Raï craint le pire sur le plan de la sécurité
Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, craint le pire. Il l'a dit hier dans son homélie dominicale, mettant en garde contre la possibilité de voir l'état de la sécurité devenir « incontrôlable, même pour ceux qui pensent qu'ils le contrôlent ». « Ce qui se passe en ce moment laisse craindre qu'il en soit ainsi », a-t-il ajouté.
« Nous prions, a-t-il dit, pour que ces jours soient écourtés et nous prions pour le succès de la conférence Genève II, et la paix en Syrie et dans la région ».
Le chef de l'Église maronite, qui inaugurait la semaine de prières pour l'unité des Églises, a ajouté : « La présence chrétienne au Liban et dans les pays de la région a pour but de témoigner de Jésus-Christ, rédempteur de l'homme et sauveur du monde (...) Témoignons du Christ par notre conduite et nos actes, ainsi que dans nos institutions, conformément à la feuille de route que nous a tracée l'Exhortation apostolique : L'Église au Moyen-Orient, communion et témoignage. » « Cette mission demande que nous restions enracinés au Liban et solidaires les uns des autres », vivant sur le modèle de Jean-Baptiste et faisant en sorte que « le Liban croisse et que les projets individuels décroissent », a déclaré Mgr Raï.
Le TSL et la vérité
Par ailleurs, recevant une délégation du parti Kataëb du Kesrouan-Ftouh, le patriarche a salué cette formation politique, mais a surtout dit son espoir de voir le TSL « faire la vérité » sur l'assassinat de Rafic Hariri. « La vérité doit être au-dessus de tout », a-t-il insisté.
« Le parti Kataëb se distingue par une caractéristique : il protège le Liban, son indépendance et sa souveraineté », a déclaré le patriarche Raï, pour qui « la devise Dieu-patrie-famille du parti forme le Liban même ».
« Le patriarche tire sa force de son peuple, a-t-il renchéri. De saint Jean-Maron à la création du Grand Liban (1920), au pacte de 1943 et à la réalisation de l'indépendance, ce processus a été conduit de génération en génération par les patriarches et leur peuple, le peuple étant le bras séculier du patriarcat, et les clercs son bras religieux », a-t-il souligné.
« Avec vous, nous aspirons à l'élection d'un nouveau président de la République, a conclu le patriarche. Entre vous, il ne doit pas être question de vide ou de prorogation. Il vous revient de refuser totalement ces perspectives (...). C'est le rôle des Kataëb. »
Prières pour l'unité
En fin d'après-midi, hier, le patriarche maronite devait participer à l'office religieux d'ouverture de la semaine de prières pour l'unité des Églises en la cathédrale Saints-Grégoire-et-Élie des arméniens-catholiques, place Debbas. L'office était présidé par le patriarche Nersès Bedros, en présence aussi du patriarche Youssef III Younan des syriaques-catholiques et du nonce apostolique, Mgr Gabriele Caccia.
Envoyé de mon Ipad
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