22/3/2013-Louise Arbour: «Les pays occidentaux n'ont pas d'objectifs clairs en Syrie »
Dans un message publié dans la nuit de jeudi au vendredi 22 mars, le président syrien, Bachar al-Assad, a condamné l'attentat suicide qui a tué le 21 mars cheikh Mohammad Saïd al-Bouti, un dignitaire religieux sunnite favorable au régime, et 48 autres personnes à Damas. « Je présente mes condoléances au peuple syrien pour le martyr de cheikh Mohammad Saïd al-Bouti, ce grand personnage de la Syrie et du monde islamique », a déclaré le président syrien : « Ils t'ont tué pour avoir élevé la voix face à leurs idées obscurantistes visant à détruire les principes de notre religion clémente. Je jure au peuple syrien que ton sang, celui de ton petits-fils et de tous les martyrs de la patrie n'aura pas coulé gratuitement, car nous serons fidèles à tes idées en anéantissant leur obscurantisme et leur incroyance jusqu'à ce que nous en nettoyions le pays ».
Le jeudi 21 mars, dans la soirée, un kamikaze a détoné ses explosifs lors d'un cours religieux à la mosquée Al-Imane dans le quartier de Mazraa de Damas, tuant une quarantaine de fidèles dont le cheikh et son petit-fils. L'attentat n'a pas été revendiqué mais son mode opératoire rappelle celui du réseau extrémiste Al-Qaïda.
Membre d'une grande tribu kurde à cheval entre la Syrie, la Turquie et l'Irak, Mohammad Saïd al-Bouti, né en 1929, était titulaire d'un doctorat de sciences islamiques de l'université Al-Azhar du Caire et délivrait, chaque vendredi, un prêche à la télévision officielle. Honni par l'opposition à dominante sunnite, il avait été chassé d'une mosquée à Damas en juillet 2011 pour avoir déclaré : « La majorité des gens qui viennent aux prières du vendredi puis qui sortent ensuite manifester (contre le régime) ne connaissent rien à la prière ».
Le chef de l'opposition condamne l'attentat
Le chef de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, a condamné l'attentat. « Nous condamnons catégoriquement l'assassinat de cheikh Mohammad Saïd al-Bouti », a-t-il déclaré au Caire : « C'est un crime à tout point de vue que nous rejetons complètement ». « Quiconque a fait cela était un criminel à tout point de vue. Et nous soupçonnons le régime », a-t-il ajouté, accusant le régime de Bachar al-Assad d'avoir tué il y a quelques jours un autre dignitaire religieux, Riad al-Saad.
Ahmed Moaz al-Khatib, lui-même un dignitaire religieux, a ajouté qu'il connaissait Mohammad Saïd al-Bouti, célèbre et estimé pour son érudition en matière de théologie islamiste, même s'il n'était pas d'accord avec son choix de soutenir Bachar al-Assad : « Notre religion et nos valeurs ne permettent pas de traiter les divergences d'opinion par le meurtre ».
Par ailleurs, les États-Unis n'ont pas trouvé d'élément accréditant l'emploi d'armes chimiques en Syrie, deux jours après l'accusation par le régime de Bachar al-Assad que les rebelles y ont eu recours dans la région d'Alep.
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