19/1/2015-Raï à Jabal Mohsen : Éradiquer la pauvreté à Tripoli pour barrer la voie aux fauteurs de troubles
Accompagné de l'archevêque maronite de Tripoli, Mgr Georges Abou Jaoudé, et d'une délégation d'évêques, composée de NN.SS. Mtanios Khoury, Joseph Bouary et Boutros Jabbour, le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, s'est rendu hier à Jabal Mohsen, à Tripoli, pour présenter ses condoléances au chef de la communauté alaouite au Liban, le cheikh Assad Assi, ainsi qu'aux familles des neuf victimes du double attentat qui avait, comme on le sait, visé un café de Jabal Mohsen.
Le cheikh Assi et Mgr Raï ont tous deux mis l'accent sur la coexistence islamo-chrétienne dans leurs interventions respectives. Le dignitaire alaouite, qui a vu dans la visite du patriarche « un baume sur les plaies », a mis l'accent sur la convivialité et l'importance du dialogue islamo-chrétien, avant d'exprimer l'espoir d'un dénouement heureux de l'affaire des deux évêques grec-orthodoxe et syriaque d'Alep, NN.SS. Boulos Yazigi et Youhanna Ibrahim, enlevés depuis plusieurs mois en Syrie. Il a également invité l'État à « n'épargner aucun effort pour obtenir la libération des otages militaires » aux mains des jihadistes d'al-Nosra et de l'État islamique.
Assad Assi a rendu un vibrant hommage au gouvernement, applaudissant notamment la campagne pour une meilleure hygiène alimentaire menée par le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, et la campagne anticorruption du ministre des Finances, Ali Hassan Khalil. Il a salué en particulier le Premier ministre, Tammam Salam, « un homme qui parle peu mais qui agit beaucoup » et a également rendu hommage à l'armée « qui veille sur la stabilité et la sécurité du pays ».
Une valeur ajoutée
Prenant à son tour la parole, Béchara Raï s'est félicité des réactions mesurées des habitants de Jabal Mohsen, au lendemain du double attentat-kamikaze. Il a fait remarquer que « le Liban dans son ensemble apprécie les efforts que vous avez menés pour désamorcer la tension et éviter la discorde, en faisant taire les pulsions vindicatives ».
Le patriarche a plaidé en faveur de la tolérance, de la solidarité et de la coopération, en soulignant la communauté de destin des Libanais « appelés à vivre ensemble en paix et dont la diversité culturelle et communautaire est une valeur ajoutée à la composition de ce pays ».
Mgr Raï a ensuite appelé l'État à s'occuper de Tripoli pour en éradiquer la pauvreté et favoriser son développement. « Il faut que l'État sorte les habitants de la pauvreté et des privations, afin de barrer la voie à tous ceux qui essaient d'exploiter cette pauvreté », a-t-il dit, jugeant qu'il est temps pour les autorités d'assumer leurs responsabilités et d'appliquer le développement équitable des régions. « Pas de paix à l'ombre des privations et de la pauvreté », a-t-il insisté, avant de saluer le gouvernement et notamment le ministère de l'Intérieur pour les efforts déployés afin de maintenir la sécurité et la stabilité.
À l'instar de son hôte, le patriarche maronite a également espéré un dénouement heureux de l'affaire des otages militaires.
Avant de regagner Bkerké, Mgr Raï s'est arrêté à Tripoli pour présenter ses condoléances à la famille de l'ancien Premier ministre, Omar Karamé. Il a été accueilli par sa veuve, Mariam, son frère, Maan, et ses deux fils, Khaled et Fayçal Karamé, en présence du chef de la gendarmerie à Tripoli, le général Bassam Ayoubi.
Devant ses hôtes, le chef de l'Église maronite a de nouveau insisté sur la coexistence, en considérant que Tripoli « a de tout temps été un modèle de convivialité islamo-chrétienne et de pluralisme ». Il a exprimé la souhait d'une consolidation de la sécurité et de la stabilité dans le chef-lieu du Liban-Nord.
Envoyé de mon Ipad
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