Dans une lettre adressée à tous les responsables politiques du pays, le patriarche Louis Raphaël Ier Sako lance un appel à la réconciliation nationale.
Des dignitaires chrétiens ont prié, jeudi 6 août, dans un monastère proche des positions djihadistes dans le nord de l'Irak, pour marquer le premier anniversaire de l'exode de chrétiens des terres ancestrales voisines.
« Nous voulons que les gens de bonne volonté écoutent nos prières et libèrent nos terres aussi vite que possible », a déclaré l'archevêque catholique syrien de Mossoul, Mgr Yohanna Boutros Moshe.
Le monastère où il s'est rendu est le point le plus proche de Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d'Irak, jusqu'à sa conquête par Daech, il y a un an jour pour jour.
« Tristesse et douleur »
Il était accompagné d'un petit groupe de dignitaires qui se sont recueillis dans les ruines d'un monastère du IVe siècle, sur le sommet d'une colline contrôlée par les forces kurdes.
« Je ressens de la tristesse et de la douleur encore maintenant, comme si j'étais ivre, et je ne sais toujours pas pourquoi nous avons été forcés de fuir notre terre alors que nous n'avons rien fait de mal et attaqué personne, a déclaré l'archevêque. Nous étions en paix avec tout le monde ».
Le 9 juin 2014, Daech avait lancé une vaste offensive qui a forcé des centaines de milliers de personnes à quitter leur domicile. Le lendemain, le groupe djihadiste a pris le contrôle de Mossoul, la seconde plus grande ville d'Irak où vivaient de nombreux chrétiens.
Lettre aux responsables politiques
Deux mois plus tard, dans la nuit du 6 au 7 août, nombre d'entre eux a dû fuir leur logement en raison de la progression de Daech face aux forces kurdes, notamment à Ninive. Cette province qui s'étend de Mossoul jusqu'à Erbil, la capitale du Kurdistan autonome, abrite la majorité de la communauté chrétienne d'Irak, une des plus anciennes au monde.
Dans une lettre publiée à l'occasion de la commémoration de ces événements, et adressée aux membres du gouvernement et du Parlement irakiens, le patriarche de Babylone des Chaldéens, Mgr Louis Raphaël Sako, lance un appel à la réconciliation nationale.
Reprise du dialogue
Depuis Bagdad, où il réside, il souligne : « La réconciliation nationale devrait être fondée sur certains principes humains fondamentaux et structurels, car aucun projet sérieux, particulièrement un projet moral comme une" réconciliation nationale" ne peut aboutir sans avoir de vision claire pour le pays. »
« La réconciliation nationale est le fondement de tout », martèle-t-il. Une réconciliation qui passe à ses yeux par la reprise du dialogue entre toutes les parties, mais aussi la prise en compte de toutes les sensibilités du pays.
Audace et courage
Mgr Sako insiste en particulier sur l'importance de la reprise économique en Irak, mais aussi sur celle de l'éducation. « La restauration du rôle de la classe moyenne » est également une priorité, poursuit le patriarche irakien.
« Ce dont nous avons besoin, écrit-il, pour atteindre cette réconciliation, est de l'audace et du courage dans la volonté politique » Des qualités indispensables, conclut-il, pour « sauver ce pays et son peuple ».
L. B. S. (avec AFP)Envoyé de mon Ipad
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