Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

vendredi 19 février 2016

L’Eglise catholique syriaque est menacée de disparition en Irak, dénonce Mgr Yohanna Petros Mouché, archevêque syriaque de Mossoul

18.02.2016 par Jacques Berset - L’Eglise catholique syriaque est menacée de disparition en Irak, dénonce Mgr Yohanna Petros Mouché, archevêque syriaque de Mossoul.

De passage à Jérusalem, il rappelle que la plaine de Ninive, berceau de la civilisation assyrienne, s’est d’un coup vidée de ses derniers chrétiens le 6 août 2014, lors de la prise des villages chrétiens par les terroristes de Daech, le soi-disant “Etat islamique” (EI).
Deux mois auparavant, suite à la fuite de l’armée irakienne, Daech s’était emparée de Mossoul, la deuxième ville de l’Irak, située à environ 350 km au nord de Bagdad. Les djihadistes ont obligé les chrétiens à se convertir à l’islam ou à fuir en abandonnant tous leurs biens, laissant derrière eux un héritage millénaire.
Au début, Daech a montré de la sympathie envers les chrétiens
“Effrayés par la présence de Daech, la plupart de nos chrétiens ainsi qu’un grand nombre de musulmans ont quitté la ville de Mossoul et se sont dirigés vers le Kurdistan et les villages de la plaine de Ninive”, témoigne-t-il sur le site http://terrasanta.net, de la Custodie de Terre Sainte.
“Au début les forces de l’EI ont montré de la sympathie envers les chrétiens. C’est seulement après quelques jours qu’ils ont déclaré les conditions qui permettaient aux chrétiens de vivre sous leur domination: devenir musulman – ainsi nous aurions tous les droits -, payer une taxe spéciale (“jizya”) dont doivent s’acquitter les non-musulmans, autrement dit devenir des citoyens de deuxième classe, ou quitter nos lieux et toutes nos propriétés, sans quoi nous mettions nos vies en péril”.
Fuite vers le Kurdistan
“La situation n’était pas simple à juger, surtout qu’ici nos chrétiens viennent chercher la solution chez leur évêque. Comme le gouvernement central était absent, je suis entré en contact avec les responsables kurdes qui se trouvaient chez nous. Lors de la première attaque de l’EI contre Qaraqosh, le plus grand village chrétien de la plaine de Ninive, dans le but de chasser les Peshmergas (combattants kurdes, ndlr), l’armée kurde se trouvait sur place pour défendre notre zone. J’ai exercé le rôle de médiateur entre les responsables de l’EI et ceux de Peshmergas, mais sans résultat”.
La bataille a duré trois jours, la grande majorité des habitants a alors quitté le village à l’exception d’une centaine d’entre eux, du clergé syriaque et de l’évêque. “L’EI n’a pas pu entrer chez nous. C’est lors de la deuxième attaque qui a lieu le 6 août que l’EI a pu entrer et a pris le pouvoir sur toutes nos villes et villages après notre départ et la fuite de l’armée. Ainsi nous avons tout laissé et nous nous sommes dirigés vers le Kurdistan pour sauver nos vies et sauvegarder notre foi et notre intégrité”.
Eradication du patrimoine culturel chrétien
Sur place, les terroristes islamiques poursuivent leur politique d’éradication du patrimoine culturel chrétien et des civilisations qui ont précédé l’arrivée du christianisme en Mésopotamie.
Le 20 janvier 2016, Daech a détruit le monastère Saint-Élie, le plus ancien monastère chrétien du pays, construit par des moines assyriens au VIème siècle. D’autres sites chrétiens ainsi que des ruines préislamiques ont été également détruits par le groupe terroriste comme à Hatra, Nimrud et Ninive.
Le futur, selon l’évêque syriaque, “est obscur et aucun signe positif ne se dessine sur le terrain en vue d’une prochaine libération de Mossoul”. Sa communauté ayant été dispersée par l’arrivée des islamistes de Daech, Mgr Petros Mouché redoute sa disparition. “Le nombre de fidèles de notre Eglise n’est pas élevé. Il ne dépasse pas les 170’000 personnes. Le diocèse de Mossoul à lui seul en rassemblait 50’000, ce qui représentait près du tiers de l’Eglise”.
A l’arrivée de Daech, quelques minutes pour fuir
Le 10 juin 2014, de nombreuses familles chrétiennes n’ont eu que quelques minutes pour fuir Mossoul tombée aux mains des terroristes. “Après l’arrivée de Daech, tous les chrétiens ont été expulsés de Mossoul, mais aussi des villages alentours. Lorsqu’ils se sont dispersés, ils étaient au début disséminés sur soixante lieux différents. Je faisais de mon mieux pour être en contact constant avec eux, aller leur rendre visite et quand c’était possible célébrer la messe. Si le diocèse est dispersé, cela veut dire à terme la disparition de l’Eglise syriaque catholique…”, a-t-il confié à Saher Kawas, du Patriarcat latin de Jérusalem. Il était invité dans le cadre de la Journée Mondiale des Malades qui s’est déroulée la semaine dernière en Terre Sainte.
Ankawa, dans la banlieue d’Erbil, au Kurdistan irakien, est devenu un des derniers bastions des réfugiés chrétiens d’Irak, et ils y vivent dans des conditions précaires. “Tous les chrétiens qui vivaient dans la région ou presque s’y sont réfugiés, d’autres se sont dirigés vers différentes villes de l’Irak, comme Bagdad ou Basra. Certaines familles, depuis le Kurdistan, ont choisi de partir vers les pays voisins. De mon diocèse, uniquement, nous avons 1’000 familles à Amman, 1’500 au Liban, 700 en Turquie et une centaine en Europe”, affirme l’archevêque syriaque de Mossoul.
La situation des chrétiens “s’enlise dans la durée”
Dans ses visites à l’étranger, Mgr Petros Mouché appelle les différents gouvernements à accueillir ensemble plusieurs centaines de familles chrétiennes, et non au compte-gouttes, afin d’éviter la dissolution de sa communauté. A l’occasion de sa rencontre avec le pape François, le 30 septembre dernier, il lui a remis une lettre pour le remercier de ses prières et de tous les dons qu’il a faits pour les chrétiens chassés de leurs terres, “en le priant d’exercer son influence sur les dirigeants du monde pour qu’ils se dépêchent de libérer nos villes et villages, et si possible de nous trouver des lieux provisoires dans les pays comme la France, l’Espagne ou autres, pour pouvoir vivre selon nos coutumes et exercer notre liturgie”.
Il relève que “notre situation et notre émigration semblent s’enliser dans la durée, si nous sommes accueillis de manière groupée, notre retour chez nous sera plus facile dans le cas où nos territoires seront effectivement libérés et nos droits assurés”.
Malgré une situation sur place plutôt sombre – “l’avenir est obscur, les gens sont lassés, des familles quittent le pays et que beaucoup d’autres y pensent – l’évêque syriaque en exil affirme que “l’espoir est toujours en Dieu et dans les personnes de bonne conscience. Et je sais que les personnes de bonne volonté ne manqueront pas dans le monde”.
Source

jeudi 18 février 2016

Syrie-Irak - Agence Fides] Newsletter Fides du 15-02-2016

Début du message transféré :

Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 15 février 2016 13:52:15 UTC+2

ASIE/IRAQ - Interdiction de fêter Saint Valentin imposée par les djihadistes du prétendu « Etat islamique » aux habitants de Mossoul   Mossoul (Agence Fides) – Des affiches et des banderoles ont été placées ces jours derniers par les djihadistes du prétendu « Etat islamique » aux carrefours les plus fréquentés de Mossoul afin de rappeler à la population l'interdiction de célébrer la fête de Saint Valentin, l'Evêque de Terni, martyr, connu dans le monde entier comme le patron des amoureux. Sur les affiches, lisibles sur des photographies publiées par le site Internet ankawa.com, est réaffirmé la nécessité de conserver les distances des modes occidentales reconductibles aux croyances des « chrétiens infidèles ».
Selon des sources locales consultées par l'Agence Fides, ces derniers jours, des agents des milices djihadistes ont également battu les marchés et les zones commerciales afin de vérifier que ne soient pas exposés à la vente les gadgets typiques de couleur rouge que les couples de fiancés avaient l'habitude de s'échanger à l'occasion de la fête du Saint, avant l'instauration du prétendu « Etat islamique ».
La fête de Saint Valentin, célébrée le 14 février avait commencé à se répandre au cours des dernières décennies comme « fête des amoureux » parmi les jeunes arabes, quelque soit leur appartenance religieuse. Elle semble représenter une sorte d'obsession pour les groupes djihadistes. Déjà au cours de ces dernières années, les rondes djihadistes et les slogans hurlés par les haut-parleurs des mosquées occupées par des prédicateurs radicaux, avaient intimé à tous les négociants de ne pas exposé les traditionnels objets de couleur rouge éventuellement encore présents dans leurs stocks. (GV) (Agence Fides 15/02/2016)
 top^        ASIE/SYRIE - Témoignage de l'Archevêque maronite de Damas   Damas (Agence Fides) – Un « geste de révolte contre la mort et la destruction » : c'est ainsi que S.Exc. Mgr Samir Nassar, Archevêque maronite de Damas, qualifie les trois chapelles que la communauté maronite locale a décidé de construire dans les quartiers périphériques de la capitale syrienne, durement touchés par le conflit armé qui tourmente le pays depuis désormais près de cinq ans. Le premier des trois lieux de culte, dédié aux Martyrs de Damas de 1860, a été inauguré au cours de ces dernières semaines alors que les deux autres seront achevés au cours des prochains mois.
Dans le cadre d'un compte-rendu sommaire envoyé à l'Agence Fides, l'Archevêque décrit avec émotion la sollicitude manifestée par l'ensemble de la communauté maronite locale en ce qui concerne la prise en charge de ces trois projets qui représentent un « signe d'espérance et de confiance en l'avenir de l'Eglise en Syrie » concret en cette « année de Miséricorde et de grandes souffrances ».
Dans son compte-rendu, Mgr Nassar rappelle la figure du Diacre Camille, tué en mars 2013 par un éclat d'obus de mortier alors qu'il se trouvait dans les environs de l'église. Après cet événement – raconte-t-il – « j'ai indiqué aux prêtres qu'ils pouvaient quitter la ville s'ils le désiraient parce que le Diocèse n'avait pas le droit de les y maintenir dans ces conditions. Tous m'ont répondu : vous restez, nous restons nous aussi ». Depuis lors, ces prêtres qui « s'agrippent à leur mission sous les bombes » représentent également « la carte gagnante et la garantie d'avenir d'un Christianisme martyrisé qui refuse de mourir ». (GV) (Agence Fides 15/02/2016)

samedi 13 février 2016

Rencontre du Patriarche Cyrille et du Pape François à Cuba


"Notre regard se porte avant tout vers les régions du monde où les chrétiens subissent la persécution. En de nombreux pays du proche Orient et d?Afrique du nord, nos frères et s?urs en Christ sont exterminés par familles, villes et villages entiers. Leurs églises sont détruites et pillées de façon barbare, leurs objets sacrés sont profanés, leurs monuments, détruits. En Syrie, en Irak et en d?autres pays du proche Orient, nous observons avec douleur l?exode massif des chrétiens de la terre d?où commença à se répandre notre foi et où ils vécurent depuis les temps apostoliques ensemble avec d?autres communautés religieuses"  (Déclaration commune)

Expéditeur: Vatican Information Service - Français <visnews_fr@mlists.vatican.va>
Date: 13 février 2016 12:55:22 UTC+2

Rencontre du Patriarche Cyrille et du Pape François à Cuba

Cité du Vatican, 13 février 2016 (VIS). Comme prévu, après douze heures de vol et avant d'entamer hier son voyage apostolique au Mexique, le Pape a fait halte à Cuba pour rencontrer à l'aéroport de La Havane le Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie. Peu après 14 h heure locale (20 h heure de Rome), il a été accueilli par le Président Raul Castro, notamment accompagné par le Cardinal Jaime Ortega y Alamino, Archevêque de San Cristobal de la Havane

Accompagné du Cardinal Kurt Koch, Président du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, le Saint-Père agagné un salon de l'aéroport où l'attendait SS Cyrille, assisté par le Métropolite Hilarion, Président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou. Avant d'accéder au Patriarcat 2009, Cyrille a notamment consacré en 2006 la première église orthodoxe russe à Rome, et en 2008 consacré la cathédrale orthodoxe russe de La Havane. Lors de son intronisation, le Saint-Siège avait été représenté par le Cardinal Walter Kasper, le prédécesseur du Cardinal Koch. Après deux heures d'intenses discussions, le Patriarche et le Pape se sont rendu dans le salon d'honneur pour signer une longue déclaration commune, qui reconnaît d'abord que catholiques et orthodoxes partagent la tradition spirituelle du premier millénaire chrétien, puis qui exprime l'espoir que, en dépit de leurs différences, cette rencontre historique contribue à la réalisation de l'unité voulue par le Christ. Le texte rappelle aussi que les chrétiens subissent des persécutions dans plusieurs régions du monde, et lance un appel à la communauté internationale afin de mettre fin à l'exode des chrétiens au proche et moyen Orient. Les signataires y expriment leur joie de la renaissance de la foi en Russie et dans les pays d'Europe de l'est se préoccupent du sort de millions de migrants et de réfugiés qui frappent aux portes des pays riches, mais aussi de la crise de la famille dans certains pays. Ils lancent un appel pour défendre le droit inaliénable à la vie et à la mission qui unit orthodoxes et catholiques, celle de prêcher l'Evangile partout dans le monde et de surmonter la division entre les croyants en Ukraine.

