10/5/2013-Le pape François a reçu le patriarche copte-orthodoxe Tawadros II | La-Croix.com
Le patriarche copte-orthodoxe d'Alexandrie Tawadros II a rencontré le pape François vendredi 10 mai au Vatican, partageant avec lui un « moment commun de prière » œcuménique. Il s'agit de la première visite d'un patriarche de la principale Église non catholique du Moyen-Orient depuis 1973. C'est également le premier déplacement à l'étranger du patriarche depuis son élection, en novembre 2012. La minorité copte d'Égypte – 6 à 10 % de la population – est confrontée à la montée de l'islamisme, certains de ses membres choisissant la voie de l'émigration.
La veille de l'élection du pape François, Tawadros II avait assisté au Caire à la messe d'intronisation du nouveau patriarche de la petite communauté copte-catholique, S. B. Ibrahim Sidrak. Ce geste nouveau avait alors été remarqué. En 1973, le pape Chenouda III, prédécesseur de Tawadros, avait rencontré le pape Paul VI au Vatican. Jean-Paul II s'était, quant à lui, rendu au Caire en l'an 2000.
Tawadros II attentif à entretenir une relation chaleureuse avec l'Église catholique
Manifestement attentif à entretenir une relation chaleureuse avec l'Église catholique, Tawadros II a insisté devant le pape François sur sa volonté personnelle de faire coïncider la date de sa visite au Vatican avec le 40e anniversaire de la visite de son prédécesseur à Paul VI. De même, il a proposé que, chaque année, soit célébré le 10 mai « l'amour fraternel qui unit l'Église catholique et l'Église copte-orthodoxe ».
Enfin, il a souligné sa décision d'assister « personnellement » à la messe d'intronisation du nouveau patriarche copte catholique, S. B. Ibrahim Sidrak, et a rappelé qu'il avait soutenu la création du nouveau Conseil des Églises d'Égypte. Rappelant que son Église avait été fondée par saint Marc et « irriguée par le sang de nombreux martyrs », il s'est félicité de voir les deux Églises « fortement interconnectées », et il a invité le pape à se rendre en Égypte.
Les coptes « sont partie intégrante de la société égyptienne »
En réponse, le pape François s'est félicité « des liens d'amitié et de fraternité qui existent entre le Siège de Pierre et le Siège de Marc », ce dernier étant « l'héritier d'une lignée inestimable de martyrs, de théologiens, de saints moines et de disciples fidèles du Christ, qui ont témoigné de l'Évangile de génération en génération, souvent dans des situations de grande adversité. » Le pape a confirmé l'orientation donnée par ses prédécesseurs, se félicitant des signes d'union donnés par le patriarche orthodoxe, et insistant sur le fait que les coptes « sont partie intégrante de la société égyptienne », au service de laquelle ils sont tous engagés.
Mais surtout, le pape François a évoqué un « œcuménisme de la souffrance » : « Tout comme le sang des martyrs a été une semence de force et de fertilité pour l'Église, de même le partage des souffrances quotidiennes peut devenir un instrument effectif d'unité. » Allant plus loin, le pape François a étendu cette notion aux relations entre chrétiens et non-chrétiens : « À partir des souffrances partagées peuvent en effet surgir le pardon et la réconciliation. »
« Accomplir de nouveaux pas importants vers la pleine unité »
« Je suis convaincu que, guidés par l'Esprit Saint, notre prière persévérante, notre dialogue et la volonté de construire jour après jour la communion dans l'amour nous permettront d'accomplir de nouveaux pas importants vers la pleine unité », a-t-il déclaré à l'adresse de Tawadros II.
Celui-ci avait vivement critiqué le mois dernier le président islamiste Mohamed Morsi, l'accusant de « négligence » lors d'affrontements devant la cathédrale Saint-Marc. Le primat de la plus grande Église chrétienne du Moyen-Orient avait alors estimé que ces tensions entre communautés religieuses avaient désormais atteint un « niveau de chaos ». Mohammed Morsi avait ensuite appelé le patriarche pour condamner ces violences. Depuis la chute du régime de Hosni Moubarak en février 2011, une cinquantaine de chrétiens et plusieurs musulmans ont été tués dans des heurts entre communautés religieuses.
L'Église copte a pris des positions très critiques contre le pouvoir de Mohammed Morsi, notamment à l'occasion de l'adoption d'une nouvelle constitution, accusée de faire la part belle aux thèses islamistes. Tawadros II a regretté que rien de concret n'ait été fait pour améliorer le sort des coptes depuis l'arrivée au pouvoir des Frères musulmans.
« La société égyptienne est construite sur des piliers qui portent la société, a-t-il expliqué. Parmi ces piliers se trouvent Al-Azhar, l'Église et le pouvoir judiciaire. Si nous touchons à ces piliers ou les détruisons, le résultat sera l'effondrement de la société », avait-il affirmé.
Envoyé de mon iPad jtk
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