Les étranges remous de l'affaire Labaky
L'affaire Labaky, du nom de cette figure de l'Église libanaise condamnée le 19 juin 2013 pour crimes sexuels sur mineures de moins de quinze ans par la Congrégation pour la doctrine de la foi, a connu, ces dernières semaines, d'étranges rebondissements.
Une mise en demeure a été envoyée fin mars par l'avocat de Mgr Mansour Labaky, Me Antoine Akl, à Mgr Luis Ladaria, le numéro deux de la Congrégation pour la doctrine de la foi, à Mgr Augustin Romero, official de Paris, au P. Emmanuel Petit, vice-official, et à Mgr Tony Anatrella, expert au tribunal ecclésiastique de Paris, les accusant d'avoir manipulé les victimes pour accuser le prêtre libanais.
Cette mise en demeure s'appuyait sur 2 000 courriels électroniques échangés entre ces autorités ecclésiastiques et les victimes – obtenus par piratage via l'Afrique… Tous, ainsi que onze autres personnes en France, dont des victimes (dont les noms ont été rendus publics, contrairement à toute déontologie), étaient convoqués, selon ce courrier, devant un juge d'instruction du Mont-Liban, le 29 mai prochain.
« Un des plus grands scandales qu'ait connus l'Église »
« Ayant découvert votre connivence en perpétrant vos crimes, concluait l'avocat, il (Mgr Labaky) vous avertit et vous met en demeure de ne point intervenir dans son procès ; et il vous informe, partant, qu'il est libre dans ses agissements et qu'il a plein droit (…) de jouir de ses droits et prérogatives d'une manière absolue et sans restriction ».
Toutefois, d'après les informations de La Croix, le juge a abandonné la plainte, se déclarant, il y a quinze jours, incompétent puisque cette affaire concerne l'Église catholique. Pourtant, l'avocat de Mgr Labaky continue de faire courir la rumeur contraire dans la presse libanaise, affirmant même, malgré l'irrecevabilité de la plainte par le juge, qu'il s'attend à ce que « le jugement rendu les envoie (l'officialité de Paris et Mgr Ladaria, NDLR) en prison pour une durée de trois ans ».
Dans une interview publiée sur le site tayyar.org le 3 mai, il dénonce avec une grande virulence « une mascarade » et « un des plus grands scandales qu'ait connus l'Église », accusant de complot non seulement les responsables déjà cités, mais aussi le nonce à Paris, Mgr Luigi Ventura. Il affirme que Mgr Labaky s'est vu refuser un avocat alors que c'est lui-même, selon le décret de condamnation, qui a souhaité assurer seul sa défense. « Nous n'avons besoin de personne, ni du Vatican, ni de quiconque pour innocenter Mgr Labaky ! », conclut-il.
Pressions sur les victimes
Cette affaire est d'autant plus complexe que les victimes subissent de lourdes pressions au Liban : appels anonymes, menaces de mort et pour deux d'entre elles, la perte de leur emploi. Cette affaire comprend aussi une forte dimension politique : Mgr Labaky ayant joué un rôle majeur lors de la guerre du Liban, il bénéficie de soutiens importants dans la hiérarchie maronite, la classe politique et les milieux d'affaires.
Son dossier, transmis par le patriarche maronite Bechara Raï, se trouve actuellement sur le bureau du pape François. Toutefois, « tous les recours ont été épuisés, assure un canoniste. Il est impossible juridiquement de revenir sur cette condamnation et de casser la décision d'un tribunal romain. Le pape lui-même ne peut pas aller contre la loi de l'Église ».
Son dossier est aussi examiné par la section disciplinaire de la CDF. Ce prêtre de 73 ans, connu pour son action en faveur de l'enfance en détresse, avait été condamné par décret du 23 avril 2012 confirmé le 19 juin dernier, à une vie de prière et de pénitence, loin de tout mineur. Le décret précisait que s'il ne respectait pas les décisions du tribunal, il risquait le renvoi de l'état clérical et l'excommunication.
Céline HoyeauEnvoyé de mon Ipad
Mansour Labaky a été condamné pour crimes sexuels dont la sentence a été confirmée par le Tribunal de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi en juin 2013. Comme tous les pervers, il tente de détourner l'attention sur d'autres personnes et notamment en faisant passer ses victimes mineurs pour folles. Et en accusant les prêtres et les prélats qui ont instruit l'enquête pour vérifier les faits qui eux sont confirmés ! Il va même jusqu'à s'en prendre au Nonce apostolique en France. Il a fait voler des mails qui ne prouvent rien. Pour être valable une preuve doit être obtenu légalement. Il est et a toujours été un imposteur pour camoufler ses mœurs sexuels ... pour ne pas dire financier! Il est enfermé dans son système. La hiérarchie maronite est complice de ses crimes et tente d'influencer le Pape François qui ne connait pas le dossier. Elle pourrait être poursuivie par la Justice pour complicité en cherchant à protéger un criminel dans le mépris de ses victimes. Honte à Mgr Matar et au Cardinal Raï. Que cherchent-ils à masquer face à l'évidence ?
RépondreSupprimerL'avocat de Labaky se défend comme un beau diable alors que les faits sont établis. C'est le rôle du diable de faire beaucoup de bruit pour ne pas faire entendre les voix authentiques. Il utilise des arguments sans consistance après 40 ans de pratique! Etonnant alors qu'un étudiant en droit depuis trois mois y verrait un écran de fumée pour tromper l'opinion publique. Il instrumentalise les médias qui ne se donnent pas la liberté de vérifier ses arguments qui ne sont que des emphases. Si le Vatican l'a condamné ce n'est pas pour rien ni pour régler des "comptes" politiques comme le prétend le coupable. Il a autre chose à faire que de se perdre dans ce jeu de paranoïaque. Labaky en faisant beaucoup et trop de bruits masque sa mauvaise conscience et nous prend pour des marionnettes comme il l'a fait avec ses jeunes victimes. Libanais réveillez-vous!
SupprimerDans cette affaire, ce que je ne saisis pas c'est le rôle du Juge Peter Germanos ! Il fait envoyer une mise en demeure par l'avocat de Mansour Labaky, Me Antoine AKL. Ensuite, on ne le voit plus, et d'office l'avocat AKL nous dit qu'il a remis le dossier au Saint-Siège, au Pape, avec les 2000 mails, soit-disant piratés. Retour à l'envoyeur donc ? Puisque les Juges ecclésiastiques ont condamné Labaky, Au Nom du Pape !!! Mais alors que fait le Juge Germanos ? Et pourquoi a-t-il laissé AKL tirer toutes les ficelles : cela ressemble à une mascarade de procédure judiciaire : qu'on nous montre la décision du Juge se déclarant incompétent pour ouvrir une procédure, déjà médiatisée par Me Antoine AKL. On a du mal à croire qu'il s'agit d'un avocat chevronné, officier de la Légion d'Honneur : à quoi mène la passion...de l'argent !?
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