le printemps de l'Eglise est en marche
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30/4/2014
OLJ – LE PRINTEMPS DE L’ÉGLISE EST EN MARCHE !
Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, accompagnera le pape François du 24 au 27 mai dans son pèlerinage en Terre sainte. La délégation de l’Église catholique de Rome, à laquelle appartient l’Église maronite, va visiter la terre où le Christ est né, où il a été crucifié, où il est ressuscité. Nous nous trouvons face à un tournant fondamental dans l’histoire, qui va probablement poser les jalons d’une nouvelle approche du dialogue des cultures, et tout particulièrement pour la paix, sous le parrainage d’une Église dynamique, qui n’en finit pas de nous épater. Après le dogmatisme de Benoît XVI, nous voici face à un pape initiateur, courageux, humble et entrepreneur.
Lors de la visite du pape Benoît XVI au Liban, en septembre 2012, celui-ci avait en personne initié, à travers les chrétiens de la région, une dynamique de paix. Le pape nous avait en effet confié deux missions, qui à l’époque étaient passées inaperçues. Il avait encouragé les chrétiens à dynamiser un dialogue non seulement islamo-chrétien, mais aussi avec les juifs! Pris dans le tourbillon de leurs soucis politiques, les Libanais n’avaient pas perçu l’importance de ce message. Le pape avait également mis en exergue une deuxième mission, en l’occurrence la nécessité de trouver les moyens d’assurer le pèlerinage de tous les chrétiens d’Orient vers la Terre sainte. Il avait enfin relevé un point d’ordre dogmatique et relativement nouveau dans notre culture chrétienne, affirmant que le Christ était né, avait vécu et était mort juif. Ces trois points, le dialogue islamo-chrétien et juif, le pèlerinage en Terre sainte et la nature humaine du Christ, ont ouvert la porte à un pèlerinage de l’Église maronite, qui aura lieu le mois prochain, officiellement le mois de la Vierge Marie, selon le calendrier chrétien.
Depuis la guerre des Six-Jours en 1967, aucun patriarche maronite ne s’était rendu à Jérusalem. Le dernier à faire le pèlerinage était le patriarche Meouchi, avant « la défaite ». Je salue l’initiative de l’Église catholique, je salue le dynamisme du pape François et surtout le courage de l’Église maronite, qui, portée par sa fidélité à l’Église de Rome, ouvre la voie au pèlerinage de tous les croyants musulmans, chrétiens et juifs à Jérusalem. Cette Église agit pour que « Jérusalem Portes ouvertes » soit la capitale mondiale de l’humanité, et le carrefour de toutes les religions. Elle permet de réaliser le rêve de Charbel, Mohammad et Salomon !
Dans cette perspective je retiens les points suivants : D’abord, l’Église catholique est de retour en force en Terre sainte et dans cette partie du monde. Elle a choisi la voie de la paix et de la spiritualité. Cette voie est incompatible avec l’attitude de l’État d’Israël, qui défend la théorie du conflit des différences et considère, à tort, que le caractère exclusivement juif de son État n’est pas source d’inquiétude. Cette voie est en opposition avec ceux qui considèrent qu’il faudrait que les chrétiens s’abstiennent de prendre position sur les sujets conflictuels de la région, sous prétexte que notre situation ne nous permet aucun positionnement. Cette voie nous donne la possibilité de nous présenter comme partenaires avec les autres pour la paix de la région. Elle nous aide à dépasser notre « provincialisme » politique et à devenir de nouveau « nécessaires » et « utiles ». Cette voie est en opposition avec ceux qui défendent la théorie de l’agrégation des minorités et nous donne la possibilité de traiter sur le même pied l’égalité avec les grandes communautés monothéistes de la région.
Ensuite, une Palestine indépendante qui vit « côte à côte » avec l’État d’Israël, aurait besoin d’un visage catholique qui pourrait lui assurer une ouverture sur le monde occidental, voire un « tourisme religieux » sur une échelle internationale. Le couvent Saint-Charbel à Annaya reçoit à peu près 5 millions de pèlerins par an, selon les moines (cinq millions de pèlerins par an y communient, ce qui voudrait dire que le nombre de visiteurs peut être plus grand). Imaginons ensemble le nombre de pèlerins chrétiens, musulmans et juifs à Jérusalem par an si la voie du pèlerinage était ouverte pour tous, sous l’égide des Nations unies…
Il faut que les chrétiens, libanais et arabes, cessent de « peindre le diable sur les murailles », d’avoir une vision pessimiste, défaitiste, fataliste, « minoritariste » d’eux-mêmes. Car, aux côtés du printemps arabe, c’est à un véritable « printemps » de l’Église catholique que nous assistons actuellement. La sanctification des bienheureux Jean XXIII et Jean-Paul II, et le pèlerinage du pape, accompagné du patriarche maronite, ouvrent de belles perspectives, et devraient nous inciter à envisager l’avenir avec plus de confiance, de courage, de détermination et de sérénité.
Envoyé de mon Ipad
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http://www.lorientlejour.com/article/865113/le-patriarche-rai-accompagnera-le-pape-francois-en-terre-sainte.html
OLJ-29/4/2014-Le patriarche Raï accompagnera le pape François en Terre sainte
LibanMgr Boulos Sayyah qui accompagnera le patriarche maronite lors du voyage a souligné qu'il s'agit d'une "visite pastorale" et que "Mgr Raï ne voyage pas pour une raison politique ou pour normaliser les relations avec Israël". "Tout chrétien du Moyen-Orient a le droit de se rendre en Terre sainte", a-t-il estimé.
Les chrétiens représentaient plus de 18% de la population de Terre sainte lors de la création de l'État d'Israël en 1948, mais ils sont désormais moins de 2%, pour la plupart des orthodoxes.
Envoyé de mon Ipad