" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
La Fondation maronite dans le monde en assemblée générale à Bkerké
La Fondation maronite dans le monde a tenu hier son assemblée générale annuelle au siège patriarcal maronite de Bkerké, en présence du patriarche maronite, Béchara Boutros Raï, et de son président, Michel Eddé. Le ministre de l'Intérieur, Marwan Charbel, a été invité à assister à la réunion pour se familiariser avec les activités de la fondation et en mesurer l'importance, nul n'ignorant que les maronites résidents sont désormais en moins grand nombre que les maronites installés à l'étranger. La séance s'est ouverte sur une prière et une exhortation du chef de l'Église maronite, qui a félicité la Fondation pour la croissance continue de ses services et l'extension de la zone géographique qu'elle couvre. Le patriarche a réaffirmé l'engagement de tous les diocèses à coopérer avec les bureaux d'une fondation dont la création a été approuvée par le patriarche Sfeir, ainsi que l'appui sans réserve du patriarcat au projet de loi relatif à l'attribution de la nationalité libanaises aux ayants droit libanais de la diaspora et à leurs descendants, ainsi qu'à tous les projets que la Fondation maronite cherche à lancer pour atteindre ses objectifs : garder vivant le lien entre le Liban résident et le Liban émigré et sauvegarder la spécificité de la société libanaise et le système de partage du pouvoir, dans le respect des droits de toutes les communautés. Le président de la Fondation a ensuite établi un bilan de ses activités en 2013, s'arrêtant aux réalisations de ses bureaux en Australie, en France, au Canada et surtout aux États-Unis, où la Fondation dispose à ce jour de 9 bureaux, et où, à l'initiative d'un groupe d'hommes d'affaires, elle a lancé la campagne « I am Lebanese » (Je suis libanais) grâce à laquelle son message a atteint de nouvelles couches d'Américains de souche libanaise. L'assemblée a également pris note de la création de bureaux de la Fondation au Brésil, en Argentine, en Uruguay, au Venezuela et au Mexique, dans le sillage de la visite pastorale effectuée par le patriarche Raï, au printemps dernier, en Amérique latine. Le président de la Fondation n'a pas manqué d'inviter, au passage, les Libanais, en général, et les chrétiens, en particulier, à maintenir envers la population syrienne déplacée une attitude d'ouverture et d'entraide, tout en notant que le Liban est l'unique pays au monde qui accueille une proportion de déplacés (2 millions) égale à la moitié environ de sa propre population. « Quand les Palestiniens ont trouvé refuge au Liban, on a pensé que c'était l'affaire d'un mois ou deux », a-t-il averti.
Préservation du patrimoine maronite À son tour, le vice-président de la Fondation, Nehmat Frem, a présenté les projets récents de la fondation, dont le projet « Portal » destiné à aider les émigrés à communiquer entre eux, et la campagne « Yes I want ». M. Frem a ensuite parlé de projets envisagés, comme la création de commissions de préservation du patrimoine maronite : il a pris acte du succès de l'Académie maronite, programme d'échanges sur le Liban et de visites au pays destiné aux jeunes, et a fait état du lancement d'une sorte de « wakf » financier appelé « Trust » (Confiance), un fonds destiné à attirer les donations de la diaspora en appui aux besoins propres de la communauté maronite résidente en matière d'hospitalisation, d'éducation et d'habitat, et en général à tout ce qui lui permet de rester enracinée en terre libanaise. La création d'un fonds d'investissement « Funds », destiné à orienter les investissements vers certains secteurs productifs, a également été décidée. Les commissions ont ensuite été formées, en fonction de ces données. Un déjeuner a suivi, en présence du patriarche et du ministre de l'Intérieur, Marwan Charbel.
Les lettres que « La Croix » a sollicitées à destination des chrétiens d'Orient pourront paraître dérisoires. « Qui suis-je pour vous donner des conseils ...
Le séminaire sur les chrétiens au Liban et au Moyen-Orient, organisé au ... Le conflit en Syrie n'est pas contre les chrétiens, mais s'inscrit dans une ...
Elle est publiée ce 20 décembre sur le site de l'Œuvre d'Orient, l'association catholique au service des chrétiens de cette région depuis plus de 150 ...
LES CHRÉTIENS D'ORIENT DANS LE TOURBILLON DES RÉVOLUTIONS
La guerre civile en Syrie a rallumé la question des chrétiens d'Orient. Depuis que ce pays, berceau du christianisme, a plongé dans la tourmente, l'exode des chrétiens n'a cessé de s'amplifier. Ces derniers, qui représentent officiellement 10 % – sans doute moins dans les faits – des 22 millions de Syriens, forment l'une des plus anciennes et des plus diverses communautés au monde avec pas moins de onze Eglises.
Coincés entre un régime qui attend d'eux une allégeance sans faille et une rébellion à dominante de plus en plus islamiste, ils sont la seule communauté sans force militaire sur le terrain, à l'inverse des sunnites, massivement ralliés à l'insurrection, des Alaouites, qui ont investi tout l'appareil sécuritaire, des Druzes, à la forte tradition guerrière, et des Kurdes, dotés de milices autonomes.
L'exode des chrétiens de Syrie vient après l'hémorragie de ceux d'Irak, qui n'ont pas résisté au chaos sanglant qui a suivi l'invasion américaine de 2003.
Il vient également s'ajouter à l'inquiétude sur le sort des Coptes d'Egypte. Il n'existe pas de données fiables sur l'exode des chrétiens égyptiens, mais il ne fait aucun doute que celui-ci s'est accéléré depuis la révolution de 2011, qui s'est traduite par un effondrement de la sécurité et la multiplication des kidnappings, vols et rackets visant une communauté perçue comme plus riche que le reste de la population.
Le sentiment d'insécurité des Coptes a culminé a deux reprises : après le massacre de Maspero, en octobre 2011, lorsqu'un blindé de l'armée a écrasé des manifestants chrétiens, sur fond d'appels à la répression télévisés ; et au lendemain du massacre de Rabia Al-Adawiya, en août, quand une cinquantaine d'églises et de lieux de culte ont été incendiés en représailles à la sanglante répression des Frères musulmans par l'armée.
Quelques observateurs isolés voient d'ailleurs dans cette troublante simultanéité le signe d'une campagne orchestrée par les services de renseignement afin deterroriser les Coptes. Coincée, comme en Syrie, entre les deux principales forces politiques du pays, la majorité des chrétiens égyptiens a préféré choisir le camp des militaires, considérés comme un moindre mal, voire un rempart contre la menace islamiste.
CHEVAL DE BATAILLE
Les révolutions arabes sont-elles devenues le tombeau des chrétiens d'Orient ? Paradoxalement, c'est en Occident, plus encore qu'au Proche-Orient, que cette idée s'est diffusée. Ironie du sort, elle est bien souvent défendue avec véhémence par des courants issus de la « gauche anti-impérialiste », qui n'avaient jamais fait jusqu'à présent de la défense de la chrétienté un cheval de bataille. La défensedes minorités est bien souvent le cache-sexe d'un inavouable soutien à des dictatures prétendument laïques.
La défense des chrétiens d'Orient est une cause qui dépasse largement les clivages traditionnels : elle mobilise de la gauche de la gauche au Vatican, de la Russie de Poutine, allié indéfectible de Bachar Al-Assad et protecteur autoproclamé des Eglises d'Orient, à la France, principal soutien occidental de la rébellion, mais aussi « fille aînée de l'Eglise ».
Surtout, prétendre que les révolutions arabes portent en elles la fin des minorités chrétiennes revient à effacer le passé. A-t-on oublié que les pires attaques contre les Coptes se sont produites sous les présidences d'Anouar Al-Sadate et de Hosni Moubarak en Egypte ? Se souvient-on que ce dernier avait refusé de décréter un deuil national après l'attentat sanglant contre une église à Alexandrie, dans la nuit du 31 décembre 2010 ?
