L'une des plus vieilles bibliothèques du Liban incendiée
Une bibliothèque vieille de plusieurs décennies et appartenant à un prêtre orthodoxe grec a été incendiée vendredi soir à Tripoli, ville à majorité sunnite dans le nord du Liban, au lendemain de frictions communautaires, a-t-on appris de source proche des services de sécurité.
"Des agresseurs non identifiés ont mis le feu à la Librairie Saeh à Tripoli, détruisant les deux tiers des quelque 80.000 livres et manuscrits qui y étaient entreposés", a indiqué cette source à l'AFP sous condition d'anonymat.
L'incendie survient au lendemain de la découverte d'une "brochure offensante à l'égard de l'islam et du prophète Mahomet", a ajouté la source. "Ensuite, le propriétaire de la bibliothèque, le père Ibrahim Surouj, a rencontré des dirigeants musulmans à Tripoli. Il est apparu évident que le prêtre n'avait rien à voir avec la brochure, et une manifestation prévue a été annulée", a-t-on expliqué de même source.
L'ancien Premier ministre libanais, Fouad Siniora, a condamné l'attaque contre la librairie du prêtre orthodoxe, qualifiant l'incident de "criminel". "Ceux qui sont responsables de cet acte travaillent au profit des ennemis du Liban, a dit le chef du bloc parlementaire du Courant du Futur. Ils cherchent à détruire l'image de Tripoli".
Dans un communiqué publié samedi, l'ancien chef des services de renseignement des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Achraf Rifi, a affirmé qu'une "brochure mensongère et écrite au nom du père Surouj circulait depuis quelques temps sur Internet". Selon lui, la personne à l'origine de ces "mensonges" n'est pas de nationalité libanaise. "Le père Surouj est un prêtre intellectuel originaire de Tripoli, poursuit le général Rifi. Il y a vécu toute sa vie et a entretenu de très bonnes relations avec tous ses habitants. Le père Surouj est connu et respecté pour ses positions appelant au dialogue, à la coexistence et au respect des religions".
Le général Rifi accuse les agresseurs de vouloir porter atteinte à la coexistence dans la ville de Tripoli, appelant les autorités sécuritaires et judiciaires à arrêter les coupables "sans attendre".
Envoyé de mon Ipad
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