Le pape François et S. S. le catholicos Mar Dinkha IV, patriarche assyrien de Séleucie-Ctésiphon, jeudi 2 octobre au Vatican.
Aucune justification « religieuse, politique et économique » ne peut être avancée pour la « persécution quotidienne » que subissent « des centaines de milliers d'hommes, femmes et enfants innocents » en Syrie et en Irak, a dénoncé jeudi 2 octobre le pape François, fustigeant les djihadistes sans les citer.
Selon un communiqué du Saint-Siège, le pape a assisté à l'ouverture d'une réunion de trois jours des nonces apostoliques dans tout le Moyen-Orient, convoquée pour examiner la situation nouvelle née de la poussée de l'organisation de l'État islamique (EI) et des frappes aériennes contre elle.
Le pape y a évoqué le drame humanitaire des migrants contraints de quitter leurs pays et le problème du trafic d'armes, qu'il considère « à la base de tant de problèmes », a rendu compte le porte-parole du Saint-Siège dans un communiqué.
« Solidarité de toute l'Église envers les chrétiens du Moyen-Orient »
Il a aussi rappelé l'importance de la prière, demandant d'identifier les initiatives et actions à plusieurs niveaux afin de « manifester la solidarité de toute l'Église envers les chrétiens du Moyen-Orient », ajoute le communiqué.
Le but est aussi d'« engager la communauté internationale et toutes les personnes de bonne volonté pour ainsi répondre aux besoins des nombreuses personnes qui souffrent dans la région. »
S'exprimant ensuite devant le catholicos Mar Dinkha IV, patriarche de l'Église assyrienne d'Orient, le pape a dénoncé « la persécution quotidienne » des Irakiens et Syriens.
« C'est le corps du Christ qui est humilié, frappé, blessé »
« Quand nous pensons à leur souffrance, il faut aller spontanément au-delà des distinctions de rites et de confessions : c'est le corps du Christ qui, encore aujourd'hui, est humilié, frappé, blessé. Il n'existe pas de raisons religieuses, politiques et économiques justifiant ce qui arrive actuellement à des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants innocents ».
L'Église assyrienne est l'une des plus anciennes d'Orient, présente notamment en Irak et Syrie. Mar Dinkha IV est originaire d'Erbil, ville du Kurdistan irakien.
Devant l'Assemblée générale de l'ONU, la semaine dernière, le secrétaire d'État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin avait affirmé qu'il est à la fois « licite et urgent » d'arrêter les djihadistes en Irak, toute intervention devant se faire sous l'égide du Conseil de sécurité et avec « l'accord » de l'État concerné.
Découragement de certains évêques du Moyen-Orient
Le Saint-Siège s'était opposé à toute intervention extérieure contre le régime syrien de Bachar Al Assad en 2013. Mais il a adopté une attitude bien plus favorable à une intervention armée contre l'EI.
Beaucoup d'évêques du Moyen-Orient se plaignent d'une réaction trop faible du Saint-Siège face à la menace djihadiste.
À l'AFP, le mois dernier, l'archevêque chaldéen d'Alep, Mgr Antoine Audo, avait laissé transparaître une certaine déception sur les réactions du Vatican. Il avait noté que le pape reste, « même pour le monde musulman, une autorité morale » : « Franchement, avec tout ce qui est arrivé en Irak, à Mossoul, on est un peu découragé, on ne voit pas beaucoup de résultats, d'efficacité dans toutes ces déclarations ! »
Dans son discours à Mar Dinkha IV, le pape a aussi rappelé la visite du patriarche assyrien, en 1994 au Vatican, quand il avait signé avec Jean-Paul II une déclaration christologique commune, mettant fin à la controverse nestorienne, principal problème dogmatique entre l'Église catholique et l'Église assyrienne d'Orient depuis le Ve siècle.
Le pape a alors assuré de son implication personnelle pour continuer d'avancer dans une relation d'amitié et de communion entre les deux Églises.
Envoyé de mon Ipad
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