oLJ- 5/12/2013- Les évêques maronites tirent la sonnette d'alarme : Le pays se désintègre sous nos yeux
C'est un réquisitoire très sévère, tout en restant poli, que l'Assemblée des évêques maronites, réunie à Bkerké sous la présidence du patriarche Béchara Raï, a dressé contre la faune politique qui s'abandonne au suivisme, conduit le pays au vide, au clientélisme le plus effréné et à la corruption, l'exposant au risque de désintégration.
Dans un communiqué consacré, pour l'essentiel à la crise interne dans ses composantes régionales, l'Assemblée mensuelle des évêques maronites, qui se tient le premier mercredi de chaque mois, a commencé par exprimer de nouveau son inquiétude au sujet de l'état de la sécurité au Liban.
« Attentats, menaces de violence, situation tragique à Tripoli, où règne la loi de la jungle, celle du meurtre, de la destruction, de l'expulsion en sont les illustrations », a poursuivi un communiqué publié à la fin de la réunion. À cet égard, les évêques ont exprimé « leur plus haute estime pour le rôle joué par l'armée et toutes les forces de l'ordre (...) pour empêcher l'extension des violences à d'autres parties du pays ».
« Cette inquiétude, ajoute le communiqué, ne fait pas oublier le piratage de la souveraineté libanaise par Israël, par le biais de son réseau de surveillance et d'espionnage, et la violation de son espace aérien. »
Et le texte de poursuivre : « Certains États se conduisent envers le Liban comme s'il n'était pas un État souverain lui-même, comme s'ils avaient sur lui un droit de tutelle. Ceci n'exonère pas les Libanais de leurs responsabilités dans ce qui se produit dans leur pays. En se refusant au dialogue interne, chaque communauté se reporte sur l'édification de son mini-État propre, tirant sa force d'une allégeance à un pouvoir ami ou frère. De ce fait, le Liban devient l'otage de confrontations et d'équilibres régionaux, et le prisonnier de politiques internationales. »
Démantèlement des institutions
Les évêques ont ensuite « appelé les hommes politiques à s'entendre au plus tôt sur une nouvelle loi électorale, et à former un gouvernement capable d'assumer ses devoirs à l'égard de toutes les échéances constitutionnelles, en premier lieu celle de l'élection d'un nouveau chef de l'État, qui doit se tenir dans les délais impartis, le Liban n'étant plus en mesure d'assumer davantage de séquences de vide constitutionnel, ce qui risque de déclencher un processus de démantèlement des institutions et de désintégration irréversible du pays ».
« La situation gouvernementale et la paralysie qui affectent le pays s'étendent progressivement au secteur public et au fonctionnement des institutions, poursuit le communiqué, encourageant la corruption et le clientélisme, qui sont en progrès. C'est un sujet d'inquiétude général pour les évêques et tous les Libanais, surtout quand ils constatent la grave entorse au principe de la parité au sein de certaines administrations, dont certains secteurs sont financièrement alourdis d'embauches sauvages d'une seule couleur confessionnelle. Et ce pour ne rien dire de la corruption qui ronge les services publics comme si aucun compte ne devait être rendu, un laisser-aller propice à la multiplication de toutes les vilenies. »
Par ailleurs, l'Assemblée a dénoncé le rapt des religieuses de Maaloula, estimant que les monastères et lieux de culte jouissent naturellement d'une « immunité » que rien ne doit mettre en question et exhortant la communauté internationale à agir de manière que les moniales retrouvent leur couvent et leur vie de prière.
Envoyé de mon Ipad
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