Cette année, c'est au Liban que la Communauté de vie chrétienne (CVX) a décidé de tenir son Assemblée Générale. Par sa présence, le Patriarche maronite, le Cardinal Béchara Raï, a donné à la messe d'ouverture un éclat particulier.
Plus de 400 membres de la « Communauté de vie chrétienne » (CVX), représentant 66 pays, se sont retrouvés mardi au couvent Notre-Dame du Mont, à Fatka, pour la messe inaugurale de leur 16ème Assemblée Générale. Coïncidant cette année avec la célébration du jubilaire des 450 ans des communautés laïques ignaciennes, cet événement revêt une grande importance, et pour cause : c'est la première fois que la CVX tient son Assemblée Générale au Moyen-Orient, et plus précisément au Liban. Placée sous le thème « De nos racines aux frontières », la réunion se veut un témoignage de la CVX avec les communautés nationales libanaises, égyptiennes, syriennes, et, de manière plus générale, avec tous les chrétiens qui vivent dans cette région en ébullition, où leur foi trouve ses racines. Le Moyen-Orient, berceau du christianisme, est depuis très longtemps en proie à des conflits. Les chrétiens d'Égypte, après l'espoir du printemps arabe, vivent dans la tourmente d'un avenir incertain. Ceux de la Syrie et de l'Irak fuient leur patrie, théâtre de guerres destructrices et meurtrières.
Pourquoi le choix de la Communauté s'est porté sur le Liban ?
La réponse est qu'il s'agit du seul pays arabe où la liberté de religion est respectée et où le multiconfessionnalisme est garanti par la Constitution. L'attention accordée par la CVX mondiale au pays du Cèdre est un grand signe d'union, d'aspiration à la paix et à la justice dans la fraternité et le respect mutuels.
Raï : Communion et témoignage
Intervenant au cours de la cérémonie inaugurale, le patriarche maronite, le Cardinal Béchara Raï, a repris le thème de l'assemblée en affirmant : « Nous partons des racines de notre identité aux frontières de notre témoignage. Et c'est dans ce double but que la Communauté mondiale de vie chrétienne se réunit au Moyen-Orient avec la Communauté libanaise de vie chrétienne, en guise de solidarité avec les chrétiens vivant dans cette région. » « Je vous remercie, a-t-il poursuivi, pour cette initiative fraternelle qui permettra de découvrir le trésor que représente cette partie du monde, de connaître les nombreux défis auxquels les chrétiens sont confrontés et de les encourager à préserver leur présence. »
Et le Patriarche d'ajouter : « La communion est la vie même de Dieu qui se communique dans l'Esprit Saint, par Jésus-Christ. Elle est don de Dieu et l'unité qui constitue notre identité. Cette communion interpelle de façon impérative les chrétiens, en raison de leur foi apostolique commune. Mais elle est en même temps ouverte aux juifs, aux musulmans. Et c'est sur cette terre du Moyen-Orient, choisie et bénie par Dieu, mais déchirée aujourd'hui, que les chrétiens sont appelés à construire la communion entre ceux qui s'entre-tuent avec acharnement et les agents du salut et de la paix. La nature et la vocation universelles de l'Église exigent une ouverture à la communion d'un dialogue interreligieux, de vie et de culture. »
Mgr Raï a ensuite souligné « qu'il ne peut y avoir de témoignage sans communion ». « Le témoignage chrétien, première forme de la mission, fait partie de la vocation originelle de l'Église, a-t-il déclaré. Nous comprenons bien dès lors que nos racines trouvent leur définition dans la communion, dans toutes ses dimensions, et les frontières de notre mission par notre témoignage de l'amour du Christ, tant au niveau spirituel, moral, humain que culturel, social et national », a-t-il ajouté.
Et de conclure, en reprenant à son compte les propos tenus par le Pape François dans son homélie à la messe de clôture des Journées Mondiales de la Jeunesse à Rio de Janeiro : « Allez sans peur, de vos racines pour servir dans les frontières. »
Prenant à son tour la parole, le Père Victor Assouad, Provincial des Jésuites pour le Proche-Orient, a mis l'accent sur le rôle assumé par le Patriarche au double plan religieux et national : « Il est le ciment de l'unité nationale. Plus qu'un symbole, il est le garant du pluralisme constitutionnel au Liban. Son souhait est que tous les Libanais, toutes confessions confondues, puissent vivre ensemble et prendre conjointement les décisions nationales. »
Source : L'Orient le Jour.com
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