Arabes du Christ


" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)

samedi 14 février 2015

La souveraineté du Liban est la meilleuregarantie contre le terrorisme

La souveraineté du Liban est la meilleuregarantie contre le terrorisme

La souveraineté du Liban est la meilleure garantie contre le terrorisme

Gebran Bassil, ministre des affaires étrangères et des émigrés du Liban

Dimanche 11 janvier, j'ai défilé dans Paris, aux côtés d'autres responsables politiques français et étrangers ainsi que des millions d'anonymes, et j'ai été rassuré de constater que le peuple français sait encore faire la part des choses entre une religion éminemment respectable, l'Islam, et certains « fidèles » autoproclamés qui confondent la piété avec le crime.

Face à cette terreur diffuse et désormais incontrôlable, c'est l'humanité entière qui est menacée. Ce sont les individus de toutes les croyances qui sont visés. Ce sont les valeurs et les principes que nous avons en partage qui sont attaqués. C'est notre communauté de civilisation qui risque de trembler sur ses bases. Ensemble, nous sommes confrontés aux défis d'une déferlante terroriste, qui frappe partout : En même temps que le terrorisme international s'attaquait à la France, il poursuivait sa besogne de déstabilisation du Moyen Orient en y commettant des atrocités indescriptibles.

Qui mieux que le Liban peut comprendre la France en ces moments difficiles ? Les relations historiques et privilégiées entre nos deux pays nous poussent à renforcer toujours davantage notre coopération. La diplomatie française, pour sa part, mesure bien l'ampleur des défis existentiels auxquels le Liban est confronté et n'hésite jamais à nous soutenir dans les moments d'adversité. De notre côté, forts de notre expérience, aux premières loges de la lutte contre le terrorisme et contre les bourreaux de Daech, nous n'hésitons pas à alerter la France ainsi que les pays amis et alliés aux dangers qui les guettent. La preuve a-t-elle encore besoin d'être faite, que Daech et ses épigones ne sont pas des organisations terroristes comme les autres et qu'elles constituent désormais une menace planétaire.

Violences

Ces dernières années le Moyen Orient connait une exacerbation rapide et simultanée d'une multitude de crises inédites et violentes qui se nourrissent les unes des autres et menacent d'échapper à tout contrôle. Il est donc impératif pour les pays amis et influents d'accourir au chevet de notre région, devenue l'épicentre de ce terrorisme internationalisé et globalisé, avec des grilles de lecture différentes et des méthodes politiques et diplomatiques nouvelles. Les crises au Moyen Orient sont légion, mais on peut en énumérer les principales :

- La montée, très préoccupante, des extrémismes et du fanatisme religieux qui menace de reléguer aux oubliettes de l'histoire l'extraordinaire et féconde diversité ethnique et religieuse du Moyen Orient.

- Des organisations terroristes tentaculaires mettent à profit des capacités militaires et financières énormes afin de bouleverser de fond en comble la donne historico- politique de la région. Nous avons été parmi les premiers à appeler à la mise au pas définitive de Daech et d'Al Nosra. Nous nous sommes bien démenés pour attirer l'attention de la Cour Pénale Internationale sur la nature des crimes commis par ces organisations afin que la justice internationale puisse agir et sauvegarder sa crédibilité.

- Une compétition géopolitique acharnée entre les grands acteurs régionaux, particulièrement déstabilisante car elle n'hésite pas à tirer profit et à instrumentaliser les mouvements de contestation politique qui surgissent ici ou là, contre certains des gouvernements en place.

- L'absence d'un véritable développement durable et l'inexistence de perspectives économiques prometteuses sont aussi des facteurs déstabilisants qui poussent les populations les plus vulnérables de la rive sud de la méditerranée à s'embarquer clandestinement vers le nord avec des aspirations et des rêves que la dure réalité transforme en cauchemars.

- Quant à cet infortuné processus de paix israélo-palestinien, pris entre le marteau de l'apathie internationale et l'enclume de l'intransigeance des dirigeants israéliens sectaires et belliqueux, il n'est plus que l'ombre de lui-même. L'injustice contre le peuple Palestinien ne peut que continuer à générer de la violence.

A cela s'ajoute la crise humanitaire sans précédent, occasionnée par la présence de plus d'un million et demi de ressortissants Syriens sur notre territoire. Le Liban est particulièrement frappé par cette crise que nous avons tenu à gérer, de l'avis de tous, en privilégiant les impératifs humanitaires ; mais aujourd'hui nous nous retrouvons bien au- delà de notre seuil de tolérance. Nous n'avons plus les moyens d'assumer notre générosité proverbiale. Nous forcer à persévérer dans cette voie serait calamiteux à tous points de vue. Nous ne pouvons plus tolérer la dilution démographique de la population libanaise. Nous ne pouvons pas assister à l'effacement de nos frontières sans réagir. Nous comptons beaucoup sur la France pour nous aider à surmonter cette crise qui menace à la fois notre identité et notre existence. Tolérance et acceptation de l'autre sont des valeurs chères à nos cœurs.

Mais ceux qui se focalisent sur elles en faisant fi de la situation globale, prennent la proie pour l'ombre. Car peut-on parler encore de tolérance, quand l'Etat s'étiole et s'effilochent les institutions censées la garantir et la protéger ? Peut-on imaginer une société viable qui ne serait constituée que de différences, et qui pourrait se passer d'un socle de valeurs communes qui permettrait à ses différences de dialoguer entre elles et de se tolérer Nous souhaitons que nos spécificités soient respectées. Il est grand temps que le reste du monde comprenne qu'il n'est pas du tout facile d'être un pays comme le Liban pluraliste et tolérant, dans le Moyen Orient actuel. Il est difficile de conserver notre souveraineté face aux ingérences et aux tentatives de déstabilisation et de maintenir une société viable et une économie saine quand les réfugiés et déplacés constituent un tiers de notre population. Comment sauvegarder l'intégrité de notre pays alors que, profitant du chaos qui règne dans la région, les organisations terroristes mènent une guerre d'usure contre nos forces armées et cherchent à monter une partie de la population contre l'autre ?

Comment, enfin, vivre en paix et en sécurité alors qu'Israël continue d'occuper une partie de notre territoire, de violer notre souveraineté et de nous menacer d'attaques militaires Même balloté par des vents contraires, le Liban tient bon. Il demeure une source de rêves et d'espoirs et un modèle de tolérance. En harmonie avec nos spécificités, nous avons choisi d'axer notre action politique sur trois priorités fondamentales :

La préservation du pluralisme et de la tolérance qui caractérisent le Liban,

La préservation de notre souveraineté et de notre intégrité territoriale,

La protection de notre modèle socio-économique menacé de délitement du fait des répercussions de la crise syrienne. Le Liban est un pays indispensable au Moyen Orient. Le monde aurait beaucoup perdu si, un jour, le Liban tel que nous le connaissons, n'était plus qu'un « agréable souvenir ».



Envoyé de mon Ipad 

Le Liban, refuge des chrétiens chassés par l'EI | Thomas Abgrall | Le groupe État islamique

Le Liban, refuge des chrétiens chassés par l'EI | Thomas Abgrall | Le groupe État islamique
Des chrétiens assyriens d'Irak, de Syrie et du... (PHOTO ANWAR AMRO, ARCHIVES AFP)

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Le groupe État islamique

International

Le groupe État islamique

Après avoir fait d'importants gains en Syrie face aux troupes d'Assad, les djihadistes de l'EI ont pris l'Irak d'assaut s'emparant d'importants pans du pays, dont la deuxième ville, Mossoul. Une offensive visant à créer un État islamique en pays sunnite, à cheval sur l'Irak et la Syrie. »

Thomas Abgrall

collaboration spéciale

La Presse

(BEYROUTH) Lorsque Nada a entendu sonner à tue-tête les cloches des églises à 3h du matin, elle a su que tout était fini, qu'elle devait partir. Laisser sa vie derrière soi.

«Les prêtres ont prévenu les habitants qu'il fallait immédiatement quitter la ville. Nous avons juste eu le temps de prendre quelques économies, des vêtements», raconte l'ancienne directrice d'école de 65 ans.

Les cloches sonnent en cette nuit du 6 août, car les combattants de l'EI sont sur le point de pénétrer dans Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d'Irak. Ils l'encerclent depuis un mois, mais ont été repoussés par les peshmergas kurdes venus en renfort. Jusqu'à ce que ces derniers soient forcés d'abandonner leurs positions.

