Raï à l'Élysée demain
Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé officiellement la visite que doit effectuer en France à partir d'aujourd'hui le cardinal maronite, Mgr Béchara Raï, pour participer à un colloque international et s'entretenir avec le président François Hollande (demain mardi) et le ministre des Affaires étrangères et européennes Laurent Fabius (cet après-midi).Le porte-parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot, a indiqué que les entretiens du chef de l'Église maronite avec les responsables français porteront sur la conjoncture au Liban, la situation explosive en Syrie et ses conséquences dans la région, ajoutant que les autorités françaises réitéreront devant leur hôte leur attachement à la stabilité du Liban et leur aide effective aux réfugiés syriens. Il a ajouté que les discussions de Mgr Raï, tant à l'Élysée qu'au Quai d'Orsay, porteront longuement sur la situation « dramatique » des chrétiens d'Orient, particulièrement ceux de Syrie et d'Irak. De source bien informée, on apprend que le patriarche évoquera et rappellera les positions du pape émérite Benoît XVI et plus récemment celles de son successeur François sur l'importance de la sauvegarde des chrétiens d'Orient, « les premiers chrétiens du monde ».
Interrogé sur la possibilité que le Hezbollah soit inscrit sur la liste des organisations terroristes, M. Lalliot a indiqué que la France « prend en compte ses intérêts au Liban et en particulier la présence d'unités françaises au sein de la Finul », insistant sur le fait que cette présence ne se limite pas au domaine militaire mais aussi aux champs politique et culturel. Il a laissé entendre que dans sa lutte contre le terrorisme, Paris « tient compte de ses vives craintes sur la stabilité du Liban qui repose sur des équilibres internes dont un des éléments est justement le Hezbollah ». Il a ajouté que la France « suit de près » les poursuites judiciaires engagées (notamment, après l'attentat de Burgas) contre des éléments du parti chiite, et qu'elle prendra « les mesures qui s'imposent lorsque des condamnations seront prononcées, en tenant compte des personnes coupables et non pas d'une formation ou d'un parti politique, à moins qu'il ne s'agisse de la branche militaire de ce parti ».
À une question sur l'affaire Georges Ibrahim Abdallah, le porte-parole du Quai d'Orsay a expliqué que le parquet a rendu le dossier au Tribunal de l'application des peines (TAP), s'estimant non compétent pour se prononcer sur le dossier que lui avait soumis l'avocat de Georges Ibrahim Abdallah, Me Jacques Vergès. Une source judiciaire a indiqué hier à ce propos que le TAP devra se prononcer sur ce dossier avant le 11 avril. Selon cette même source, cela signifie que Me Vergès devra présenter un autre recours. Les autorités françaises, indique enfin cette source, réalisent à quel point le maintien en détention de l'activiste libanais est « embarrassant » et pourrait susciter des problèmes au niveau des relations franco-libanaises, mais que le gouvernement français en tant que tel ne peut intervenir dans une affaire relevant pour le moment de la seule autorité judiciaire.
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