30/9/2013-Mgr Nasser Gemayel, évêque de Notre-Dame du Liban des maronites, lors de la conference de presse de la coordination Les chretiens d'Orient en danger, vendredi 27 Septembre à Paris.
C'est pour alerter l'Occident sur les « profondes répercussions » que risquerait d'entraîner la disparition des chrétiens d'Orient que Mgr Nasser Gémayel, évêque de l'éparchie maronite de France, a alerté l'opinion française, vendredi 27 septembre, à l'occasion la première conférence publique de la coordination « les Chrétiens d'Orient en danger », créée à l'initiative du conseiller régional UMP d'Île-de-France Patrick Karam.
Devant ses confrères représentant plusieurs Églises orientales (copte, melkite…) et des responsables d'associations caritatives, Mgr Gémayel a tenu à inscrire son discours sous le signe des liens historiques unissant la France et le Proche-Orient. Il y a cent ans, rappelle ce passionné d'histoire, la capitale française accueillait le Congrès arabe de Paris ; « c'est la vocation et la responsabilité de l'Europe, mais surtout de la France, de soutenir les grandes causes ».
Nommé le 21 juillet 2012 à la tête de l'éparchie maronite de France, ce Libanais s'est employé à décrypter la complexité religieuse et géopolitique de l'Orient qui a vu naître les trois grandes civilisations monothéistes : le Moyen-Orient, analyse Mgr Gémayel, est aujourd'hui « le théâtre de luttes, de tensions, de troubles, de guerres et de compétitions entre les petites et les grandes puissances. »
L'Europe « plus que jamais » concernée
À la faveur de la création de ce collectif, l'évêque maronite entend alerter l'opinion européenne qui peine à « saisir » ce que vivent les chrétiens depuis plusieurs décennies : « Leur disparition, qui se fait graduellement, ne peut qu'entraîner de profondes répercussions en tout domaine », anticipe-t-il, estimant que leur diversité et leur dispersion constituent paradoxalement « un empêchement majeur à leur sauvegarde ».
Refusant tout discours victimaire, Mgr Gémayel estime toutefois que l'Orient chrétien est porteur d'un message pour l'Occident. « Si, durant le premier et le second millénaire, cette Europe était (…) une instance de suprême arbitrage, à laquelle on avait recours, aujourd'hui ce n'est plus le cas », développe-t-il. L'Europe – qui, rappelle Mgr Gémayel, doit son nom à une jeune phénicienne enlevée par Zeus – est « plus que jamais » concernée par la situation proche-orientale.
« Il faut le dire à pleine voix, souligne cet ancien professeur d'université, nous sommes devenus experts dans le dialogue islamo-chrétien », pour y avoir « vécu plus de 1 400 ans » comme « passeurs de culture ». D'où l'interrogation pressante que Mgr Gémayel adresse à la France : « L'Europe ne se viderait-elle pas de son essence et de ses valeurs de liberté et de démocratie en laissant disparaître cette expérience unique ? » En « laissant tomber » les chrétiens d'Orient, ou « en les attirant chez elle » pour des raisons certes « justifiables », l'Europe se rendrait à ses yeux « complice » de leur disparition.
François-Xavier MaigreEnvoyé de mon Ipad
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