Qaraqosh ne se situe qu'à 30 km de Mossoul, deuxième plus grande ville d'Irak, et «capitale» de l'EI dans le pays. En pleine nuit, Nada et son fils filent avec quatre autres personnes en voiture jusqu'à Erbil, au Kurdistan irakien. D'autres fuient en minibus, certains à pied. C'est la panique.

«Ma cousine et son mari n'ont pas pu fuir la ville avant l'arrivée de l'EI. Depuis nous n'avons plus eu aucune nouvelle d'eux», poursuit Nada, la gorge serrée. Elle reste avec son fils une dizaine de jours au Kurdistan avant de rejoindre Basma, une autre de ses filles, à Bagdad, puis de s'envoler pour Beyrouth.

Depuis les premières offensives de l'EI dans le nord-est de l'Irak l'été dernier, près de 7000 réfugiés se sont enregistrés au Liban au Haut commissariat aux réfugiés (HCR). Ils s'ajoutent à 8000 réfugiés qui ont déjà fui les violences ces dernières années. Les statistiques de l'ONU ne comptabilisent pas ces réfugiés selon leurs religions, il s'agirait en majorité de chrétiens.

«Depuis 10 ans, les chrétiens sont visés, des églises sont détruites, mais c'est la première fois en 2000 ans d'histoire qu'ils sont expulsés de régions entières. Les djihadistes ne leur ont donné que trois options: se convertir à l'Islam, payer l'impôt islamique, ou fuir en abandonnant leurs propriétés, qui sont ensuite réquisitionnées», dénonce le père irakien Denha Youssef, qui coordonne l'aide aux réfugiés au Liban.

«Depuis 10 ans, les chrétiens sont visés, des églises sont détruites, mais c'est la première fois en 2000 ans d'histoire qu'ils sont expulsés de régions entières.»

Le père irakien Denha Youssef

Peu d'aide de l'ONU

La plupart des Irakiens arrivés au pays du Cèdre reçoivent peu d'aide des Nations unies, déjà très sollicitées avec plus de 1,1 million de réfugiés syriens. Ce sont les associations et les églises locales, en particulier chaldéennes et assyriennes, qui organisent des distributions de nourriture, aident à payer les loyers.

Par un froid matin d'hiver, Sivan, 27 ans, est venu chercher quelques vivres - du riz, des lentilles, des boîtes de conserve - à la cathédrale Saint-Raphaël, dans la banlieue de Beyrouth. «Nous nous sentons en sécurité au Liban, car la communauté chrétienne est forte, mais notre situation économique est dramatique. La vie est très chère ici», explique cet ancien infirmier originaire de Batnaya (près de Mossoul).

«Nous espérons rester au Liban quelques mois, et obtenir l'asile politique aux États-Unis où vit l'un de mes oncles. Il est impensable de retourner dans notre pays. Pour l'EI, les chrétiens sont des kuffar, des infidèles, qui n'ont plus leur place», affirme le jeune homme.



Envoyé de mon Ipad 

vendredi 13 février 2015

Fides News-Etude d'une déclaration de condamnation des génocides assyrien et grec de la part du Parlement arménien



Envoyé de mon Ipad 

Début du message transféré :

Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 13 février 2015 13:51:56 UTC+2

EUROPE/ARMENIE - Etude d'une déclaration de condamnation des génocides assyrien et grec de la part du Parlement arménien
Erevan (Agence Fides) – La récente annonce d'une déclaration que le Parlement arménien pourrait bientôt adopter afin d'exprimer une condamnation des massacres subis voici un siècle par les grecs et les assyriens dans les territoires ottomans demeurés sous contrôle turc, a été accueillie positivement par des associations et groupes militants engagés dans la préservation de la mémoire historique de ces faits tragiques, qualifiés respectivement de « génocide grec » et de « génocide assyrien ».
« Nous considérons l'initiative comme un fait très important. Je souhaiterais exprimer ma gratitude aux promoteurs et j'espère qu'à l'occasion du centenaire du Génocide arménien, l'Assemblée nationale pourra effectivement adopter la déclaration condamnant les génocides grec et assyrien » a déclaré à Armeniapress le Directeur de l'ONG Ilios représentant la communauté grecque en Arménie, Slava Rafaelidis.
Dans le projet de déclaration, à l'étude des parlementaires arméniens, il est réaffirmé que toutes les minorités ethniques et religieuses firent l'objet de massacres perpétrés par les jeunes turcs. Voici moins de deux ans, l'hypothèse de l'adoption d'une déclaration analogue – soutenue par certains partis politiques arméniens – avait été repoussée par le Parlement d'Erevan. (GV) (Agence Fides 13/02/2015)
AFRIQUE/EGYPTE - Annonce de l'exécution des coptes enlevés en Libye de la part de la revue du prétendu « Etat islamique »
Le Caire (Agence Fides) – Les 21 coptes enlevés en Libye début janvier se trouvent entre les mains des djihadistes du prétendu « Etat islamique » qui, dans un article publié en ligne évoquent leur exécution, la présentant comme une vengeance contre les présumées « violences » subies par le passé par des femmes musulmanes égyptiennes de la part de l'Eglise copte. La nouvelle est diffusée dans le cadre d'un article délirant publié sur Dabiq, revue officielle en ligne du prétendu « Etat islamique », qui l'assortit de photos des personnes enlevées, revêtues de tenues oranges et otages d'hommes armés au visage masqué, repris dans des poses et situations rappelant les images des séquestrés déjà assassinés par les djihadistes.
L'article accompagnant les photos qualifie les coptes de « croisés d'Egypte » et fait référence au cas, désormais ancien, de deux femmes coptes qui, selon la propagande djihadiste, auraient été contraintes par la force par l'Eglise copte orthodoxe, à renier leur conversion à l'islam. Le texte cite également le massacre perpétré en 2010 par les terroristes d'al-Qaeda dans la Cathédrale syro catholique de Bagdad, présenté comme un premier acte de vengeance à l'égard des présumées violences des coptes en Egypte.
Pour l'heure, les réactions des institutions égyptiennes paraissent prudentes, alors que les familles des personnes enlevées préparent pour aujourd'hui des manifestations dans la capitale égyptienne, aux environs du siège du syndicat des journalistes, manifestations qui seront suivies par une rencontre de prière dans la Cathédrale copte. La présidence égyptienne a publié une note affirmant que des vérifications et des contacts visant à évaluer les conditions actuelles des personnes enlevées sont en cours. Jusqu'ici – répètent des sources officieuses des institutions reprises par les moyens de communication égyptiens – les cadavres des personnes enlevées n'ont pas été retrouvés en Libye et les djihadistes auraient lancé un ultimatum de 72 heures avant de débuter les exécutions, une indiscrétion qui laisse ouverte l'hypothèse de négociations encore en cours afin d'éviter le massacre des coptes enlevés.
« En ce moment – indique à l'Agence Fides l'Evêque copte catholique de Gizeh, S.Exc. Mgr Antonios Aziz Mina – tous les hommes de bonne volonté devraient prier pour nos frères enlevés en Libye quelque soit leur sort. Il faut surtout éviter de tomber dans le piège des djihadistes. Ces jeunes ont été enlevés en tant qu'égyptiens. Ensuite, étant coptes, les djihadistes utilisent vis-à-vis d'eux des arguments grotesques et ridicules, comme ceux qui font référence aux Croisades, afin de fomenter des réflexes conditionnés et de masquer par un quelconque pseudo argumentaire idéologique leur barbarie sanguinaire. La réaction face à tout cela doit être unitaire et faire référence au sens d'humanité qui nous unit tous devant cette abomination. Leur dessein vise à nous diviser et à nous mettre les uns contre les autres : chrétiens contre musulmans, musulmans pacifistes et « hérétiques » contre « vrais » musulmans, sunnites contre chiites, croyants contre athées et nous tous, nous ne devo ns pas fournir de prétextes à leurs délires lucides ». (GV) (Agence Fides 13/02/2015)

Les chrétiens de Syrie veulent croire à l’avenir de Maaloula | La-Croix.com - Monde

Les chrétiens de Syrie veulent croire à l'avenir de Maaloula | La-Croix.com - Monde

Le P. Toufiq Eid, prêtre de la paroisse grecque catholique melkite de la ville chrétienne de Maaloula en Syrie, était en France jusqu'au 12 février.

