22/2/2013-Le Cardinal Raï sera à Moscou juste avant le Conclave.
Le Patriarche d'Antioche des Maronites, le Cardinal Bechara Boutros Raï, s'apprête à se rendre à Moscou en visite, dans le cadre d'un événement riche en implications œcuméniques, politiques et humanitaires. Du 26 février au 1er mars, avant de venir à Rome pour le Conclave, le Patriarche aura dans la capitale russe une série de colloques de haut niveau avec des responsables politiques russes et les plus hauts responsables du Patriarcat de Moscou.
http://fr.radiovaticana.va/news/2013/02/22/le_cardinal_raï_sera_à_moscou_juste_avant_le_conclave/fr1-667264
-LOI ÉLECTORALE-
olj.com | 21/02/2013
Liban : Réunis à Bkerké, les partis chrétiens "ouverts à tout projet qui assure une juste représentation".
A l'issue de la réunion de responsables chrétiens avec le patriarche maronite Mgr Béchara Raï, jeudi à Bkerké, le siège patriarcal a publié en soirée un communiqué selon lequel "les participants, invités par le patriarche, ont évoqué le dossier de la loi électorale".
Etaient présents à la rencontre : Les chefs du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun, des Kataëb, Amine Gemayel, des Marada, Sleiman Frangié. Le chef des Forces libanaises Samir Geagea, qui s'est absenté pour des raisons sécuritaires, était représenté par le député Georges Adwane. Ont également participé à la réunion les anciens ministres Ziyad Baroud et Youssef Saadé ainsi que les députés Alain Aoun (CPL), Samy Gemayel (Kataëb) et Boutros Harb.
Selon le communiqué de Bkerké, "les participants à la réunion ont réitéré leurs positions et ont évalué l'étape actuelle en ce qui concerne la nouvelle loi électorale notamment les résultats des réunions des commissions parlementaires conjointes. Ils ont souligné leur ouverture à toute proposition qui assurerait une juste représentation à toutes les composantes libanaises, conformément à la Constitution."
Auparavant, le patriarche Raï s'était rendu à Baabda en fin de matinée pour discuter de la loi électorale avec le président de la République, Michel Sleiman.
Les deux rencontres interviennent deux jours après l'adoption par les commissions conjointes du projet de loi électorale du Rassemblement orthodoxe, un projet défendu par les pôles du 8 Mars (CPL, Hezbollah, Amal), les Kataëb et les FL.
Olj-22/2/2013-Le vote des commissions et la « libération » des sièges chrétiens
La réunion des pôles chrétiens (ou de leurs représentants) à Bkerké hier donne le ton de l'atmosphère générale qui règne actuellement dans les milieux de cette communauté. Même si le projet dit orthodoxe continue à soulever des critiques et à susciter une certaine inquiétude sur l'exacerbation des sentiments confessionnels, les quatre grandes formations qui l'ont appuyé, le CPL, les Marada, les Forces libanaises et les Kataëb, éprouvent un certain soulagement, d'autant que sous la houlette du patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, ils s'étaient entendus sur deux points électoraux essentiels : le refus de revenir à la loi de 1960 et la nécessité d'améliorer la représentation chrétienne au Parlement. Le vote en commissions du projet grec-orthodoxe est donc à ce sujet une grande victoire pour ces formations et surtout pour Bkerké, même si ce vote a éloigné certains alliés du 14 Mars et même si, d'autre part, ce vote doit être confirmé par le choix définitif d'une nouvelle loi électorale.
Au sujet de la relation entre les alliés, il est certain que le vote des commissions a créé un froid entre les partis chrétiens du 14 Mars et le courant du Futur. D'ailleurs, selon des sources proches des Forces libanaises, la conversation téléphonique entre le chef de ce courant, l'ancien Premier ministre Saad Hariri, et le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, n'a pas été aussi sereine qu'on le dit. Le ton est monté entre les deux hommes, Saad Hariri parlant de « poignard dans le dos » et Samir Geagea déclarant qu'il ne peut pas renier l'accord de Bkerké ni se placer en porte-à-faux avec l'autorité religieuse maronite. De plus, Geagea aurait précisé à son interlocuteur que, contrairement à ce qu'a fait le général Michel Aoun avec le Hezbollah, lui n'a pas demandé l'appui du courant du Futur, se contentant de réclamer la liberté de décider ce qui convient le mieux aux chrétiens et aux Forces libanaises. Au bout d'une longue discussion, les deux hommes ont finalement convenu de laisser la porte du débat ouverte pour aboutir à une solution médiane, autrement dit, un projet de loi qui ménage les intérêts du courant du Futur mais permet en même temps aux chrétiens d'élire eux-mêmes au moins une grande partie de leurs députés.
