26/12/2014-Lors de leur sermon de Noël, Raï et Audi appellent de nouveau à l'élection d'un président
Lors de leurs sermons de Noël, le patriarche maronite Béchara Raï et le métropolite de Beyrouth pour les grecs-orthodoxes, Mgr Élias Audi, ont tout deux appelé jeudi à l'élection d'un président de la République au Liban.
"Pourquoi ce mépris pour le rôle du président et pourquoi chercher à nous convaincre que notre pays fonctionne sans président", a déclaré Mgr Raï lors de la messe célébrée à Bkerké. "Nous espérons que les responsables réalisent les dangers et les graves conséquences qui découlent de la vacance à la tête de l'État", a-t-il dit devant plusieurs figures politiques dont le leader du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun, le chef du parti Kataëb, Amine Gemayel, et l'ambassadeur américain David Hale.
Avant la messe, Mgr Raï avait rencontré séparément le leader du CPL et le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt.
"Qui d'autre que le président œuvre à l'intérêt du Liban? (...) Qui d'autre que le président peut apaiser les tensions et répondre aux besoins de la population? (...) Qui d'autre que le président œuvre aux intérêts de notre jeunesse ?", a lancé le patriarche maronite, qui a averti que "l'absence de président favorise le chaos et la propagation de la corruption"
(Lire aussi : Salam de Bkerké : Cette situation ne peut plus durer)
De son côté, Mgr Élias Audi a appelé les responsables politiques à renoncer à leurs intérêts personnels pour protéger le pays, regrettant que les Libanais soient divisés au lieu de déployer des efforts en vue de s'unir et prévenir les dangers qui menacent l'État.
"Le vide présidentiel affecte tout le pays et les Libanais ont le droit d'avoir une République capable et active", a déclaré Mgr Audi dans son sermon de Noël en la cathédrale Saint Georges dans le centre-ville de Beyrouth. "Les Libanais ne méritent-ils pas que les dirigeants politiques abandonnent leurs intérêts personnels ?", a-t-il martelé. Le métropolite, qui a souligné que la vacance présidentielle "entrave le travail de l'État", s'est demandé si les entraves à l'élection sont démocratiques. "Les députés qui boycottent l'élection présidentielle ont renouvelé leur mandat au parlement, a-t-il rappelé. La politique corrompt tout au Liban et met en danger la santé de ses citoyens."
La présidence est vacante depuis le 25 mai, date de la fin du mandat de Michel Sleiman. Le chef du Législatif Nabih Berry avait convoqué les députés à une première séance plénière le mercredi 23 avril. Celle-ci n'avait pas débouché sur l'élection d'un nouveau président, aucun des candidats n'ayant obtenu le nombre de voix nécessaires. Tous les tours suivants ont tourné court, faute de quorum. La prochaine séance a été fixée au 7 janvier 2015.
(Pour mémoire : Raï appelle les Libanais à prier pour qu'un président soit élu au plus vite)
Sont candidats au poste de chef de l'État le leader des Forces libanaises (FL) Samir Geagea, le chef du Bloc du Changement et de la Réforme, Michel Aoun et le député du Rassemblement démocratique, Henry Hélou. Selon la presse libanaise, M. Geagea a contacté, à la veille de Noël, son adversaire dans la course présidentielle, Michel Aoun.
M. Geagea, qui est également entré en contact avec Mgr Raï et Amine Gemayel, a souhaité que Noël apporte la paix au Liban et puisse permettre la résolution des problèmes internes.
Walid Khoury, député membre du bloc du Changement et de la Réforme, a en outre indiqué vendredi matin à la Voix du Liban (100.5, VDL) qu'une réunion entre MM. Aoun et Geagea aura lieu en 2015 et que les discussions sont sérieuses.
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