Le Nouvel Observateur - 12/8/2014-Chrétiens d'Irak massacrés : c'est un génocide, dont George Bush est le 1er responsable
Des chrétiens d'Irak originaires de Mossoul, le 20 juillet 2014 (AP/SIPA).
Génocide : c'est ce mot lourd de sens tragique, tant sur le plan historique qu'humain, qui est aujourd'hui prononcé – à juste titre, hélas ! – par Barack Obama pour qualifier le massacre que l'État Islamique, creuset idéologique de la barbarie la plus sanguinaire, est en train de perpétrer en terre d'Irak, contre les chrétiens et autres minorités religieuses, tels les Yézidis, après les avoir persécutés de la manière la plus impitoyable qui soit.
Des exactions par centaines
Car tel est bien l'indicible martyre que ces pauvres gens, désormais réfugiés en leur propre pays, sont en train de vivre sous l'abominable férule de ces djihadistes sans foi ni loi, paradoxalement, sinon ceux d'un monstrueux Allah et de cette fausse loi coranique qu'est la charia.
Ces fous de Dieu, aussi sauvages qu'ignares, ne savent que tuer et égorger, semer la terreur, saccager, piller et incendier les maisons de leurs prétendus ennemis, violer les femmes et enterrer vivants des centaines d'hommes.
La rumeur publique avance même, comble de l'ignominie, que d'aucuns, parmi eux, y auraient été crucifiés. Un nouveau Golgotha sur fond d'islamisme ! Un sommet inégalé dans l'histoire de l'(in)humanité, sinon par le nazisme, ancêtre de ce fascisme vert !
L'enfer d'Irak
De ces scènes ahurissantes de violence, nos médias occidentaux rendent certes quotidiennement compte, à raison, dans leurs divers reportages. Ils nous montrent ces villes du nord de l'Irak (Qaraqosh, Mossoul, Erbil, Sinjar...), jadis berceau culturel du christianisme, vidées aujourd'hui de leurs habitants.
Mais ce qu'ils omettent toutefois de préciser, sciemment ou non, c'est que ce génocide a en amont un premier responsable, fût-il indirect, sur le plan moral, géopolitique et militaire : l'Amérique de George Bush.
C'est lui, ce président qui ne brilla certes pas pour son intelligence diplomatique, qui, pyromane sans le vouloir ni le savoir, a finalement permis, en chassant feu Saddam Hussein du pouvoir (en 2003), la libération tous azimuts de cet immense brasier de haine religieuse que représente ce nouvel État Islamique. La boîte de Pandore y a été stupidement ouverte !
Entendons-nous : jamais je n'ai nourri la moindre sympathie pour ce dictateur qu'était effectivement Saddam Hussein ; je l'ai même souvent critiqué très sévèrement.
Mais à tout prendre, je le préférais encore – lui qui se définissait comme laïc, qui autorisait la liberté de culte, veillait au respect d'un honorable statut de la femme et avait réussi à hisser son pays à un appréciable niveau de richesse économique et d'aisance sociale – à ces barbares d'un autre âge.
Ces barbares peut-être plus obscurantistes encore qu'aux temps les plus reculés du Moyen-Âge, avec ce pseudo et autoproclamé califat (en la personne d'un certain Abou Bakr al-Baghdadi) qui est en train d'être mis en place.
Car c'est une terrifiante régression idéologique, bien plus qu'une évolution démocratique, qui caractérise l'Irak d'aujourd'hui. Son Premier ministre, le chiite Nouri al-Maliki, fraîchement destitué, ne valait du reste guère mieux que le sunnite Saddam Hussein sur le plan des libertés individuelles : ils n'ont tous deux favorisé que leur propre communauté, lui octroyant tous les leviers de pouvoir, au détriment de l'autre !
Bush le pyromane, Obama le pompier
Ainsi, au regard de cette catastrophe pourtant annoncée qu'est le calvaire des chrétiens d'Irak, l'actuelle opération humanitaire de Barack Obama ne s'avère-t-elle, en fin de compte, que le minimum à réaliser afin de soulager leur terribles souffrances : Barack Obama, dont on n'a toujours pas compris comment il a pu être le lauréat du prix Nobel de la paix, ne sera jamais, quels que soient ses mérites ou bonnes intentions en cette effroyable circonstance, que le pompier du pyromane Bush !
Car si c'était la tyrannie qui présidait au destin de l'Irak sous Saddam, c'est l'enfer, au sens quasi littéral du terme, qui le caractérise aujourd'hui : la terreur religieuse s'y est ajoutée à présent, comble d'un double malheur, à la dictature politique... ce qui est pire encore !
Cruelle ironie du sort : c'est d'un porte-avions mal nommé "George Bush", celui-là même qui précipita l'Irak en pareil gouffre, que partent à présent les chasseurs américains pour aller bombarder les positions stratégiques de l'État Islamique et, par la même occasion, porter secours à leurs millions de victimes.
Sauver les chrétiens des fous d'Allah
Davantage : en ce qui concerne la Syrie et la tourmente dans laquelle elle se débat elle aussi aujourd'hui, il ne faudrait surtout pas que l'Occident, répétant là ses erreurs du passé, joue à nouveau avec le feu en poussant à l'éviction de ses fonctions présidentielles Bachar el-Assad, cet autre dictateur que je ne porte pourtant pas dans mon cœur, si l'on ne veut pas que le Moyen-Orient sombre définitivement dans le pire des cataclysmes religieux et que, en ce cauchemardesque scénario, les chrétiens y soient totalement exterminés, brutalement rayés, comme s'ils n'avaient jamais existé, de cette millénaire et très spirituelle carte du monde.
Ce serait là, avec leur tragique et honteuse disparition, une grande partie – la plus noble et ancienne, peut-être – de notre propre civilisation qui se verrait ainsi anéantie : un incommensurable drame pour l'humanité !
Envoyé de mon Ipad
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