Si aussi bien Samir Geagea qu'Amine Gemayel ont multiplié hier les déclarations pour préciser que l'alliance du 14 Mars reste intacte, la réalité est que l'approche électorale sera cette fois forcément différente de celle des deux derniers mandats. La source proche des Forces libanaises précise à cet égard que cette fois-ci les chrétiens seront plus libres, n'ayant plus à porter le poids des grands groupes musulmans dans leurs campagnes électorales. La source proche des FL souligne le fait qu'en 2005 et 2009, il n'y avait pas de véritable problème, la ligne politique étant claire et les slogans adoptés à l'unanimité au sein du 14 Mars. Mais cette année, la situation est différente avec la montée des extrémismes musulmans et la difficulté pour les formations chrétiennes de s'aligner sur certains de ces groupes, même si elles continuent d'appuyer la révolution syrienne, contre le régime d'Assad. Dans ce contexte, les formations chrétiennes se sont donc trouvées dans des situations parfois inconfortables, notamment lors de certains incidents au Nord et lors des événements de Ersal. Malgré cela, leur appui à la ligne politique adoptée par le courant du Futur est resté indéfectible. Alors que ce courant n'a pas vraiment fait d'efforts pour tenter de comprendre les motivations des chrétiens et leur sensibilité. Même le projet présenté par Ahmad Fatfat devant la sous-commission parlementaire était bien en deçà des attentes chrétiennes, comme si le courant du Futur n'avait pas encore compris la fermeté de la position chrétienne.
Désormais, la situation est différente. Et si (comme on le dit) la tactique derrière le vote des commissions conjointes était d'amener le courant du Futur à négocier de manière plus pragmatique, cette tactique a réussi, estiment des sources proches de Bkerké, puisque si un compromis est conclu, il passera certainement par « la libération » d'une grande partie des sièges chrétiens, si ce n'est des 64 comme le propose le projet dit orthodoxe. La responsabilité des partis chrétiens du 14 Mars est maintenant de pousser dans ce sens, vers une formule qui ressemblerait au projet présenté par le président de la Chambre Nabih Berry. Sinon, il faudra se rabattre à nouveau sur le projet orthodoxe. Toutefois, un des députés membre de la sous-commission parlementaire déclare que toute cette manœuvre n'aurait pas été possible sans la position du Hezbollah et d'Amal, qui ont appuyé sans réserve les revendications de leurs alliés chrétiens, n'hésitant pas à renoncer aux sièges chrétiens qu'eux-mêmes accaparaient pour les rassurer, montrant ainsi leur attachement à la coexistence et au renforcement du rôle des chrétiens au Liban. Le Hezbollah et Amal ont donc forcément marqué des points politiques par le biais de cette attitude. C'est sans doute la raison pour laquelle la campagne dénonçant l'implication du Hezbollah dans les combats en Syrie s'est soudain amplifiée...
22/2/2013-Olj-
La vie constitutionnelle compromise par le projet de loi « hétérodoxe »
Fady NOUN | 22/02/2013
Le patriarche Raï présidant la séance de travail avec les représentants des partis chrétiens à Bkerké, hier.
LA SITUATION
Le rendez-vous que se sont donné hier, au palais présidentiel, le chef de l'État et le patriarche Raï, donne une idée de la complexité, voire de la gravité de la situation dans laquelle la classe politique dans son ensemble a mis la vie constitutionnelle au Liban.
À un peu plus de trois mois des élections législatives, l'impasse législative continue d'obstruer l'horizon politique. L'approbation par les grands courants politiques chrétiens d'un projet de loi électorale hautement hétérodoxe – et paradoxalement appelé « orthodoxe » – prévoyant que chaque communauté élise ses propres députés, n'a rien résolu. Elle n'a fait que déplacer le problème.
Alors qu'il venait d'entendre, de la bouche du chef de la diplomatie britannique, William Hague, le vif souhait de la communauté internationale de voir l'échéance législative se tenir dans les délais légaux, le chef de l'État a dû insister auprès du patriarche maronite pour qu'il use de son autorité morale, afin d'amener les partis et courants chrétiens approuvant le projet orthodoxe à revoir leurs positions. M. Sleiman a clairement fait comprendre au patriarche que le projet de loi engage le Liban dans un système politique autre que celui qu'ils se sont choisi, à l'aube de l'indépendance, et que s'il était voté, malgré son opposition, il en contesterait la validité devant le Conseil constitutionnel.
