10/9/2014
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PROTESTATION
Rassemblement devant l'immeuble de l'Escwa pour protester contre la barbarie de Daech.
Gilbert CARLSON | OLJ
10/09/2014
Une soixantaine de femmes venues de tout le Liban ont organisé un rassemblement hier matin devant l'immeuble de l'Escwa dans le centre de Beyrouth pour protester contre les atrocités commises par l'État islamique et le manque de réaction de la communauté internationale. La manifestation était organisée par le Rassemblement démocratique des femmes libanaises (RDFL), une association qui milite pour l'égalité des genres et pour mettre fin aux violences faites aux femmes.
Au cœur d'un groupe de collégiennes, la voix d'Élissar, 16 ans, dépasse celles de ses copines. « Nous sommes ici pour défendre nos droits et ceux de toutes les femmes du monde ! » s'exclame la jeune fille venue du Akkar. Autour d'elle, des pancartes dénoncent les atrocités commises récemment par l'État islamique. Sur les affiches colorées, la liste des méfaits est longue : viols, meurtres, trafic humain. Des photos en noir et blanc montrent des femmes couvertes de la tête aux pieds, menottées et attachées les unes aux autres comme du bétail. Des jeunes filles sont venues de toutes les régions du pays pour faire entendre leurs voix.
Le père Mazen s'exprime sur un ton plus posé. Originaire de la région de Mossoul, il est venu pour témoigner de la crise humanitaire à laquelle sont confrontés les réfugiés des régions conquises par l'État islamique, qu'ils soient chrétiens, yazidis, turkmènes ou kurdes. « Les gens en Irak dorment dans des tentes, dans des parcs, partout. Ils n'ont rien, ni médicaments ni aide d'urgence. Ils ont tout laissé derrière eux quand ils ont fui. La communauté occidentale doit sortir de son silence et agir. Cela fait trois mois que le monde observe en silence. Ça suffit », s'exclame-t-il.
Devant les caméras, Manar Zéaïter, porte-parole du RDFL, lit le communiqué préparé pour l'occasion. « Comment peut-on rester silencieux face aux informations sur des femmes exposées et vendues sur les marchés, aux milliers de viols, aux violations des droits et des libertés des femmes et des minorités ethniques et religieuses ? Nous appelons la communauté internationale à assumer ses responsabilités face à ces événements, à agir sérieusement pour y mettre fin, et faire cesser tout soutien et financement de ces organisations terroristes. »
Le RDFL est une organisation fondée en 1976 par la militante féministe et syndicaliste Wadad Chakhtoura. L'association est présente dans tout le Liban grâce à ses six branches régionales qui fédèrent 450 membres. Le RDFL aide les femmes victimes de violences domestiques en leur fournissant une assistance légale et psychologique. L'organisation milite pour la mise en application complète du Cedaw, la Convention des Nations Unies pour l'élimination de toutes les discriminations faites aux femmes. Une convention que le Liban a ratifiée en 1997 mais qui tarde à être pleinement respectée.
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