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9-5/2014-Raï à « L'OLJ » : Le pape vient en Terre sainte rappeler l'enracinement des chrétiens depuis 2 000 ans...
Les travaux du colloque international consacré au « concile Vatican II et les Églises orientales » ont été ouverts mercredi soir. Cet évènement s'inscrit, d'une part, dans le cadre des cérémonies du 50e anniversaire du concile Vatican II et vise à mettre en évidence la participation active des Églises orientales catholiques au concile Vatican II, qui fut une occasion pour que l'Occident chrétien redécouvre la tradition orientale et pour les Églises orientales de participer à l'aggiornamento accompli par le concile. D'autre part, ce colloque souhaite tracer des jalons pour les Églises orientales sur trois niveaux : ecclésial, relations aux autres (œcuménisme et dialogue islamo-chrétien) et pastoral (formation des laïcs et des prêtres aujourd'hui).
C'est à l'amphithéâtre François Bassil, Campus de l'innovation et du sport à l'Université Saint-Joseph, que l'inauguration du colloque a eu lieu, en présence, notamment, du patriarche maronite Béchara Raï, parrain du colloque, du recteur de l'USJ, le père Salim Daccache, de M. Daoud Sayegh, représentant l'ancien Premier ministre Saad Hariri, du ministre du Travail Sejaan Azzi, de l'ancien ministre Walid Daouk, de l'ambassadrice de Suisse Ruth Flint, de l'ancien ministre d'État italien à la Coopération internationale et fondateur de la communauté Sant'Egidio, Andrea Riccardi, qui fait partie des intervenants, des représentants des patriarches catholique et orthodoxe, d'un nombre important d'archevêques, du recteur du Séminaire patriarcal maronite, et de plus de 300 personnalités religieuses, politiques et médiatiques.
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Organisé par le Centre de recherches et de publications de l'Orient chrétien (FSR- Cerpoc) à l'USJ et le Séminaire patriarcal maronite-Ghazir, cet évènement a réuni une vingtaine d'intervenants, dont d'éminents chercheurs et spécialistes universitaires, des théologiens, des anthropologues ou encore des politologues venus de Paris, Rome, Belgique et du Liban. Le colloque dure quatre jours (7 au 8 mai à l'USJ, puis 9 au 10 mai au Séminaire patriarcal maronite de Ghazir).
Dans son allocution d'ouverture, le père Salah Abou Jaoudé, directeur du Cerpoc, a fait état d'un bouleversement apporté par le concile Vatican II « dans la vie de l'Église et dans ses rapports avec les autres Églises et autres religions, ainsi que ses rapports avec l'État et sa place dans la société ».
Pour sa part, le recteur de l'USJ, le père Daccache, a mis l'accent sur la nouvelle culture instaurée par le concile Vatican II « dans un monde pharisien et injuste », soulignant que « le concile a sorti l'Église catholique d'un certain immobilisme myope dû à un excès de formalisme juridique pour une découverte plus pertinente du message évangélique, et l'a incité à se libérer d'un moralisme selon la lettre pour donner la place à un magistère qui fait valoir les valeurs spirituelles protégeant la dignité humaine ». Le père Daccache a également résumé le message du concile par « un appel amical et pressant qui convie l'humanité à retrouver, par la voie de l'amour fraternel, ce Dieu dont saint Augustin a pu dire : "S'éloigner de lui, c'est périr ; se tourner vers lui, c'est ressusciter ; demeurer en lui, c'est être inébranlable... ; retourner à lui, c'est renaître ; habiter en lui, c'est vivre ». Cet amour et cette mission sont primordiaux « dans les mutations que vit le monde arabe et musulman, parfois dans l'effusion du sang, au cœur même des revendications humaines les plus élémentaires », a-t-il conclu.
(Pour mémoire : De Lourdes, Raï prie pour un Orient « crucifié sur la croix des intérêts politiques et économiques »)
Prenant la parole, le patriarche maronite a repris les paroles du pape saint Jean-Paul II pour préciser la raison d'être du concile qui est de « préserver la doctrine catholique et ses enseignements, une doctrine qui touche l'homme dans sa totalité ». Autrement dit, le concile rappelle les valeurs intrinsèquement humanistes de l'Église qui épousent la cause des droits de l'homme et des libertés. Mgr Raï a ensuite mis en garde les chrétiens d'Orient contre les dangers auxquels ils font face, comme « la recherche des intérêts particuliers et individuels aux dépens du bien commun », tout en mettant l'accent sur « la bonne réception de Vatican II et de ses enseignements dans les Églises catholiques orientales, dont témoigne la vitalité spirituelle et religieuse des communautés chrétiennes ». Il a souligné le rôle que nos églises doivent jouer pour aider les pays arabes à sortir des crises actuelles à travers « une prise de conscience de notre identité et de notre mission ».
« Le pape ne parle jamais de minorités »
C'est justement cette prise de conscience de notre identité enracinée au Levant depuis les débuts du christianisme et cet important retour aux sources qui ont poussé le patriarche à aller en Terre sainte pour accueillir le pape. Dans un entretien à L'Orient-Le Jour en marge du colloque, Mgr Raï a rappelé que le but de sa visite est d'accueillir le pape venant dans un diocèse de son patriarcat. « Ce serait une occasion pour visiter les fidèles de notre éparchie », a-t-il indiqué.
Mgr Raï a regretté la polémique suscitée autour de cette visite pastorale. « Nous reconnaissons qu'il y a des hostilités entre le Liban et Israël, mais nous n'allons pas pour faire de la politique. C'est là l'affaire de l'État libanais », a noté le patriarche maronite d'Antioche, de Jérusalem et de tout l'Orient.
Quant au message porté par le souverain pontife à travers cette visite, le patriarche maronite a insisté sur le fait que le pape François vient nous rappeler que les chrétiens sont en Orient depuis 2 000 ans. « Le pape ne parle jamais de minorités, mais évoque l'ancienneté et l'enracinement chrétien dans cette région, raison pour laquelle il vient encourager ces chrétiens à rester dans leurs pays », a-t-il ajouté.
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Envoyé de mon Ipad
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