Il est venu sensibiliser au sort des chrétiens de Syrie alors que petit à petit la vie reprend son cours presque normal à Maaloula, depuis sa libération par l'armée syrienne en avril dernier.

Le P. Toufiq Eid, moine de l'Ordre basilien salvatorien, est le curé de la paroisse grecque catholique melkite depuis 2011 et le prieur du monastère grec-catholique des Saints-Serge-et-Bacchus.

Il était à Paris quelques jours pour sensibiliser les Français à la situation difficile que rencontrent les Syriens et surtout ceux de sa ville Maaloula, distante de 57 kilomètres de Damas au nord.

> Retrouvez notre dossier sur la Syrie  

« C'est un homme qui a la foi chevillée au corps », explique Frédéric Pichon, chercheur associé à l'université de Tours, qui le connaît depuis longtemps. Libanais d'origine, issu d'une famille modeste d'un village situé au-dessus de Saïda, il a fait son petit séminaire à Rome. Il parle quatre langues : français, italien, anglais et arabe.

maaloula

Le P. Toufiq Eid. (photo: MARC GERARD/SOSCHRETIENSDORIENT)

Ce prêtre est décrit comme très proche des habitants de Maaloula, peuplée d'environ 2 000 personnes l'hiver, principalement des agriculteurs et des petits commerçants, et de près de 10 000 résidents l'été avec l'arrivée de ceux qui y possèdent des maisons de famille.

La ville comptait avant la guerre civile en Syrie une majorité de chrétiens (dont environ 60 % grecs-catholiques et 40 % grecs-orthodoxes) et un tiers de musulmans.

40 % de la population est revenue depuis la libération de la ville

La rébellion syrienne a occupé la ville de septembre 2013 à avril 2014 et la population avait fui. Selon le prêtre, « 313 habitations sur près de 1 400 ont été touchées par les combats » ou par les pneus remplis d'explosifs que lançaient les rebelles du haut de la colline, causant des dégâts considérables aux habitations.

Le P. Toufiq assure que 40 % de la population est revenue depuis que la ville a été libérée le 14 avril, ainsi que sept à huit familles musulmanes. « Tous les musulmans ne reviendront pas car beaucoup ont trahi les chrétiens quand les islamistes se sont emparés de la ville », déplore le prêtre. « La société est blessée, il est difficile de reprendre la vie comme avant. Nous avons vécu huit mois de déplacement pendant lesquels on a tout perdu, y compris la mémoire historique ».

 > Lire aussi : La libération de la ville chrétienne Maaloula  

Les islamistes se sont en effet particulièrement attaqués aux édifices religieux, couvents et églises. Douze religieuses du Monastère de Saint-Thècle, avaient été enlevées et conduites à Yabroud, avant d'être libérées au début du mois de mars 2014, en échange de la libération de 150 prisonnières détenues par le régime de Damas.

Escale à Béziers, ville jumelée avec Maaloula

 « Aujourd'hui, beaucoup d'habitants sont encore exilés dans la capitale syrienne, mais souhaitent rentrer dans leur village, précise le P. Toufiq. Près de 350 familles ont déjà retrouvé leur domicile de façon pérenne. Pour les autres, il faudra patienter encore un peu. Le temps que l'on reconstruise les habitations. » 

 > Sur Urbi & Orbi : La supérieure des religieuses de Maaloula commente les circonstances de sa libération  

Pendant son court séjour en France, le P. Toufiq a fait une escale à Béziers, ville jumelée avec Maaloula depuis octobre 2014. Il a aussi été reçu au Quai d'Orsay pendant plus d'une heure et demie par l'ambassadeur français auprès de la coalition syrienne, Franck Gellet, et par Jean-Christophe Peaucelle, conseiller pour les affaires religieuses au Quai d'Orsay. 

Le P.Toufiq a demandé à la France d'intervenir auprès du Qatar pour que Doha obtienne la libération de sept jeunes chrétiens de Maaloula, kidnappés par Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique) en avril 2014.

Des groupes islamistes isolés

Si les combats ont cessé autour de Maaloula, où l'ensemble de la région du Qalamoun est désormais sous le contrôle de l'armée et des combattants du Hezbollah libanais (qui soutient le gouvernement de Bachar al Assad), il reste des groupes islamistes isolés. « La rébellion est partout, confie le prêtre, mais les conditions font qu'il est désormais possible de retourner à Maaloula. »

La ville était connue dans tout le Proche-Orient pour la ferveur et la solennité avec lesquelles elle célébrait le 14 septembre, la fête de l'Exaltation de la Sainte-Croix. De grands feux étaient allumés sur les collines et les habitants et les visiteurs, chrétiens ou musulmans nombreux à venir en période de paix, étaient invités à de grands dîners après les cérémonies religieuses. 

A Maaloula, on célèbre les messes en araméen

Maaloula est l'un des derniers endroits où l'on célèbre les messes en araméen, la langue du Christ. Outre de nombreux couvents et églises, elle doit sa renommée à ses refuges troglodytiques datant des premiers siècles du christianisme.

L'église paroissienne Saint-George a été réparée grâce à des fonds recueillis par l'association SOS Chrétiens d'Orient (1). L'école a rouvert ses portes et accueille de nouveau ses élèves. « Mais les professeurs manquent, même si le pouvoir à Damas fait tout son possible pour que les enseignants puissent reprendre leurs cours. »

 > Lire : En Syrie, la moitié de la population a dû fuir la guerre  

Le 15 mars prochain, le conflit syrien entrera dans sa quatrième année avec plus de 250 000 morts. Le pays est totalement désorganisé et le gouvernement syrien ne contrôle plus l'ensemble du pays. « Notre espoir en l'avenir est basé sur la foi chrétienne », rappelle le Père Toufiq. Mais il reste très préoccupé par l'hémorragie des Chrétiens du Moyen-Orient : « Comment ne pas désespérer alors que la solution au conflit est encore très loin ? »



Envoyé de mon Ipad 

Questions à Mgr Samir Mazloum

Questions à Mgr Samir Mazloum
مع تحياتي
13/2/2015-Questions à Mgr Samir Mazloum

Avons-nous mérité une telle décadence et cette dégradation des mœurs? Dans un pays déchiré, quelles que soient les décisions, leur application pose problème. Elles indisposent ceux qui n'en profitent pas, les forts en gueule qui n'ont d'autre arme que la contestation et qui s'en servent sans en calculer les conséquences. Ils réagissent, hélas, impunément, toujours à contre-courant. L'un de ceux-là est allé, une fois de plus très loin, dans la polémique. La décision concrète, adoptée à l'issue des premières séances du dialogue, amorcé par le Hezbollah et le Courant du futur, celle de débarrasser le paysage des portraits, affiches, drapeaux et calicots à caractère partisan provocateur. Une initiative accueillie avec soulagement par la population. La capitale et les grandes villes du pays peuvent désormais, en espérant que cela soit de longue durée, sinon définitif, rendre au paysage une physionomie plus civilisée ou, en tout cas, moins monstrueuse et provocante. Le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a vite fait de donner ses instructions pour que tous les quartiers soient débarrassés de ces graffitis et de ces marques d'incivilité. Mais les mécontents n'ont pas tardé à se faire entendre. Un homme, un seul, un «élu du peuple», Khaled Daher, connu pour ses prises de position agressives et toujours déplacées, attaque avec virulence les mesures prises et, avec de l'arrogance, de l'audace et de la mauvaise foi, compare les signes religieux des églises, telle la statue du Christ Roi, aux portraits profanes des chefs de clans et aux drapeaux et slogans symboles des terroristes. Il s'élève contre l'élimination du panneau portant l'inscription «Tripoli capitale de l'islam» et exige, en parallèle, que disparaissent les symboles religieux des églises. Il devient le contestataire qui, tout en étant vivement critiqué et même démoli par tous les médias, n'en remplit pas moins les écrans des télévisions. On l'a vu et entendu pérorer de nombreuses fois devant les micros des journalistes, désignant les cibles de son inimitié, le Hezbollah et la Syrie, et évitant lâchement de donner son avis sur Daech et al-Nosra. Daher bénéficie de l'immunité que lui confère son mandat parlementaire, tristement renouvelé par les députés eux-mêmes. Comment ne pas s'interroger sur la présence dans l'hémicycle, d'un individu si peu recommandable, sur les mêmes rangs que les représentants du peuple, supposés gérer la vie citoyenne et participer à l'élaboration des lois. Il devrait de toute évidence faire l'objet d'une condamnation et se voir retirer l'immunité dont il bénéficie. Mais ses pairs ne semblent pas autrement révulsés par son attitude et ne sont pas près de faire l'effort de rejoindre la Place de l'Etoile pour, au moins, voter une motion dénonçant l'attitude de l'un des leurs. Pouvait-il encore faire partie du courant qui en a fait un de ses membres au Parlement? Il y avait adhéré sous la présidence de Rafic Hariri, homme d'Etat et d'ouverture dont la fierté était d'avoir créé un mouvement multiconfessionnel ou plus exactement aconfessionnel avec des membres à la hauteur de ce qu'il en attendait. Khaled Daher, qui n'en est pas à son premier forfait de parlementaire, s'est contenté de se rétracter à la demande des ténors du parti dont, dit-il, il s'est expulsé lui-même sans attendre d'en être rayé. Rafic Hariri aurait-il attendu pour en décider?   Nous ne sommes plus, hélas, dignes du «message» dont le pape Jean-Paul II avait qualifié le Liban, celui d'une vie en commun harmonieuse. Daher aura-t-il encore l'audace de rejoindre le Parlement et d'y siéger? Ses pairs seront-ils suffisamment courageux pour le rejeter? Trouvera-t-il, encore une fois, des électeurs pour en faire leur représentant? Autant de questions qu'une telle attitude ne peut manquer de soulever. Les réponses seront-elles apportées pour, au moins, redorer le blason tant flétri de l'institution représentative du peuple? Sans vouloir généraliser et jeter l'opprobre sur tous nos élus, nous ne pouvons pas comprendre qu'ils ne prennent pas une sanction contre l'un des leurs qui déshonore un peu plus la fonction, déjà pas brillante.