Après la signature, le Pape a prononcé un bref discours improvisé: ''Nous parlons en frères, nous avons le même baptême, nous sommes évêques. Nous parlons de nos Eglises, et convenons que l'unité se fait en marchant, en parlant clairement, sans demi-paroles. Durant notre entretien j'ai ressenti le réconfort de l'Esprit et apprécié l'humilité fraternelle de Sa Sainteté... Nous avons convenu d'une série d'initiatives qui, je le pense, sont viables. Je tiens donc à remercier, une fois de plus...Son Eminence le Métropolite Hilarion et Son Eminence le Cardinal Koch, ainsi que leurs collaborateurs... Un grand merci à Cuba, au peuple cubain et à son Président pour leur active disponibilité. Si cela continue, Cuba sera la capitale de l'unité!" Ensuite, le Patriarche Cyrille a déclaré qu'au-delà des difficultés qui demeurent entre catholiques et orthodoxes, la rencontre avec le Pape a été très importante et riche de contenu. Elle lui a donné l'occasion de mieux comprendre les positions catholiques et de mieux exprimer les siennes. Les deux Eglises peuvent coopérer pour défendre les chrétiens de par le monde, travailler ensemble de sorte qu'il n'y ait pas de guerre, pour que la vie humaine soit respectée et la morale renforcée à tous les niveaux de la société. La réunion s'est terminée par un échange de cadeaux. Le Pape a donné une relique de saint Cyrille et un calice au Patriarche de Moscou, lequel lui a donné offert une copie de l'Icône de Notre-Dame de Kazan.

Voici maintenant le texte de la Déclaration commune du Pape François et du Patriarche Cyrille: "La grâce de Notre Seigneur Jésus Christ, l?amour de Dieu le Père et la communion du Saint-Esprit soit avec vous tous.

1.Par la volonté de Dieu le Père de qui vient tout don, au nom de Notre Seigneur Jésus Christ et avec le secours de l?Esprit Saint Consolateur, nous, Pape François et Kirill, Patriarche de Moscou et de toute la Russie, nous sommes rencontrés aujourd?hui à La Havane. Nous rendons grâce à Dieu, glorifié en la Trinité, pour cette rencontre, la première dans l?histoire. Avec joie, nous nous sommes retrouvés comme des frères dans la foi chrétienne qui se rencontrent pour se parler de vive voix, de c?ur à c?ur, et discuter des relations mutuelles entre les Eglises, des problèmes essentiels de nos fidèles et des perspectives de développement de la civilisation humaine.

2.Notre rencontre fraternelle a eu lieu à Cuba, à la croisée des chemins entre le Nord et le Sud, entre l?Est et l?Ouest. De cette île, symbole des espoirs du Nouveau Monde et des événements dramatiques de l?histoire du XX siècle, nous adressons notre parole à tous les peuples d?Amérique latine et des autres continents. Nous nous réjouissons de ce que la foi chrétienne se développe ici de façon dynamique. Le puissant potentiel religieux de l?Amérique latine, sa tradition chrétienne séculaire, réalisée dans l?expérience personnelle de millions de personnes, sont le gage d?un grand avenir pour cette région.

3.Nous étant rencontrés loin des vieilles querelles de l?Ancien Monde, nous sentons avec une force particulière la nécessité d?un labeur commun des catholiques et des orthodoxes, appelés, avec douceur et respect, à rendre compte au monde de l?espérance qui est en nous.

4.Nous rendons grâce à Dieu pour les dons que nous avons reçus par la venue au monde de son Fils unique. Nous partageons la commune Tradition spirituelle du premier millénaire du christianisme. Les témoins de cette Tradition sont la Très Sainte Mère de Dieu, la Vierge Marie, et les saints que nous vénérons. Parmi eux se trouvent d?innombrables martyrs qui ont manifesté leur fidélité au Christ et sont devenus semence de chrétiens.

5.Malgré cette Tradition commune des dix premiers siècles, catholiques et orthodoxes, depuis presque mille ans, sont privés de communion dans l?Eucharistie. Nous sommes divisés par des blessures causées par des conflits d?un passé lointain ou récent, par des divergences, héritées de nos ancêtres, dans la compréhension et l?explicitation de notre foi en Dieu, un en Trois Personnes, Père, Fils et Saint Esprit. Nous déplorons la perte de l?unité, conséquence de la faiblesse humaine et du péché, qui s?est produite malgré la Prière sacerdotale du Christ Sauveur: Que tous soient un. Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu?eux aussi soient un en nous.

6.Conscients que de nombreux obstacles restent à surmonter, nous espérons que notre rencontre contribue au rétablissement de cette unité voulue par Dieu, pour laquelle le Christ a prié. Puisse notre rencontre inspirer les chrétiens du monde entier à prier le Seigneur avec une ferveur renouvelée pour la pleine unité de tous ses disciples. Puisse-t-elle, dans un monde qui attend de nous non pas seulement des paroles mais des actes, être un signe d?espérance pour tous les hommes de bonne volonté.

7.Déterminés à entreprendre tout ce qui nécessaire pour surmonter les divergences historiques dont nous avons hérité, nous voulons unir nos efforts pour témoigner de l?Evangile du Christ et du patrimoine commun de l?Eglise du premier millénaire, répondant ensemble aux défis du monde contemporain. Orthodoxes et catholiques doivent apprendre à porter un témoignage unanime à la vérité dans les domaines où cela est possible et nécessaire. La civilisation humaine est entrée dans un moment de changement d?époque. Notre conscience chrétienne et notre responsabilité pastorale ne nous permettent pas de rester inactifs face aux défis exigeant une réponse commune.

8.Notre regard se porte avant tout vers les régions du monde où les chrétiens subissent la persécution. En de nombreux pays du proche Orient et d?Afrique du nord, nos frères et s?urs en Christ sont exterminés par familles, villes et villages entiers. Leurs églises sont détruites et pillées de façon barbare, leurs objets sacrés sont profanés, leurs monuments, détruits. En Syrie, en Irak et en d?autres pays du proche Orient, nous observons avec douleur l?exode massif des chrétiens de la terre d?où commença à se répandre notre foi et où ils vécurent depuis les temps apostoliques ensemble avec d?autres communautés religieuses.

