ils aillent ? », s'insurge Mgr Saliba. Ne peuvent-ils pas rester au Liban en attendant que le calme se rétablisse dans la région ? « Le Liban ne les aide pas à rester. Ils ne bénéficient d'aucune facilité. L'État libanais ne leur donne aucune alternative. Ils viennent au Liban, présentent une demande d'asile auprès de l'Onu et attendent le départ », indique Mgr Saliba.
« Ces chrétiens ne rentreront jamais chez eux. Musulmans et chrétiens quittent actuellement la Syrie et l'Irak. Les musulmans rentreront peut-être si la situation se calme. Pas les chrétiens. Ces derniers ont besoin de toute l'infrastructure de leur société, avec familles, voisins et amis pour revenir chez eux, reconstruire leur vie et se sentir à nouveau en sécurité. Cela n'arrivera probablement pas de sitôt, surtout en Irak », martèle-t-il.
Même si les syriaques-orthodoxes établis à l'étranger soutiennent financièrement leur Église, avec les guerres en Syrie et en Irak, ces aides sont insuffisantes.
« Nous avons besoin de tout, surtout d'argent pour aider ces familles à subsister. La demande est tellement grande qu'il faut une intervention d'États et non de particuliers », dit-il, pour donner une idée de l'importance de cette demande.
Comme la majorité des chrétiens d'Irak, les syriaques-orthodoxes vivaient à Bagdad, Mossoul et dans la plaine de Ninive. En Syrie, ils se trouvent notamment à Alep, à Damas, à Homs et à Hassaké.
Au Liban, selon Mgr Saliba, la communauté compte 80 000 personnes. Uniquement 27 000 d'entre elles vivent dans le pays. Les autres, fuyant la guerre civile, se trouvent en Europe et en Amérique du Nord.
Jtk