Envoyé de mon Ipad 

jeudi 12 février 2015

Matar à la Saint-Maron : Nous refusons que l’État reste sans tête - L'Orient-Le Jour

Matar à la Saint-Maron : Nous refusons que l'État reste sans tête - L'Orient-Le Jour
12/2015-Matar à la Saint-Maron : Nous refusons que l'État reste sans tête

En l'absence d'un chef de l'État à la messe de la Saint-Maron, il était tout naturel que l'archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, s'adresse en premier au chef du gouvernement, Tammam Salam, avant de citer les personnalités présentes, au moment de prononcer son homélie qu'il a axée sur la vacance présidentielle. « Cette année, cette fête arrive alors que l'angoisse étreint le cœur des Libanais et que le souci assombrit leur âme parce qu'il n'a pas été possible d'élire un nouveau Président de la République. (...) Nous refusons, comme vous, que l'État reste sans tête et que les institutions constitutionnelles restent bloquées ou fonctionnent grâce à des formules exceptionnelles qui ne peuvent tolérer aucune normalisation », a-t-il affirmé d'emblée.
Rappelant que le Liban a été « pionnier dans la mise en valeur dans la région d'une vie commune fondée sur l'unité dans la diversité », il a déploré le fait que le sort du pays soit lié à celui d'autres États de la région : « Comment le Liban peut-il continuer à être crucifié en fonction des intérêts régionaux et internationaux, jusqu'à ce que la tempête dans les pays voisins se soit apaisée, avant que son président ne soit élu, alors qu'il peut constituer un modèle à suivre pour le règlement des problèmes auxquels ces pays sont confrontés ? » s'est-il interrogé, en jugeant que l'expérience du Liban dans l'exercice démocratique pourrait être calquée par les pays voisins. Selon lui, « lier la présidentielle au règlement du problème des autres ou à la conclusion d'accords de divers genres est un péché ». Mgr Matar a exprimé les craintes d'une exacerbation des guerres religieuses ou intercommunautaires dans la région si jamais les modèles démocratiques, comme le Liban, sont amenés à s'étioler.
Se disant persuadé que la sagesse et le bien triompheront en définitive, l'archevêque maronite a assuré que le Liban « restera ce pays islamo-chrétien réconcilié et paisible, comme une lanterne allumée qui déchire les ténèbres et comme un gage prometteur d'avenir pour toute l'humanité ».
Il a ensuite souligné que l'élection d'un chef de l'État « made in Lebanon » fait porter « une lourde responsabilité ». « Elle nous oblige en tant que libanais à assumer notre propre destin et à considérer l'échéance présidentielle comme une responsabilité qui n'appartient qu'à nous. Face à cette échéance, il nous incombe de nous rappeler que notre Constitution est l'une des plus anciennes de la région, alors que les autres pays voisins n'ont pas encore élaboré de Constitutions stables et claires », a-t-il dit, avant de poursuivre : « Il est aussi utile de rappeler que nous nous sommes efforcés de respecter les échéances présidentielles, même durant la guerre dévastatrice. Nous avons élu plusieurs présidents sous un déluge d'obus et dans un climat sévère d'insécurité, de peur que le Liban ne perde sa légitimité constitutionnelle et, partant, sa place dans le concert des nations. » « S'il nous est donné de discuter d'un sujet ayant rapport à la légitimité nationale, nous devrons l'aborder dans le cadre d'un dialogue sincère et sans délai, en gardant à l'esprit la priorité absolue de l'intérêt national », a encore dit M. Matar avant d'appeler les responsables à « examiner des solutions capables de respecter les deux légitimités constitutionnelle et nationale, chacune étant le soutien de l'autre et son alliée. Elles ne sont pas contradictoires. Nous pourrons ainsi franchir le cap de l'échéance présidentielle, et nous réussirons à renforcer le Liban et à consolider ses institutions ».
Il a en outre exprimé le souhait que les dialogues bilatéraux engagés entre différentes parties locales « se poursuivront dans un climat de confiance et dans une attitude positive, et qu'ils convergeront tous vers un dialogue national rassembleur ».



Envoyé de mon Ipad 

Irak : ordination et nomination de nouveaux evêques chaldéens à Bagdad | L'Œuvre d'Orient

Irak : ordination et nomination de nouveaux evêques chaldéens à Bagdad | L'Œuvre d'Orient

http://www.oeuvre-orient.fr/2015/02/06/irak-ordination-nomination-nouveaux-eveques-chaldeens-bagdad/
Note du 6/2/2015-Irak : ordination et nomination de nouveaux evêques chaldéens à Bagdad
06/02/2015

Mgr Pascal Gollnisch est actuellement présent à la célébration qui a lieu aujourd'hui en la cathédrale Saint-Joseph de Bagdad.

SB Sako et Mgr Gollnisch

SB Sako et Mgr Gollnisch

L'ordination est célébrée ce vendredi 6 février 2015 en la cathédrale Saint-Joseph de Bagdad à 10 heures par le Patriarche.

Le Synode de l'Église chaldéenne (qui a eu lieu à Erbil du 24 au 27 juin 2014) avait nommé trois nouveaux évêques. Après l'officialisation par le pape François, ils  sont envoyés en mission :

  • Mgr Emmanuel SHALITA, ancien vicaire patriarcal aux Etats-Unis, devient évêque du Diocèse de Saint Adday (Toronto) au Canada, succédant à Mgr Hanna ZORA ;
  • Mgr Emil Shamon NONA, ancien archevêque de Mossoul (Irak), devient évêque du Diocèse de Saint Thomas Apôtre (Sydney) en Australie, succédant à Mgr Gabriel KASSAB ;
  • Mgr Basil YALDO, ancien prêtre de Michigan (USA), devient évêque auxiliaire de Bagdad en Irak, succédant à Jacques ISAAC.

S.B.  SAKO a appelé tous les fidèles de l'Église chaldéenne à prier pour eux et coopérer pour annoncer la joie de l'Évangile, en toute humilité et en toute impartialité.

Samedi 7 février un Synode extraordinaire de l'Eglise chaldéenne est convoqué par le patriarche de Babylone des Chaldéens, SB Louis Raphaël Ier Sako.