9.Nous appelons la communauté internationale à des actions urgentes pour empêcher que se poursuive l?éviction des chrétiens du proche Orient. Elevant notre voix pour défendre les chrétiens persécutés, nous compatissons aussi aux souffrances des fidèles d?autres traditions religieuses devenus victimes de la guerre civile, du chaos et de la violence terroriste.

10.En Syrie et en Irak, la violence a déjà emporté des milliers de vies, laissant des millions de gens sans abri ni ressources. Nous appelons la communauté internationale à mettre fin à la violence et au terrorisme et, simultanément, à contribuer par le dialogue à un prompt rétablissement de la paix civile. Une aide humanitaire à grande échelle est indispensable aux populations souffrantes et aux nombreux réfugiés dans les pays voisins. Nous demandons à tous ceux qui pourraient influer sur le destin de ceux qui ont été enlevés, en particulier des Métropolites d?Alep Paul et Jean Ibrahim, séquestrés en avril 2013, de faire tout ce qui est nécessaire pour leur libération rapide.

11.Nous élevons nos prières vers le Christ, le Sauveur du monde, pour le rétablissement sur la terre du Proche Orient de la paix qui est le fruit de la justice, pour que se renforce la coexistence fraternelle entre les diverses populations, Eglises et religions qui s?y trouvent, pour le retour des réfugiés dans leurs foyers, la guérison des blessés et le repos de l?âme des innocents tués. Nous adressons un fervent appel à toutes les parties qui peuvent être impliquées dans les conflits pour qu?elles fassent preuve de bonne volonté et s?asseyent à la table des négociations. Dans le même temps, il est nécessaire que la communauté internationale fasse tous les efforts possibles pour mettre fin au terrorisme à l?aide d?actions communes, conjointes et coordonnées. Nous faisons appel à tous les pays impliqués dans la lutte contre le terrorisme pour qu?ils agissent de façon responsable et prudente. Nous exhortons tous les chrétiens et tous les croyants en Dieu à prier avec ferveur le Dieu Créateur du monde et Provident, qu?il protège sa création de la destruction et ne permette pas une nouvelle guerre mondiale. Pour que la paix soit solide et durable, des efforts spécifiques sont nécessaires afin de redécouvrir les valeurs communes qui nous unissent, fondées sur l?Evangile de Notre Seigneur Jésus-Christ.

12.Nous nous inclinons devant le martyre de ceux qui, au prix de leur propre vie, témoignent de la vérité de l?Evangile, préférant la mort à l?apostasie du Christ. Nous croyons que ces martyrs de notre temps, issus de diverses Eglises, mais unis par une commune souffrance, sont un gage de l?unité des chrétiens. A vous qui souffrez pour le Christ s?adresse la parole de l?apôtre: Très chers, dans la mesure où vous participez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin que, lors de la révélation de sa gloire, vous soyez aussi dans la joie et l?allégresse.

13.En cette époque préoccupante est indispensable le dialogue inter-religieux. Les différences dans la compréhension des vérités religieuses ne doivent pas empêcher les gens de fois diverses de vivre dans la paix et la concorde. Dans les circonstances actuelles, les leaders religieux ont une responsabilité particulière pour éduquer leurs fidèles dans un esprit de respect pour les convictions de ceux qui appartiennent à d?autres traditions religieuses. Les tentatives de justifications d?actions criminelles par des slogans religieux sont absolument inacceptables. Aucun crime ne peut être commis au nom de Dieu, car Dieu n?est pas un Dieu de désordre, mais de paix.

14.Attestant de la haute valeur de la liberté religieuse, nous rendons grâce à Dieu pour le renouveau sans précédent de la foi chrétienne qui se produit actuellement en Russie et en de nombreux pays d?Europe de l?est, où des régimes athées dominèrent pendant des décennies. Aujourd?hui les fers de l?athéisme militant sont brisés et en de nombreux endroits les chrétiens peuvent confesser librement leur foi. En un quart de siècle ont été érigés là des dizaines de milliers de nouvelles églises, ouverts des centaines de monastères et d?établissements d?enseignement théologique. Les communautés chrétiennes mènent une large activité caritative et sociale, apportant une aide diversifiée aux nécessiteux. Orthodoxes et catholiques ?uvrent souvent côte à côte. Ils attestent des fondements spirituels communs de la convivance humaine, en témoignant des valeurs évangéliques.

15.Dans le même temps, nous sommes préoccupés par la situation de tant de pays où les chrétiens se heurtent de plus en plus souvent à une restriction de la liberté religieuse, du droit de témoigner de leurs convictions et de vivre conformément à elles. En particulier, nous voyons que la transformation de certains pays en sociétés sécularisées, étrangère à toute référence à Dieu et à sa vérité, constitue un sérieux danger pour la liberté religieuse. Nous sommes préoccupés par la limitation actuelle des droits des chrétiens, voire de leur discrimination, lorsque certaines forces politiques, guidées par l?idéologie d?un sécularisme si souvent agressif, s?efforcent de les pousser aux marges de la vie publique.

16.Le processus d?intégration européenne, initié après des siècles de conflits sanglants, a été accueilli par beaucoup avec espérance, comme un gage de paix et de sécurité. Cependant, nous mettons en garde contre une intégration qui ne serait pas respectueuse des identités religieuses. Tout en demeurant ouverts à la contribution des autres religions à notre civilisation, nous sommes convaincus que l?Europe doit rester fidèle à ses racines chrétiennes. Nous appelons les chrétiens européens d?Orient et d?Occident à s?unir pour témoigner ensemble du Christ et de l?Evangile, pour que l?Europe conserve son âme formée par deux mille ans de tradition chrétienne.

17.Notre regard se porte sur les personnes se trouvant dans des situations de détresse, vivant dans des conditions d?extrême besoin et de pauvreté, alors même que croissent les richesses matérielles de l?humanité. Nous ne pouvons rester indifférents au sort de millions de migrants et de réfugiés qui frappent à la porte des pays riches. La consommation sans limite, que l?on constate dans certains pays plus développés, épuise progressivement les ressources de notre planète. L?inégalité croissante dans la répartition des biens terrestres fait croître le sentiment d?injustice à l?égard du système des relations internationales qui s?est institué.

18.Les Eglises chrétiennes sont appelées à défendre les exigences de la justice, le respect des traditions des peuples et la solidarité effective avec tous ceux qui souffrent. Nous, chrétiens, ne devons pas oublier que c'est qu?il y a de faible dans le monde que Dieu a choisi pour couvrir de confusion ce qui est fort. Il a choisi ce qui est d?origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n?est pas, voilà ce que Dieu a choisi, pour réduire à rien ce qui est. Ainsi aucun être de chair ne pourra s?enorgueillir devant Dieu.