Assises à Bkerké
Effectivement, à la demande du patriarche, les représentants de ces courants se sont retrouvés en fin de journée à Bkerké, pour débattre de la question. Samir Geagea s'est excusé de ne pouvoir assister à la réunion et s'est fait représenter par Georges Adwan. Toutefois, Amine Gemayel, Michel Aoun et Sleimane Frangié, représentant respectivement les Kataëb, le Courant patriotique libre et les Marada, ainsi que certains de leurs lieutenants, ont répondu présent. Boutros Harb, farouche opposant au projet de loi approuvé, devait rejoindre la rencontre en cours de route. L'ancien ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, coauteur, avec Fouad Boutros, d'un projet de loi combinant scrutin majoritaire et proportionnel, était également présent.
(Lire aussi : Le vote des commissions et la « libération » des sièges chrétiens, l'éclairage de Scarlett Haddad)
À l'issue de la réunion, un communiqué a affirmé, très brièvement, que les personnes réunies ont « campé sur leurs positions » et ont « évalué la situation à la lumière de ce qui s'est passé en commissions conjointes ».
À cet égard, poursuit le communiqué, les présents « ont déclaré être toujours ouverts à tout autre projet qui assurerait une juste représentation à toutes les composantes nationales libanaises, conformément aux critères constitutionnels ». Cette dernière condition signifiant que toutes les communautés puissent élire, dans leur intégralité, leurs propres représentants.
La balle change de camp
Dans les milieux politiques favorables au projet de loi, on estimait que le vote en commissions a modifié la donne et que « la balle » a changé de camp. C'est désormais au courant du Futur de Saad Hariri et à la Rencontre démocratique de Walid Joumblatt d'adopter « une attitude constructive » et de proposer une alternative acceptable au projet de la Rencontre orthodoxe. La menace d'un recours en invalidation du projet de loi ne semblait pas inquiéter outre mesure les partisans de ce courant.
En échange, dans les milieux hostiles à ce projet, on relevait que le communiqué de Bkerké comprend deux points positifs. D'abord, il n'y est plus dit, comme on l'avait claironné auparavant, que le projet orthodoxe est « accepté de tous », puisqu'il ne l'est effectivement pas ; ensuite ses tenants n'ont pas « claqué la porte » à un effort de conciliation supplémentaire.
(Lire aussi : Les chrétiens indépendants affirment leur « rejet absolu » du projet orthodoxe)
On notait toutefois, dans ce camp, que si dans les camps des partis alliés au Futur la bonne foi règne, le CPL, lui, ne fait qu'acquiescer pour la forme. Or, selon ces milieux, « on ne peut assister en spectateur au dialogue, sauf si l'on projette secrètement de torpiller les élections ».
Notons qu'à la suite de la réunion, Boutros Harb et Saad Hariri se sont longuement concertés au téléphone.
Report des élections ?
Que va-t-il se passer maintenant ? Selon un observateur chevronné de la scène politique, une chose est sûre : il n'y aura pas d'élections législatives dans les délais. Pour cette source, en effet, constatant l'état de division communautaire du pays et le rejet par de larges pans des communautés sunnite et druze, du projet de loi orthodoxe, il est douteux que le président de la Chambre appelle la Chambre à voter.
Au demeurant, même si le projet de loi est voté, ajoute cette source, un recours en invalidation sera introduit devant le Conseil constitutionnel. Et dans les deux cas, le processus électoral sera retardé. Enfin, note cet observateur, il est clair qu'en retardant la formation de la commission de surveillance des élections, le gouvernement joue en fait le torpillage du processus électoral, qui ne peut se tenir en l'absence de cette commission.
Quel que soit le scénario suivi, il ne reste plus que trois ou quatre semaines pour organiser les élections, dans les délais prévus. En effet, le 22 mars est une date-butoir pour ce processus, puisqu'il s'agit de la date légale de convocation du collège électoral, si les élections doivent se tenir le 9 juin, comme prévu.
Sinon, et si elle tient à respecter les formes constitutionnelles, la Chambre n'aura d'autre choix que d'amender la Constitution pour proroger de quelques semaines, quelques mois ou d'un an son mandat.
Fady NOUN | 22/02/2013
Le patriarche Raï présidant la séance de travail avec les représentants des partis chrétiens à Bkerké, hier.
LA SITUATION
Le rendez-vous que se sont donné hier, au palais présidentiel, le chef de l'État et le patriarche Raï, donne une idée de la complexité, voire de la gravité de la situation dans laquelle la classe politique dans son ensemble a mis la vie constitutionnelle au Liban.
À un peu plus de trois mois des élections législatives, l'impasse législative continue d'obstruer l'horizon politique. L'approbation par les grands courants politiques chrétiens d'un projet de loi électorale hautement hétérodoxe – et paradoxalement appelé « orthodoxe » – prévoyant que chaque communauté élise ses propres députés, n'a rien résolu. Elle n'a fait que déplacer le problème.