A l'ordre du jour sera affrontée la question relative aux groupes de prêtres et de religieux qui, au cours des dernières années, ont quitté leurs diocèses et leurs maisons religieuses en Irak, sans le permis de leurs supérieurs, se transférant aux Etats-Unis et dans d'autres pays occidentaux. (Source VIS)

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Envoyé de mon Ipad 

Le synode chaldéen interpelle les autorités irakiennesRadio Vatican

Le synode chaldéen interpelle les autorités irakiennesRadio Vatican
10/2/2015-Le synode chaldéen interpelle les autorités irakiennes

Mgr Louis Raphaël Sako, Patriarche de Babylone des Chaldéens. - AFP

(RV) Les évêques chaldéens ont invité le gouvernement de Bagdad et les autorités du Kurdistan irakien à unir leurs forces pour libérer les territoires occupés par les djihadistes, et à allouer des fonds pour soutenir les familles chassées de leurs maisons et privées de leurs biens par les combattants de l'Etat islamique.  Il est urgent selon eux de prendre les mesures nécessaires pour protéger les chrétiens et permettre à tous les irakiens de rentrer chez eux et de vivre dans la sécurité et la dignité.

Dans leur appel publié à l'issue de leur synode extraordinaire samedi, les évêques chaldéens s'adressent non seulement au pouvoir irakien mais aussi à la communauté internationale. Ils attirent l'attention sur la crise humanitaire qui touche la population des territoires conquis par les djihadistes. Face à l'échec et à la division des partis politiques chrétiens, ils ont décidé de lancer la création d'une Ligue chaldéenne, un projet soutenu par le patriarche Sako. Cette ligue sera une organisation civile et autonome. Composée de laïcs, elle s'occupera des affaires politiques, culturelles et sociales qui touchent les communautés chaldéennes. Elle servira à la fois de caisse de solidarité et d'outil de pression sur le gouvernement. 

Autre décision importante : à l'occasion du centenaire des déportations et des massacres des assyro-chaldéens perpétrés en 1915 par les Jeunes Turcs, une journée des martyrs chaldéens sera désormais célébrée tous les ans, le vendredi après Pâques. Moins connu que le massacre des Arméniens, également perpétré en 1915, ce carnage a fait au moins 275 000 morts. Vues par les autorités ottomanes comme de possibles foyers de rébellion, le populations chrétiennes de l'Est anatolien et du nord de la Mésopotamie, assyriennes, syriennes et chaldéennes avaient déjà été victimes de persécutions vingt ans plus tôt. La journée en mémoire des victimes portera le nom de « vendredi des martyrs et des confesseurs de la foi ». 

Les évêques chaldéens ont par ailleurs exprimé leur solidarité avec les quelque 130 000 chrétiens chassés de Mossoul et de la plaine de Ninive et dont l'exil au Kurdistan irakien s'éternise dans des conditions précaires.



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mercredi 11 février 2015

Ils ont dit... - L'Orient-Le JourMgr Raï, patriarche maronite, dans son homélie pour la Saint-Maron, à Rome

Ils ont dit... - L'Orient-Le Jour

Ils ont dit...

* Mgr  Raï, patriarche maronite, dans son homélie pour la Saint-Maron, à Rome : « Les maronites du Liban sont le socle sur lequel repose le message du Liban dans le monde arabo-islamique. C'est pour cela qu'ils se sont engagés à protéger ce pays en sa qualité de patrie spirituelle pour tous les maronites (...) et d'en faire une patrie modèle de l'ouverture, du pluralisme culturel et religieux et de la coexistence entre chrétiens et musulmans (...). Nous prions aussi pour qu'un président de la République soit élu au Liban, après neuf mois de vacance présidentielle. »

*Fouad el-Saad, député de Aley et membre du bloc joumblattiste : « Il est triste de constater que les Libanais ont commencé à s'accoutumer de l'absence d'un président. Le dialogue entre adversaires politiques, aussi important qu'il soit, aurait dû commencer par la crise présidentielle, priorité absolue. J'appelle les députés soucieux du sort de la République à camper à l'intérieur du siège du Parlement et le peuple à l'extérieur pour faire pression sur ceux qui font un mauvais usage de leur mandat et obtenir que l'élection soit tenue. »

*Le bloc du Changement et de la Réforme, dans son communiqué hebdomadaire : « Se fondant sur tout ce qui se dit au sujet de l'échéance présidentielle, le bloc souhaite que toutes les parties s'engagent à prendre en compte le facteur libanais, autrement dit la volonté libanaise, en vue de parvenir à un résultat qui ne dépende pas de compromis, ni d'initiatives parfois bien intentionnées, mais qui ne peuvent pas prendre la place des Libanais, et surtout des chrétiens, qui sont les principaux concernés par cette échéance. »

*Waël Bou Faour, ministre (joumblattiste) de la Santé, à l'issue d'une audience chez le Premier ministre, Tammam Salam : « Il est temps que prenne fin la vacance présidentielle. Nous devons parvenir à un accord unanime entre toutes les forces politiques libanaises sur un président dont l'élection serait le prélude au redressement de la vie institutionnelle et politique. »

* Ahmad Fatfat, député de Dennyeh et membre du bloc du Futur, à la Voix du Liban 93,3 : « Ce sont les boycotteurs de l'élection qui assument la responsabilité de la vacance présidentielle. Nous vivons une grande illusion. Tant qu'il y aura une volonté régionale de bloquer la présidentielle, il n'y aura pas de président au Liban. Le dialogue (du Futur) avec le Hezbollah ne peut pas décider de la tenue des élections, mais il peut aider. L'unique espoir est que quelque chose puisse sortir du dialogue interchrétien. »

* Mgr Boulos Matar, archevêque de Beyrouth, dans son homélie pour la Saint-Maron : « Lier l'élection présidentielle au Liban à la solution des conflits d'autrui et à la conclusion d'accords en tous genres est une grande faute. »



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Egypte: Poutine rencontre le patriarche d'Alexandrie © Sputnik. Mikhail Klimentiev


http://fr.sputniknews.com/international/20150210/1014529154.html 

Vive l'axe Alexandrie-Nicosie-Athènes-Moscou ! 
Egypte: Poutine rencontre le patriarche d'Alexandrie © Sputnik. Mikhail 
Klimentiev 
INTERNATIONAL 
12:56 10.02.2015(mis à jour 13:07 10.02.2015) 

Le président russe prône la coopération entre les chrétiens de Russie et 
d'Egypte pour faire valoir leurs valeurs et idéaux communs. 

Lors d'une rencontre avec le patriarche Théodore II d'Alexandrie et de 
Toute l'Afrique, le président russe Vladimir Poutine, en visite au 
Caire, a espéré mardi la poursuite de la coopération avec les chrétiens 
d'Egypte afin de défendre les valeurs et idéaux communs. 

"Je sais que l'actuelle direction égyptienne adopte la même position. 
J'espère qu'en agissant de concert sur la base d'une telle approche des 
relations entre les représentants de différentes religions, nous 
pourrons conjuguer nos efforts dans la lutte pour nos valeurs et idéaux 
communs", a déclaré le chef de l'Etat russe, ajoutant avoir évoqué la 
veille ces mêmes questions avec son homologue égyptien Abdel Fattah 
al-Sissi. 

Par ailleurs, Vladimir Poutine a rappelé que le président al-Sissi avait 
récemment visité la Cathédrale copte orthodoxe, ce qu'aucun dirigeant 
égyptien n'avait fait auparavant. 

De son côté, le patriarche d'Alexandrie a assuré le président russe 
qu'il ne ménageait pas ses efforts pour que les chrétiens et les 
musulmans égyptiens vivent en paix. 

"Je suis sûr que tout ira bien", a-t-il dit. 

D'origine grecque, le patriarche Théodore a également exprimé sa 
reconnaissance à M.Poutine pour le bon développement des relations entre 
la Russie et la Grèce. Par ailleurs, il s'est souvenu avec beaucoup 
d'affection des années passées en Union soviétique. 

"Que le Seigneur vous donne santé et bonheur, et de longues années de 
vie", a dit en russe le patriarche à Vladimir Poutine. 

