L'Orient-Le Jour > Liban > - 29/03/2012
Le chef de l'Église maronite est depuis hier en Turquie, pour une visite officielle et pastorale.
Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a pris l'avion hier pour une courte visite en Turquie. Le chef de l'Église maronite répond ainsi à une invitation que lui a transmise le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, lors de sa visite au Liban.
Le patriarche sera reçu par les officiels turcs, avec lesquels il passera en revue la situation régionale. Toutefois, la visite revêt aussi un cachet pastoral, avec les efforts que déploie l'ordre des antonins pour instaurer une paroisse maronite à Iskenderun (l'ancienne Alexandrette).
Pour l'Église maronite, et surtout pour le Vatican, il s'agira là d'un test décisif des intentions du gouvernement turc de respecter les libertés religieuses.
Avant son départ pour Ankara, le patriarche a pris congé du chef de l'État, qu'il a rencontré au palais présidentiel.
Réponse au « Raï » koweïtien
Sur un autre plan, les médias relevaient hier la réponse apportée par Antonio Andari, membre du conseil exécutif de la Ligue maronite, aux quotidiens koweïtiens al-Raï et as-Siassa. Le premier avait, dans un article, estimé que le patriarche maronite était celui de « la moitié des chrétiens ». Le journal commentait ainsi l'absence de tout représentant de l'aile chrétienne du 14 Mars à la cérémonie marquant la première année du patriarcat de Béchara Raï.
Rejetant cette affirmation, M. Andari a affirmé que volens nolens, le patriarche Raï est bien le chef spirituel de tous les maronites, le fait qu'un groupe soit absent d'une réunion ne changeant rien à la chose.
« Nul chef politique maronite n'est jamais sorti gagnant d'une confrontation avec Bkerké », a rappelé M. Andari, citant un incident opposant le président Camille Chamoun au patriarche Méouchy. Le leader disparu avait juré un jour qu'il fera en sorte que les herbes folles poussent sur le seuil de Bkerké, avant de faire amende honorable quelques jours plus tard. « On ne peut pas couper les ponts avec Bkerké ; c'est un pari perdant », a-t-il dit.
Au quotidien koweïtien as-Siassa, qui avait affirmé que le patriarche avait rendu visite au Qatar, après avoir essuyé un refus de l'Arabie saoudite, M. Andari a rappelé que le patriarche a l'obligation de rendre visite aux paroisses maronites une fois tous les cinq ans, et qu'il n'attend donc pas une invitation officielle pour le faire. Il n'est pas interdit, lors de ces visites, qu'il soit reçu officiellement par les autorités du pays d'accueil, mais cela n'est pas obligatoire non plus, a-t-il ajouté.
Enfin, M. Andari a dissipé les rumeurs selon lesquelles les forces politiques présentes au Canada s'apprêteraient à boycotter la visite que Béchara Raï doit effectuer dans ce pays durant la première quinzaine de mai. Citant le chargé d'affaires de l'ambassade du Liban à Ottawa, le responsable de la Ligue maronite a affirmé que ces rumeurs ont pour origine l'action isolée d'un ancien partisan du général Michel Aoun qui agit, aujourd'hui, pour son propre compte. Les officiels canadiens ont tous souhaité recevoir le patriarche maronite, a-t-il assuré.
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