Général Kahwaji: "Toute main dirigée contre l'armée sera coupée"
Après une réunion dimanche avec le ministre de la Défense Fayez Ghosn et le commandant en chef de l'armée Jean Kahwagi, consacrée aux affrontements entre la troupe et des éléments armés vendredi à Ersal (est du Liban), le Premier ministre libanais Nagib Mikati a assuré que l'institution militaire bénéficie de tout le soutien et de la couverture politiques, appelant les habitants de Ersal à coopérer avec elle.
Prenant la parole au ministère de la Défense, le chef du gouvernement a en outre appelé à livrer le plus vite possible les accusés qui ont tiré sur les membres des services de renseignements de l'armée.
"Il faut permettre à l'armée de régler l'affaire avec sagesse, loin de toute provocation, a ajouté M. Mikati. Nous refusons qu'une partie libanaise se sente visée, mais cette crise ne doit pas s'amplifier. L'armée est le gardien de la patrie".
De son côté, le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, a salué les membres de l'institution militaire, pour leurs efforts, face aux tentatives de déstabilisation du pays pour plonger ce dernier dans le chaosrégional, duquel l'armée s'acharne de prémunir le Liban.
"Dans cette triste journée, nous affirmons à ceux qui comptent prendre pour cible l'armée, que notre comportement sage à l'égard des événements, ne relève guère de la faiblesse. Ceux qui pensent que notre lutte contre le terrorisme visant notre société et notre coexistence, pourrait prendre fin, commettent une grave erreur de jugement. Nos efforts se poursuivront et ne s'arrêteront pas en faveur des intérêts de n'importe quelle partie, quelle que soit son importance locale ou régionale", a martelé le général dans son message.
"Nous affirmons à nos deux confrères martyrs et aux blessés, que le baptême du sang face au complot se poursuivra. Nous ne nous tairons guère et n'admettrons aucun compromis autour du sang de nos deux martyrs, le colonel Pierre Bachaalani, et le sergent Ibrahim Zahraman. Nous refusons toute tentative, quel qu'en soit l'auteur, de minimiser l'ampleur du crime prémédité, commis à l'encontre de l'armée, de manière barbare, loin de nos croyances chrétiennes et musulmanes", a poursuivi le général.
Il a enfin affirmé, que l'armée est déterminée à poursuivre les criminels, quelles que soient leur identité et leur appartenance, et en dépit de la réaction de leurs défenseurs.
Selon le commandant en chef de l'armée, les criminels et leurs complices seront punis, quel qu'en soit le prix payé, pour présever l'union et la stabilité du Liban.
De son côté, le patriarche maronite Mgr Bechara Raï a déclaré dans son homélie dominicale que "les deux martyrs de l'armée libanaise, Pierre Bachaalani et Ibrahim Zahraman, sont les victimes de ladite sécurité à l'amiable". Le chef de l'Eglise maronite a ainsi tenu toutes les parties pour responsables de leur mort du fait de la couverture politique assurée à de telles attaques contre l'armée et les forces de sécurité et de l'atteinte au prestige de l'Etat."
Mgr Raï a également appelé l'Etat à mettre un terme à de tels actes et à se débarrasser des armes illégitimes sur tout le territoire.
Condamnant vivement l'incident, le président Michel Sleiman a pour sa part appelé samedi l'armée à empêcher toute action qui pourrait porter atteinte à la sécurité du pays.
"Toute atteinte à la sécurité sera combattue fermement", a déclaré M. Sleiman, appelant le commandement de l'institution militaire à empêcher toute attaque "contre les officiers et les soldats".
Du côté des familles des deux militaires décédés, les adieux sont émouvants.
Ainsi, c'est dans une atmosphère très émouvante que le corps du commandant Pierre Bachaalani est arrivé dimanche matin à son domicile à Ballouneh, au Kesrouan, en provenance de l'hôpital militaire de Beyrouth. Le cercueil du commandant a été tenu sur les épaules par ses proches qui l'ont escorté jusqu'à son domicile. Le militaire tué a été salué par une danse de cercueil sur fond de musique militaire et de feux d'artifice.
Le convoi funèbre s'est ensuite dirigé vers Mrayjate, le village natal de Pierre Bachaalani, où il été accueilli par un rassemblement populaire massif sur fond de tirs nourris avant les funérailles à l'église Saint-Georges. Plusieurs collègues du militaire étaient présents ainsi que le commandant en chef de l'armée qui s'est rendu sur place pour présenter ses condoléances.
"Le crime de Ersal a été planifié à l'avance. Nous refusons toute tentative d'atténuer sa portée", a par ailleurs mis en garde le général Kahwaji dans l'ordre du jour. Et de marteler : "Toute main dirigée contre l'armée sera coupée."
La même atmosphère de tristesse mêlée de colère régnait samedi au Akkar lors des obsèques du soldat Ibrahim Zahraman, deuxième victime de la troupe.
"L'armée est une ligne rouge et lui porter atteinte c'est souiller l'honneur du pays", ont scandé ses proches, exigeant que ses tueurs soient arrêtés et punis.
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