Le président russe est arrivé lundi pour une visite officielle de deux 
jours au Caire destinée à évoquer avec son homologue égyptien Abdel 
Fattah al-Sissi la situation dans la région 
https://groups.google.com/forum/m/#!topic/fr.soc.politique/Qq_1EWoS45U


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mardi 10 février 2015

Edito Le Monde - Défendre les Chrétiens d'Orient : question d'humanité, de justice et de stratégie » Chrétiens de la Méditerranée

Edito Le Monde - Défendre les Chrétiens d'Orient : question d'humanité, de justice et de stratégie » Chrétiens de la Méditerranée
Par Bernard Emont, Professeur de l'enseignement supérieur, spécialiste des minorités linguistiques et culturelles et Jean Samat, co-fondateur de l'Association d'apprentissage la Langue Araméenne(AALA, Val d'Oise) et conseiller municipal à Gonesse.

Ils étaient 1 400 000 sous Saddam Hussein. Ils ne sont plus que 350 000, à occuper leurs terres ancestrales, entre le Tigre et l'Euphrate (l'ancienne Mésopotamie). Plus 120 000, parqués dans le camp d'Erbil, au Kurdistan irakien, dépourvus de tout, et surtout de soutiens officiels, de quelque autorité que ce soit : hormis de la part des chefs de leur propre Eglise, en tête desquels leurs trois évêques qui ont reflué avec eux. Ce qui leur a valu quelques tentes, couvertures et caravanes…

Leur inconfort, certes, remonte à la nuit des temps. Ils descendent de cette poignée de résistants aux invasions du sud, dont ils ont jadis été victimes, préférant souvent payer tribut que de se convertir. L'équilibre fragile dont ils ont pu bénéficier à certaines époques, – où les familles des divers groupes religieux ont su vivre, sinon en harmonie, du moins en coexistence pacifique – a été souvent balayé par les vagues fondamentalistes, ou nationalistes, qui ont ébranlé le Proche Orient : en 1915, en Turquie ; en Irak, depuis, au rythme des différentes guerres du golfe. La pression pour les forcer au départ a été particulièrement forte au début des années 1980, en 1995, en 2005…

Mais jamais plus que lors de la récente offensive de Daech en direction de Mossoul (où ils constituaient une minorité active). Ceux qui n'ont pas fui son approche ont vu la porte de leur maison marquée de la lettre « N » de l'alphabet arabe (« N »pour Nazarôen – nom traditionnellement donné aux disciples du Christ) : comme jadis pour les anciens Hébreux d'Egypte, mais en un autre siècle ( le XXIème !) et pour une autre cause ! Ils ont été méthodiquement interpelés et sommés de se convertir. Dans le cas contraire, le choix était simple : « tu pars ou on te tue ». Même les petites écoles ont été visitées, et les enfants non musulmans, enjoints à la conversion : certains, qui osèrent dire non, ont été exécutés sans pitié…

Certes la France, considérée comme leur protectrice traditionnelle, et dont ils apprennent volontiers la langue, a posé quelques gestes. Quelques familles ont pu bénéficier d'un accueil d'urgence. Ainsi se retrouvent – ils sont une vingtaine de milles, surtout originaires de Turquie, en région parisienne (autour de Sarcelles, Gonesse), ou dans celle de Pau (plusieurs centaines, principalement en provenance d'Irak). Soxiante dossiers, représentant à peu près 600 personnes, sont en attente sur le bureau du Consul de France à Erbil, capitale provisoire du Kurdistan irakien. Et certaines familles, jugées prioritaires (membres malades, handicapés, ou très âgés) reçoivent leur visa… au compte goutte ! Encore faut-il qu'elles aient trouvé une famille d'accueil (leur «garante ») en France. On est loin d'une réponse à l'urgence : et surtout d'une prise de conscience adéquate de l'ampleur du phénomène.

Car ne nous leurrons pas : il s'agit bel et bien d'un génocide, feutré et par petits paquet—ce qui le rend moins visible. Seuls demeurent ceux qui sont dépourvus de moyens. Bientôt, il ne restera plus de chrétiens au Proche Orient (c'est d'ailleurs le souhait formulé par Daech), appartenant aux premières communautés chrétiennes hors Palestine. Un peuple très original au Proche-Orient, qui possède une langue et une culture particulière (la culture et la langue araméennes) et l'un des plus anciens à avoir habité cette région, en descendance directe des Assyriens et Babyloniens.

On est étonné de voir la patrie des droits de l'homme si discrète devant l'éviction massive de tout un peuple (plus d'un million de personnes), elle qui se veut la voix des opprimés, des victimes de répressions injustes—surtout lorsqu'elles reposent sur des « délits d'opinion ». Est-elle gênée de défendre des chrétiens, auxquels la relient tant de liens divers, et dont, quoi qu'elle en dise, sa culture est imprégnée ? Craint-elle d'être accusée de favoritisme ? Il serait pourtant d'élémentaire justice d'aider ces exclus à rentrer dans leurs foyers ! Avec toutes les garanties en termes de protection : par exemple le déploiement d'une force internationale, avec l'aval du gouvernement irakien qui aurait pour rôle de garantir et de faire respecter leurs droits les plus élémentaires, surtout en matière de sécurité dans des zones définies par les grandes puissances.

Mais ce n'est pas là, seulement, question d'humanité et de justice. Il y va, pour la France, d'une véritable stratégie de protection d'elle-même et de ses valeurs. Car qui peut croire – surtout après les événements que nous venons de vivre – que ce phénomène ne nous concerne pas. Il serait folie, au nom d'une laïcité aveugle, de considérer indifférent qu'une communauté, animée par une idéologie pacifiste et non violente, disparaisse de cette partie du globe, où elle a toujours constitué un élément d'équilibre : voire un trait d'union entre ethnies très diverses. Il serait illusoire de penser que quelques mesures de police sur notre sol, de protection de nos frontières, suffiront à combattre le terrorisme, si nous lui laissons le champ libre dans ce qu'il faut bien appeler nos avant-postes.

Car si nous laissons s'installer l'injustice et la terreur dans ce coin d'Orient, qui peut penser, à l'heure du village global, que quelques centaines de kilomètres nous serviront d'abri ? Si nous nous contentons de frappes aériennes pour sécuriser quelques couloirs, qui peut croire qu'elles suffiront à poser les bases d'une paix durable, même si elles en constituent des outils provisoires ? Une telle paix ne s'obtiendra que par un complément diplomatique opiniâtre et un travail de fond auprès des populations : partie d'une stratégie bien comprise, où les armes idéologiques et le capital humain ne pèseront pas moins lourd que l'arsenal militaire et policier.

Vaincre Daech ne peut se réduire à contrer le cyclone dans sa périphérie. Il faut agir en son cœur, commencer par réparer les dommages à leur source ; permettre aux expulsés – dont les chrétiens d'Irak – de rentrer chez eux et refuser les actes d'un terrorisme quotidien qui fait de la spoliation un mode de gouvernance et de la mort la sanction de la différence ; reconstruire les digues, morales et politiques, qui ont permis, par le passé, un minimum de « vivre ensemble » – l'un des plus grand défis pour ces minorités religieuses – et empêcher toute tentation de retour à un ordre violent. Faute de quoi, non seulement il faut s'attendre à de graves résurgences, voire à l'amplification de raids dévastateurs, non seulement aura-t-on dépensé beaucoup d'argent pour rien, mais l'Humanité aura régressé de plusieurs siècles, avec des conséquences hautement imprévisibles.

