Alors qu'on reste sans nouvelles des deux évêques syriens enlevés près d'Alep le 23 avril dernier, les responsables des Églises de Jérusalem appellent à la fin des violences en Syrie.
Les responsables des Églises chrétiennes de Jérusalem ont réclamé lundi 13 mai la libération de deux évêques enlevés le mois dernier en Syrie, appelant à mettre fin au cycle de violences dans ce pays.
Mgr Yohanna Ibrahim, évêque syrien-orthodoxe d'Alep, et Mgr Boulos Yaziji, évêque grec-orthodoxe de la ville, ont été kidnappés fin avril à Kafar Dael, près d'Alep, de retour de la frontière turque où ils s'étaient rendus pour négocier la libération du P. Michael Kayyal et du P. Maher Mahfouz enlevés le 9 février. Leur chauffeur, le diacre Fatha Allah Kabboud, aurait été assassiné peu après par un autre groupe armé.
Aucune revendication n'a été formulée pour cet enlèvement mais des sources au sein de l'Église grecque-orthodoxe et du régime syrien ont affirmé que les ravisseurs étaient des « djihadistes tchétchènes », alors que Al-Manar, le site Internet du Hezbollah libanais, évoque les « soldats du califat ». Aucun contact n'a pu encore être établi avec les ravisseurs.
« Un signe supplémentaire de la situation tragique en Syrie »
« Ce terrible acte d'enlèvement de deux hauts dignitaires ecclésiastiques est un signe supplémentaire de la situation tragique en Syrie et un phénomène extrêmement dangereux et nouveau dans notre région », s'inquiètent les patriarches orthodoxes et catholiques de Jérusalem.
« Chaque jour, des dizaines, parfois même des centaines de personnes, sont tuées à cause du conflit en cours, et des milliers d'autres personnes se retrouvent sans maison ni abri tout en continuant d'avancer sans but à la recherche de sécurité, de nourriture et de soin », écrivent-ils encore.
« Nos pensées vont vers tous les habitants de la Syrie, et en particulier nos communautés chrétiennes et leurs chefs spirituels, qui subissent la souffrance, la violence et les mauvais traitements », souligne le communiqué signé entre autres par le patriarche grec-orthodoxe Théophilos III et le patriarche latin Mgr Fouad Twal.
Les chrétiens particulièrement vulnérables
Les primats des Églises à Jérusalem appellent « toutes les personnes impliquées dans le conflit à chercher la paix et la stabilité dans l'intérêt de tous les Syriens, et à mettre fin à ce cycle de violence et d'effusion de sang ». « Nous demandons également la libération immédiate des évêques Ibrahim et Yaziji, ainsi que leur retour dans leurs Églises et auprès de leurs fidèles », ajoutent-ils.
Les chrétiens, qui constituent environ 5 % de la population syrienne, sont particulièrement vulnérables dans le contexte d'anarchie favorisé par le conflit qui ensanglante le pays depuis mars 2011. Plus de 80 000 personnes ont été tuées dans cette guerre civile.
Quant aux déplacés, l'ONU en a dénombré 4,25 millions en Syrie. Ce chiffre, qui s'ajoute au plus de 1,4 million de Syriens ayant fui à l'étranger – surtout au Liban, en Jordanie et en Turquie –, signifie que plus du quart des 22,5 millions de Syriens ont dû quitter leur foyer en raison du conflit.
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