19.La famille est le centre naturel de la vie humaine et de la société. Nous sommes inquiets de la crise de la famille dans de nombreux pays. Orthodoxes et catholiques, partageant la même conception de la famille, sont appelés à témoigner que celle-ci est un chemin de sainteté, manifestant la fidélité des époux dans leurs relations mutuelles, leur ouverture à la procréation et à l?éducation des enfants, la solidarité entre les générations et le respect pour les plus faibles.

20.La famille est fondée sur le mariage, acte d?amour libre et fidèle d?un homme et d?une femme. L?amour scelle leur union, leur apprend à se recevoir l?un l?autre comme don. Le mariage est une école d?amour et de fidélité. Nous regrettons que d?autres formes de cohabitation soient désormais mises sur le même plan que cette union, tandis que la conception de la paternité et de la maternité comme vocation particulière de l?homme et de la femme dans le mariage, sanctifiée par la tradition biblique, est chassée de la conscience publique.

21.Nous appelons chacun au respect du droit inaliénable à la vie. Des millions d?enfants sont privés de la possibilité même de paraître au monde. La voix du sang des enfants non nés crie vers Dieu. Le développement de la prétendue euthanasie conduit à ce que les personnes âgées et les infirmes commencent à se sentir être une charge excessive pour leur famille et la société en général. Nous sommes aussi préoccupés par le développement des technologies de reproduction biomédicale, car la manipulation de la vie humaine est une atteinte aux fondements de l?existence de l?homme, créé à l?image de Dieu. Nous estimons notre devoir de rappeler l?immuabilité des principes moraux chrétiens, fondés sur le respect de la dignité de l?homme appelé à la vie, conformément au dessein de son Créateur.

22.Nous voulons adresser aujourd?hui une parole particulière à la jeunesse chrétienne. A vous, les jeunes, appartient de ne pas enfouir le talent dans la terre, mais d?utiliser toutes les capacités que Dieu vous a données pour confirmer dans le monde les vérités du Christ, pour incarner dans votre vie les commandements évangéliques de l?amour de Dieu et du prochain. Ne craignez pas d?aller à contre-courant, défendant la vérité divine à laquelle les normes séculières contemporaines sont loin de toujours correspondre.

23.Dieu vous aime et attend de chacun de vous que vous soyez ses disciples et apôtres. Soyez la lumière du monde, afin que ceux qui vous entourent, voyant vos bonnes actions, rendent gloire à votre Père céleste. Eduquez vos enfants dans la foi chrétienne, transmettez-leur la perle précieuse de la foi que vous avez reçue de vos parents et aïeux. N?oubliez pas que vous avez été rachetés à un cher prix, au prix de la mort sur la croix de l?Homme-Dieu Jésus-Christ.

24.Orthodoxes et catholiques sont unis non seulement par la commune Tradition de l?Eglise du premier millénaire, mais aussi par la mission de prêcher l?Evangile du Christ dans le monde contemporain. Cette mission implique le respect mutuel des membres des communautés chrétiennes, exclut toute forme de prosélytisme. Nous ne sommes pas concurrents, mais frères. Et de cette conception doivent découler toutes nos actions les uns envers les autres et envers le monde extérieur. Nous exhortons les catholiques et les orthodoxes, dans tous les pays, à apprendre à vivre ensemble dans la paix, l?amour et à avoir les uns pour les autres la même aspiration. Il ne peut donc être question d?utiliser des moyens indus pour pousser des croyants à passer d?une Eglise à une autre, niant leur liberté religieuse ou leurs traditions propres. Nous sommes appelés à mettre en pratique le précepte de l?apôtre Paul: Je me suis fait un honneur d?annoncer l?Evangile là où le Christ n?avait point été nommé, afin de ne pas bâtir sur le fondement d?autrui.

25.Nous espérons que notre rencontre contribuera aussi à la réconciliation là où des tensions existent entre gréco-catholiques et orthodoxes. Il est clair aujourd?hui que la méthode de l?uniatisme du passé, comprise comme la réunion d?une communauté à une autre, en la détachant de son Eglise, n?est pas un moyen pour recouvrir l?unité. Cependant, les communautés ecclésiales qui sont apparues en ces circonstances historiques ont le droit d?exister et d?entreprendre tout ce qui est nécessaire pour répondre aux besoins spirituels de leurs fidèles, recherchant la paix avec leurs voisins. Orthodoxes et gréco-catholiques ont besoin de se réconcilier et de trouver des formes de coexistence mutuellement acceptables.

26.Nous déplorons la confrontation en Ukraine qui a déjà emporté de nombreuses vies, provoqué d?innombrables blessures à de paisibles habitants et placé la société dans une grave crise économique et humanitaire. Nous exhortons toutes les parties du conflit à la prudence, à la solidarité sociale, et à agir pour la paix. Nous appelons nos Eglises en Ukraine à travailler pour atteindre la concorde sociale, à s?abstenir de participer à la confrontation et à ne pas soutenir un développement ultérieur du conflit.

27.Nous exprimons l?espoir que le schisme au sein des fidèles orthodoxes d?Ukraine sera surmonté sur le fondement des normes canoniques existantes, que tous les chrétiens orthodoxes d?Ukraine vivront dans la paix et la concorde et que les communautés catholiques du pays y contribueront, de sorte que soit toujours plus visible notre fraternité chrétienne.

28.Dans le monde contemporain, multiforme et en même temps uni par un même destin, catholiques et orthodoxes sont appelés à collaborer fraternellement en vue d?annoncer la Bonne Nouvelle du salut, à témoigner ensemble de la dignité morale et de la liberté authentique de la personne, pour que le monde croie. Ce monde, dans lequel disparaissent progressivement les piliers spirituels de l?existence humaine, attend de nous un fort témoignage chrétien dans tous les domaines de la vie personnelle et sociale. De notre capacité à porter ensemble témoignage de l?Esprit de vérité en ces temps difficiles dépend en grande partie l?avenir de l?humanité.

29.Que dans le témoignage hardi de la vérité de Dieu et de la Bonne Nouvelle salutaire nous vienne en aide l?Homme-Dieu Jésus Christ, notre Seigneur et Sauveur, qui nous fortifie spirituellement par sa promesse infaillible: Sois sans crainte, petit troupeau, à vous le Père a trouvé bon de donner le Royaume. Le Christ est la source de la joie et de l?espérance. La foi en lui transfigure la vie de l?homme, la remplit de sens. De cela ont pu se convaincre par leur propre expérience tous ceux à qui peuvent s?appliquer les paroles de l?apôtre Pierre: Vous qui jadis n?étiez pas un peuple et qui êtes maintenant le peuple de Dieu, qui n?obteniez pas miséricorde et qui maintenant avez obtenu miséricorde.