Bernard Emont



Envoyé de mon Ipad 

ASIE/LIBAN - Pour l’Archevêque maronite de Beyrouth, « il n’est profitable ni à notre région ni au monde que de choisir de lier le destin du Liban à ce qui se passe dans les autres pays »



Expéditeur: Fides News Fr <fidesnews-fr@fides.org>
Date: 10 février 2015 14:15:06 UTC

ASIE/JORDANIE - Réaction d'un organe culturel catholique contre les « narghilés blasphématoires »

Amman (Agence Fides) – Le Catholic Center for Studies and Media (CCSM), institution culturelle et multimédia ayant son siège à Amman, dirigée par le Père Rifat Bader, prêtre jordanien, promeut une campagne de sensibilisation et dénonce la commercialisation et la diffusion dans les lieux publics d'un modèle de narghilé sur lequel sont reproduites des images indécentes et blasphématoires de Jésus Christ, gravement offensante pour les sentiments de dévotion de tous les baptisés.
« De nombreux chrétiens – indique à l'Agence Fides le Père Bader – nous ont contacté pour exprimer un sens d'humiliation qu'ils ont ressenti lorsqu'ils ont vu ces images sur les narghilés utilisés dans la rue ou dans les cafés. A un moment où les chroniques nous poussent à intensifier les efforts contre toute offense et toute manipulation des traditions religieuses des peuples, un fait comme celui-ci résulte encore plus grave et plus déconcertant ». Dans un communiqué publié ce jour et parvenu à l'Agence Fides, le CCSM demande le retrait des « narghilés blasphématoires » ou le retrait des dessins sacrilèges qui s'y trouvent, se réservant le droit de recourir aux voies légales contre l'importation et la commercialisation de tels produits. (GV) (Agence Fides 10/02/2015)

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ASIE/LIBAN - Pour l'Archevêque maronite de Beyrouth, « il n'est profitable ni à notre région ni au monde que de choisir de lier le destin du Liban à ce qui se passe dans les autres pays »

Beyrouth (Agence Fides) – S'il veut survivre, le Liban doit, par choix stratégique, se tenir en dehors des conflits qui bouleversent le Proche-Orient. Tel est l'appel, clair et alarmé, que l'Archevêque maronite de Beyrouth, S.Exc. Mgr Boulos Youssef Matar, a voulu inclure dans l'homélie de la Messe solennelle qu'il a célébré hier dans la capitale libanaise à l'occasion de la Solennité de Saint Maron, alors que le Liban se trouve encore aux prises avec la crise politique et institutionnelle qui empêche depuis mai dernier l'élection d'un nouveau Chef de l'Etat.
Dans son homélie, l'Archevêque a qualifié d'erreur grave l'idée de faire dépendre l'élection du Président libanais de l'issue des conflits et des jeux de forces qui dominent cette période de l'histoire du Proche-Orient. « Il n'est profitable ni à notre région ni au monde que de choisir de lier le destin du Liban à ce qui se passe dans les autres pays » a réaffirmé Mgr Matar, ayant recours à des expressions critiques envers le monde politique national, qui se soustrait à ses responsabilités et semble vouloir congeler la scène politique libanaise, dans l'attente de savoir quels acteurs régionaux et mondiaux sortiront vainqueurs de la réorganisation des équilibres en cours dans la région. (GV) (Agence Fides 10/02/2015)

samedi 7 février 2015

François avec Raï : « Présence des Églises, pour la poursuite du témoignage chrétien » - L'Orient-Le Jour

François avec Raï : « Présence des Églises, pour la poursuite du témoignage chrétien » - L'Orient-Le Jour
7/2/2015-François avec Raï : « Présence des Églises, pour la poursuite du témoignage chrétien »

Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a été reçu hier par le pape François, auquel il a brièvement exposé les derniers développements de la situation régionale et leur impact sur les chrétiens d'Orient, en particulier en Irak et en Syrie.
Le patriarche a également exposé au pape les tenants et aboutissants de la crise institutionnelle dans laquelle se débat le Liban, sans président depuis mai dernier, en raison des allégeances extérieures des candidats maronites.
Exprimant sa préoccupation pour les chrétiens d'Orient, le Saint-Père a souligné « la nécessité de la présence des Églises, pour la poursuite du témoignage chrétien ».
« Je prie tous les jours avec vous pour que soit trouvée rapidement une solution négociée, a assuré François. Tous les chrétiens sont appelés à travailler ensemble dans l'acceptation mutuelle et dans la confiance pour servir la cause de la paix et de la justice. »
La conversation entre François et le patriarche Raï a également porté sur la réforme générale que François tente d'introduire au niveau du gouvernement de l'Église et ce que le Vatican nomme « la recherche de la communion ».
Normalement, expliquent des sources ecclésiastiques, les rapports qui doivent s'établir entre le Saint-Siège et les synodes des Églises orientales catholiques sont des rapports d'égalité. En effet, les synodes des Églises orientales ne sauraient être assimilés à des conférences épiscopales, mais sont des organes de gouvernement ecclésial de plein droit. tout en étant en communion avec Rome.

Deux objectifs
Par ailleurs, le patriarche maronite a transmis au pape le salut et l'affection des patriarches orientaux catholiques et orthodoxes, et du chef des Églises évangéliques en Syrie et au Liban, réunis à Bkerké le 27 janvier, quelques jours avant son départ pour le Vatican.
L'objectif du rassemblement était d'observer de plus près la situation des réfugiés chrétiens et celle des fidèles qui ont décidé de rester dans leur pays, malgré la guerre, les difficultés et les impératifs qui en découlent, notamment la nécessité de les aider, de leur garantir des emplois, des écoles et des logements décents, bref de quoi leur permettre de rester enracinés dans leurs patries, et de préserver leur tradition et leur mission chrétienne. Le patriarche a remis au pape un rapport circonstancié sur les situations qu'il lui a exposées.
Rappelons que le patriarche Raï restera encore quelques jours au Vatican, où il participera aux travaux de divers conseils pontificaux. Il y célébrera notamment la Saint-Maron (le 9 février).



Envoyé de mon Ipad 

Le patriarche latin de Jérusalem condamne le massacre du pilote jordanien | Riposte-catholique

Le patriarche latin de Jérusalem condamne le massacre du pilote jordanien | Riposte-catholique
Le patriarche latin de Jérusalem condamne le massacre du pilote jordanien

Le patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, a condamné, dans un communiqué datant du 4 février 2015, le massacre du pilote jordanien par l'État islamique :

Le Patriarche de Jérusalem, Sa Béatitude Fouad Twal, s'associe à la souffrance de la grande famille jordanienne et à celle de Muath Kasasbeh, assassiné de manière horrible et insoutenable par les terroristes de Daesh qui l'avaient fait prisonnier le 24 décembre dernier.

Les fidèles et membres du clergé du Patriarcat s'associent à cette peine.

Cette épreuve pour la famille du jeune pilote et pour le Royaume de Jordanie rappelle combien le combat contre toute force fondamentaliste est nécessaire et urgent. Trop d'hommes et de femmes, de toutes religions, ont déjà perdu la vie de manière tragique et inhumaine depuis l'émergence du soi-disant état islamique, qui n'est pas un Etat et ne peut se réclamer d'aucune religion, loin de là.

Nous tous croyants Chrétiens et Musulmans sommes tous exposés à leurs agressions.  Nous sommes appelés à unir nos forces avec tous les hommes de bonne volonté pour combattre surtout avec la force de la prière et de la saine éducation.

La crainte de Dieu que nous partageons doit nous pousser à vivre en frères et à nous soutenir comme nous l'avons fait ensemble au Moyen Orient depuis des siècles.

+ Fouad Twal, Patriarche latin de Jérusalem, le 4 février 2015.



Envoyé de mon Ipad 

vendredi 6 février 2015

Syrie - Les chrétiens refusent le martyre

Syrie - Les chrétiens refusent le martyre
Notre reporter sur la ligne de front Face aux Fous de Dieu du djihad, chrétiens et communistes kurdes se soucient moins de religion que de survivre.
Les chrétiens refusent le martyre

Le grésillement d'une radio rompt le silence des tranchées. Depuis son avant-poste à moins de 2 kilomètres de l'émir, Johan Cosar n'en perd pas une miette sur son talkie-walkie. La première ligne des djihadistes est si proche qu'il intercepte leurs communications sans même le vouloir. C'est Abou Samir el-Maghrebi qui commande l'unité, juste en face, et harcèle son commandant parce qu'il veut rentrer chez lui. « Tu me casses les pieds, à la fin ! » répond rageusement l'émir Abou Aïcha, chef de secteur de Daech. « Dégage et rentre chez toi… » Ces vociférations font sourire Johan et ses troupes. Plus tôt dans la matinée, de grosses détonations ont retenti, indiquant que les combattants de Daech essuyaient une frappe de l'aviation américaine. Puis on a pu entendre Abou Aïcha pester à cause d'une batterie chapardée ou perdue.