L'exode chrétien au Proche-Orient est un phénomène long et permanent. EnPalestine, il a largement précédé la naissance du Hamas. En Irak, il a pris son essor pendant la guerre contre l'Iran et s'est accéléré à la faveur de l'impitoyable embargo occidental (1991-2003). En Syrie, enfin, il a débuté dès le XIXe siècle, et c'est de cette diaspora qu'est issu l'ancien président argentin Carlos Menem.
Cité du Vatican, 19 décembre 2013 (VIS). Ce matin près la Salle de Presse, le Cardinal Zenon Grocholewski, Préfet de la Congrégation pour l'éducation catholique, assisté de Mgr.Vincenzo Zani, Secrétaire du dicastère, et de M.Italo Fiorin, professeur de l'Université LUMSA de Rome, a présenté le document intitulé: "Eduquer au dialogue interculturel à l'Ecole catholique. Vivre ensemble pour une civilisation de l'amour": "Un enfant, un enseignant, un livre, un stylo peuvent changer le monde. L'éducation est la seule solution", a dit le Cardinal en reprenant la formule lue par la célèbre jeune pakistanaise Malala Yousafzai devant les Nations-Unies. Elle avait été agressée par des extrémistes parce qu'elle défendait son droit à l'école. Or l'UNICEF indique que cette année plus de 70 millions d'enfants ne vont pas à l'école, dont la majeure part dans 28 pays en conflits, et 75% des enfants en âge scolaire des pays pauvres ne parviennent pas à apprendre à lire et écrire. Selon la Campagne mondiale pour l'éducation, il manque aujourd'hui de par le monde 1,7 millions d'enseignants. Dans sept pays africains il n'y a qu'un enseignant pour 100 écoliers. Face à ce drame, la Congrégation s'engage internationalement dans la lutte contre l'analphabétisme et pour le développement de l'éducation. C'est dans cet esprit qu'elle a réalisé le document aujourd'hui présenté, destiné aux diocèses, aux congrégations religieuses enseignantes et aux associations du secteur. Insistant ensuite sur la nécessité du dialogue interculturel dans l'éducation, le Cardinal en a expliqué la grande actualité. Les religieux et religieuses qui oeuvrent dans des contextes multiculturels et multireligieux le savent par expérience. Or, de nos jours, le phénomène migratoire et la globalisation du monde ont accentué un problème qui a besoin des adaptations capables d'offrir aux nouvelles générations une vision interculturelle de l'éducation et du monde de vie communautaire. C'est pourquoi le document s'adresse avant tout aux parents, premiers responsables de l'éducation, puis aux organismes représentatifs des familles en milieu scolaire et à tous ceux qui sont engagés dans la pastorale scolaire. Pour un public si large il a été décidé de présenter l'éducation au dialogue interculturel sous ses différents aspects, comme le rapport culture et religion, catholicisme et autres religions, les fondements théologiques et l'identité de l'école catholique comme d'une communauté enseignante catholique sachant respecter la liberté individuelle. La parole clef de tous les chapitres est le mot dialogue qui, comme le souligne quotidiennement le Pape, doit caractériser chaque jour l'action des fils de l'Eglise. Pour que cette action soit efficace, a conclu le Cardinal Grocholewski, et qu'elle favorise la construction d'une civilisation de l'amour, les chrétiens ne peuvent se contenter d'une vague solidarité. Ils doivent ici aussi exprimer la charité du Christ. Les établissements catholiques doivent conjuguer leur mission d'enseignement avec une véritable annonce évangélique. Comme le Pape vient de le rappeler dans Evangelii Gaudium, cette mission éminemment évangélisatrice doit passer par l'évangélisation de la culture, jusque dans les contextes les plus difficiles où la créativité doit permettre de trouver des solutions particulières.
Alors que la cohabitation entre chrétiens et musulmans, en Afrique, au Moyen-Orient et jusque dans les Balkans, se fait de plus en plus difficile, des hommes ou des femmes d'Église, la foi chevillée au corps, continuent leur mission.
Source Le Figaro Magazine
Enlevé dans sa paroisse du nord du Cameroun, le 13 novembre, par les djihadistes du groupe Boko Haram, le père Georges Vandenbeusch, un prêtre français, aujourd'hui détenu dans le nord du Nigeria, se trouve pris en otage dans un combat qui n'est pas le sien. Tout comme les douze religieuses grecques orthodoxes capturées par les rebelles syriens, le 2 décembre, dans leur couvent de Maaloula. Noël, fête de la joie, peut avoir pour certains un goût de larmes:de par le monde, 200 millions de fidèles du Christ ne sont pas entièrement libres de manifester leur foi.
Ce rejet, parfois violent, voire mortel, revêt souvent la forme banalisée d'un ostracisme ordinaire. Mais ce visage insidieux de l'intolérance tue, lui aussi, à petit feu, comme le montre la saignée dont sont victimes les chrétiens de Terre Sainte. Jean-Paul II et Benoît XVI ont souvent exprimé leur préoccupation à ce sujet. A son tour, le pape François ne cesse d'alerter sur la menace qui plane sur le berceau historique du christianisme. Lundi dernier, sur son compte Twitter, le souverain pontife lançait le message suivant:«Ne nous résignons pas à penser à un Moyen-Orient sans les chrétiens. Prions chaque jour pour la paix!»
«L'œcuménisme du sang» unit tous les chrétiens
Dans ce numéro du Figaro Magazine, nous présentons un état des lieux de la persécution des chrétiens dans le monde au moyen d'une carte qui est éloquente, même si elle est nécessairement simplificatrice (dans un pays-continent comme l'Inde, par exemple, les chrétiens sont en sécurité dans certaines régions, quand ils sont menacés dans d'autres). Ainsi que nous l'avions fait en 2006, en 2008 et en 2010, nous avons réalisé cette carte en croisant les indications fournies par deux associations dont les informations sont strictement vérifiées.
D'abord l'Aide à l'Église en détresse (AED), une association catholique qui, fondée en 1947, avait pour vocation initiale de venir en aide aux chrétiens de derrière le rideau de fer. Dépendant du Saint-Siège, l'AED étend son action à 130 pays. Tous les deux ans, elle édite un Rapport sur la liberté religieuse dans le monde dont la dernière édition date de 2012, mais dont les données sont réactualisées régulièrement. La seconde base que nous avons utilisée pour établir notre atlas est l'Index mondial de persécution réalisé par Portes ouvertes, une ONG protestante évangélique, dont l'indice est calculé d'après différents paramètres, notamment le statut juridique et politique des chrétiens dans les pays concernés, et la réalité de leurs conditions observée.
En opérant la synthèse des informations fournies par l'Aide à l'Eglise en détresse et par Portes ouvertes, il ressort que 75 % des cas de persécution religieuse dans le monde concernent les chrétiens, dont la situation se détériore gravement en de nombreux endroits. Le Mali, le Cameroun, la République centrafricaine, l'Ethiopie ou la Syrie, non signalés sur notre carte de 2010, figurent ainsi sur notre atlas 2013, tandis que certains pays sont montés d'un cran dans le danger pour les chrétiens, passant en zone rouge, notamment le Nigeria, la Libye, l'Egypte, le Soudan, l'Irak, le Pakistan ou l'Inde. Les victimes, en l'occurrence, appartiennent aux différentes confessions chrétiennes. C'est ce que le pape François, dans une interview recueillie le 15 décembre par le quotidien italien La Stampa, appelait «l'œcuménisme du sang»:«Dans certains pays, on tue les chrétiens parce qu'ils portent une croix ou possèdent une Bible, et on ne leur demande pas avant de les tuer s'ils sont anglicans, luthériens, catholiques ou orthodoxes.»
