Une initiative pour la Syrie en gestation au Synode
Interrogé au « Rendez-vous du Synode », émission conçue en partenariat entre RCF et Radio Vatican et La Croix, Grégoire III Laham, le patriarche d'Antioche des Grecs-melkites établi à Damas et qui participe actuellement au Synode des évêques sur la famille à Rome, a réagi aux exactions qui se poursuivent dans son pays, la Syrie.
Tout en se félicitant de l'accueil de familles de réfugiés en Europe, à l'appel du pape François, le patriarche syrien s'est interrogé aussi pourquoi les pays arabes plus proches n'en accueillaient pas alors qu'ils en auraient les moyens. Il a réitéré son appel aux populations à avoir le courage de rester en Syrie.
Devant le « péril international » que représente à ses yeux Daech, il demande une « coalition internationale qui n'exclut personne », citant l'Irak, la Turquie et la Syrie – malgré son régime : « Notre peuple est plus important que Bachar al-Assad ».
Loin du terrain, le sort des familles en exil n'indiffère pas pour autant les pères synodaux à Rome. « J'espère que nous allons réussir à un appel », a déclaré Grégoire III Laham, qui retrouvera dans la soirée du samedi 10 octobre les autres patriarches orientaux pour « prendre quelques résolutions ».
« Voix chrétienne internationale »
Au-delà, il propose au pape François de rédiger un document œcuménique avec les orthodoxes, anglicans et luthériens, texte qui soit « une voix chrétienne internationale pour la paix en Syrie ». À La Croix, Grégoire III a ajouté qu'il rencontrerait, à cette fin, en milieu de semaine prochaine, le secrétaire d'État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin.
« Je suis fier que l'Église catholique puisse tenir un tel Synode », a-t-il commenté à propos de l'assemblée à laquelle il prend part. À ses yeux, aucune autre Église, y compris chez les orthodoxes (qui pratiquent la synodalité, NDLR.), n'est capable de cette « harmonie, ce respect et cette liberté d'expression » : « Les cardinaux se tutoient, on blague, on se contredit, on est chez soi, on donne des opinions ».
« J'admire l'esprit positif », a-t-il commenté à propos du groupe de travail germanophone où il siège : « Au lieu de critiquer les différents problèmes de la société pour la famille, on est en train de découvrir des éléments positifs ». « On va sortir avec un document très beau, très positif », prédit-il : « Il faut tenir un langage à la fois ouvert et chrétien ».
Sébastien Maillard (à Rome)Jtk
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