« Le monde entier prend ces djihadistes pour des monstres terribles, grommelle Johan. Mais écoutez-les : ce ne sont que des hommes. Des miliciens désorganisés, qui pillent et se battent n'importe comment. Ce qu'il y a de vraiment monstrueux chez eux, ce sont leurs actes. » L'unité de Johan contrôle désormais le hameau de Ghardouka, où les séquelles du djihad sont bien visibles. A quelques dizaines de mètres du front gisent les décombres de l'église Saint-Michel, « Mar Melki » comme disent les chrétiens de la minorité syriaque qui peuplait le village. Les djihadistes ne se sont pas contentés ici des gros tags « Daech », ainsi qu'ils l'ont fait à peu près partout au fil de leur avancée fulgurante de l'été dernier. Au cimetière ils ont mitraillé les tombes en granit et les crucifix. Puis ils ont placé des centaines de kilos d'explosifs dans l'église elle-même. « Les combats pour reprendre le village ont été très durs pendant plus d'une semaine, raconte Johan. On s'est battu jour et nuit. Puis, tout d'un coup, ils se sont repliés et il y a eu l'énorme explosion. » Les islamistes de l'EI n'avaient pas voulu fuir sans détruire l'église. Elle est éventrée, son toit en ciment gît sur le sol. Au-dessus des murs en pisé, si épais qu'ils ont résisté, seule subsiste une croix en fer, toute tordue et branlante, dans laquelle chuintent les bourrasques de vent. « C'est leur façon de nous dire qu'ils vont effacer les chrétiens de Syrie », assure Johan.

Les chrétiens du Kurdistan ont décidé de peser dans la résistance

Les Syriaques et autres Eglises d'Orient sont les descendants des chrétiens des premiers temps. Ils représentent près de 10 % de la population du pays. Leur clergé est souvent resté loyal au régime de Damas, qu'ils percevaient comme un rempart contre la majorité sunnite. Aujourd'hui pourtant les populations de villages syriaques orthodoxes du Kurdistan font largement cause commune avec leurs voisins kurdes musulmans modérés. Si quelque 1 500 combattants sont venus d'Europe pour grossir les rangs du djihad, Johan a emprunté le même chemin pour venir le contrecarrer. Grand gaillard dégingandé au regard sombre, il veille sur l'aspect militaire de cette participation chrétienne à l'effort de guerre kurde. Né en Suisse cet ancien sergent de 32 ans a largement contribué à fonder le MFS (Conseil militaire syriaque), bras armé de la résistance chrétienne dans la guerre civile. Tandis qu'à une centaine de kilomètres plus à l'est, en Irak, la minorité assyro-chaldéenne fuyait ou se faisait massacrer, les chrétiens du Kurdistan ont décidé de peser dans la résistance. Leur « Conseil militaire » compte plus de 200 combattants divisés en cinq compagnies, placées sous le commandement de la guérilla kurde du YPG.

En uniforme de treillis à pixels vert foncé les chrétiens ne sont pratiquement pas discernables de leurs frères d'armes marxistes kurdes. « On a le même objectif : survivre », affirme Ardilès, kalach sur l'épaule et keffieh noué sur le crâne. Les Kurdes, qui tiennent la section du front, juste à côté, portent autour du cou une étoile rouge ou le portrait d'Abdullah Ocalan, chef de la guérilla kurde du PKK emprisonné en Turquie. Lui arbore une grosse médaille de Jésus. Mais, face aux fous de Dieu, ces combattants, qu'ils soient chrétiens ou communistes, affirment n'avoir pas grand-chose à faire de la religion. Ils cohabitent en paix depuis des siècles. « Pour moi, le fait d'être syriaque, c'est plutôt une question d'identité et de culture », déclare Johan qui, comme le reste de ses hommes, rattache fièrement son peuple aux Assyriens des temps bibliques. Leur langue, une variante de l'araméen, demeure peu ou prou celle que parlait Jésus. Et si beaucoup se sont fait tatouer des crucifix sur la main ou sur le bras, c'est, disent-ils, pour montrer qu'ils n'ont pas honte de leur identité minoritaire. « Pour la première fois depuis deux mille cinq cents ans, poursuit Johan, les syriaques ont décidé de relever la tête, de défendre leur terre et ce qu'ils sont. C'est pour ça que Daech nous hait plus que tout… »

Près d'un tiers des 15 000 étrangers qui ont rejoint l'EI viennent du Maghreb ou de France

Beaucoup de combattants, dans la compagnie de Johan, viennent de villages de l'autre côté des lignes. Les familles qui ont pu fuir sont éparpillées dans les villes kurdes, plus au nord, et dans les immenses camps de réfugiés dressés sur la plaine de Ninive. C'est là que se répandent les histoires de prisonniers égorgés et de femmes vendues comme esclaves sexuelles sur la place du marché. Dans les zones de population sunnites, le long du grand axe contrôlé par le « califat » entre Alep et Mossoul, en Irak, ce n'est pas la même chanson. « Ils nous laissent vivre en paix, et nous, on essaie de les ignorer », explique Abbas, un jeune chauffeur de camionnette qui fait l'aller-retour entre les villages djihadistes et ceux des Kurdes. Son véhicule ne transporte aujourd'hui qu'un vieillard et un mouton qui bêle nerveusement, et il n'a guère envie d'être aperçu en train de nous parler au bord de la route, près de la zone tampon. Le regard un peu fuyant, il assure que les hommes de Daech sont « corrects ». D'ailleurs, la grande majorité d'entre eux sont des Syriens, dit-il, d'anciens membres des grands groupes rebelles contre la dictature de Bachar el-Assad qui, après s'être progressivement effondrés, se sont radicalisés sous l'influence de leurs appuis dans la péninsule arabique. La faute à l'absence de soutien de l'Occident, affirment certains. Abbas estime qu'ils sont près d'un millier de combattants à camper autour de son village, Kwuleitha, là où l'émir Abou Aïcha vitupère dans sa radio.

 
Selon le Renseignement occidental, près d'un tiers des quelque 15 000 étrangers qui ont rejoint l'EI viennent du Maghreb ou de France. Mais personne n'en connaît leur rôle exact parmi les 40 000 combattants de Daech. Et, à écouter Abbas, les étrangers sont noyés dans la masse. « On entend parler de temps en temps d'un Français ou d'un Allemand, mais nous, on ne voit personne de spécial », assure-t-il. Il confirme qu'un marché aux esclaves s'est bien ouvert pour vendre les femmes des minorités yézidie et chrétienne. C'est dans la bourgade d'Al-Khemis, à une cinquantaine de kilomètres au sud, dans la direction de Raqqa, la capitale du califat. « Mais nous, ça ne nous concerne pas. Tant que nous prions cinq fois par jour et que nous ne fumons pas, nous n'avons pas de rapport avec les hommes du califat. Sinon, c'est le fouet. » La fureur rigoriste de Daech n'épargne pas les sunnites.

Ainsi Tal Maarouf, sur le front tenu par les Kurdes. Le village était musulman et sunnite et, pourtant, Daech s'est acharné sur sa magnifique mosquée de tuiles bleu azur. Son crime : elle abritait le tombeau d'un saint du rite soufi, une tradition d'islam mystique imprégnée de tolérance et de culture, aux antipodes de l'idéologie wahhabite du calife autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi. Avant d'évacuer la zone, il y a trois mois, les combattants de Daech ont arraché toutes les tentures, brisé les fenêtres et même fait sauter la coupole principale. Ils ont mis presque autant de rage à détruire la mosquée soufie que le chapelet d'églises avoisinantes. « En fait, ils détestent tous ceux qui ne leur ressemblent pas », assène Khabour Abraham, le lieutenant de Johan, qui nous a conduits devant les ruines.

Sur ce front nettement plus resserré, les Kurdes craignent une contre-offensive imminente. Les djihadistes vont certainement vouloir laver l'affront de la défaite très médiatique qu'ils viennent de subir dans l'enclave de Kobané. Sur la route au sud, à Hassaké, les hommes de Daech paraissent s'être coordonnés avec l'armée d'Assad pour attaquer les Kurdes sur deux fronts simultanés. Les combats sont féroces. L'avant-poste qui protège Tal Maarouf est donc tenu par une unité de choc de la guérilla. Elle est entièrement composée de jeunes femmes, les fameuses combattantes kurdes du PYD. « On s'attend à un assaut à tout moment, mais ça ne nous fait pas peur », explique leur commandante de 22 ans, Sozda Walat. « C'est pour ça qu'on a pris les armes : on sait que c'est à nous d'assurer notre propre défense. Pour les femmes, c'est comme pour les chrétiens et pour les autres minorités », affirme l'austère chef kurde, formée depuis l'adolescence dans les camps des montagnes, sur la frontière turque. « Seuls ceux qui savent se battre aujourd'hui auront leur mot à dire dans la Syrie de demain. »



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