Située au détour d'une ruelle escarpée de Mardin, dans le sud-est de la Turquie, l'église syriaque des « Quarante martyrs de Sébaste », une merveille du IVe siècle, fait tinter sa cloche plusieurs fois par jour, quand bien même les fidèles ne sont plus très nombreux. Coiffé d'une petite calotte noire, le père Gabriel Akyüz, qui parle six langues dont l'araméen, officie pour 85 familles de Mardin. La petite église en son écrin, une cour de pierres couleur ocre, a été restaurée grâce aux dons de la diaspora. Pourtant, le vicaire reste hanté par « la persécution des chrétiens du Moyen-Orient ».
Ces derniers mois, la paroisse a accueilli des réfugiés chrétiens d'Irak et de Syrie, qui ont ensuite émigré vers l'Europe. « Personne ne se soucie d'eux », soupire-t-il. Sa consolation ? « Nous sommes les vrais chrétiens car nous ne tuons personne. C'est pour cela que nous n'avons pas d'Etat. » Il n'attend pas grand-chose de la visite du pape François en Turquie : « Son message est important, mais la situation des chrétiens d'Orient est terrible. Ils sont persécutés sous l'œil indifférent des Etats-Unis et de l'Union européenne, c'est bien triste ». Pointant la part de responsabilité des Occidentaux dans le chaos régional, il affirme qu'il faudra « encore 1 000 ans pour que la démocratie voie le jour dans ces pays »...
Envoyé de mon Ipad
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