La France renforce son soutien à la rébellion syrienne
À la veille des deux ans d'anniversaire du déclenchement de la rébellion en Syrie, Paris, rejoignant Londres, a exprimé le 14 mars sa volonté de livrer des armes aux rebelles, en s'affranchissant éventuellement de l'embargo imposé par l'Union européenne dans ce domaine.
La France et la Grande-Bretagne demandent « aux Européens, maintenant, de lever l'embargo pour que les résistants aient la possibilité de se défendre », a déclaré le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, à la radio France Info.
L'objectif, selon des responsables français s'exprimant sous anonymat, est de fournir notamment à l'opposition syrienne des missiles sol-air pour contrer les attaques des avions et hélicoptères de l'armée syrienne.
Des missiles sol-air
Jusqu'à présent, un embargo décidé par l'Union européenne interdit de telles livraisons et certains de ses membres, comme Paris et Londres, ne fournissent aux rebelles syriens que des matériels non létaux comme des moyens de protection ou de communication.
Un prochain examen par l'Union européenne de cet embargo est prévu fin mai mais Français et Britanniques vont demander de l'avancer pour qu'il se tienne très prochainement, a indiqué Laurent Fabius. « Il faut aller très vite et nous allons demander avec les Britanniques que la réunion (…) soit avancée », a-t-il dit, n'excluant pas qu'elle intervienne avant fin mars.
Plusieurs membres de l'UE, notamment l'Allemagne, sont très réticents à l'idée de lever l'embargo sur les armes, jugeant qu'il y en a déjà assez en Syrie et qu'une telle mesure ne pourrait qu'aggraver le conflit. Comme Londres, Paris juge que cet argument ne tient plus. Et les deux capitales se sont dites prêtes à s'affranchir de l'unanimité requise à l'Union européenne pour lever l'embargo et fournir des armes à la rébellion.
La France « est une nation souveraine », a souligné son ministre des affaires étrangères, interrogé sur cette question des décisions prises à l'unanimité au sein de l'UE.
Les critiques de la Russie
Le 12 mars déjà, le premier ministre britannique David Cameron avait indiqué que son pays pourrait se désolidariser de l'embargo de l'Union européenne en cours, en fournissant des armes à l'opposition syrienne pour lutter contre le président Bachar Al Assad.
« Nous n'avons pas encore pris la décision » de livrer des armes, mais si l'Union européenne renonçait à armer l'opposition syrienne, « il n'est pas impossible que nous procédions comme bon nous semble », a dit David Cameron. « C'est possible. Nous sommes encore un pays indépendant, nous pouvons avoir une politique étrangère indépendante », a-t-il insisté.
Laurent Fabius a aussi balayé les critiques de la Russie, proche allié de Damas, sur une perspective de livraison d'armes à l'opposition. Moscou a notamment parlé de « violation de la loi internationale » si des armes étaient fournies à la rébellion.
« On ne peut pas accepter qu'il y ait ce déséquilibre actuel avec d'un côté l'Iran et la Russie qui livrent des armes à Bachar et de l'autre des résistants qui ne peuvent pas se défendre », a fait valoir le ministre français. « Lever l'embargo c'est un des seuls moyens qui restent pour faire bouger politiquement la situation », a-t-il estimé.
« Près de 100 000 morts »
Le conflit en Syrie a fait, selon l'ONU, plus de 70 000 morts depuis son déclenchement le 15 mars 2011. Selon un haut responsable français s'exprimant sous anonymat, « on est plus près de 100 000 morts que de 70 000 ».
Envoyé de mon iPad jtk
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