DIVERGENCES ENTRE GRANDS
Réunis à Lough Erne en Irlande du Nord du 17 au 18 juin, les dirigeants de la France, Canada, Allemagne, Italie, Japon, Russie, États-Unis et Royaume-Uni (G8) tardent à trouver un terrain d'accord pour aborder d'une seule voix le dossier syrien. Le premier ministre britannique, David Cameron, hôte du sommet, avait établi une liste de cinq points de discussion : l'accès de l'aide humanitaire en Syrie, la lutte contre l'extrémisme, le rejet de l'utilisation des armes chimiques, la recherche d'une transition démocratique sur le modèle libyen et la constitution d'un pouvoir exécutif après cette transition. Au programme des discussions lundi 17 juin au soir, aucun accord n'a été trouvé à l'issu de la réunion.
La Russie apparaît toujours comme l'indéfectible alliée de Damas tandis que les Occidentaux soutiennent la rébellion armée. « Bien sûr, nos opinions divergent, mais nous avons tous l'intention de mettre fin aux violences en Syrie », a souligné Vladimir Poutine. « Nous voulons essayer de résoudre le problème par des moyens politiques si possible, donc nous allons continuer à travailler sur la possibilité » d'organiser une conférence de paix, a renchéri Barack Obama. Seul un communiqué sur les questions les moins polémiques devrait être pris comme le soutien à l'organisation de cette conférence de paix.
Fournir des armes à la rébellion ?
C'est la position de la France. François Hollande avait, dès son arrivée à Lough Erne, vivement critiqué la Russie qui « continue de livrer des armes au régime de Bachar Al Assad alors que l'opposition n'en reçoit que très peu et qu'elle est aujourd'hui massacrée ». Vladimir Poutine, de son côté, met en garde les Occidentaux contre toute velléité d'armer les rebelles syriens. Mieux, il les appelle à assouplir les sanctions contre l'Iran.
La menace de Bachar Al Assad
Face à la question de la fourniture d'armes, le président syrien Bachar Al Assad, a mis en garde l'Europe dans un entretien publié mardi 18 juin par le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) : « Si les Européens livrent des armes, l'arrière-cour de l'Europe deviendra (un terrain) pour le terrorisme et l'Europe en paiera le prix ».
Le scepticisme d'Obama
Parmi les options proposées pour lutter contre le bain de sang en Syrie, il y a la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne. Mais les États-Unis ne croient pas l'efficacité de cette décision : « Si vous instaurez une zone d'exclusion aérienne, il se peut que vous ne régliez pas le problème à l'intérieur de cette zone », a déclaré Barack Obama avant de se rendre en Irlande du Nord.
Les autres sujets éclipsés
Le dossier syrien a éclipsé les négociations prévues pour aboutir à l'accord de libre-échange entre les États-Unis et l'Union européenne. Cet accord commercial « historique » à négocier doit créer la plus vaste zone de libre-échange du monde. Vendredi 14 juin, les Européens étaient parvenus à se mettre d'accord sur leur mandat de négociation après avoir accepté d'exclure le secteur audiovisuel au nom de l'exception culturelle défendue avec acharnement par la France.
Envoyé de mon iPad jtk
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