1/ Pouvez-vous nous dresser un état des lieux de la question œcuménique en Terre Sainte ?
L'œcuménisme est une réalité vivante, qui connaît ses hauts et ses bas comme toute personne ou toute organisation vivante. Il est donc très difficile d'en faire un « état de lieu » ou un « bilan ». Nous devons être reconnaissants en constatant que les relations entre les Églises de Jérusalem sont actuellement marquées par la fraternité et la spontanéité. Cela est vrai tant au niveau des évêques et patriarches qu'au niveau des fidèles. Plusieurs initiatives prises récemment en commun par des prêtres ou pasteurs et des laïcs prouvent quel'œcuménisme prend bien racine à la base. Cela est très important au milieu des nombreux changements qui sont en cours dans la région du Moyen-Orient. Nos chrétiens sont bien conscients que ce n'est qu'ensemble qu'ils pourront efficacement œuvrer pour leur avenir dans cette région et il est très encourageant de voir que, dans cet effort, ils sont fortement soutenus par de nombreux prêtres et évêques. Reste que beaucoup d'entre nous continuent à souhaiter et à espérer une plus grande collaboration œcuménique dans le domaine pastoral, tout en étant conscients des sérieux obstacles qui se dressent encore sur ce chemin.
3/ Les chrétiens de Terre Sainte s'apprêtent à fêter Pâques le même jour en se calant sur le calendrier julien. Est-ce un premier pas qui en appelle d'autres tout aussi concrets ?
Depuis de longues années, les chrétiens de Terre Sainte demandent avec insistance une unification des dates de Pâques. Ce sont surtout les familles mixtes, catholiques et orthodoxes en particulier, qui ressentent concrètement les conséquences pratiques de la différence entre les dates occidentales et orientales qui peut parfais atteindre jusqu'à cinq semaines, comme c'est le cas cette année. Ne pas être capables de célébrer Pâques ensemble est aussi un contre-témoignage aux yeux de la majorité non chrétienne. Les paroisses catholiques, anglicanes et luthériennes de la région de Ramallah célèbrent d'ailleurs déjà de fait Pâques à la date orientale depuis une quinzaine d'années. On doit donc se réjouir de voir que la hiérarchie catholique a décidé de répondre favorablement aux attentes des fidèles et de coordonner les initiatives. Il est trop tôt pour évaluer l'impact œcuménique de cette décision, d'autant plus que la hiérarchie grecque orthodoxe se montre très réticente sur ce point. Nous prions et espérons que l'expérience de cette année se passera le mieux possible, de sorte qu'une meilleure coordination œcuménique devienne réalisable dans un avenir prochain.
Source : LPJ.org (18 janvier 2013 –
Propos recueillis par Christophe Lafontaine)
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