Des chrétiens d'Orient lancent un appel aux pays arabes à faire face à l'Etat islamique
Des dignitaires chrétiens du Moyen-Orient ont appelé mardi les gouvernements des pays arabes et les autorités religieuses de la région à condamner les violences infligées par les jihadistes du groupe de l'Etat islamique (EI) contre les minorités religieuses, et à être à la pointe des efforts pour anéantir leurs bastions en Irak et en Syrie.
Face aux tueries commises par l'EI et à l'expulsion de plusieurs centaines de milliers de chrétiens, la réaction des pays arabes à été jusqu'à présent "timide", ont-ils estimé lors d'une conférence de presse, organisée par la mission du Vatican auprès des Nations unies à Genève.
"La situation des chrétiens et d'autres minorités, étant donné les massacres et les atrocités (commises par l'EI), est désastreuse, et notre avenir dans la région est en jeu", a déclaré le patriarche syriaque catholique d'Antioche Ignace III. "Les dirigeants des pays arabes et de la Ligue arabe se doivent de réagir."
Selon le patriarche de l'Eglise (catholique) chaldéenne, Mgr Louis Sako, plus de 10.000 chrétiens d'Irak ont été tués par l'Etat islamique et 170.000 autres chassés du nord du pays. "Nous demandons aux dirigeants religieux des pays musulmans de lancer une fatwa (édit religieux) contre les massacres d'êtres humains quels qu'ils soient, et pas seulement des musulmans", a ajouté Mgr Sako. "Jusqu'à présent, leur voix a été très timide."
Dans un communiqué publié parallèlement, les deux patriarches et six autres chefs d'Eglises, dont des prélats grecs orthodoxes et coptes, estiment que l'idéologie de l'Etat islamique est contraire aux droits de l'homme et représente une menace pour la société moyenne-orientale et pour le monde entier. "Si elle n'est pas condamnée avec vigueur et anéantie dans les faits, cette idéologie nuira aux droits de l'homme dans leur ensemble", estiment les prélats chrétiens.
Les deux dignitaires ont dit lors de la conférence de presse craindre que les frappes aériennes américaines contre les positions de l'Etat islamique n'alimentent un courant de sympathie en faveur des jihadistes dans l'opinion publique arabe.
"Il faut envoyer des hommes sur le terrain, bombarder n'est pas en soi une solution", a estimé Mgr Sako. "Mais il pourrait s'agir de soldats de pays arabes. La Ligue arabe devrait s'engager. La responsabilité incombe avant tout aux Etats arabes", a-t-il poursuivi.
Envoyé de mon Ipad
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