Avant le voyage de Benoît XVI au Liban, le P. Dall'Oglio espère une Syrie « neutre et interreligieuse »
Le P. Paolo Dall'Oglio, jésuite italien fondateur du monastère syrien de Mar Moussa, de passage à Rome après avoir dû quitter la Syrie, a répondu mercredi 5 septembre aux questions de quelques journalistes.
La croix 5/9/2012
estime dans une interview accordée à Rome mercredi 5 septembre que le prochain voyage du pape au Liban, du 14 au 16 septembre, est « risqué, tant sur le plan de la sécurité que des enjeux politiques ».
« On n'a jamais vu un voyage pontifical dans un contexte si dramatique », constate-t-il, tout en « louant le zèle apostolique de Benoît XVI ».
Il attend de celui-ci qu'il « délivre des paroles fortes, sans pour autant en désigner les destinataires » sur les thèmes essentiels à l'avenir de la Syrie : droits de l'homme, protection des civils, justice. Et il espère que le pape « dira une parole claire à la diplomatie internationale, aujourd'hui impuissante et paralysée par manque de courage et d'une réelle vision ».
« NE PAS JOUER AVEC LE FEU »
Cette visite, à ses yeux, « signifie la confiance du pape dans le processus d'émancipation civique du Moyen-Orient ». Il espère que Benoît XVI va « exprimer, comme il l'a toujours fait, le soutien de l'Église aux justes revendications du peuple syrien, appelant la communauté internationale à ne pas jouer avec le feu, à ne pas organiser la catastrophe » du démembrement de la Syrie.
Constatant que « le pouvoir libanais est favorable à la Syrie d'Assad », le jésuite déplore qu'« une partie de la hiérarchie catholique » ait pris position « de fait, en soutien au pouvoir syrien actuel, en raison du péril islamiste. »
À ses yeux, une telle position revient à « épouser les thèses complotistes et négationnistes de Damas, soutenues par Téhéran et Moscou » .
Sauf un éventuel « miracle des bonnes volontés » , le P. Dall'Oglio craint que « la guerre civile n'aboutisse à une division de la Syrie ».
Il constate qu'au Liban, « en dépit du soutien d'une partie des maronites au pouvoir syrien, il existe une mobilisation en faveur de la démocratie ». Pourtant, le jésuite note que « les chrétiens en Syrie vivent dans des zones sous le contrôle de Damas, et n'ont aucune liberté d'expression. Ils sont donc soit surveillés, soit téléguidés, sous le coup d'une censure punitive » .
SORTIR DES VIOLENCES VENGERESSES
Il note que tous les secteurs de la société syrienne, sunnites, chiites, alaouites, laïcs, comptent des partisans de la révolution en cours : « Des jeunes musulmans et des jeunes chrétiens se mobilisent ensemble pour faire parvenir l'aide humanitaire. » L'objectif, aux yeux du jésuite, qui a vécu de longues années en Syrie, doit être « une Syrie neutre, à l'instar de l'Autriche de l'après-guerre » , sans rentrer dans l'engrenage des violences vengeresses. L'envoi de Casques bleus pourrait permettre de construire cette neutralité, à l'intérieur du pays, dans les zones les plus touchées par les violences.
Sévère à l'encontre d'une partie de la communauté internationale, « qui manifeste un accord tacite pour détruire la Syrie » , il s'inquiète de voir cette impuissance « favoriser l'expansion d'une aire islamique fondamentaliste, du Mali au Pakistan ».
« NON, L' AFFRONTEMENT RELIGIEUX N'EST PAS INÉLUCTABLE »
Le P. Dall'Oglio fustige aussi une opinion catholique qui « considère inévitable un affrontement entre les musulmans et les chrétiens » : « Non, les chrétiens syriens ne sont pas victimes de persécutions. Non, l'affrontement interreligieux n'est pas inéluctable. Oui, des quartiers chrétiens sont bombardés. Oui, il y a dans la révolution des extrémistes musulmans dont l'objectif est de confessionnaliser le conflit contre la volonté consensuelle des artisans de la Révolution. Car celle-ci n'est ni islamiste, ni terroriste. Ces gens, très divers, veulent simplement la liberté, un État de droit, la démocratie. Et ils sont prêts à mourir pour cela. » Le jésuite se félicite de voir que les jeunes Syriens « ont surmonté les logiques mafieuses et claniques ».
Le P. Dall'Oglio relit les travaux du synode pour le Moyen-Orient comme « un grand message en faveur de l'avènement d'un État laïc dans cette région » : « Nous voulons vivre ensemble quelle que soit notre religion, et pas seulement être protégé par un État napoléonien. »
F. M. (à Rome)
5/9/12 - 15 H 17 MIS À JOUR LE 5/9/12 - 16 H 08
Envoyé de mon iPad jtk
Arabes du Christ
" الهجرة المسيحية تحمل رسالة غير مباشرة للعالم بأن الإسلام لا يتقبل الآخر ولا يتعايش مع الآخر...مما ينعكس سلباً على الوجود الإسلامي في العالم، ولذلك فإن من مصلحة المسلمين، من أجل صورة الإسلام في العالم ان .... يحافظوا على الوجود المسيحي في العالم العربي وأن يحموه بجفون عيونهم، ...لأن ذلك هو حق من حقوقهم كمواطنين وكسابقين للمسلمين في هذه المنطقة." د. محمد السماك
L'emigration chretienne porte au monde un message indirecte :l'Islam ne tolere pas autrui et ne coexiste pas avec lui...ce qui se reflete negativement sur l'existence islamique dans le monde.Pour l'interet et l'image de l'Islam dans le monde, les musulmans doivent soigneusement proteger l'existence des chretiens dans le monde musulman.C'est leur droit ..(Dr.Md. Sammak)
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