30.Remplis de gratitude pour le don de la compréhension mutuelle manifesté lors de notre rencontre, nous nous tournons avec espérance vers la Très Sainte Mère de Dieu, en l?invoquant par les paroles de l?antique prière: Sous l?abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu. Puisse la Bienheureuse Vierge Marie, par son intercession, conforter la fraternité de ceux qui la vénèrent, afin qu?ils soient au temps fixé par Dieu rassemblés dans la paix et la concorde en un seul Peuple de Dieu, à la gloire de la Très Sainte et indivisible Trinité".

Quota au sein de l’administration : Raï annule une réunion - L'Orient-Le Jour

Quota au sein de l'administration : Raï annule une réunion - L'Orient-Le Jour
Le patriarche maronite a reçu hier à Bkerké l'archimandrite Arsène Sokolov, délégué par le patriarche de Moscou, Cyrille Ier.... 

Quota au sein de l'administration : Raï annule une réunion

Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a décidé, a-t-on appris hier, de faire marche arrière et d'annuler une réunion consacrée au quota des communautés chrétiennes au sein de l'administration, qui devait se tenir aujourd'hui à Bkerké. La réunion devait regrouper un certain nombre de ministres chrétiens engagés dans la récente polémique déclenchée à l'occasion de la promotion d'une fonctionnaire du ministère des Finances.
La réunion a été annulée à la demande du patriarche, « de crainte qu'elle ne soit comprise comme l'expression d'une hostilité à l'encontre d'autres communautés ».
Le vicaire patriarcal Boulos Sayah devait confier à l'agence al-Markaziya que la réunion sera remplacée par des rencontres individuelles du patriarche avec tous les ministres chrétiens. Mgr Sayah a démenti que la réunion ait été annulée « sous la pression » politique, et a bien fait comprendre que le siège patriarcal « ne cède jamais à des pressions ». Il a ajouté qu'en substance, l'Église maronite se contente pour le moment de ce qui a été soulevé en public au sujet de l'injustice essuyée par les communautés chrétiennes dans la fonction publique.
La décision du patriarche a été appuyée par les membres du Rassemblement de la République de l'ancien président Michel Sleiman.
La ministre des Déplacés, Alice Chaptini, a insisté sur le fait qu'il « ne convient pas que la réunion soit perçue comme une réunion de nature confessionnelle ». « Il faut régler cette question par l'entente a dit Mme Chaptini, dans le souci des droits de toutes les communautés, comme le prévoit la Constitution, et non pas en attaquant d'autres communautés qui considèrent qu'elles aussi souffrent d'injustices et d'exclusions dans d'autres administrations. »
Le patriarche maronite a, par ailleurs, reçu hier à Bkerké l'archimandrite Arsène Sokolov, délégué par le patriarche de Moscou, Cyrille Ier, pour l'informer de sa rencontre aujourd'hui à La Havane (Cuba) avec le pape François. La rencontre sera axée sur « la défense des droits des chrétiens au Moyen-Orient », a souligné l'archimandrite au terme de son entrevue avec Mgr Raï, invoquant « le besoin accru d'un renforcement des deux Églises orthodoxe et catholique, en raison des circonstances difficiles traversées par l'humanité et dues à l'expansion mondiale du terrorisme ».



JTK

mercredi 10 février 2016

Le pape évoque les chrétiens d’Orient avec le premier ministre irakien - La Croix

Le pape évoque les chrétiens d'Orient avec le premier ministre irakien - La Croix

Le pape évoque les chrétiens d'Orient avec le premier ministre irakien

Le pape François a reçu le 10 février le chef du gouvernement d'Irak, Haïder al-Abadi, avec qui a été discutée la présence et les droits des chrétiens dans ce pays en partie occupé par l'organisation islamiste Daech

Le pape François pose avec le premier ministre irakien Haider al-Abadi (à la droite du pape) et sa délégation. Au Vatican, mercredi 10 février 2016. ZOOM

Le pape François pose avec le premier ministre irakien Haider al-Abadi (à la droite du pape) et sa délégation. Au Vatican, mercredi 10 février 2016. / HO/AFP

« La situation des chrétiens comme des autres minorités de l'Irak » a été au centre de l'entretien qu'a eu le pape François dans la matinée du 10 février avec le premier ministre irakien, Haïder al-Abadi. Selon un bref compte rendu du Saint-Siège, cette audience a permis de « (souligner) l'importance de leur présence et la nécessité d'en protéger les droits ».

Dans ce même communiqué, la diplomatie vaticane met en avant « la place du dialogue interreligieux au sein de la société et la responsabilité qu'ont les communautés religieuses dans la diffusion de la tolérance et de la paix civile. »

Le sort des chrétiens en Irak apparaît des plus précaires. Dans un récent entretien au quotidien Al Hayat, le patriarche chaldéen Louis Sako a dénoncé la saisie de leurs biens par des milices. Selon lui, il n'existe plus aujourd'hui un seul chrétien à Mossoul, la deuxième ville du pays, prise par l'organisation terroriste ultra-sunnite, Daech, en juin 2014. Dans un message le 5 février, il a dénoncé une « forme de génocide » et regretté le manque de mesures concrètes prises malgré des démarches officielles auprès des autorités irakiennes politiques et musulmanes.

Rencontre du pape avec Kirill

Haïder al-Abadi a été désigné premier ministre en août 2014 à la suite des élections législatives du 30 avril la même année. Il a succédé à Nouri al-Maliki au pouvoir de 2006 à 2014.

Le pape François ne s'est jamais rendu en Irak mais a répété en diverses occasions sa disponibilité à s'y rendre devant la grave situation des réfugiés chrétiens. Celle-ci sera à l'ordre du jour de la rencontre historique qu'aura le pape le 12 février à La Havane (Cuba) avec le patriarche orthodoxe russe, Kirill.

Sébastien Maillard (à Rome)



JTK

Chrétiens d’Orient : le génocide reconnu - FilInfo | Famille Chrétienne famillechretienne.fr

Chrétiens d'Orient : le génocide reconnu - FilInfo | Famille Chrétienne famillechretienne.fr

Chrétiens d'Orient : le génocide reconnu

EXCLUSIF MAG - Le Parlement européen a voté une résolution qualifiant de « génocide » les crimes commis sur les chrétiens d'Irak et de Syrie par l'État islamique.

Par un vote à main levée, les eurodéputés ont adopté le jeudi 4 février une résolution sur « le massacre systématique des minorités religieuses par le soi-disant groupe État islamique », en Irak et en Syrie. Le texte stipule que Daech « commet un génocide contre les chrétiens et les Yézidis et d'autres minorités religieuses et ethniques qui ne partagent pas son interprétation de l'islam ». Par ce texte, les parlementaires demandent à « l'Union européenne d'instituer un représentant spécial permanent pour la liberté de religion et de conviction », et au Conseil de sécurité des Nations unies, de prendre des mesures « pour que ces actes soient qualifiés de génocide ».