Les chrétiens d'Asie, toujours victimes du communisme
En Chine, en Corée du Nord, au Vietnam, c'est toujours au nom du matérialisme athée, qui reste la doctrine officielle du parti communiste au pouvoir, que la religion chrétienne est poursuivie. Mais la source principale de l'antichristianisme, du point de vue du nombre de pays touchés et du taux de progression du phénomène, provient, comme le prouve notre carte, de l'Islam politique ou du fondamentalisme musulman. Attention, pour autant, à ne pas verser dans la caricature de l'opposition entre l'Occident chrétien-alors que l'Occident, précisément, n'est souvent plus chrétien-et l'Islam, dès lors que la religion musulmane s'étend, du Maghreb à l'Indonésie, sur des Etats et des aires culturelles différents, dont les intérêts ne convergent pas forcément. Mais un trait commun caractérise les Etats à majorité islamique: à de rares exceptions près, dans ces pays, ce sont uniquement ceux qui professent la religion dominante qui disposent des droits complets de la citoyenneté. Les habitants qui appartiennent aux confessions minoritaires sont au mieux tolérés, au pire regardés comme un danger pour la cohésion sociale, et comme tels, deviennent vite suspects.
Le 27 novembre dernier, à Paris, l'AED organisait un colloque sur le thème: «Nouvelles guerres froides, incidences sur les chrétiens». Analysant trois axes de tension-la relation Russie-Etats-Unis, la relation Chine-Etats-Unis, la relation Arabie saoudite-Iran -, les intervenants soulignaient que la fin du monde unipolaire dominé par les États-Unis, fin marquée par le grand retour de la Russie sur la scène internationale, modifiait la donne pour les chrétiens, comme on l'a vu en Syrie:dans ce pays, le conflit civil qui oppose les sunnites aux chiites reflète l'antagonisme entre l'Arabie saoudite et l'Iran, un affrontement dans lequel la Russie joue son jeu.
Le Pape doit veiller à ne pas déclencher de représailles
Au Moyen-Orient, où les religions ont toujours été mêlées, beaucoup de chrétiens regrettent de voir se dégrader l'équilibre de la coexistence. A cet égard, l'Eglise catholique sait qu'elle dispose d'une autorité que ni les protestants ni les orthodoxes ne détiennent-bien que la crise syrienne ait vu le patriarche de Moscou prendre position -, parce qu'elle s'exprime d'une seule voix qui se situe à Rome. Mais si le pape tonne pour défendre les chrétiens persécutés, l'effet est à double tranchant. En dénonçant, le souverain pontife met en lumière, mais il expose tout autant à des représailles, qui peuvent localement se révéler encore plus violentes.
Benoît XVI a payé cher ce prix de la vérité avec l'islam. De ce point de vue, son pontificat est une triste parabole des limites de l'exercice, mais l'Eglise catholique sait la force de la persévérance. François, son successeur, en a tiré la leçon, mais il ne peut pas non plus se taire. En neuf mois de pontificat, son discours s'est d'ailleurs charpenté. D'une main franchement tendue, au début, vers l'islam, le pape actuel est passé à des mots plus exigeants:du monde musulman, il attend-dans la ligne de Benoît XVI, qui avait organisé un synode pour le Moyen-Orient, à cette fin, en 2010-la «réciprocité» pour la liberté religieuse. Aux yeux du Saint-Siège, les chrétiens établis dans des pays à majorité musulmane doivent ainsi bénéficier de la liberté dont profitent les musulmans installés en Occident…
Silence sur les musulmans qui se font baptiser
La toute récente exhortation apostolique Evangelii Gaudium (la Joie de l'Evangile), publiée le 26 novembre dernier par François, contient des pages où le pape explique sa vision des relations «avec les croyants de l'islam». Le pape rappelle aux chrétiens, tout d'abord, que les musulmans «professent avoir la foi d'Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux». Ensuite que «les écrits sacrés de l'islam gardent une partie des enseignements chrétiens». Enfin qu'il est «admirable» de voir que les musulmans «sont capables de consacrer du temps chaque jour à la prière, et de participer fidèlement à leurs rites religieux». Ces prémisses posées, François aborde le problème du dialogue. Pour le «soutenir», il lui paraît «indispensable» que chrétiens et musulmans bénéficient d'une «formation adéquate» pour être «solidement et joyeusement enracinés dans leur propre identité, mais aussi pour être capables de reconnaître les valeurs de l'autre». Pas de dialogue au rabais, donc.
Le pape en vient ensuite au point le plus délicat - et le plus controversé -, celui de la réciprocité. «Nous, chrétiens, écrit-il, nous devrions accueillir avec affection et respect les immigrés de l'Islam qui arrivent dans nos pays, de la même manière que nous espérons et nous demandons à être accueillis et respectés dans les pays de tradition islamique. Je prie et implore humblement ces pays pour qu'ils donnent la liberté aux chrétiens de célébrer leur culte et de vivre leur foi, prenant en compte la liberté dont les croyants de l'islam jouissent dans les pays occidentaux». Illusion? Vœu pieux? Le pape François, originaire d'un continent latino-américain où l'islam est pratiquement absent et qui connaît mal les musulmans, parviendra-t-il à faire entendre ce message?
Dans un livre où il met en exergue «vingt raisons d'espérer» (3), Marc Fromager, le directeur de l'AED en France, évoque une autre réalité sur laquelle règne un lourd silence:les conversions de musulmans au christianisme. «Un cheikh s'alarmait récemment,observe-t-il, du fait qu'en Afrique, il y avait six millions de musulmans qui se convertissaient au christianisme chaque année». Comme quoi, rien n'est jamais écrit d'avance.
Le patriarche maronite, Béchara Raï, a envoyé jeudi son premier tweet sur le compte @bkerkejeune, saluant la jeunesse libanaise.
"Chers jeunes gens, je vois en vous l'espoir et l'avenir de l'Eglise, et nous vous considérons comme la force régénérative des communautés dans lesquelles vous vivez", a déclaré Mgr Raï dans son premier tweet.
« Le christianisme disparaît des lieux mêmes où il est né » s'inquiète le prince Charles lors de sa visite, mercredi, d'une communauté de chrétiens du Moyen-Orient. Dans son allocution « passionnée », l'héritier du trône a évoqué sa propre foi et dit son « trouble » face à la montée des persécutions perpétrées par des islamistes intégristes en Syrie, en Egypte en Irak et dans d'autres pays de la région.
Un groupe armé terroriste du Front al-Nosra, a occupé samedi soir 14 décembre 2013, le village chrétien de Qnayeh en Syrie. Nous reprenons les informations transmises par Monseigneur Joseph Nazaro, précédent vicaire apostolique latin d'Alep, qui affirmait avoir reçu « des informations, sur l'entrée dans le village de mercenaires étrangers appartenant à Al-Qaïda ». Ces derniers « ont interdit au Curé de la paroisse de sonner les cloches afin d'avertir les paroissiens du danger ». Mgr. Nazaro a ajouté qu'un habitant avait réussi à le contacter secrètement pour l'informer du fait que les mercenaires avaient bloqué toutes les routes de sortie du village, imposant aux habitants de suivre la Charia. Ils ont menacé de tuer les proches des femmes qui sortiraient sans voiles. Mgr. Nazaro a poursuivi en disant que « les gens avaient très peur » et qu'il n'avait malheureusement pu tirer plus d'informations que cela.
Eglise grecque orthodoxe de Jdaydeh
Rappelons qu'en 2012, les terroristes avaient occupé la ville d'Idlib poussant les chrétiens à s'enfuir et à laisser leurs maisons transformées en Centres de Terrorisme. Le village de Qnayeh est à nouveau menacé mais y aura-t-il quelqu'un pour réagir et sauver le millier de chrétiens qui s'y trouve pris en otages ? En vérité, tous les chrétiens de Syrie et d'Irak sont les otages et les victimes du terrorisme. Qnayeh, avec deux autres villages très proches dont Jdaydeh, est menacée. On parle d'un millier d'otages, mais en vérité tous les chrétiens de Syrie et d'Iraq, n'oublions pas ce pays, sont les otages et les victimes d'un jeu criminel international et d'un terrorisme lâche et méchant.
