À la suite de l’émotion qu’a suscitée au sein du synode sur la nouvelle évangélisation une vidéo anti-islamique présentée par le cardinal ghanéen Peter Turkson, le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, a tenu, sur Radio Vatican, à préciser la position du Saint-Siège face à l’islam.
Tout d’abord, le cardinal français a précisé que « les chiffres donnés par ce document ne correspondent pas à ceux que nous avons ». « Par conséquent, a-t-il conclu, je reste perplexe quant à ses affirmations. »
Plus largement, le cardinal français a mis en évidence les trois « défis » du dialogue avec l’islam. Tout d’abord « le défi de l’identité, car on ne peut pas dialoguer sur une ambiguïté. Il s’agit d’abord d’affirmer sa propre foi. »
Et puis « le dialogue de l’altérité ». « Celui qui a une autre manière de croire que moi n’est pas fatalement un ennemi », a affirmé le cardinal, précisant : « Il est un pèlerin de la vérité. »
« CHACUN DOIT AVOIR LA LIBERTÉ DE CHOISIR UNE RELIGION OU DE NE PAS EN AVOIR »
Et enfin le « défi du pluralisme » : « Celui-ci n’est pas totalement négatif. Nous croyons que Dieu est à l’œuvre dans chaque homme. Nous croyons qu’il y a des parcelles de vérité qui se trouvent dans les autres religions. »
En pratique, le cardinal en charge du dialogue avec l’islam reconnaît une aspérité précise dans ce dialogue : « Chacun doit avoir la liberté de choisir une religion ou de ne pas en avoir. Et la liberté de professer sa foi, en privé et en public, avec les moyens, juridiquement assurés, pour que cette liberté de religion ne soit pas uniquement théorique, mais aussi pratique, pour que les croyants puissent participer au dialogue public d’une société dont ils sont membres à part entière en tant que croyants. »
« Le grand problème, reconnaît le cardinal Tauran, c’est que, dans les pays où la loi musulmane est celle de la majorité, jusqu’à maintenant aucun musulman n’accepte que la liberté de changer de religion, ou d’en choisir, soit inscrite dans un texte juridique. Dans toutes mes conversations avec les musulmans, souvent bien disposés, il s’agit d’un sujet tabou. »
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