Parallèlement, les eurodéputés ont rappelé qu'une résolution de ce Conseil de sécurité « impose aux États membres des Nations unies l'obligation juridique d'interdire toute assistance au soi-disant groupe "EIIL/Daech" », notamment par la fourniture d'armes et d'une assistance financière. « Le Parlement vise ainsi en particulier le commerce illicite de pétrole à la frontière turque », estime Grégor Puppinck, directeur du Centre européen pour le droit et la justice (CEDJ). « Cette résolution, qui repose sur un consensus entre partis, ce qui est rare au sein du Parlement, […] témoigne d'une prise de conscience croissante parmi les députés de la gravité de ce que les minorités persécutées, y compris les chrétiens, endurent au Moyen-Orient, et de l'urgente nécessité de se préoccuper de leur sort », a commenté la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (Comece).

Dans le texte voté, l'utilisation du terme « génocide » repose sur les critères définis par le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. On entend alors par « crime de génocide » des actes commis « avec l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ».

« Quand on essaie de définir s'il y a oui ou non une situation de génocide, il est souvent compliqué de prouver "l'intention de détruire". En ce qui concerne les chrétiens d'Orient, nous avons plusieurs déclarations officielles de l'État islamique qui expriment de manière incontestable la volonté de détruire les "croisés" et les "adorateurs de la Croix" », explique Sophia Kuby, la représentante auprès de l'Union européenne d'ADF international, une ONG qui défend les libertés religieuses dans le monde. Aujourd'hui, le nombre des chrétiens a chuté de 1,25 million à 500 000 en Syrie et de 1,4 million à moins de 275 000 en Irak, et ce en quelques années.

Cette reconnaissance par les députés européens va-t-elle changer la donne ? Comme l'ont noté plusieurs experts, tel que le Dr Stanton, fondateur de l'Observatoire du génocide, lorsque les termes « épuration ethnique » ou « atrocités de masse » étaient utilisés pour décrire des situations plus tard requalifiées par le terme « génocide », il n'y avait pas eu de réaction forte de la part des organismes internationaux. Parler officiellement de génocide inciterait donc davantage la communauté internationale à agir concrètement et rapidement.

Une reconnaissance également demandée par plusieurs évêques sur place. La veille du débat parlementaire qui a précédé le vote, l'archevêque chaldéen de Bagdad, Mgr Sako, avait envoyé une lettre au président du Parlement européen, Martin Schulz. « Il lui demandait de faire tout ce qui était en son pouvoir pour arrêter le massacre », raconte Sophia Kuby. Le fait de parler officiellement de génocide serait déjà, pour lui, « un signe de consolation et d'espoir ». 



JTK

Liban: tentative d'une 35ème séance parlementaire destinée à élire le président | i24news - Voir plus loin

Liban: tentative d'une 35ème séance parlementaire destinée à élire le président | i24news - Voir plus loin

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a par ailleurs appelé dimanche les responsables politiques qui entravent l'élection d'un président de la République libanaise à cesser de le faire afin de permettre au scrutin de se dérouler.

"Nous nous adressons à nouveau aux partis politiques et aux blocs parlementaires qui entravent l'élection présidentielle et paralysent les institutions et nous leur demandons de changer de position le plus vite possible car le pays est au bord de l'effondrement", a estimé Mgr Raï dans son homélie dominicale, selon les médias libanais

http://www.i24news.tv/fr/actu/international/moyen-orient/102127-160208-liban-tentative-d-une-35eme-seance-parlementaire-destinee-a-elire-le-president
8/2/2016

Liban: tentative d'une 35ème séance parlementaire destinée à élire le président

La 35ème séance parlementaire destinée à élire le président du Liban, dont le siège est vacant depuis la fin du mandat de Michel Sleiman en mai 2014, a lieu le 8 février 2016, selon les médias libanais.

Parmi les candidats à la présidence, Henri Hélou est soutenu par Walid Joumblatt, le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Sleiman Frangié est soutenu officieusement par le chef du Courant du Futur, Saad Hariri, et le président de la Chambre, Nabih Berry tandis que Michel Aoun est pour sa part soutenu par le Hezbollah et le chef des Forces Libanaises, Samir Geagea.

En outre, M. Joumblatt a évoqué dimanche l'élection présidentielle avec un humour acerbe, en évoquant le député maronite de Baalbeck, Emile Rahmé, considéré comme un pro-syiens et fidèle à ses alliés, qu'ils soient syriens ou ceux parmi les dirigeants libanais qui s'affichent comme les hommes clés de l'Etat Syrien au Liban.

"Est-ce Henri Hélou, Sleiman Frangié ou Michel Aoun ? Ce pourrait être Emile Rahmé", s'est amusé Walid Joumblatt sur son compte Twiiter, qui avait déjà écrit mercredi sur son compte que "le prochain président arrivera sur un tapis persan", faisant allusion à un futur chef de l'État libanais soutenu par l'Iran.

Samedi, le Hezbollah a annoncé qu'il ne se rendrait pas à la prochaine séance électorale, malgré que le chef du parti chiite terroriste ait renouvelé fin janvier son soutien à l'élection de son allié chrétien Michel Aoun à la présidence libanaise.

"Nous maintenons notre engagement auprès du général Aoun tant qu'il reste candidat; cet engagement est basé sur la confiance mutuelle", avait affirmé M. Nasrallah dans un discours télévisé diffusé sur la chaîne Al-Manar et consacré à la question de la présidentielle.


PATRICK BAZ (AFP)
"Des partisans de Michel Aoun, chef du Courant patriotique libre (CPL) et candidat à la présidence, manifestent pour réclamer l'élection du président de la République au suffrage universel direct, le 4 septembre à Beyrouth"

Il avait toutefois souligné qu'il ne pouvait pas "obliger" ses autres alliés à voter pour M. Aoun, 82 ans, alors que dans son propre camp, un deuxième dirigeant chrétien, Sleimane Frangié, est également candidat à la magistrature suprême.

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a par ailleurs appelé dimanche les responsables politiques qui entravent l'élection d'un président de la République libanaise à cesser de le faire afin de permettre au scrutin de se dérouler.

"Nous nous adressons à nouveau aux partis politiques et aux blocs parlementaires qui entravent l'élection présidentielle et paralysent les institutions et nous leur demandons de changer de position le plus vite possible car le pays est au bord de l'effondrement", a estimé Mgr Raï dans son homélie dominicale, selon les médias libanais.

