Réactions mitigées après la déclaration d'Erdogan aux Arméniens
Le premier ministre turc a présenté, mercredi 23 avril, ses condoléances aux descendants des Arméniens massacrés de 1915 à 1917.
La France et l'Arménie regrettent qu'il ne reconnaisse toujours pas le génocide.
Recep Tayyip Erdogan a créé la surprise, mercredi 23 avril, en présentant les condoléances de la Turquie « aux petits-enfants des Arméniens tués en 1915 ». Il s'agit d'un geste inédit, mais incomplet.
Pour la France, une déclaration insuffisante
Durant les commémorations du génocide à Paris, jeudi 24 avril, François Hollande a déclaré : « C'est un mot qu'il faut entendre mais qui ne peut pas encore suffire ». Il a toutefois concédé qu'il s'agissait d'une « évolution » de la part de la Turquie.
« Cette tragédie porte un nom, un seul nom c'est le génocide, il n'y en a pas d'autres, c'est la raison pour laquelle la République française l'a officiellement reconnu par une loi » en janvier 2001, a-t-il rappelé.
Il a aussi annoncé qu'il se rendrait à Erevan pour la célébration du centenaire du génocide, le 24 avril 2015 : « Pourquoi cette présence ? Non pas pour faire la leçon, non pas pour être le seul et le premier, (mais) parce que nous devons continuer jusqu'au bout le devoir de mémoire et donc la reconnaissance par le monde entier du génocide arménien ».
Les États-Unis voient une « étape positive »
Outre-Atlantique, la porte-parole du département d'État, Jen Psaki, a salué cette « étape positive », en y voyant une « reconnaissance publique historique de la souffrance des Arméniens en 1915 ».
« Nous croyons qu'il s'agit d'un signe positif indiquant qu'il peut y avoir une reconnaissance complète, franche et juste des faits, qui, nous l'espérons, fera avancer la cause de la réconciliation entre Turcs et Arméniens », a-t-elle ajouté.
Barack Obama, en voyage en Asie du Sud-Est, a appelé à une « reconnaissance pleine, franche et juste des faits », dans un communiqué.
Pour l'Arménie, une « opération de communication »
Dans un communiqué dévoilé jeudi 24 avril, le président arménien, Serge Sarkissian, a déclaré que la Turquie « poursuit sa politique de déni total ». Il a invité la Turquie à « se repentir et (à) se libérer de cette lourde charge ».
« Le déni d'un crime constitue sa continuation directe. Seule la reconnaissance et la condamnation (du génocide) peuvent empêcher la répétition d'un tel crime à l'avenir », a-t-il poursuivi.
« On ne présente pas des condoléances 99 ans après un génocide », a fait valoir Mourad Papazian, coprésident du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF). Selon lui, le chef du gouvernement turc « montre un visage ouvert de séduction au monde entier, mais en réalité il est dans la tradition officielle de la Turquie. »
L'Allemagne, où vit une importante communauté turque n'a pas officiellement réagi aux propos du premier ministre. Aucun représentant de l'Union européenne ne s'est exprimé.
Envoyé de mon Ipad
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