Raï relève « la corruption » et « le pillage des biens publics » provoqués par l'absence d'un président
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14/12/2015- Au quatrième et dernier jour de sa visite officielle et pastorale en Égypte, le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a été reçu hier par le chef de l'État égyptien, le général Abdel Fattah al-Sissi et l'imam d'al-Azhar, le cheikh Ahmad el-Tayyeb.
Recevant la délégation conduite par le chef de l'Église maronite, le président égyptien a « souhaité que les Libanais prennent conscience de la valeur de leur patrie », qu'il a comparée à « un bijou » auquel toute la communauté arabe tient.
« Le Liban mérite que tous sacrifient leurs calculs personnels pour le sauver », a ajouté le chef de l'État égyptien à l'issue de l'audience, soulignant « l'importance du dialogue entre toutes les composantes de la patrie » et assurant « qu'il ne ménagera aucun effort pour aider le Liban à sortir de sa crise ».
« L'Orient a besoin du modèle libanais, et le rôle qu'il joue ne peut être rétabli que par l'unité et la solidarité de toutes les composantes de son peuple », a-t-il conclu.
Au cœur du dialogue avec l'imam d'al-Azhar, ont été évoqués le modèle libanais d'égalité civique et de communauté culturelle entre chrétiens et musulmans, dans le respect de la parité à certains niveaux de l'appareil d'État, ainsi que les bouleversements régionaux du moment.
Par ailleurs, tout au long de son séjour en Égypte, comme il l'a fait depuis que la crise présidentielle a éclaté, en mai 2015, le patriarche Raï devait saisir les moindres occasions pour exhorter les députés libanais à accomplir leur devoir électoral, en élisant un nouveau chef de l'État, tout en explicitant la position du siège patriarcal maronite sur cette question vitale.
« Cadeau des fêtes »
Ainsi, à l'occasion de sa visite, samedi, à l'église paroissiale maronite Saint-Georges du Caire et à Wadi Natroun, où il a rencontré Tawadros II le pape des coptes-orthodoxes, le patriarche Raï avait affirmé avoir « tout fait » pour encourager les blocs parlementaires et politiques « à accomplir leur devoir national, à respecter la Constitution et à élire sans tarder un nouveau chef de l'État », ajoutant qu'il continuait d'insister pour que toutes les forces politiques « s'assoient autour d'une table, abattent leurs cartes et prennent une décision nationale globale le plus rapidement possible ».
« Que cette élection soit le cadeau des fêtes qu'ils offrent aux Libanais », a-t-il lancé, précisant que le siège patriarcal était « à égale distance de tous et qu'il ne nommera lui-même personne, puisque ce droit, à l'ombre d'un régime démocratique, revient aux blocs politiques et parlementaires ».
Le patriarche n'avait pas manqué non plus de souligner la manière dont l'absence d'un président affectait la vie de l'État, en particulier par la généralisation de « la corruption » et « le pillage des biens publics ».
Samedi soir, le patriarche avait célébré la messe en la cathédrale Saint-Joseph, à Zaher, où les reliques des saints Maroun, Charbel, Nehmetallah, Rafqa, de saint Jean-Paul II, du père Jacques et du frère Estephan Nehmé ont été installées. Il y avait, par la même occasion, ouvert symboliquement la « porte sainte » du Jubilé de la miséricorde commencé le 8 décembre au Vatican.
Notons pour finir que l'église Saint-Georges, tenue traditionnellement par l'ordre libanais mariamite, est désormais placée sous la responsabilité de la Société Saint-Vincent-de-Paul, qui procède à sa rénovation, en lui ajoutant un centre médico-social.
Jtk
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