Depuis la fin du mandat de l'ancien président Michel Sleiman le 25 mai 2014, le Liban connaît la plus longue vacance présidentielle de son histoire. Le pays du Cèdre, affaibli par la crise des ordures et la crise politique de l'été, se cherche désespérément un président de la République.

Jusqu'à présent, les 34 séances parlementaires ont toutes échoué faute de quorum nécessaire et d'accord entre les différentes factions politiques du pays.

Depuis mai 2014, la question du futur président libanais, qui par tradition doit être chrétien maronite, fait l'objet d'un bras de fer entre le camp du Hezbollah appuyé par Téhéran et Damas d'une part et la coalition dite du 14-Mars soutenue par Washington et Ryad.

(Avec l'AFP)



JTK

Sous les bombes, l'archevêque d'Alep bâtit encore

Sous les bombes, l'archevêque d'Alep bâtit encore

Sous les bombes, l'archevêque d'Alep bâtit encore

Mgr Jean-Clément Jeanbart, infatigable archevêque d'Alep (Syrie). Malgré la guerre, il reste sur place et bâtit pour que les chrétiens ne s'exilent pas.

Infatigable, le religieux se bat, depuis le début de la guerre, pour éviter l'exil des chrétiens menacés par Daech et pérenniser une église bimillénaire.

« Si vous nous aimez, aidez-nous à rester chez nous, en Syrie, terre des premiers chrétiens. » Mercredi soir, dans la cathédrale de Rennes, Jean-Clément Jeanbart, 72 ans, archevêque d'Alep depuis vingt ans, lance un vibrant appel à la solidarité de la France qu'il « chérit ».

Descendant d'une famille de commerçants français établis à Alep au XVIIIe siècle, il a été élevé par les pères blancs. Le religieux arabe, syrien au cœur « resté français », a longtemps cru à cette France porteuse des valeurs « évangéliques » de liberté, d'égalité et de fraternité.

Mais cette France chérie et plus largement l'Occident « insouciant » déçoivent Mgr Jeanbart. À ses yeux, le régime de Bachar al Assad, malgré les crimes qui lui sont reprochés, reste « le moindre mal ». Pour lui, l'Europe n'a pas pris conscience suffisamment du drame que représente « cette invasion islamiste barbare, sauvage, qui déporte des populations en masse, qui détruit une civilisation chrétienne deux fois millénaire ». Une invasion « pire que les exactions, mongole puis ottomane, du passé ».

C'est pourquoi ce soir-là, la voix de Mgr Jeanbart résonne comme le tocsin dans la nuit rennaise. Comment ne pas alors être saisi par cette voix tragique d'Orient ? Comment ne pas être bouleversé par ce témoin qui est prêt à mourir pour « pérenniser le message du Christ, sur cette terre irriguée par le sang de millions de martyrs » ?

Jean-Clément Jeanbart n'est pourtant pas un adepte du sacrifice. Juste avant la guerre, il y a cinq ans, il voulait « tout en restant l'évêque que j'étais depuis quinze ans, prendre un peu de repos. Mais quand j'ai vu toute la misère provoquée par la guerre, je me suis dit : tu n'as pas le droit, repars au combat. »

La guerre, qu'il avait déjà connue au Liban, ainsi, le rattrapait. « J'ai vécu dix-huit ans à Beyrouth, après mon doctorat de théologie obtenu à Rome. J'ai dirigé le grand séminaire, sous les bombes. Quand la paix est revenue, j'étais heureux d'en profiter. Mais j'ai été nommé archevêque d'Alep. »

En 1995, Mgr Jeanbart s'est donc retrouvé à la tête d'une des treize églises chrétiennes que compte la seconde ville de Syrie (1,5 millions d'habitants). Une ville agréable à vivre, naguère carrefour des échanges entre l'Occident et l'Orient, dont témoignait un riche et cosmopolite patrimoine.

Aujourd'hui partagée entre les forces gouvernementales et « les rebelles », Alep est une cité martyrisée par les obus, et que l'on fuit. Une grande partie du souk a été démolie. Six des douze églises de rite grec melkite catholique (reconnues par Rome) de Mgr Jeanbart ont été dévastées, tout comme la cathédrale. On manque d'eau et d'électricité.

« La guerre ne nous détruira pas »

Les chrétiens, estimés avant la guerre à 150 000, sont tentés par l'exil. La moitié serait partie selon des sources. Mgr Jeanbart veut retenir les candidats au départ. Pour sauver la présence chrétienne.

En avril dernier, il a lancé un mouvement : « Bâtir pour rester ». Lors d'une tournée de conférences, l'archevêque, qui parle cinq langues, a décroché des fonds afin de créer des écoles (bâtiment, santé) pour les jeunes. « Nous avons aussi aménagé une clinique de jour, réparé des ateliers, prêté de l'argent sans intérêt à long terme pour trois projets portés par des jeunes. » Mgr Jeanbart est formel : « La guerre ne nous détruira pas. »

L'archevêque d'Alep peut compter sur le soutien de plusieurs associations dont Ouest-France Solidarité, qui lui a remis, mercredi dernier, un chèque de 15 600 €.

Lui-même reste debout au milieu des tourments. Malgré les risques. Mais il compte sur « le Seigneur et la Providence » pour l'épargner. « J'ai déjà été victime d'une attaque à main armée par une bande de salafistes qui ont tiré une vingtaine de balles sur ma voiture. Je n'ai dû mon salut qu'à une patrouille syrienne qui passait par là. »

Son archevêché démoli par les obus, Mgr Jeanbart s'est réfugié dans une chambre d'un couvent franciscain. « Cela m'a permis de renouer avec l'humilité de la vie religieuse », sourit-il, philosophe. À son retour d'Europe, il devait retrouver une maison et les deux prêtres qui l'assistent. Et une vie, qui, chaque jour, démarre vers 6 h du matin. Après sa messe de 8 h, Mgr Jeanbart enchaîne une série d'activités pour soulager la vie quotidienne des fidèles. Quitte à intervenir auprès des officiels.

Pas de tout repos. « Je travaille comme je respire », sourit l'archevêque. Infatigable.

La Turquie apporte de l'aide aux réfugiés

Des camions et des ambulances venant de Turquie sont entrés hier en Syrie pour apporter de la nourriture et de l'aide aux populations qui fuient Alep et ses combats.

Ces derniers jours, les forces syriennes appuyées par l'aviation russe ont intensifié leurs frappes contre les rebelles qui tiennent plusieurs quartiers de la ville où vivent toujours environ 350 000 personnes.

L'intervention russe profite au camp du président Bachar al Assad. « La Turquie est menacée », s'est inquiété hier le président turc Recep Tayyip Erdogan. Le pays accueille déjà plus de 2,5 millions de réfugiés syriens.



JTK