Les positions de Raï sur la Syrie et les armes de la Résistance bien réfléchies
Ceux qui ont été choqués par la visite de Mgr Béchara Raï à Damas sont incapables de sortir de la logique de la comparaison entre l'attitude de l'actuel patriarche et celle de son prédécesseur Nasrallah Sfeir. Ils ignorent les profondes différences non seulement entre les deux personnalités mais aussi entre deux périodes politiques dissemblables.
Si l'obsession de la politique du régime syrien au Liban a habité les chrétiens du Liban pendant des années, les changements dramatiques dans la région ont fait en sorte que le régime syrien ainsi qu'une large frange de chrétiens au Liban et en Syrie partagent la même crainte, celle du devenir, face à la vague salafiste et des Frères musulmans.
Certains membres du 14-Mars ont essayé de se convaincre que les positions affichées par le patriarche Raï au sujet de la crise syrienne et des armes de la Résistance sont passagères, ou ont été mal comprises en raison d'une mauvaise interprétation. Cependant, sa visite à Damas montre qu'il n'en est rien et que ces positions reflètent une approche bien réfléchie, adoptée avec «préméditation».
Des personnes ayant participé à la cérémonie d'intronisation de Jean X Yazigi estiment que la visite de Mgr Raï à Damas sert trois objectifs:
1-Le rejet de l'extrémisme et des agissements takfiris.
2-L'enracinement dans cette terre, pour endiguer l'hémorragie humaine et la vague d'émigration.
3- A plus long terme, la réalisation de l'unité des Eglises orientales afin qu'elles soient habilitées, le moment propice à récupérer l'Eglise de la Résurrection à Jérusalem, au cas où des négociations sur les affaires religieuses dans la ville sainte ont lieu.
Ces mêmes sources estiment que ceux qui critiquent la visite de Raï à Damas sous prétexte qu'elle suscite une animosité des musulmans envers les chrétiens sont eux-mêmes en train de soulever les extrémistes contre les chrétiens. D'autant qu'il n'y a aucune raison à percevoir une quelconque provocation dans une visite effectuée par Mgr Raï à ses ouailles à Damas, sa participation à l'intronisation de Mgr Yazigi et son appel à l'arrêt de la violence et des tragédies.
Le vicaire patriarcal Samir Mazloum souligne que les circonstances sont aujourd'hui différentes de celles qui prévalaient à l'époque du patriarche Sfeir. Dans le passé, dit-il, l'armée syrienne était présente au Liban et Damas exerçait une hégémonie politique sur ce pays. raison pour laquelle Mgr Sfeir refusait de se rendre en Syrie afin que sa visite ne soit pas interprétée comme une acceptation du fait accompli. Aujourd'hui, le paysage a changé, les craintes et les priorités aussi, à la lumière des dangers qui guettent les chrétiens dans l'ensemble de la région.
Imad Marmal, journaliste libanais proche de la majorité
As Safir-13/2013
Envoyé de mon iPad jtk
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