Rencontre entre le patriarche Cyrille et le card. Béchara Raï
ROME, 1 mars 2013 (Zenit.org) - « Il y a longtemps que nous avons pris racine sur ce sol, sur lequel nous vivons depuis deux mille ans. Nous ne sommes pas un groupe expatrié en Orient par je ne sais qui. Nous exigeons les mêmes droits que les autres dans notre Patrie, car nous sommes les habitants de souche de ces régions » : c'est le plaidoyer du cardinal Béchara Raï au nom des chrétiens d'Orient.
Le patriarche d'Antioche et de toute l'Orient des Maronites, le cardinal Béchara Boutros Raï, est actuellement en visite à Moscou, du 26 février au 1er mars 2013 (cf. Zenit du 25 février 2013). Au programme, différentes rencontres avec les représentants de l'Eglise et du monde politique russe, teintés par la question syrienne.
Le 27 février, le cardinal a rencontré le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie en la résidence patriarcale du monastère Saint-Daniel de Moscou. Etait présent également le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du patriarcat de Moscou, selon un communiqué du site internet de ce département.
Le patriarche Cyrille a accueilli « chaleureusement » le cardinal, rappelant : « Vous êtes le second Primat de l'Église maronite qui rend visite à l'Église orthodoxe russe. Votre prédécesseur, le cardinal Nasrallah Sfeir était venu en Russie en 1987, une année déjà lointaine. En vingt-cinq ans, nos deux Églises ont parcouru une longue route, beaucoup a changé en ce monde, y compris au Moyen Orient. »
Le patriarche orthodoxe a appelé de ses voeux « un échange d'opinions fructueux sur la théologie, y compris sur le thème du dialogue orthodoxe-catholique », souhaitant que la visite du patriarche maronite ouvrirait « de nouvelles perspectives pour la discussion de plusieurs thèmes à l'ordre du jour ».
Le patriarche Bechara Raï a également exprimé sa certitude de l'importance « d'un renforcement des bonnes relations avec l'Église orthodoxe russe ».
Au cœur des entretiens, la question de la Syrie et la situation des chrétiens au Moyen-Orient. Le patriarche maronite a souligné fermement : « Nous ne voulons pas être appelés minorité, car il y a longtemps que nous avons pris racine sur ce sol, sur lequel nous vivons depuis deux mille ans. Nous ne sommes pas un groupe expatrié en Orient par je ne sais qui. Nous sommes nés en Orient, a-t-il poursuivi, nous y étions déjà 600 ans avant l'islam. »
Il a affirmé à ce propos la détermination de son Eglise : « Nous continuerons à travailler avec l'Église russe, avec les autres Églises et Etats amis afin de confirmer aux chrétiens qui vivent dans nos régions leur droit de citoyenneté. Nous sommes des citoyens comme les autres et nous nous battrons pour cela. »
« Nous exigeons les mêmes droits que les autres dans notre Patrie, car nous sommes les habitants de souche de ces régions », a-t-il insisté.
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