Chère Madame, Cher Monsieur, Nous sommes heureux de vous adresser l'Appel lancé à la fin de l'Université d'Hiver de Strasbourg qui a connue un franc succès le week-end dernier. Merci de le diffuser le plus largement possible notamment auprès de vos Elu(e)s et des responsables d'Association. Nous vous souhaitons un heureux Noël et une bonne année 2014.
Jean-Claude Petit Président
Gilles Jourdain Secrétaire Général
Université d'Hiver de Strasbourg 2013
L'Europe face aux Défis de la paix au Moyen-Orient
APPEL A L'EUROPE
Europe, toi qui est aujourd'hui le continent de la réconciliation et qui rassembles les citoyens de 28 pays de l'Union Européenne et ceux des 47 pays du Conseil de l'Europe dans la diversité de leurs cultures et de leurs religions, Europe, toi qui nous donnes de jouir de la paix dans la liberté et qui séduis tant de peuples de la planète,
Accepte que nous, tes citoyens réunis à Strasbourg en Université d'hiver te fassions part des inquiétudes grandissantes que provoquent en nous la montée dramatique de la violence au Moyen-Orient et les dangers qu'elle fait courir à la paix dans le monde. Face à de tels défis, au nom des valeurs qui nous unissent tous, nous ne pouvons pas nous taire. C'est pourquoi, à la fin de nos travaux, nous lançons à celles et ceux qui ont la responsabilité de diriger le continent et les pays qui le composent, un Appel pressant à la vigilance et au sursaut nécessaires pour que tu redeviennes au plus vite ce que tu es : la boussole de la paix et de la justice au cœur d'un monde de plus en plus troublé et qui peine à organiser son vivre ensemble.
Citoyens de toute l'Europe, Elus, Conseil européen des Chefs d'Etat et de Gouvernement, Commission européenne, Parlement, Conseil de l'Europe, nul ne peut ignorer que le Moyen-Orient est, depuis des décennies, un foyer de tensions exacerbées et un lieu de conflits incessants qui menacent toujours plus la stabilité mondiale. De tous, sans exception, les raisons du désordre sont parfaitement connues : l'injustice, l'oppression, l'occupation, l'autocratie, la pauvreté, l'humiliation et jusqu'à l'exploitation sacrilège des religions par tous les extrémismes.
Mais nul n'ignore non plus les chemins pour sortir de l'ornière. Tous, nous savons que seule la vérité au lieu des mensonges éhontés, seule la justice au lieu du mépris du droit et au lieu de l'impunité, seul le respect de la légalité internationale au lieu de ses contournements hypocrites, permettront au Moyen-Orient d'aller vers un chemin de paix durable.
Hélas, nous observons avec inquiétude et tristesse qu'entre ce qui est dit et partagé par tous et ce qui est réellement fait et mis en œuvre par les instances européennes et nationales qui en ont la responsabilité, l'abîme se creuse chaque jour un peu plus. L'Europe, le continent de la justice et de la paix, laisse dormir tranquillement dans les tiroirs les résolutions de l'O.N.U relatives à la paix au Moyen-Orient. L'Europe, le continent de la diversité et du pluralisme, laisse pénétrer dans son corps réconcilié, le venin de l'exclusion et du racisme. L'Europe, le continent des valeurs partagées, laisse s'émietter sa conscience humaniste.
Un tel écart entre les paroles et les actes ne peut plus durer. C'est pourquoi, nous Réseaux citoyens des acteurs de paix à Strasbourg, nous lançons un Appel pressant à toutes les instances européennes. Qu'elles retrouvent au plus vite la cohérence indispensable entre le Dire et le Faire, entre les valeurs proclamées et les valeurs mises en œuvre. Elles le feront en redonnant au politique la primauté sur l'économie, à la lucidité et au courage, la primauté sur l'indifférence. Elles le feront en se mobilisant, quoiqu'il en coûte, pour l'application stricte du droit international et en associant à ce sursaut indispensable l'ensemble des citoyens européens et les médias qui sont à leur service.
Pour tous, la paix au Moyen-Orient ne saurait être matière à option.
A Strasbourg le samedi 14 décembre 2013
Le Réseau Solidarité Paix au Moyen-Orient de l'Alsace
Le Réseau citoyen des acteurs de paix Chrétiens de la Méditerranée
Beaucoup de chrétiens disent "ni le régime ni la rébellion". .... conférences se sont succédé pour disséquer le sort de la communauté en Orient. On n'y ...
Aoun appelle les pôles maronites à choisir ensemble et avec Bkerké un candidat à la présidence
Le chef du Courant patriotique libre, Michel Aoun, a appelé les pôles maronites à se regrouper autour de Bkerké et à choisir, après discussions, le candidat qu'ils jugent convenable au poste de président de la République. M. Aoun a tenu ces propos avant-hier soir à l'issue d'un entretien à Bkerké justement, avec le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, en présence de Mgr Samir Mazloum. « J'ai évoqué avec Mgr Raï le projet de loi électorale que nous allons soumettre à nos partenaires nationaux afin d'obtenir l'accord de tout le monde », a-t-il également dit. Parallèlement, le bloc parlementaire aouniste, qui s'est réuni hier comme tous les mardis, a réitéré son refus de la prorogation du mandat du chef de l'État. « Cela constituerait le plus grand vide pour les institutions libanaises. Nous n'accepterons pas un président qui n'est pas soutenu par une base populaire forte », a déclaré le ministre sortant de la Culture, Gaby Layoun, au nom du bloc. Les députés aounistes ont également rejeté tout gouvernement qui ne recevrait pas la confiance du Parlement. « Un cabinet de fait accompli ne serait pas légal », a martelé M. Layoun, jugeant que le président Sleiman « ne doit émettre aucun décret gouvernemental sans l'aval de la majorité des députés ». Signalons qu'hier également Mgr Raï a reçu tour à tour le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, le bâtonnier de Beyrouth Georges Jreige, une délégation du PSNS, le président de la Ligue maronite Samir Abillamaa, ainsi que le député de Beyrouth Nadim Gemayel. « L'élection présidentielle doit impérativement avoir lieu à la date prévue, ne serait-ce que pour éviter un vide qui noierait le pays », a répété le député Gemayel devant le patriarche.
« Cela vous dirait de venir à la fête d'anniversaire du Pape François? ». A ces paroles, ils se sont frotté les yeux, pour comprendre s'ils ne dormaient pas encore. Ils se sont demandé s'ils avaient bien compris la question. Puis, après un instant d'égarement et d'étonnement, ils ont commencé à ramasser ce qui leur sert de lit de fortune, cartons et couvertures arrangés le mieux possible pour s'abriter du froid glacial de la nuit romaine.
Ce n'est pas tous les jours qu'arrive ce qui est arrivé à trois sans domicile fixe âgés de 40 ans, qui avec de nombreux autres, s'abritent habituellement sous les portiques de l'immeuble de la salle de presse du Saint-Siège, via della Conciliazione. Mardi matin 17 décembre, l'aumônier Mgr Konrad Krajewski s'est présenté de bonne heure et a adressé aux premières personnes qu'il a rencontrées cette invitation inattendue: fêter le soixante dix-septième anniversaire du Pape François.
Les trois hommes – un Slovaque, un Polonais et un Tchèque, avec son inséparable chien – n'en croyaient pas leurs yeux. Ils ont chargé leurs quelques biens dans le coffre de l'auto de l'aumônier et sont montés en voiture, le chien au milieu, en direction de la Maison Sainte-Marthe.
L'aumônier les a présentés au Pape après la Messe du matin qui les a invités à prendre le petit déjeuner avec lui dans le réfectoire de Sainte-Marthe. Ils ont échangé quelques plaisanteries, dans un climat de grande familiarité et confiance. « Cela vaut la peine d'être vagabonds – s'est exclamé à un moment l'un des trois hommes en s'adressant au Saint-Père – car on est reçu par le Pape! ».
