Deux jours après être entrée dans Maaloula, ville chrétienne syrienne située à 55 kilomètres au nord de Damas, l'armée continuait jeudi de pourchasser les rebelles, repoussés dans un quartier de la ville et dans un hôtel qui surplombe ce haut lieu de la chrétienté au Moyen-Orient, où l'on parle encore l'araméen, la langue de Jésus. Alors que l'immense majorité de ses 2000 catholiques de rite grec ont fui les combats en fin de semaine dernière, des volontaires chrétiens sont désormais en première ligne aux côtés de l'armée pour déloger les insurgés qui ont pris le contrôle de Maaloula dimanche, au terme de combats nocturnes qui ont fait 17 morts et de nombreux blessés parmi les opposants à Bachar el-Assad et des dizaines de morts dans les rangs des forces gouvernementales. «Les combats se concentrent dans la partie ouest de Maaloula, qui est une ville fantôme», affirme Dima Nassif, de la chaîne de télévision al-Mayadeen, l'une des journalistes à avoir pu se rendre dans cette cité légendaire où l'on trouve des refuges troglodytiques datant des premiers siècles du christianisme. «J'entendais les soldats et les insurgés s'insulter à cent mètres les uns des autres, dit-elle. Il y a eu des pillages dans des maisons, mais seulement quelques dégradations d'édifices religieux», précise-t-elle. Huit jours d'une bataille lancée par les radicaux islamistes, davantage pour terroriser les chrétiens et les faire partir de cette ville symbole que pour les tuer, sous l'œil initialement bienveillant d'un régime qui a cherché à profiter de la caisse de résonance médiatique autour de ces combats.
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