Intervention du card. Sandri
Anita Bourdin
ROME, 13 juin 2014 (Zenit.org) - Le Vatican exprime sa « vive préoccupation la détérioration de la situation » en Irak, indique un communiqué de la Congrégation romaine pour les Eglises orientales catholiques publié le 12 juin et traduit par Radio Vatican.
Les troupes djihadistes continuent leur avancée et prennent en effet peu à peu les principales villes du pays, provoquant un exode de centaines de milliers de personnes.
Collaboration entre habitants de différentes religions
Le cardinal préfet Leonardo Sandri, les supérieurs et les responsables de la Congrégation pour les Eglises orientales, « suit avec une vive préoccupation la détérioration de la situation, déjà délicate, en Irak ».
Il dit sa « proximité » au patriarche de Babylone des Chaldéens, Louis Sako, « qui, à plusieurs reprises depuis son élection, a soutenu, de toutes les façons possibles, le dialogue et la réconciliation nationale, ainsi qu'aux archevêques chaldéen et syro-catholique de Mossoul, leurs excellences, Mgr Nona et Mgr Moshe ».
« En ces heures tragiques, les deux prélats sont aux côtés de la population, chrétienne et musulmane, contrainte de fuir leurs maisons et leur ville, pour leur survie », souligne le communiqué.
Dans une conversation téléphonique, le 12 juin, le cardinal Sandri « a pu montrer personnellement à Mgr Nona la proximité de la Congrégation et du Sant-Siège ».
De son côté, « l'archevêque a assuré que les églises, les écoles et les autres structures catholiques étaient ouvertes aux réfugiés, en esprit de collaboration entre fidèles de plusieurs religions ».
Le cardinal a exprimé « le soutien et la paternité du Pape François, la sollicitude et la prière de l'Eglise universelle, afin que germent de nouvelles semences de justice ».
Il souhaite que « l'invocation pour la paix, prophétique, qui s'est tenue le dimanche de Pentecôte autour du Saint-Père et du Patriarche Bartholomée et les chefs des deux peuples en conflits, ouvre un horizon de paix sûre également en Irak et en Syrie, comme dans tout le Moyen-Orient ».
Le danger d'un bain de sang
Pour une source de l'agence vaticane Fides, la situation à Mossoul est de « calme apparent »: "La population s'est enfuie surtout parce qu'elle craint la réaction de l'armée qui pourrait provoquer des massacres de civils. La rapide avancée des insurgés ne s'explique pas qu'au travers de l'intervention de l'extérieur des djihadistes du prétendu Etat islamique d'Irak et du Levant mais révèle plutôt l'appui dont ils bénéficient auprès de vastes secteurs des sunnites irakiens, opposés au gouvernement de Bagdad".
Il indique que "parmi les groupes d'hommes armés qui, depuis lundi soir, ont pris le contrôle de Mossoul, une grande partie est composée d'irakiens de Mossoul ou des environs. Tous ne peuvent pas être étiquetés comme terroristes étrangers. Certains d'entre eux haranguent la foule dans la rue, disant vouloir garantir l'ordre, protéger la population et combattre l'injustice du gouvernement de Bagdad. Par leurs discours, ils veulent surtout exprimer leur hostilité au gouvernement d'al-Maliki. Des rumeurs indiquent qu'ils auraient nommé un gouverneur".
Fides fait état de la défense des Peshmergas kurdes qui "contrôlent les barrages établis sur la route portant de Mossoul à Erbil et sont intervenus également pour protéger la ville de Kirkouk, dont la population compte une forte composante kurde".
De fait il n'y a pas eu d'affrontements entre kurdes et miliciens sunnites qui "se dirigent vers le sud": "Ils veulent arriver à Bagdad et on a l'impression qu'ils ne veulent pas entrer en conflit avec les kurdes dans les régions du nord."
Le danger, indique Fides, ce sont des appels à armer toute la population pour l'envoyer combattre les terroristes: "Actuellement, toute erreur risque de provoquer un bain de sang", estiment les sources de Fides.
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