Le patriarche Béchara Raï à Damas depuis dimanche
Le patriarche des maronites du Liban et de tout l'Orient, le cardinal Béchara Raï, est arrivé dimanche 7 juin à Damas (Syrie) pour une visite pastorale, à l'invitation du patriarche grec-orthodoxe Jean X Yazigi. « Nous sommes venus pour la paix et les solutions pacifiques en Syrie et pour que les chrétiens et les musulmans restent sur leurs terres », a-t-il déclaré depuis l'hôpital français de Damas, première étape de sa visite, rapporte le quotidien l'Orient le Jour.
Présidant une messe à l'archevêché maronite de Damas, dans le quartier de Bab Touma, il y a évoqué « une stratégie de guerres absurdes qui ne visent que la destruction ». « Tout est question de commerce d'armes », ajoute le cardinal Raï, rappelant certaines déclarations du pape François.
Il s'agit de la deuxième visite pastorale du patriarche maronite en Syrie depuis le début du conflit syrien. La visite du prélat maronite est « purement pastorale et ne comprendra aucune rencontre politique ou réunion avec des responsables syriens », avait précisé quelques jours plus tôt le conseiller médias du patriarche, Walid Ghayad.
Le cardinal Raï se rend cette fois dans la capitale syrienne « à l'invitation de Mgr Yazigi pour l'inauguration du nouveau siège du Patriarcat orthodoxe ainsi qu'à l'invitation du patriarche syriaque orthodoxe Mar Ephrem II pour participer à l'inauguration du synode de l'Église syriaque orthodoxe », selon Walid Ghayad. Cette visite « reflète le rapprochement et la coopération entre les Églises chrétiennes dans le contexte difficile dans lequel vivent les chrétiens de la région », avait-il ajouté.
Avant le conflit de 2011, les chrétiens de Syrie représentaient 5 % de la population
La première visite du cardinal Raï en Syrie, à l'occasion de l'intronisation de Jean X Yazigi patriarche grec-orthodoxe d'Antioche et de tout l'Orient, avait été la première d'un patriarche maronite depuis 70 ans en raison des relations tumultueuses entre le Liban et la Syrie. Elle avait provoqué une controverse au Liban, divisé entre partisans et détracteurs du régime syrien de Bachar Al Assad.
Les chrétiens de Syrie, en grande majorité des orthodoxes, représentaient avant le conflit de 2011 près de 5 % de la population, mais nombre d'entre eux ont quitté le pays à l'instar de leurs compatriotes musulmans à mesure que la Syrie s'enfonçait dans la guerre et notamment avec la montée en puissance de groupes djihadistes comme Daech. Les Syriens maronites sont estimés, eux, à près de 60 000 personnes.
Des hommes de religion chrétienne ont été assassinés ou kidnappés, comme Boulos Yazigi, évêque grec-orthodoxe d'Alep, deuxième ville de Syrie, et Youhanna Ibrahim, métropolite syriaque orthodoxe de la même ville, enlevés en avril 2013 dans le nord du pays. On ignore également toujours le sort du jésuite italien Paolo Dall'Oglio, kidnappé en 2013 par Daech dans la province de Raqqa (nord).
» Lire aussi : L'Église orthodoxe s'inquiète du sort des deux évêques d'Alep enlevés en 2013
Avec l'Orient le Jour et AFPEnvoyé de mon Ipad
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