16/12/20013-Nulle Église n'est une île, surtout celle, maronite, de France
Le courageux synode diocésain maronite lancé par Mgr Maroun-Nasser Gemayel, nouvel évêque maronite de France, s'est achevé, samedi, à Paris, par une seconde messe célébrée à Notre-Dame de Paris, en présence notamment de l'archevêque de la capitale, Mgr André Vingt-Trois, de Mgr Luigi Ventura, nonce apostolique, d'une pléiade de personnalités libanaises et françaises du monde diplomatique et associatif, et d'une foule de Libanais de Paris et de ses environs invités à s'y joindre. La présence de louveteaux et de caravelles habillés de bleu a coloré la cérémonie d'un air de jeunesse bienvenu. La cérémonie s'est achevée par la remise d'une médaille de reconnaissance à un certain nombre de personnalités françaises qui se sont distinguées, en particulier durant les années de guerre (1975-1990), par leur action en faveur des chrétiens d'Orient.
L'heure n'est pas au bilan, mais à un coup d'œil rétrospectif. Les deux jours de réunion de jeudi et vendredi derniers ont permis aux prêtres et séminaristes maronites disséminés en Europe de faire connaissance, aux plus motivés de la communauté libanaise de se manifester et à tout le monde d'ébaucher une activité en équipes. Le travail en est encore à ses débuts, encore que certains prêtres soient déjà à pied d'œuvre, ici et là. En outre, et certains en sont conscients, nombre de questions ont déjà leurs réponses, dans l'esprit du nouvel évêque. Mais il était nécessaire de réveiller les présents à ces vérités et de leur permettre de rejoindre leur évêque sur les pistes de réflexion et d'action ébauchées.
Présence féminine Sensible à la présence des laïcs venus de France et de pays européens comme la Grande-Bretagne, la Suède, l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse, pour participer à cette session du synode, Mgr Gemayel s'est félicité de l'importante présence féminine : presque le tiers de la petite assemblée fondatrice. Cette présence s'était déjà manifestée dans l'organisation de synode, puisqu'à côté de l'évêque, du P. Raymond Bassil, de Georges Sassine, responsable à l'information et de toute l'équipe logistique à l'œuvre, figurait, comme chef de projet, Kinda Élias, qui n'a pas hésité à taper du pied pour faire respecter le tempo et la méthodologie du synode. La journée de vendredi a été plus froide, plus factuelle, que celle de jeudi, mais non moins déterminante. Aux grandes orientations historiques et théologiques ont succédé des questions pratiques, terre à terre. Parmi ces questions, celle de l'insertion – où de la réinsertion – des émigrés dans la vie nationale, par le biais de la Fondation maronite dans le monde, celle du financement du nouveau diocèse et de son fonctionnement juridique, et enfin celle de ses rapports avec l'Église catholique de France.
Complémentarité La Fondation maronite dans le monde et l'ambassade du Liban en France, représentée par le chargé d'affaires Ghady Khoury (en l'absence de Boutros Assaker, qui a fait valoir ses droits à la retraite), ont marqué de leurs interventions complémentaires la matinée de vendredi. Avec son doigté habituel, Hyam Boustany, la directrice de la Fondation, a exposé les objectifs de cette institution : aider les chrétiens du Liban, en particulier les maronites de la diaspora, à « désémigrer », à se reconnecter et à retrouver, par des moyens légaux, leur nationalité perdue pour diverses raisons : nécessité légale, subtilités et obstacles administratifs, isolement résidentiel, pure négligence ou démotivation. Au-delà des calculs politiques, en agissant sur la démographie, la Fondation maronite dans le monde cherche à empêcher que le Liban ne change d'identité, à assurer la pérennité d'un Liban pluraliste forgé – plus tard soldé – par les maronites, trésor irremplaçable menacé par l'actualité historique. En cherchant à préserver le Liban, la Fondation ne cherche pas à préserver un fossile, ajoute Mme Boustany, mais une culture vivante, un modèle irremplaçable de convivialité considéré par Jean-Paul II lui-même comme « un message » au monde. Comme Harpagon, nous faisons de la « convivialité » sans le savoir, malgré nos enfermements communautaristes, nourris et consolidés par une classe politique médiocre et sans imagination. Pour sa part, M. Khoury a expliqué que l'ambassade faisait de son mieux pour faciliter les formalités des Libanais de l'émigration postulant à la nationalité et les acheminer vers le ministère de l'Intérieur, via les Affaires étrangères.
Volet financier Le volet financier de la création d'une « éparchie » maronite en France a été abordé avec compétence et beaucoup (trop) de technicité. Pour l'essentiel, il s'agissait de clarifier, pour l'assemblée, le maquis juridique des lois qui, depuis 1905, gouvernent les rapports entre les Églises avec l'État. La très intéressante question du « denier du culte », qui a toujours été commandement d'Église, a été soulevée, dans un sens purement technique, et ses avantages fiscaux mis en évidence. Ne reposant sur aucun autre subside, le diocèse maronite de France et d'Europe occidentale et septentrionale va devoir compter sur ses propres sources de financement, a expliqué Mgr Gemayel qui est convaincu qu'avec un euro par jour venu de dix ou quinze pour cent des 100 000 maronites installés en France, le nouveau diocèse pourrait facilement prospérer.
Témoignage Un témoignage devait ensuite montrer combien la question peut être délicate à soulever. Délégué par l'évêque du Canada, Marwan Tabet, et fort d'une longue expérience pastorale, Mgr Khairallah Aoukar, de la province canadienne de Nova Scotia, n'a pas hésité à dénoncer l'utilitarisme dont les maronites font preuve, quand ils font des donations, et leur prédilection pour les dons faits à la personne de l'évêque ou du prêtre, de préférence à ceux qui sont anonymes et vont à l'institution. Sur sa lancée, Mgr Aoukar a dénoncé le carriérisme dans l'Église, et tout ce qui y relève de la « mondanité », en soulevant le cas d'un ordre religieux qui a mis fin à sa mission canadienne, en apprenant que le nouvel évêque maronite nommé n'était pas issu de son sein, comme il l'escomptait. Comme on peut le prévoir, ce détail a déplu à des membres d'ordres religieux présents, montrés ainsi sous un angle défavorable. Le cas soulevé ne doit pas être généralisé, ont-ils affirmé, ce dont tout le monde ne pouvait que convenir.
La coopération avec l'Église romaine L'après-midi fut consacré à la formation de diverses commissions chargées de dresser des programmes pastoraux : jeunes, familles, seniors, animation liturgique, prêtres, dialogue interreligieux, œcuménisme, pèlerinages, activités économiques, loisirs, etc. Une pastorale des prisons a même été envisagée par l'évêque, nous précisera le P. Raymond Bassil, avant qu'une rapide enquête ne montre qu'à l'heure actuelle il n'y a pas un seul maronite prisonnier de droit commun en France. Avant de repartir, beaucoup de délégués approcheront Mgr Gemayel pour lui confier leurs soucis : la dispersion géographique des maronites, qui empêche parfois leur organisation en paroisse, le désintéressement de la nouvelle génération avide d'insertion plus que de spécificité, le cruel manque de prêtres, l'indispensable effort pour lancer des écoles maronites où l'arabe serait enseigné. On touche là à certains des obstacles auxquels l'action de Mgr Gemayel va se heurter et il semble évident qu'une étroite coopération avec l'Église romaine en Europe est et restera indispensable. Nulle Église n'est une île. Cette complémentarité, ce décloisonnement indispensable devraient servir de rempart contre le risque de l'exaltation démesurée d'un patrimoine précieux, mais qui reste culturel et ne doit pas être confondu avec la relation personnelle avec le Christ, qui est d'ordre existentiel. L'héritage syriaque ne doit pas être ni devenir un obstacle à l'évangélisation.