Alors qu'il venait d'entendre, de la bouche du chef de la diplomatie britannique, William Hague, le vif souhait de la communauté internationale de voir l'échéance législative se tenir dans les délais légaux, le chef de l'État a dû insister auprès du patriarche maronite pour qu'il use de son autorité morale, afin d'amener les partis et courants chrétiens approuvant le projet orthodoxe à revoir leurs positions. M. Sleiman a clairement fait comprendre au patriarche que le projet de loi engage le Liban dans un système politique autre que celui qu'ils se sont choisi, à l'aube de l'indépendance, et que s'il était voté, malgré son opposition, il en contesterait la validité devant le Conseil constitutionnel.
Assises à Bkerké
Effectivement, à la demande du patriarche, les représentants de ces courants se sont retrouvés en fin de journée à Bkerké, pour débattre de la question. Samir Geagea s'est excusé de ne pouvoir assister à la réunion et s'est fait représenter par Georges Adwan. Toutefois, Amine Gemayel, Michel Aoun et Sleimane Frangié, représentant respectivement les Kataëb, le Courant patriotique libre et les Marada, ainsi que certains de leurs lieutenants, ont répondu présent. Boutros Harb, farouche opposant au projet de loi approuvé, devait rejoindre la rencontre en cours de route. L'ancien ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, coauteur, avec Fouad Boutros, d'un projet de loi combinant scrutin majoritaire et proportionnel, était également présent.
(Lire aussi : Le vote des commissions et la « libération » des sièges chrétiens, l'éclairage de Scarlett Haddad)
À l'issue de la réunion, un communiqué a affirmé, très brièvement, que les personnes réunies ont « campé sur leurs positions » et ont « évalué la situation à la lumière de ce qui s'est passé en commissions conjointes ».
À cet égard, poursuit le communiqué, les présents « ont déclaré être toujours ouverts à tout autre projet qui assurerait une juste représentation à toutes les composantes nationales libanaises, conformément aux critères constitutionnels ». Cette dernière condition signifiant que toutes les communautés puissent élire, dans leur intégralité, leurs propres représentants.
La balle change de camp
Dans les milieux politiques favorables au projet de loi, on estimait que le vote en commissions a modifié la donne et que « la balle » a changé de camp. C'est désormais au courant du Futur de Saad Hariri et à la Rencontre démocratique de Walid Joumblatt d'adopter « une attitude constructive » et de proposer une alternative acceptable au projet de la Rencontre orthodoxe. La menace d'un recours en invalidation du projet de loi ne semblait pas inquiéter outre mesure les partisans de ce courant.
En échange, dans les milieux hostiles à ce projet, on relevait que le communiqué de Bkerké comprend deux points positifs. D'abord, il n'y est plus dit, comme on l'avait claironné auparavant, que le projet orthodoxe est « accepté de tous », puisqu'il ne l'est effectivement pas ; ensuite ses tenants n'ont pas « claqué la porte » à un effort de conciliation supplémentaire.
(Lire aussi : Les chrétiens indépendants affirment leur « rejet absolu » du projet orthodoxe)
On notait toutefois, dans ce camp, que si dans les camps des partis alliés au Futur la bonne foi règne, le CPL, lui, ne fait qu'acquiescer pour la forme. Or, selon ces milieux, « on ne peut assister en spectateur au dialogue, sauf si l'on projette secrètement de torpiller les élections ».
Notons qu'à la suite de la réunion, Boutros Harb et Saad Hariri se sont longuement concertés au téléphone.
Report des élections ?
Que va-t-il se passer maintenant ? Selon un observateur chevronné de la scène politique, une chose est sûre : il n'y aura pas d'élections législatives dans les délais. Pour cette source, en effet, constatant l'état de division communautaire du pays et le rejet par de larges pans des communautés sunnite et druze, du projet de loi orthodoxe, il est douteux que le président de la Chambre appelle la Chambre à voter.
Au demeurant, même si le projet de loi est voté, ajoute cette source, un recours en invalidation sera introduit devant le Conseil constitutionnel. Et dans les deux cas, le processus électoral sera retardé. Enfin, note cet observateur, il est clair qu'en retardant la formation de la commission de surveillance des élections, le gouvernement joue en fait le torpillage du processus électoral, qui ne peut se tenir en l'absence de cette commission.
Quel que soit le scénario suivi, il ne reste plus que trois ou quatre semaines pour organiser les élections, dans les délais prévus. En effet, le 22 mars est une date-butoir pour ce processus, puisqu'il s'agit de la date légale de convocation du collège électoral, si les élections doivent se tenir le 9 juin, comme prévu.
Sinon, et si elle tient à respecter les formes constitutionnelles, la Chambre n'aura d'autre choix que d'amender la Constitution pour proroger de quelques semaines, quelques mois ou d'un an son mandat.
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