« LES COMBATTANTS DE L'OPPOSITION ONT LA RESPONSABILITÉ DE PROTÉGER LES SITES RELIGIEUX »
Human Rights Watch (HRW) a accusé mercredi 23 janvier des groupes rebelles d'avoir délibérément pillé deux églises et détruit un lieu de culte chiite dans des villages du Nord-ouest de la Syrie où coexistent plusieurs communautés religieuses. L'organisation de défense des droits de l'Homme a documenté la destruction d'un lieu de culte chiite dans la province d'Idleb (nord-ouest), où HRW avait auparavant dénoncé la destruction d'une mosquée sunnite par les troupes régulières, ainsi que le pillage de deux églises dans la province de Lattaquié, sur la côte.
« La destruction de sites religieux accentue les craintes concernant les minorités religieuses et aggrave la tragédie que vit le pays, avec des dizaines de milliers de personnes tuées, a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Moyen-Orient. La Syrie perdra sa diversité culturelle et religieuse si les groupes armés ne respectent pas les lieux de culte. Les dirigeants des deux parties (régime et rebelles, NDLR) doivent faire passer le message que ceux qui attaquent ces sites devront rendre des comptes. »
Selon des témoins et des résidents du village de Zarzour, majoritairement sunnite, les troupes régulières utilisaient le lieu de culte chiite à des fins militaires avant que les rebelles ne s'emparent du village, rapporte HRW. « Cependant, cela n'exempte pas l'opposition de se plier à l'obligation de ne pas endommager le lieu de culte une fois qu'il n'a plus été un objectif militaire », poursuit l'ONG.
Une vidéo mise en ligne a montré des rebelles célébrant leur victoire à Zarzour alors que le lieu de culte brûlait en arrière-plan. L'un des combattants annonce la « destruction des repaires des chiites et des rafida », un terme péjoratif pour désigner cette minorité.
Dans le cas des deux églises, la motivation pourrait être le vol plutôt qu'une attaque confessionnelle, note HRW, car les habitants des deux villages de Ghasaniyeh et de Jdeideh ont affirmé entretenir de bons rapports avec les rebelles. Mais « les combattants de l'opposition ont la responsabilité de protéger les sites religieux dans les zones sous leur contrôle de tout vol ou dégât intentionnel », souligne l'ONG.
La Syrie possède un important patrimoine archéologique et historique et sa capitale, Damas, est une des plus anciennes villes du monde. Depuis le début le 15 mars 2011 d'une révolte populaire devenue guerre civile, plus de 60 000 personnes ont péri en Syrie dans les violences, selon l'ONU.
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