الفاتيكان, 16 ديسمبر 2013 (زينيت) - كنا سابقاً نسمع عن الاضطهاد الذي يصيب المسيحيين في ارجاء المعمورة ... و لكن و بوجود وسائل الاتصال ، أصبحنا نرى هذا الأضطهاد صوت و صورة، و صرنا نعرف الخبر أثناء حصول الحدث . و الواقع اليوم يدمي القلب و تبكي لأجله العينين ، إختطاف 13 راهبات و 3 مدنين في سوريا في ظل تناسي المجتمع الدولي لقضية اختطاف المطرانين . أزمات طائفية في مصر بحجج واهية يذهب ضحيتها أقباط لا ناقة لهم فيها و جمل . إشكلات طلابية في الجامعة اليسوعية في بيروت ذات خلفايات طائفية و حزيبة مسيحية اسلامية .
و في العراق الازمات ابدية عمرها 10 سنوات أبتدأت منذ تفجير الكنائس في الاول من آب 2004 و لم تنته مع مجزرة كاتدارئية سيدة النجاة التي فقدت الكنيسة فيها كاهنين و 52 مصلي ... و لا زال الجرح ينزف . هذا هو واقع الشرق الاوسط الذي تحول الى الشر الاوسط .
لا يهنأ الأرهابيون الا بالتنغيص على المسيحين في كل مكان فيه . فبين ربيعهم المنتصر و شتائنا المتهجر هنالك صيف الأضطهاد القاتل و خريف أمانينا الضائعة بالعدالة و الإنسانية . أما المؤتمرات التي يقوم بها المسيحيين من أجل مسيحي الشرق و كل قضاياهم فهي كثيرة و متعددة و تصب في خانة واحدة (هجرة مسيحيي الشرق ) . و قد نشطت في الأونة الأخيرة مع تزايد الأضطهاد (المقنع) .مؤتمرات للإكليروس مؤتمرات للعلمانيين و مؤتمرات لقادة مسيحي الشرق !!! .
أسماء و أسماء و ياليت الأسماء كانت تنفع في صد الهجمات . لن أتحدث عن ما يقوم به الأكليروس من مؤتمرات فليس من شأني التدخل في تصريحاتهم و رغباتهم الحقيقة في لم الشمل المسيحي من أبناء رعاياهم . و لكن كلامي عن من يمثلون المسيحيين في هذه المؤتمرات . و خصوصاً ممن يعيشون في المهجر و يسمون أنفسهم "قادة " و لا أعلم من الذين في المهجر أعطاهم هذا التخويل للتحدث بإسمهم . و أخص بالذكر من يتحدثون من أجل ارجاع المسيحيين الى بلادهم ، و هنا أسأل عن أي بلاد تتحدثون ؟؟!!! عن البلاد التي رفضتنا التي هجرتنا التي خطفت كهنتنا و حرقت كنائسنا .. عن أي بلاد تتحدثون ؟؟!! و بأي مشرق تحلمون ؟! مشرق أضطهد كل ما هو مسيحي فقط لأنه يرسم اشارة الصليب على وجهه ؟! عن أي عودةٍ تتحدثون فيها في المؤتمرات مع من دعوتهم من الأوربين و الأميركان ؟! إن كنتم هكذا محبيين للشرق فلماذا لم تبقوا هناك في بلادكم ؟؟!! لماذا لا نسمع أصواتكم الى بعد أن تأخذوا الجنسيات الأوربية و الأميركية ؟؟!! و بدل كل هذا البذخ في المؤتمرات لماذا لا تعطون هذه النقود الوفيرة للمحتاجين في الشرق اوفي الغرب ؟؟!! .
كل المؤتمرات تصب في ارجاع المهاجريين و منع هجرة الموجوديين . من أنتم حتى تقرروا بدل عن البشر الذي يعانون ؟؟!! دعكم من هذه التصريحات الرنانة التي لو كنت قد آمنتم بها لبقيتم في أرضكم . و نحن فيها الأن ... أرسلوا أبنائكم و بناتكم الذين ولدوا هنا للعيش في أرضكم و كونوا قدوة لنا يا ( قادتنا ) !! .أتركوا بيوتكم التي أشترتموها بألاف الدولار ، سياراتكم و سيارات أبنائكم الباهضة ، رواتبكم الشهرية الكبيرة و أرجعوا .. أرجعوا الى أرضكم و مشرقكم الى قراكم التي تحبونها !! ارجعوا الى التراث ، الحضارة ، الأصالة و التاريخ أو لستم تحبونه ؟ و تنادوونا للموت من أجله !!! ارجعوا و أحتضنوه و أتركونا و شأننا في بلاد الغربة نعاني و نقاسي كيفا شئنا فهذه حياتنا و هذا مصيرنا الذي اخترناه بملئ ارادتنا و اختاروا انتم و ابناتكم و "بناتكم" و أكرر" بناتكم" العيش هناك في أرضكم أرض الحضارة و الاجداد .
كونوا لنا قدوة و نحن مستعدين يا قادة .. فإن ذهبتم قبلنا أنتم و عوائلكم أنا عن نفسي مستعدة اليوم قبل غداً أن أتبعكم ! .كفاكم ضحك على أنفسكم بكلام لا تؤمنون أصلا به ، الشعب المسيحي المشرقي ليس ألعوبة بيد هذا أو ذاك هو شعب واعي يعرف كيف يقرر مصيره . المسيحيون ليسوا قصر لكيما يخرج عليه كل يوم شخص يدعي بأنه " قائد " و يقول له أعمل كذا و لا تعمل كذا ، هاجر أو لا تهاجر ، ابقى في منزلك او تفضل بالخروج .
كفاكم تمثيل و دعوا كل انسان يختار ما يريد ، ليس لأنكم تتكلمون لغة و أستطعتم الوصول الى مراكز في بلد المهجر تتصورون للحظة ان الناس من الممكن ان تتأثر بما تقولون .فكل مسيحي قائده الوحيد هو "الروح القدس " في اختيارته و هو لنا خير "قائد" في عبور " وادي الدموع " في حياتنا . المسألة مسألة مبدأ و تقرير المصير حق إنساني فردي خالص .
كرستينا ( وسن ) وارتان – الولايات المتحدة الأميركية هي زميلة سابقة لبرنامج حقوق الاقليات في المفوضية السامية لحقوق الانسان – سويسرا.
16/12/2013-Europe : une croisade contre le christianisme
Le changement radical de vision du monde et le refus conscient des valeurs chrétiennes sont à l'origine de la tendance antichrétienne qui est en train de s'affermir, est convaincu l'expert russe en religions Iouri Tabak.
« Depuis plusieurs dizaines d'années on assiste à une séparation définitive entre les valeurs européennes et religieuses. La sécularisation de l'Europe contemporaine progresse à grands pas avec pour but de laisser aux valeurs religieuses le rôle de valeurs à l'usage strictement privé et individuel. Il y a quelques années lorsqu'on adoptait la Constitution pour l'Europe, on a longuement discuté la question de savoir s'il fallait y laisser le mot « Dieu ». Et il a été alors décidé que le mot « Dieu » ne devait pas y être mentionné. C'est-à-dire que la composante religieuse qui constitue une composante traditionnelle pour le développement de l'Europe depuis plusieurs siècles, était déjà alors mise à l'écart. C'est pour cela qu'aujourd'hui on essaye de bannir tous les symboles religieux. »
Aujourd'hui on voit de plus en plus souvent les églises et lieux sacrés chrétiens être profanés, voire détruits. Au micro le politologue Pavel Sviatenkov :
Comme il ne peut pas y avoir de vide, l'Union européenne va le plus probablement s'islamiser. Aujourd'hui l'islam se répand de façon active. Les représentants de cette religion viennent en Europe du Proche-Orient et des pays africains. Je suis pourtant convaincu que ces persécutions des chrétiens provoqueront les contestations de la part des milieux conservatifs de la société. Par exemple, la décision du président François Hollande de légaliser le mariage homosexuel ce qui a été approuvé cette année par le parlement, a déclenché une vague importante de protestations dans le pays.
