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La Croix 18/6/2014
Mgr Jean Benjamin Sleiman, archevêque latin de Bagdad, Cathédrale Notre-Dame de Paris, le 30 mai 2010
La communauté internationale ne doit pas intervenir en Irak dans la lutte contre les extrémistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), a expliqué lundi 16 juin Mgr Jean Benjamin Sleiman, archevêque latin de Bagdad, lors d'un entretien avec l'Aide à l'Église en détresse (AED).
« En réponse à cette crise, la communauté internationale doit penser au bien commun, et non simplement à ses propres intérêts. Elle doit penser à la paix », a expliqué Mgr Sleiman, archevêque catholique de rite latin de Bagdad depuis 2001. Il s'élève contre une intervention de la communauté internationale : « Il faut que l'EIIL soit arrêté et il faut que les dirigeants irakiens travaillent ensemble pour l'arrêter. C'est plus important que l'implication de la communauté internationale. »
Le « consensus » politique en Irak est essentiel pour vaincre l'EIIL, estime Mgr Sleiman, archevêque de Bagdad, après la prise de contrôle militaire des principales villes du Nord la semaine dernière, dont Mossoul, deuxième ville du pays. S'exprimant depuis Bagdad, l'archevêque a décrit la situation des Irakiens qui tentaient de quitter la ville, par crainte d'une attaque de l'EIIL.
À la question de savoir comment il voyait les prochains jours, l'archevêque a déclaré : « Je ne sais pas ce qui va se passer ensuite. Bien sûr, l'armée résistera à l'EIIL, mais qui sait si elle sera assez forte ? Il est possible que les terroristes réussissent, mais nous ne le savons pas. »
Des paroissiens très inquiets
Mgr Sleiman a constaté une diminution de la présence avant-hier (15 juin) à la messe dominicale qu'il célébrait à la cathédrale Saint-Joseph de Bagdad , près du lieu où il vit, expliquant qu'il y avait « beaucoup de confusion » dans la capitale. « Les gens que j'ai rencontrés après la messe étaient très inquiets de la situation », explique l'archevêque, dont la communauté catholique latine est beaucoup plus réduite que celle des Chaldéens – la plus grande communauté catholique d'Irak.
Avec la fermeture de toutes les routes au nord de Bagdad, et la présence de postes de contrôle et d'autres obstacles sur les routes du sud, la seule option pour la population est de s'en aller par l'un des sept vols qui partent de la capitale tous les jours. « Cela signifie que vous ne pouvez quitter Bagdad que si vous avez de l'argent pour payer un vol, explique l'archevêque. De toute façon, tous les vols sont réservés jusqu'à la fin du mois. »
À la question de savoir s'il envisageait de quitter la ville, Mgr Sleiman répond : « Je ne sais pas si je dois rester ou partir. Je laisse ce problème à mes anges. »
Ce carme originaire du Liban, a lancé à nouveau un appel ardent à prier pour l'Irak : « Nous devrions tous prier pour la paix et la solidarité, et pour une solution à la crise ».
Un appel repris par le mouvement Pax Christi qui appelle mercredi 18 juin dans un communiqué à prier pour l'Irak, particulièrement « pour nos frères dominicains qui consacrent leur vie à ce pays et qui sont menacés », ainsi que « pour nos frères Chaldéens dont beaucoup ont quitté l'Irak, ne pouvant plus vivre dans le danger permanent et l'incertitude de demain. Et nous pensons à tous ces frères musulmans, menacés eux aussi par la montée des extrémismes. »
Envoyé de mon Ipad
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