Face aux atrocités commises par l'organisation terroriste islamiste, le Vatican rompt avec l'approche pacifiste qui avait prévalu lors des deux guerres du Golfe.
Alors que la France s'apprête à diriger une réunion du conseil de sécurité de l'ONU le 27 mars, consacrée aux persécutions visant les chrétiens d'Orient, les prises de position se multiplient dans l'arène diplomatique.
L'observateur du Vatican aux Nations unies à Genève, Mgr Silvano Tomasi, a ainsi apporté un soutien inhabituel au recours à la force en Irak et Syrie contre les atrocités commises par Daech qu'il accuse de « génocide ».
Dans une interview au site catholique américain Crux, il accuse Daech de commettre des atrocités à grande échelle qui justifient une intervention internationale.
Mettre fin au « génocide »
« Nous devons stopper cette sorte de génocide, a déclaré le prélat italien. Sinon nous nous lamenterons plus tard en nous demandant pourquoi nous n'avons rien fait, pourquoi nous avons permis qu'une tragédie aussi terrible se produise. »
Mgr Tomasi a estimé qu'il fallait mettre sur pied « une coalition à l'issue d'une réflexion poussée » pour tenter de parvenir à un règlement politique sans violence.
« Mais si cela n'est pas possible, il sera nécessaire de recourir à la force », a-t-il ajouté.
Pour Mgr Tomasi, toute coalition contre Daech doit inclure des États musulmans du Moyen-Orient et ne peut pas simplement être une « approche occidentale ». Il a précisé qu'une telle force armée devrait agir sous l'égide de l'ONU.
« Stopper un agresseur injuste »
L'appel à l'usage de la force armée n'est pas anodin, étant donné que le Vatican s'est opposé aux dernières interventions au Moyen-Orient, notamment aux deux guerres du Golfe menées par les États-Unis, note Crux. La déclaration de Mgr Tomasi entre cependant dans le cadre des positions du pape François, qui a récemment affirmé que l'usage de la force était « légitime… pour stopper un agresseur injuste ».
Le diplomate italien a lancé son appel le jour même de sa présentation au Conseil des droits de l'homme (CDH) d'un rapport intitulé « Soutenir les droits humains des chrétiens et des autres communautés, particulièrement au Moyen-Orient », rédigé en collaboration avec la Fédération de Russie et le Liban.
Après son refus catégorique d'intervenir militairement contre Damas, en 2012 et 2013, Moscou est à la manœuvre dans les enceintes multilatérales où elle se pose en championne de la protection des chrétiens d'Orient. Et ce alors que la France et les États-Unis ont été de moins en moins présents dans la région ces dernières années.
Samuel LievenEnvoyé de mon Ipad
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