Les hommes politiques laïques, les libéraux et les athées, mais aussi les croyants sont responsables de la disparition progressive du christianisme en Europe. Même si leurs droits sont régulièrement violés les chrétiens ne se dépêchent pas de les défendre en justice. Ainsi il y a très peu de demandes dans ce sens introduites devant la Cour européenne des droits de l'homme.
En 2011 le Saint-Synode de l'Eglise orthodoxe russe a adopté un document dans lequel il demandait aux autorités, à la société, à la communauté scientifique et aux organisations internationales de faire le maximum afin de lutter contre la persécution des chrétiens.
La jeunesse du "Parti du Machreq" à l'ambassadeur turc: "nous ne permettons point à vos bandits de profaner nos églises" 16/12/2013-
الخوري للسفير التركي: لن نسمح للصوصك بتدنيس كنائسنا و"سلطانك تحت اقدامنا"
اعتصم شباب "حزب المشرق" عصر اليوم قرب السفارة التركية في الرابية، تجاوبا مع دعوة بطريرك أنطاكيا وسائر المشرق للروم الأرثوذكس يوحنا العاشر يازجي للضغط من أجل إطلاق المطرانين بولس يازجي ويوحنا ابراهيم وراهبات معلولا.
وشارك في الاعتصام وفد من مخطوفي اعزاز المحررين وآخر من ابناء معلولا وحشد من محازبي "المشرق" والمواطنين.
الخوري
وقال رئيس الحزب رودريك الخوري في كلمة ألقاها: "من لبنان، هنا معلولا، هنا انطاكية، هنا الرها، هنا القدس، هنا كيليكيا، هنا المشرق. من هنا نطلقها صرخة ونحن مسمرون على الصليب وفجر القيامة بدأ يلوح في الافق، اياكم وتهديد المسيحي بالصلب، فانه في اليوم الثالث يقوم وانتم تموتون، اياكم وتهديده بالخطف فهو حر بقيوده وانتم مسجونون".
اضاف: "معلولا، تلك المبنية على الصخر، صخرة الايمان المستقيم، لن تكون قسطنطينية جديدة، بل نعدكم بان تكون بداية النهضة المسيحية المشرقية القادمة. من رماد معلولا سينتفض ذلك الفينيق ويحلق في سماء المشرق".
وتوجه الى السفير التركي قائلا: "يا ممثل السلطان الجائر اسمع هذه الرسالة جيدا: المشرق لن يسلم رقبته اليك، مقدساتنا، كنائسنا، لن نسمح للصوصك وارهابييك ان يدنسوها. آيا صوفيا كنيسة بنيت، لن نسمح لك بسرقتها واستفزاز ملايين المسيحيين في العالم. ونقولها مدوية:"سلطانك تحت اقدامنا".
وتابع: "معلولا الناطقة بلغة المسيح، لن نسمح لك بتحطيمها، ففي قلب كل مسيحي معلولا، وفي قلب كل مسلم شريف معلولا وصيدنايا، لن نسمح لتكفيرييك باحتلالها. نحن لسنا اقلية في هذا المشرق، بل نحن جزء من حضارة واسعة ممتدة من لبنان الى اثينا، الى موسكو، موسكو التي نوجه تحية لرئيسها المسيحي البطل اليوم".
وقال: "نعلن من هنا ان حملة "معرفة مصير المطرانين" و"تحرير الراهبات" قد بدأت، ستشهدون حملة ضغط قادمة على مصالحكم، ليس في لبنان فقط، بل ان "حزب المشرق" واصدقاءه سيبدأون حملة لن تنتهي الا بمعرفة مصير قديسينا".
وختم الخوري قائلا: "انتم تدعمون الارهاب ولا تخجلون، انتم من افرغتم تركيا من المسيحيين وهم سكانها الاصليون، لن تفرغوا هذا الشرق من مسيحييه ولو قتلتمونا جميعا".
من جهته ألقى الشيخ عباس زغيب كلمة قال فيها: الهدف من خطف المطرانين والراهبات واللبنانيين في سوريا هو قتل اي فكر يعارض المجموعات التكفيرية.
Des informations sur le Proche-Orient pêle-mêle... relevées dans le Journal La Croix.com au mois de décembre courant...
Des informations pêle-mêle... relevées dans le Journal La Croix.com au mois de décembre courant... L'Église maronite a ouvert son premier Synode français Le premier Synode de l'éparchie maronite…
« Agir sans délais… diligenter une enquête internationale … et empêcher les persécutions » : C'est ce que réclame de toute urgence la Coordination « Chrétiens d'Orient en danger » (CHREDO) qui appelle la France et l'Europe à multiplier leurs actions pour sauver les chrétiens dans le villes et villages de Syrie.
La CHRADO est Présidé par Patrick Karam, conseiller régional de l'Île-de-France et ancien délégué interministériel pour l'égalité des chances.
Le collectif rassemble des représentants de toutes les Églises et communautés chrétiennes du Proche-Orient et des associations religieuses et de chrétiens de la région, ainsi que des organisations impliquées depuis longtemps dans cette cause comme Aide à l'Église en Détresse (AED).
Après un premier appel, en octobre dernier, demandant à l'Europe de ne pas être complice de « l'épuration religieuse massive et silencieuse » des chrétiens, la CHREDO revient à la charge en demandant aux autorités compétentes « une action forte en faveur des religieuses de Maaloula ».
Texte intégral du communiqué:
Le village historique de Maaloula a été une fois de plus transformé en champ de bataille dans la guerre en Syrie et le sort de 12 religieuses appartenant à un couvent de la ville reste incertain.
La CHREDO appelle les autorités compétentes en France et en Europe à prendre les mesures d'urgence qui s'imposent pour sauver les chrétiens dans leurs villes et villages et empêcher les persécutions.
La CHREDO demande : 1. D'agir sans délai pour que la sécurité des religieuses de Maaloula soit garantie. Il est nécessaire qu'une organisation humanitaire internationale (ou une instance des Nations Unies) puisse avoir accès à ces religieuses et qu'elle puisse organiser leur transfert dans un site sûr de leur choix. 2. De diligenter une enquête internationale sur le sort des deux évêques d'Alep enlevés en Syrie, Mgrs Yazigi et Ibrahim et d'œuvrer pour leur libération. 3. D'obtenir de tous les belligérants qu'ils épargnent les sites religieux en Syrie qui constituent des hauts lieux du patrimoine mondial et d'interdire qu'ils soient la cible des attaques. 4. D'obtenir que les belligérants au conflit épargnent les populations civiles de toutes violences physiques et morales, de conversions forcées, de torture, d'enlèvements, de peines ou de traitements cruels, inhumains ou dégradants.
La CHREDO informe qu'elle va saisir les parlementaires français et en particulier les soixante-dix parlementaires qui la soutiennent, ainsi que les dirigeants français et européens sur ces trois points.
Connais-toi toi-même. C'est sous ce précepte socratique que se situe le synode diocésain maronite qui s'est ouvert jeudi à Paris et dont la session s'achève demain par une messe solennelle en la cathédrale Notre-Dame de Paris. Il s'agit là d'un des moments du synode. Celui-ci comprendra encore deux autres rencontres plénières avant que ses textes ne soient validés en 2015. Cet appel à la connaissance s'adresse d'abord aux maronites eux-mêmes, mais il intéresse aussi l'Église latine de France, dans la mesure où la reconnaissance de l'autonomie de l'Église maronite entraîne la reconnaissance de ses droits à l'intérieur d'un « territoire » ecclésial où elle coexiste avec d'autres Églises. Cet appel est également un appel au réalisme, un appel à mesurer ses forces et à prendre la voie de la prudence, vertu qui a cruellement manqué au cours des longues années de guerre qui ont ravagé le Liban. C'est ainsi que l'entend Mgr Maroun-Nasser Gemayel, évêque maronite de France et visiteur apostolique en Europe occidentale et septentrionale. En historien de l'Église syriaque, Mgr Gemayel assure que « les maronites ont toujours perdu » quand, tout au long de leurs 1 400 ans de cohabitation avec l'islam, en lieu et place de leur érudition et de leur ouverture culturelle, ils ont eu recours aux armes et à la violence.
Les trois temps du synode La journée s'est ouverte par une messe célébrée par Mgr Michel Aoun, évêque de Jbeil, représentant le patriarche maronite, en la chapelle de la Médaille miraculeuse. Sous les caractères d'or reproduisant les mots confiés par la Vierge à Catherine Labouré et près du fauteuil où elle s'est assise, selon le récit qu'en a fait la voyante, les trois « piliers » du synode patriarcal maronite de 2003-2006 ont été évoqués : identité, renouveau et mission. Qui sont exactement ces maronites qui ont choisi de s'installer en Europe et dont près de la moitié ont fait de la France leur seconde patrie ? Comment renouveler leur esprit anesthésié par le sécularisme où ils baignent ? Comment compter à nouveau sur eux pour remplir la mission que l'histoire leur a confiée ? Comment faire face à l'inéluctable naturalisation qui les transformera, en deux générations, de maronites en Europe en maronites d'Europe ? Cet état des lieux est au cœur des travaux du synode, et cette première journée de réflexion collective, qui touche une centaine de prêtres et de laïcs venus de France et d'Europe (Belgique, Autriche, Suisse), sera conclue par une soirée à la salle Gaveau où des airs d'opéra célèbres exécutés par la soprano Rima Tawil permettront une levée de fonds en faveur de la nouvelle « éparchie », selon le terme utilisé ici.
De projets et de rêves Les travaux du jeudi se sont déroulés en trois temps. Une présentation des « projets et rêves » de Mgr Gemayel pour son diocèse, un « brain storming » en petits comités et par thèmes sur ce qui est faisable et souhaitable, et enfin deux exposés théologiques. C'est tout feu tout flamme que l'évêque maronite de France a fait part à l'assemblée de ses projets, en tête desquels figure l'achat ou la location d'un édifice qui lui servirait de logement et où des bureaux seraient aménagés. Les recherches sont sur le point d'aboutir, à Meudon. Pour le moment, l'évêque et son évêché sont très étroitement logés au Foyer franco-libanais de la rue d'Ulm. Pour visiter les six paroisses maronites de France et quelques paroisses naissantes d'Europe, l'évêque et son secrétaire, le très efficace et résilient Raymond Bassil, ont, en moins d'un an et demi, parcouru quelque 55 000 km, sillonnant la France du nord au sud et d'est en ouest, à la recherche de ce commis voyageur de la petite entreprise indépendante qui dort au fond de chaque maronite. La guerre et le chômage ne sont pas étrangers à cette affluence. C'est bien l'augmentation du nombre des maronites fuyant la crise libanaise et ses conséquences économiques qui a rendu nécessaire l'établissement d'un diocèse. Et maintenant, l'heure de vérité est là. Si rien n'est fait, tout ce capital humain, abandonné à lui-même, pourrait très bien finir par se perdre, ce que Mgr Nasser Gemayel n'envisage que la mort dans l'âme. Pour empêcher cette catastrophe, l'évêque souhaite ajouter 14 paroisses aux six qui existent déjà, ce qui suppose, entre autres, trouver et former 14 prêtres pour cette mission et créer les structures paroissiales nécessaires. Plus facile à dire qu'à faire. Au fond de lui-même, l'évêque désire capitaliser sur ce potentiel humain et intellectuel pour rendre quelque chose qu'elle n'a pas, ou qu'elle n'a plus, à cette France qu'il aime, et racheter ainsi la grande dette de reconnaissance que les maronites lui doivent. Après tout, dit-il, 6 000 médecins d'origine libanaise travaillent en France, pour ne rien dire des autres professions libérales !
Le patrimoine syriaque Mgr Gemayel s'anime encore plus quand la question du patrimoine culturel syriaque est soulevée. C'est à la fois l'un des points forts de sa vision, dans la mesure où il est très difficile de résister à l'enthousiasme contagieux de l'évêque quand il parle des manuscrits syriaques de Sadad ou d'Alep, et des menaces de destruction qui pèsent sur ces documents inappréciables. « Les bibliothèques d'Alep sont plus riches en manuscrits que celle de Bkerké, et Sadad est une mine de documents irremplaçable », s'écrie-t-il, précisant que lors des querelles entre syriaques, c'est là que les syriaques-orthodoxes, expulsés du Liban, ont emporté leurs bibliothèques. « Croyez-moi, la guerre en Syrie n'est pas innocente », dit-il, discernant dans l'acharnement de certains groupes moins une intention stratégique militaire qu'une volonté maléfique d'effacer le christianisme de la surface du globe. Et de proposer d'offrir à ce trésor patrimonial « tout le capital informatique nécessaire » par la création d'un centre de documentation et de recherche en France, l'un de ses « rêves », pour la réalisation duquel il est prêt à donner, dès qu'il est constitué juridiquement, les 30 000 volumes de sa bibliothèque privée !
Les maronites et l'orientalisme Nos rapports avec la France ne sont pas seulement religieux, ils sont aussi culturels, dit l'évêque, en rappelant qu'au XVIIe siècle, ce sont des maronites qui enseignaient l'arabe et le syriaque au Collège de France, posant ainsi la pierre angulaire d'une tradition qui allait s'épanouir avec les orientalistes des siècles ultérieurs. Après avoir été les traits d'union entre les Arabes et la philosophie grecque, les maronites furent les traits d'union entre l'Europe et le monde arabe. C'est par la culture qu'ils ont joué leurs rôles les plus brillants, non par leurs armes, et encore moins, aujourd'hui, par leur nombre. Suit une digression sur la problématique de l'existence (« woujoud ») et de la présence (« houdour »), où pointe une vision pessimiste de ce qui pourrait attendre les maronites et les chrétiens orientaux quand leur poids démographique « aura cessé de compter », pour reprendre les sombres conclusions de l'auteur du monumental ouvrage Vie et mort des chrétiens d'Orient. Pour Mgr Gemayel, ce pronostic peut être adouci si les maronites décident de compenser par leur culture et leur érudition la perte d'influence qu'ils subissent sur le plan politique, du fait de leur recul démographique. Et de se lamenter sur la baisse de productivité intellectuelle des chrétiens, telle qu'il la constate dans les expositions du livre qui sont organisées au BIEL et ailleurs, par rapport à la hausse de la productivité des chercheurs des autres communautés. « Ouvrir des restaurants ne suffit pas à relever, intellectuellement, un peuple », lance-t-il.
Partis sans laisser d'adresse ? C'est sur ce terrain qu'on n'ose plus – où qu'on ne veut plus – suivre Mgr Gemayel, pour lequel ce n'est pas l'appartenance à un territoire, mais la foi qui détermine l'identité d'un maronite. Et comment réfuter un tel raisonnement, quand on a autour de soi des maronites venus non plus seulement du Liban, mais aussi d'Israël, de Jordanie, d'Égypte, de Syrie, de différents pays d'Europe, du Canada et des États-Unis ? « Mais un peuple n'a-t-il pas besoin d'une adresse ? » se demande-t-on, par crainte de voir les maronites renoncer à leur plus précieuse icône, le Liban. Mais une question si existentielle se passe de réponse. C'est dire combien l'enjeu du synode diocésain maronite de France est important, non seulement pour ceux d'entre eux qui ont choisi la douce France pour remplacer leur patrie perdue, mais également pour tous les maronites. Toutefois, il faudra en passer par là. Il n'est plus possible de s'aveugler sur de si importantes vérités. Mgr Pierre Brossolette, l'une des grandes figures de l'Institut catholique, viendra enfoncer le clou en affirmant à son tour que ce n'est pas le territoire libanais, mais l'apostolicité antiochienne de l'Église maronite, c'est-à-dire son rattachement direct à saint Pierre, qui en détermine l'identité. Décidément, mine de rien, c'est l'Église maronite tout entière qui est en train d'être repensée là.